Quand en haut on joue du violon, en bas on se met à danser. Les étudiants commencent à rallier le mouvement. Déjà empêtré face à la grève en Guadeloupe et en Martinique, l'exécutif craint un mouvement social de grande ampleur qui ruinerait son plan de "réformes", élégant pseudonyme pour "plan de casse systématique des acquis sociaux". En effet, ce qui se passe à l'Université est révélateur. Quand Mme Pécresse a fait passer sa loi de réforme d'ensemble de l'université (LRU), elle avait dû faire face à une mobilisation étudiante qui s'est disloquée d'une part parce que les enseignants du supérieur étaient soit favorables, soit relativement indifférents à cette réforme soutenue par la CPU (conférence des présidents d'université), et, d'autre part, parce que le PS et son pseudopode étudiant l'UNEF apportaient un soutien "critique" à la ministre de l'enseignement supérieur. Le décret Pécresse qui confie la carrière et les horaires des enseignants-chercheurs à l'arbitraire des présidents d'université n'est qu'une des modalité d'application de la LRU. Comme la mastérisation de la formation des professeurs des écoles et de l'enseignement secondaire. C'est précisément ce qu'ont compris les étudiants qui rejoignent le mouvement des enseignants-chercheurs et exigent clairement L'ABROGATION DE LA LRU.
Fidèle à ses tropismes maintenant bien ancrés, le PS comprend ce qui est en cause et commence à mettre en garde (par la voix de l'ancien président de l'UNEF Bruno Julliard) contre le "gauchissement" du mouvement... et selon Le Monde, "le Parti socialiste veut afficher "un esprit de responsabilité", voire une certaine retenue." Le quotidien vespéral ajoute:
Au-delà du mouvement qui affecte l'université se pose maintenant une question brûlante: faut-il attendre 2012 pour renverser la vapeur? faudra-t-il supporter sans rien dire une dégradation économique épouvantable qui fait un nouveau chômeur chaque minute (l'UNEDIC annonce 289000 chômeurs supplémentaires pour l'année 2009)?"Personne n'a intérêt à ce que l'on s'installe dans une crise qui dure", estime Bertrand Monthubert, ancien président de Sauvons la recherche, devenu secrétaire national du PS chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche. "Il s'agit d'un débat compliqué, et nous ne prônons pas un statu quo dont, d'ailleurs, personne ne veut", insiste-t-il.
Pendant que tout le petit monde de la gauche et de la gauche de gauche s'excite sur les élections européennes, on attend, en vain, une initiative politique unitaire qui permette de lutter sérieusement contre les licenciements, les suppressions de postes dans la fonction publique et le saccage de l'enseignement et de la recherche. Seul le POI propose de réaliser une vaste marche unitaire, proposition profondément juste mais hélas sans écho du côté des "guévaristes" du NPA qui parlent des "luttes" en pensant aux élections ou du côté du PG occupé à jouer de la mandoline sous le balcon du facteur de Neuilly...
Le monde de l'université et de la recherche, des enseignants aux étudiants, s'est livré mardi 10 fév. 2009 à une démonstration de force, drainant dans les rues plusieurs dizaines de milliers de personnes contre les réformes du gouvernement dans le supérieur, la recherche et l'éducation.
On commence moderato :
La grève reconductible a aussi été votée à Toulouse II, Rouen, Bordeaux-IV et à l'établissement aixois d'Aix-Marseille I.
L'IEP d'Aix-en-Provence était en grève, une première depuis sa création en 1956. Au Mans, une assemblée générale a voté la grève. Lille I l'a votée pour mardi. Limoges, où le principe d'une grève a été voté, devait se réunir mardi.
A Nantes comme à Caen, certaines unités de formation et de recherche (UFR) ont voté la grève, d'autres la rétention des notes. A Mulhouse (Haut-Rhin), a été votée la grève administrative.
En revanche, à Montpellier I, II et III, les cours n'étaient pas perturbés, selon les directions, mais certains professeurs portaient un brassard "en grève", expliquant aux étudiants leur action mais en assurant les cours.
A Toulouse I, seuls deux professeurs étaient en grève, selon la direction. A Aix-Marseille II, aucune perturbation de cours n'était notée lundi matin. A Grenoble, le mouvement de grève n'a pas été suivi après un vote à main levée en AG. A Nice, une AG en fac de lettres n'a pas voté la grève.
La modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs suscite un mécontentement croissant chez nombre d'entre eux qui refusent l'arbitraire des présidents, la hausse des heures d'enseignement et l'atteinte à leur indépendance.
La coordination nationale des universités a appelé lundi à une grève illimitée dans toutes les universités, ainsi qu'à une journée de manifestations en France jeudi et à une manifestation nationale à Paris le mardi 10, selon deux motions lues lundi soir à la presse, à Paris.
Puis fortissimo :
Les enseignants-chercheurs, soutenus par les étudiants, manifestent mardi 10 février à Paris et dans plusieurs villes du pays contre les réformes gouvernementales (*en tout, ils étaient de 65.000 à 85.000 personnes pour 47.000 salariés du secteur, "l’objectif" est largement atteint), alors que les annonces faites lundi 09 fév. 09 par la ministre Valérie Pécresse semblent à nouveau ne pas avoir convaincu.
