S'identifier - S'inscrire - Contact

Faut-il vraiment participer aux élections européennes ?

Par Denis Collin • Débat • Dimanche 08/02/2009 • 18 commentaires  • Lu 6130 fois • Version imprimable


On sait depuis longtemps que les élections ne sont pas synonymes de démocratie. Les plébiscites des régimes bonapartistes et fascistes aussi bien que les élections bidons de toutes les tyrannies de ce monde en sont de bons exemples. Elles ne servent qu’à donner un vernis « démocratique » à des régimes qui bafouent la démocratie la plus élémentaire, dans tous les sens qu’on peut donner à ce terme. Sans que les choses soient complètement comparables, il y a dans le « Parlement européen » quelque chose du même ordre.

L’organisation de la prétendue unité européenne (sous tous ses avatars successifs, CECA, Marché Commun, CEE, UE, etc.) a été construite comme une institution ayant pour objectif la défense du mode de production capitaliste en Europe (face d’abord à la « menace soviétique ») et c’est tout naturellement qu’elle est devenue l’arme de choc pour détruire tous les acquis sociaux et même les maigres éléments de régulation de l’État keynésien. Inutile de s’étendre sur ce sujet longuement développé dans les colonnes de ce site.

L’objectif de l’UE n’est pas et n’a jamais été la construction d’un peuple européen, maître de son destin, ni même une fédération d’États qui uniraient leurs forces à partir d’objectifs politiques et sociaux communs. Il n’y a ni politique étrangère commune, ni intérêts économiques communs. Le démantèlement des tarifs communautaires (qui permettaient un embryon d’attitude commune sur le marché mondial) et le ralliement aux principes du libre marché global (avec un accord transatlantique qui continue de se négocier) démontrent à l’envi que même du point de vue capitaliste, il n‘y a rien qui s’appelle « union » ou « unité » européenne. Comme l’a très bien dit Mme Merkel (une des rares vrais dirigeants politiques en Europe), « Jedem seine Scheisse ».

Les institutions politiques européennes ne sont par conséquent rien d’autre qu’une machine à contraindre les peuples à renoncer à toutes revendications sociales et même à la simple souveraineté. Et le Parlement européen, un parlement croupion typique, n’est qu’un élément de cet machinerie et nullement un organe par lequel on pourrait espérer transformer de l’intérieur la nature de l’UE pour en faire selon les paroles creuses de la gauche de gauche, une « Europe démocratique et sociale ». Donc, autant est stupide le mot d’ordre général « élections piège à cons » – ce mot d’ordre que défendait Krivine avant de se présenter à la présidentielle de 1969 – autant la question vaut d’être posée de savoir si on doit ou non participer aux élections européennes de juin prochain. Je sais bien qu’on me ressortira le petit Lénine de poche : le chef de bolcheviks était favorable à la participation à la douma d’Empire. Alors pourquoi pas le Parlement européen ? J’y vois trois raisons qui, sans être absolument déterminantes, poussent à ne pas voter en juin prochain.

1. Nous avons voté en 2005 contre le TCE et tout le monde, à commencer par les dirigeants français, s’est assis sur notre « non ». Les Hollandais ont également voté « non » et cela n’a pas eu plus d’effet. Les dirigeants de l’UE ont concocté un nouveau traité, le traité de Lisbonne, une version encore plus obscure de feu le TCE, avec consigne de ne pas le soumettre au vote populaire. Mais les Irlandais, seuls convoqués aux urnes, ont encore voté « non ». Qu’à cela ne tienne ! Ils revoteront… Peut-être pas sur le traité de Lisbonne (la ficelle serait grosse). En fait, ils devront sans doute voter une modification de la constitution qui dispenserait le gouvernement irlandais de consulter le peuple pour ratifier … le traité de Lisbonne. Alors que reste-t-il à dire à ces dirigeants, à toutes ces élites européistes, sinon d’aller se faire f… ? Que peut-on penser d’autres, sinon que ces élections européennes sont une mauvaise farce ?

