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Acosta dans l’élection équatoriennes en 2013

Par Jean-Paul Damaggio • Internationale • Lundi 28/01/2013 • 1 commentaire  • Lu 2009 fois • Version imprimable


Voici un minuscule détour par les futures élections équatoriennes, au sujet d’un candidat qui risque fort de ne pas arriver jusqu’à vos oreilles. Il faut se souvenir que dans ce petit pays tout au long des années 90 et 2000 (jusqu’en 2005) la participation citoyenne a chassé plusieurs présidents, dont deux seront d’ailleurs candidats en 2013. C’est donc par une révolte populaire qu’en 2005 Rafael Correa arriva au pouvoir. Il a été réélu en 2009. Et le voici candidat en 2013. Mais comme je l’ai indiqué je vais braquer le projecteur sur un élément nouveau de la vie politique du pays.

 Alberto Acosta Espinosa est un économiste et homme  politique équatorien de gauche.

Il est né à Quito le 21 juin 1948. Il a été un des rédacteurs du plan de gouvernement de Alianza PAIS (le parti du président Rafael Correa), qui vise à instaurer de manière graduelle le socialisme dans son pays. Il a déjà occupé des postes importants aux côtés de Correa dont il est l'ami depuis 1991 : Ministre de l’énergie et des mines, président de l’assemblée nationale constituante. Il a été un des principaux idéologues de la Révolution Citoyenne.

 Mais alors pourquoi est-il candidat à la présidence de la République équatorienne, ce 17 février, au nom d’une alliance : « l’Unité plurinationale des gauches » pour les élections de 2013, contre Rafael Correa qu’il attaque à présent frontalement ?

En Equateur, comme au Pérou, au Chili ou en Bolivie, des luttes sociales se développent pour que le développement des mines ne se fasse plus contre l’intérêt des habitants.

Sous l’impulsion de la Chine en particulier, la course aux matières premières est partout relancée. Dans le cadre de la Constitution équatorienne des projets aussi grandioses devaient se faire en négociation avec les habitants touchés avec, si nécessaire, un référendum au bout pour tenir compte de la volonté citoyenne. Dans "l’intérêt" du développement économique du Pays, Rafael Correa a décidé de passer en force d’où l’évolution d’Alberto Acosta qui a refusé ce qui devient souvent un autoritarisme du président.

 Rafael Correa est un économiste formé aux USA tandis qu’Acosta a été formé en Allemagne. Les défenseurs de Correa considèrent que c’est par le masque des ONG allemandes, que les USA avancent leurs pions. Acosta serait donc un agent déguisé des USA.

 Acosta défend l’idée, d’origine allemande ou pas, que la prise en compte des questions écologiques est au cœur de la Constitution équatorienne et que toute négligence sur ce point est une atteinte aux droits des habitants. En Equateur cette question écologique est intimement liée à celles des Indiens qui depuis toujours sont les victimes des champs pétrolifères et des mines dont les richesses profitent au « développement » du monde urbain. En réalité, là comme ailleurs aux Amériques, deux stratégies s’affrontent quand au devenir « socialiste » du pays : celle du développement industriel apportant des richesses, ou celle d’un développement plus global, unissant agriculture, culture et urbanité, peut-être plus lent du point de vue de l’augmentation du PIB.

 Pour cette élection présidentielle, Acosta a été désigné suite à des primaires internes à son mouvement ou les Indiens trouvent toute leur place et le choix d’une femme, avocate noire comme suppléante, Marcia Caicedo, confirme l’idée du lien avec les minorités. En effet, il ne s'agit pas seulement de la candidature d'un homme quand on mesure la vigueur des divers groupes qui l'épaulent.

 Tout indique que le président sortant sera réelu (peut-être dès le premier tour) mais ce nouveau courant de gauche doté de 8% en moyenne dans les sondages pense prendre date. La campagne a été lancée aux sons d’un groupe de marimba sur des rythmes connus comme : el ‘andarele’ et el ‘bambuco’. Ne pas y lire un souci nostalgique mais une volonté d’établir un lien réel avec le peuple.

Jean-Paul Damaggio
 

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Commentaires

tout nouveau n'est pas tout beau par berthierch le Mardi 29/01/2013 à 15:18

La Sociale n'étant pas Huffington Post, elle ne se jette pas sur le "tout nouveau-tout bobo". pour cela, nous avons le "pret à penser" médiatique dont le seul but est de multiplier les diversions et les divisions de pensée et d'action pour le peuple, pendant que l'oligarchie financiere s'occupe des choses sérieuses: le sacro-saint POGNON qu'il fait extraire des poches et de la sueur du peuple.

L'essentiel, concernant les prochaines élections équatoriennes est d'évaluer le bilan de deux présidences de  Rafael Correa, ancien ministre des finances demissionnaire pour son opposition au libre marché US en amérique latine . 
Il fallait que fut profond le discrédit qui frappait toutes les formations politiques de l'opposition de gauche equatorienne, pour que Correa et son mouvement "Pais" devance tous ses candidats au premier tour et l'emporte sur le richissime "roi de la banane" au second tour.
Comme promis, une assemblée constituante a ete reunie et a soumis une constitution a referendum. 
Correa a etre reelu, malgré une crise monetaire provoquée par ses créanciers en dollar et un coup d'état d'unités de police . Crise dont l'equateur est sortie avec l'appui politique de son peuple et monetaire de la Chine.
Voici le minimum qu'il faut savoir et au besoin contester pour compren,dre le role que pourraient jouer tels ou tels nouveaux candidats.



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