Alors que Khan, déclare en direct le mardi 10 fév. 2009 sur la chaîne de télé publique "FR3", sa flamme pour Pécresse, lors du « 19/20 » le journal d’infos d’Ile-de-France, et doit participer, le lendemain, aux "négociations" au nom d’un collectif qui s’est donné pour objectif de sauver la recherche.
Cherchez l’erreur !
*Entre 40.000 et 80.000 personnes selon les sources ont défilé, selon un décompte des bureaux de l'AFP pour 19 villes. Les manifestants étaient 17.000 (police de Sarkozy) à 50.000 (organisateurs) à Paris, 5.000 (police de Sarkozy) 25000 (organisateurs) à Lyon, 3.000 à 6.000 30.000 (organisateurs) à Toulouse, 2.200 à 3.500 (police de Sarkozy) 17.000 (organisateurs) à Strasbourg, 1.700 à 2.000 (police de Sarkozy) 10.000 (organisateurs) à Aix-en-Provence.
"On a une mobilisation extrêmement forte", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, tandis que le Snesup-FSU, premier syndicat du supérieur, a parlé d'un "immense succès".
Les manifestants étaient aussi 1.400 à 3.000 à Montpellier, 1.200 à 2.000 à battre le pavé à Grenoble, 1.500 à 3.000 à Rennes, 1.000 à 1.300 à Poitiers, 1.000 à 1.200 à Lille, 900 à 1.500 à Marseille, 600 à 1.000 à Tours, 700 à 1.500 à Nice ou 900 (police) à Nantes.
Sarkozy redoute une contagion généralisée, soit des organisations étudiantes et lycéennes, soit des travailleurs de Guadeloupe, via les DOM-TOM avec un retour sur le continent.
Sera-t-il satisfait au-delà de ses espérances ?
Sur la banderole de tête était écrit "Universitaires, chercheurs, Biatoss et ITA, étudiants, unis pour l'enseignement supérieur et la recherche", les Biatoss et ITA étant des personnels administratifs, techniciens, ingénieurs et bibliothécaires.
Les responsables du Snesup-FSU, de Sauvons l'université, Sauvons la recherche ou de l'Unef défilaient derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "non à la casse des universités et de la recherche".
Les étudiants étaient venus en masse rejoindre, dans chaque cortège d'université, leurs enseignants, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Entendus ou lus, de nombreux slogans visaient la réforme de la formation des enseignants, un dossier dépendant surtout du ministre de l'Education nationale Xavier Darcos, lui aussi pris pour cible par les manifestants.
"La nomination d'une médiatrice", lundi par Valérie Pécresse, sur le statut des enseignants-chercheurs, "est une ridicule provocation qui n'est pas à la hauteur des milliers de manifestants", a affirmé à l'AFP Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup-FSU, principal syndicat du supérieur.
"Nous faisons un appel solennel au gouvernement: pour sortir du conflit, il faut répondre aux revendications, c'est-à-dire le retrait du décret sur le statut et le report d'un an de la masterisation" (réforme de la formation), a résumé le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, qui a fait état d'une "mobilisation extrêmement forte".
"Il faut un plan pluriannuel de recrutement de scientifiques et stopper le démantèlement des grands organismes de recherche", a ajouté la présidente de Sauvons la recherche, Isabelle This Saint-Jean.
"La mobilisation a atteint un cap. Les étudiants sont inquiets", a affirmé Jean-Baptiste Prévost, président de l'Unef, en annonçant pour jeudi une journée de grèves et d'actions des étudiants.
Entendu certains mots d’ordre, qui appelaient à l’action comme en Grèce…(le mouvement populaire et des étudiant grecs en décembre 2008, suite à l’assassinat d’un jeune Grec par la police).
PS : cette info trouvée sur le site Orange (modifiée dans sa formulation, car toujours trop complaisante envers le gouvernement Sarkozy, alors qu’une "info" devrait-être brute de coffrage, mais sur certains sites…)
FORT-DE-FRANCE, Martinique (AFP) - 12/02/09 07:57
Des renforts de gendarmes sont envoyés en Martinique par Jégo, de retour en Guadeloupe…
Deux escadrons de gendarmes mobiles vont être envoyés en renfort en Martinique où la grève générale s'est installée mercredi dans son septième jour, tandis que la Guadeloupe, paralysée depuis 22 jours, a accueilli à nouveau le secrétaire d'Etat Yves Jégo. Voilà ce qu’était venu chercher Jego en métropole, le feu vert de Fillon et sarkozy pour préparer une réponse musclée aux justes revendications des salariés. C’est la nouvelle méthode adoptée par sarkozy, dorénavant quand il se déplace, il fait "nettoyer" le terrain, via les préfets aux ordres et les forces de l’ordre républicain au service du monarque républicain.
Cherchez l’erreur !