2. Le Parlement européen n’est pas un Parlement mais seulement une caricature de Parlement qui ne représente aucun corps politique. Les corps politiques existants sont les nations et non un fantôme de peuple européen. La participation à ce prétendu parlement est donc simplement une caution politique à un dispositif radicalement étranger à toute philosophie républicaine et démocratique. Prétendre qu’on fera des élections européennes un référendum contre le traité de Lisbonne, c’est une plaisanterie. D’une part, la mécanique électorale empêche qu’arrive au Parlement européen une majorité qui pourrait refuser le traité de Lisbonne. Et quand bien même ce serait le cas, cette majorité serait impuissante puisque le traité de Lisbonne est justement un traité et non une loi du prétendu parlement européen. Le problème n’est pas dans la question de savoir si une majorité européenne plus favorable pourrait advenir ou ce qu’elle pourrait ou non faire. Le problème est qu’aucune majorité européenne ne peut imposer à un des peuples d’Europe, fût-il très minoritaire de renoncer à sa liberté. En affirmant qu’on veut une nouvelle majorité européenne contre Lisbonne, on avalise du même coup précisément ce qui a permis Lisbonne. La seule unité européenne possible, admissible d’un point de vue principiel, est une association d’États souverains sur le modèle kantien de la « paix perpétuelle »(*) et non une machine dans laquelle on force les nations à s’unir comme les princes d’ancien régime mariaient leurs fils et leurs filles.

3. Il n’y a aujourd’hui aucun parti, aucun front qui puisse incarner une alternative sérieuse à cette « union européenne » à la botte de l’empire américain et dont la seule défense est cette coalition impérialiste qu’est l’OTAN. « L’Europe démocratique et sociale » est slogan fumeux, dans le meilleur des cas. Après tout, les gouvernements rétorqueront que l’Europe est démocratique puisque les gouvernements sont, en gros démocratiquement élus et que la majorité d’entre eux a accepté le traité de Lisbonne. Elle est également sociale, puisque le libre marché à permis aux ouvriers slovaques et tchèques de construire les voitures de PSA, obligeant ainsi ces nantis de salariés des pays riches à partager leur richesse avec les pauvres des ex-PECO… Une liste aux élections européennes qui mériterait qu’on se déplace pour voter pour elle devrait au moins dénoncer le traité de Maastricht et ses compléments d’Amsterdam, Dublin et Barcelone, c’est-à-dire tous ces traités qui détruisent les services publics, organisent la privatisation de la santé et disloquent toute protection sociale. Une liste qui mériterait qu’on se déplace pour voter pour elle proposerait des éléments au moins de retour à l’indépendance nationale (sortie de l’OTAN, droit pour un État de nationaliser les secteurs qu’il estime stratégique et de leur accorder l’aide qui lui semble bonne, exclusion de l’éducation et de la santé, des transports, des télécommunications et de l'énergie des règles du libre échange, etc.). Force est de reconnaître que pour l’heure une telle liste n’existe pas. Les listes existantes soit bavardent sur des luttes qu’elles sont bien incapables d’organiser soit en appellent à une autre Europe pour sortir les peuples de la crise. Et attendant cette autre Europe, qu’est-ce qu’on fait ? Mystère.

Pour toutes ces raisons, à l’heure qu’il est, il me semble judicieux de faire comme vont certainement le faire nos concitoyens dans leur majorité, c’est-à-dire voter avec ses pieds.

Denis Collin
(*) J’ai suffisamment développé ce point ailleurs et notamment dans mon Revive la République (A. Colin, 2005) pour n’y pas revenir plus en détail ici.


Partager cet article


Commentaires

par Anonyme le Dimanche 08/02/2009 à 17:29

Reste une question:
Vaut-il la peine de défendre ses idées,pourquoi pas celles développées ici,dans un cadre électoral,permettant éventuellement d'obtenir des élus(ce n'est pas le cas de toutes les élections...)qui pourront ensuite continuer le même combat?

