Pamela Cox, au nom de la Banque mondiale, avait en charge l’explication de la crise. Correa, revenu dans la salle après cette intervention expliqua : « Dans un sommet ibéro-américain pourquoi serais-je tenu à écouter les leçons de la vice-présidente qui a soumis mon pays à un chantage ? Jusqu’à quand allons-nous supporter de tels comportements, quand allons-nous nous libérer du néo-colonialisme ? Si la Banque mondiale a quelque chose à dire c’est de s’excuser pour toutes les politiques imposées à l’Amérique latine ! »
Puis Correa n’en resta pas là : il critiqua le secrétaire de l’OCDE, José Ángel Gurría, pour les mêmes raisons, l’invitant non à donner des leçons mais à écouter les dirigeants d’Amérique latine sur les questions de la crise financière.
Il faut se souvenir qu’en arrivant au pouvoir Correa a chassé de son pays les représentants de la Banque mondiale et a mis en œuvre une politique de récupération des biens du sous-sol. Ollanta Humala appuya cette intervention et informa qu’aussitôt son arrivée à la tête du pays, divers représentants du pouvoir économique sont venus le voir pour leur donner les noms des personnes à installer dans les ministères clefs sinon la bourse allait plonger ! « Ils voulaient faire céder le président sous la pression pour qu’il s’aligne sur les pouvoirs habitués à gouverner le pays. » a précisé Ollanta Humala.
En matière de dette, Maurice Lemoine avait publié en 2001, un beau livre intitulé simplement, la dette avec un sous-titre original roman de la paysannerie brésilienne, qui permettait de réfléchir à cette entreprise, à savoir l’endettement organisé de tout un continent. En dix ans, cette zone a connu une forte transformation qu’il ne faudrait pas oublie à l’heure de la crise européenne.