La question n'est donc pas:participer ou pas,mais comment?
De ce point de vue,"voter avec ses pieds"est assurément le plus facile.Ce qui d'ailleurs n'a rien à voir avec "boycotter"...

"Elections piège à cons"avait au moins le mèrite de s'afficher comme un programme(celui de l'après 68),et a été effectivement très éphémère,la réalité ayant rapidement repris ses droits.

En matière électorale,la pureté programmatique est rarement(euphémisme)au RV.
Reste qu'un petit pas électoral,dans la situation présente,vaut peut-être le coup...

Maastricht est passé(de justesse) en partie grâce aux abstentionnistes(affichés) qui pensaient ainsi affaiblir l'Europe....
Le "non"a effectivement été bafoué ensuite ce qui montre que la "démocratie"a ses limites...mais ce n'est pas un scoop!

Avons-nous le choix de ne pas remettre le couvert et de laisser la victoire totale à l'adversaire?
En ce qui me concerne,si une liste remet suffisamment en cause l'Europe que nous connaissons et qu'en plus elle rassemble suffisamment de forces pour avoir une chance de se faire entendre,je voterais pour cette liste,même si son programme laisse à désirer,ce qui me semble à peu près sûr...
Mais,ayant voté NON à Maastricht au risque de voir mon vote confondu avec le FN(combien de fois n'ai-je pas entendu cet argument!),je ne crains pas cette fois de le voir éventuellement confondu avec des partis dont je ne partage pas forcément le programme,mais dont j'estime que l'expression peut faire avancer un tant soit peu mon camp...
Contre Kornilov,Kérenski était un peu plus fréquentable...Mutatis mutandis évidemment...


Re:mutilo democraticus ! par Serge_Gomond le Dimanche 08/02/2009 à 19:29

mutilo democraticus

anonymos : Avons-nous le choix de ne pas remettre le couvert et de laisser la victoire totale à l'adversaire?

adversaires ? quésaco adversaires.
Il est question de défaite, Maastricht est, jusqu'à preuve du contraire, une défaite. Le non, est une victoire, et ce vote Sarkozy c'est assis dessus. Un boycott ce n'est pas un vote négatif, c'est une décision politique et que tous les partis, en particulier les partis institutionnels l'UMPS, redoutent. C'est l'arme absolue, une arme contre nos ennemis de classe. Les adversaires, c'est ceux avec qui on s'arrange sur le dos du peuple. Avec le boycott, pas d'arrangement possible, les combines politiciennes ne sont pas de mise. On ne combat pas cordialement nos ennemis, pour remettre le couvert avec eux, c'est, pas de compromis possible ! 
      


Re: Re:mutilo democraticus ! par Serge_Gomond le Mardi 10/02/2009 à 21:28

Addenda
democratia et populus
nobis,liber populus, nobis, sed Nomini Tuo da gloriam 
Nulla res tam necessaria est quam libertas
Grosso modo Actori incumbit probatio  
Conditio sine qua non cupiditaspecuniea delenda est
Addendum
Audere est facere (vice-versa)
Le boycott y'a qu'ça


A chacun sa merde ! par Anonyme le Dimanche 08/02/2009 à 18:53

A chacun sa merde !

 

DC écrit : Les institutions politiques européennes ne sont par conséquent rien d’autre qu’une machine à contraindre les peuples à renoncer à toutes revendications sociales et même à la simple souveraineté.

 

Emmanuel Todd écrit : «…d’ailleurs un système à deux niveau combinant autorité supérieure sans contrôle et suffrage local existe déjà : l’Europe. Tandis qu’à l’échelon inférieur de la nation le suffrage universel subsiste, à l’échelon supérieur des institutions communautaires la cooptation règne. En lui même, cependant, le cadre européen est neutre. Il a servi jusqu’à présent à expérimenter une gouvernance non démocratique. Il pourrait être utilisé pour sauver la démocratie… »

 

SG : Et même renoncer à la démocratie, tout simplement. En fait ce qu’il dit dans ce bouquin, c’est que les gouvernants européens pourrait tout simplement se passer du vote du peuple, en supprimant ce droit de vote, (*Sarkozy fait des pieds et des mains pour prendre à sa "charge" la présidence d’une zone euro, c-à-d, les quinze pays dont la monnaie "nationale" est l’euro, en réalité pour occupé un poste sur mesure à ses prétentions, le poste de "super-président-des-européens-qui-comptes", en prétextant une prise en charge énergique, suite à la crise financière.)

 

DC écrit : (en parlant des Irlandais) Qu’à cela ne tienne ! Ils revoteront…

 

SG :  jusqu’à ce les Irlandais votent bien, c-à-d, oui. Sarkozy (encore lui !) disait que ce vote négatif des Irlandais, n’avait pas d’importance, et un pays qui profite de la manne européenne ne peut pas se permettre un tel camouflet envers ses généreux donateurs, ils doivent revoter, et c’est aux responsables irlandais de faire comprendre où est leur véritable intérêt.

 

Il faut soumettre un texte qui appelle au boycott !  

 

*pour convaincre Angela Merkel, il a fait quelques concessions, par exemple une présidence tournante, dont l’Allemagne prendrait dans un premier temps la présidence de cette Europe bis, puis la France etc. Mais seul les pays de la zone euro auraient ce privilège, une Europe à deux niveaux, les "pays-qui-comptes" et les autres…

Angela Merkel n’a pas montré beaucoup d’enthousiasme à ce genre de propositions d’un autre âge.

Sarkozy pense que de cette manière, il pourrait échapper aux problèmes français, qui se sont dangereusement accumulés du fait de ses effets d’annonce et autres gesticulations stériles.

La France bouge, depuis son élection, oui mais à reculons ; c’est le grand bond en arrière. Ses "autoproclamés-révolutionnaires-de-pacotille", devraient très rapidement se mettre à la lecture de l’excellent ouvrage de Jacques Monod, « le hasard et la nécessité », écrit dans les années soixante, et qui n’a pas pris une ride (contrairement à d’autres théories). La science (sous-entendu, ses applications), la religion etc. sont replacés dans un contexte beaucoup plus prosaïque et naturel, et ce qui semble révolutionnaire pour ces autoproclamés-révolu… etc. reste dans le domaine du verbiage, alors que certaines théories scientifiques ont bouleversé radicalement les comportements et les modes de vies ; une révolution vraie, ainsi qu’une évolution réelle.        


Quelle élection ? par Peretz le Dimanche 08/02/2009 à 19:28

Comme je n’aime pas beaucoup me faire avoir, je vais boycotter cette élection, qui dans le contexte que nous connaissons a bien démontré qu’effectivement l’Europe telle que les traités l’ont faite est une réalisation mal dirigée, et même néfaste. Le Parlement, bof. 80% des lois que votent nos députés « aux ordres » de Bruxelles, proviennent des lobbyistes. Elles n’ont d’intérêt que pour la grande entreprise désincarnée et ne profitent qu’aux privilégiés, et certainement pas à ceux qui sont à la source de leurs profits par leur travail. L’Europe unie n’est qu’un leurre. C’est pour moi une évidence, et je crois que je ne serai pas le seul en juin à ignorer une élection sans intérêt.


par regis le Lundi 09/02/2009 à 00:39

« Faut-il vraiment participer aux élections européennes ? ». Si m’on me posait cette question à brûle-pourpoint, je répondrai : basta ! D’autres choses me préoccupent : le pouvoir d’achat, le chômage, les délocalisations, les licenciements, les services publics…

Puis, réfléchissant plus avant, je m’interrogerai : ces questions peuvent-elles trouver un début de réponse à travers cette élection ?

Qui peut croire que dans ce « parlement » qui n’est que l’habillage « démocratique » de la commission européenne, elles peuvent être résolues ?

L’UE est le problème, pas la solution. Le slogan de l’Europe « sociale » n’est que le leurre utilisé par tous ceux qui ont intérêt à la préservation de l’ordre social. De Rome à Lisbonne, une obsession : la « concurrence libre et non faussée » dont le résultat s’étale sous nos yeux (prenez la peine de lire les traités). Sans l’aide des « gôches » de tout poil, cette construction du capital n’aurait pu régner avec arrogance au point de dicter 80% ou plus de notre législation. (PS et RPR main dans la main pour Maastricht). Selon Attali (dont je promets de ne pas abuser de ses citations) Mitterrand au moment du tournant de la rigueur aurait hésité entre construire le socialisme ou « l’Europe » ; cette dernière option l’ayant emporté. Au-delà de la réalité ou non propos, la question est bien là !  

Et puis, il y l’ « offre » politique entre ceux qui sont pour tous les traités et ceux qui, à l’inverse de la célèbre question du boucher, disent « Il y en a un peu plus, je vous l’enlève ? »…

 

PS : Malgré mes démêlés avec la langue allemande, j’ai bien compris la locution !


par regis le Mardi 10/02/2009 à 01:58

Est-il exagéré de s’inquiéter sérieusement des tentatives de mise sur le devant de la scène d’une union de la gauche version III (la première étant l’originale, la seconde « plurielle »). Comme les précédentes, elle tend à canaliser les aspirations au changement social en s’accrochant de toutes ses forces au cadre existant ; ici la camisole de force majeure d’où vient plus de 80% des lois : l’UE.

Danger d’autant plus grand que du PS au NPA, tous ont en commun de se réclamer de la « gauche » et de vouloir une « autre Europe » devenue maintenant « une Europe sociale, écologique, démocratique, féministe » n’en jetez plus !


Re: par d_collin le Mardi 10/02/2009 à 08:28

Bien sûr que la question centrale est la camisole de force de l'UE. TOUS les parties de la nouvelle union de gauche s'accordent pour n'y pas toucher. Même la concentration des tirs sur le traité de Lisbonne va dans ce sens. Personne du PS au NPA ne dit "rompre avec Maastricht" (car c'est là qu'est le grand tournant de l'UE, qui rend effectif ce qui n'était que virtuel dans le traité de Rome), personne ne remet en cause les accords d'Amsterdam, Dublin et Barcelone qui organisent le démantèlement concret des services publics et la privatisation de l'énergie. Personne ne propose la renationalisation des télécoms... Et pourquoi donc? Parce que tous les chefs ont participé à ces opérations. C'est la gauche plurielle (avec ministres PCF et Mélenchon) qui a privatisé France-Télécom, mis en marche la privatisation des autoroutes et signé Amsterdam, Dublin et Barcelone. Dire "non au traité de Lisbonne" en "oubliant"  ces "détails", c'est une véritable escroquerie intellectuelle.
DC


Re: par regis le Mercredi 11/02/2009 à 02:46

Pour parler de France Télécom par deux fois « la gauche » a été décisive :

-         sortie du statut d’administration d’Etat en 1990. Loi Quilès (actuellement tendance Hamon).

-          Loi 1997 portant création de l’actuelle société anonyme.

Dûment adoptées par l’union de la gauche puis par la « gauche plurielle ».

Résultat : près de 70 000 suppressions d’emploi, délocalisations de centre d’appels, restructurations incessantes, introduction de la précarité : CDD, intérimaires, stagiaires, apprentis, pressions continues sur le personnel y compris pour le départ, fin du service public, jungle des tarifs dans laquelle seules les grandes entreprises qui ont un pouvoir de négociation tirent leur épingle du jeu, hausse de l’abonnement et bénéfice record.

NB : le très libéral sir Leon Brittan lorsqu’il était commissaire européen à la concurrence considérait que les tarifs appliqués dans les télécoms représentaient un véritable transfert de revenus des entreprises vers les ménages. Les chefs de la « gauche plurielle » l’ont entendu.

Je me souviens d’un titre du « Monde » : « le gouvernement Jospin a plus privatisé que celui de M.Balladur ».

Notre jugement ne sera sans doute partagé par JL Mélenchon qui, dans sa dernière note sur son blog écrit à propos de critiques formulées contre lui et MG Buffet lors du congrès du NPA : («ils ont été ministres du gouvernement Jospin, comme si c’était une infamie).

Quelle ingratitude !

Par contre, quels ressorts à l’attitude européiste du NPA ?  


Rompre avec Maastricht par DIDIER le Mercredi 11/02/2009 à 09:02

Cher Denis,

Tu écris que du PS au NPA, aucun parti ne met en avant la "rupture avec Maastricht"; rupture que je considère,moi aussi, comme indispensable pour espérer mettre en place une autre politique. 
N'est-ce pas la position du POI ?
N'y a-t-il pas une avancée du PG dans son texte sur l'Europe voté lors de son congrés fondateur et dont je cite ci-dessous un extrait ?

"V - 1 - Le cadre actuel de la construction européenne interdit la satisfaction durable des besoins sociaux et de l'exigence démocratique. Si l'on veut réorienter l'Union, il est  nécessaire de mener de pair les ruptures économico-sociales et celles qui concernent les institutions. Les traités existants devront être remplacés pour permettre le libre déploiement d'autres orientations que celles imposées par la logique libérale aujourd'hui dominante. Car la logique libérale actuelle ne construit pas l'Europe. En mettant les peuples en concurrence, elle suscite au contraire les rejets et les replis nationalistes. L'orientation que nous proposons vise à construire vraiment l'Europe en faisant en sorte qu'elle soit l'affaire des Européens, qu'ils puissent définir ses finalités, et agir sur les mécanismes de sa construction. Dans ces conditions, une démarche de refondation démocratique est nécessaire."

Certes "remplacer les traités existants...." n'est pas trés précis ! Mais rien ne semble perdu en la matière. Le pb est que pendant que les "esprits" évoluent, l'exploitation continue et s'intensifie.

A te lire. 


par bquentin le Mardi 10/02/2009 à 18:35

Comme chaque mois j'ai reçu ce matin la lettre mensuelle de mes belges dissidents, cette lettre est souvent intéressante mais fort chargée, ainsi je ne la lis le plus souvent que très partiellement, de plus quand on leur écrit un petit ou moyen mot à leur adresse courriel (ce que j'ai fait une fois...n'est pas coutume) pour tenter d'élargir leur point de vue sur un aspect abordé ou demander explications plus fouillées, il n'y a ni réponse ni parution de l'avis ce qui n'est pas le cas de La Sociale où divers auteurs et sujets avec avis ou désaccords peuvent s'exprimer en toute Liberté.
Ce mois 2 de l'an 9 y est présent un très bon article d'entretien avec le linguiste grammairien Noam Chomsky qui ne se limite fort heureusement pas à cela, à ce seul dernier combat, car sinon il y aurait de grands risques pour que je n'y comprenne rien ou presque. Un jour, tombée par hasard sur un de ses textes de linguistique normative, je n'avais rien pu saisir à ma portée de clé de sol. Enfin avec le DVD 2007 acquis en souscription et envoi retardé à 2008 suite à avalanche de demandes, cela grâce aux Mutins de Pangée en compagnie de Daniel Mermet et Olivier Azam, je crois bien que là j'ai compris ce que disait Chomsky sans avoir besoin d’aller chercher midi à 14 heures ni d’aller voir là-bas si j’y étais, réf.:
"Chomsky et Compagnie Pour en finir avec la fabrique de l'impuissance"
Pour en revenir au sujet premier, cet entretien je l'ai trouvé bon ou en tous cas ressenti ainsi et en ai extrait 79 kilos octets de sel de la terre pour ma gouverne personnelle.
Hormis les fautes d'orthographe et de grammaire dans la traduction française, fautes peut-être dues à un traducteur inexpérimenté ou débutant, comme d'habitude Noam Chomsky a l'art de bien penser et analyser ce qui a été traité médiatiquement, publicitairement, etc. comme un énorme changement en son pays, un chamboulement ? Presque tout ce qu'il exprime de désaccords peut sans problème s'appliquer à notre pays et même aux autres pays décrétés « Europe-Unie ». Bon restons-en là car peut-être Chomsky a-t-il lu sur la Sociale un article intitulé
« Obama, McCain, bonnet blanc et blanc bonnet ( http://la-sociale.viabloga.com/news/obama-mccain-bonnet-blanc-et-blanc-bonnet ) ou un autre intitulé « Obama, la startup » ( http://www.la-sociale.net/article.php3?id_article=457 )
Deux articles parus sur La Sociale ont été repris par ces belges mais, Beau Dommage, sans en citer en primeur la source première, tout en citant quand même l'auteur, mais est-ce vraiment de bonne guerre ? Ont-ils sollicité l'auteur ? Je vais donc aussi comme cela a été fait ne pas citer la source ni faire de publicité gratuite et peut-être pour le partage sur la sociale tenter de retrouver ailleurs sur la toile tissée l'entretien traduit, cela doit bien pouvoir se faire, trop souvent les échanges par le biais de la toile ressemblent comme deux gouttes d'eau ou se limitent à une sorte de tam-tam avec ou sans caisse de résonnance pour partageux d'échanges de cordes vocales ou signaux de fumée ou signes scipturaux facilement très/trop vite copiés-collés, mais l'honnêteté, encore un mot archéo mais logique, nécessite sans esprit de boutique de donner les liens bleus et/ou la citation de la source du site où l'on a péché les articles. En attendant voici plus bas le lien bleu de l'entretien réalisé avec Amy Goodman, cela quelques jours avant le 24 novembre 2008, là il ne sera pas copié-collé en sa traduction française et sera donc exprimé en sa langue originelle, avis aux amateurs et traducteurs...

http://www.democracynow.org/2008/11/24/noam_chomsky_what_next_the_elections

 


Lien croisé par Anonyme le Mercredi 11/02/2009 à 07:14

Rezo.net : " http://la-sociale.viabloga.com/news/faut-il-vraiment-participer-aux-elections-europeennes"


Lien croisé par Anonyme le Vendredi 13/02/2009 à 13:32

Rezo.net - Tous les derniers articles : "Faut-il vraiment participer aux élections européennes ?"


de nouveaux éléments devraient définitivement faire pencher la balance pour le Boycott par Serge_Gomond le Dimanche 15/03/2009 à 22:36

de nouveaux éléments devraient définitivement faire pencher la balance pour le Boycott

 

Dans l'une des réactions à l'excellent article de Denis Collin, "Faut-il participer aux élections européennes", il était question de neutralité de la Commission Européenne, une neutralité (1) de "bon aloi" (c'était dans un très court extrait du livre de Todd, "Après la démocratie" p.247). Rien n'est plus faux que cette assertion, après lecture d'un long article paru dans "Le Monde diplomatique" (2) de ce mois-ci, qui apporte de l'eau au moulin de ceux qui aurait pu douter que cette initiative ne soit pas la bonne (et la plus efficace bien-entendu). Elle vient d'une personne extérieure à notre famille de pensée, et ne pourra  pas être étiquetée d'"extrême gauche", comme certains s'empresseraient de le faire, trop contents d'apposer des étiquettes pour mieux nous discréditer, du moins le croient-ils.
La Cour de Justice des Communautés européenne (CJCE), en quelques mois, de nov. 2007 à juin 2008, a rendu quatre jugements affirmant la supériorité des droits des entreprises sur ceux des salariés. L'Europe agirait au nom et dans l'intérêt du peuple, qu'elle dit représenter. Personne n'a été sollicité, pour sa création, ni la nomination de ses représentants les commissaires européens. Le peuple n'est qu'un alibi, la Commission est une dictature, et ses représentants, « les commissaires européens », sont une oligarchie de dictateurs !
Le parlement et les députés européens, ne sont que des alibis, ils n'interviennent pas pour l'élaboration et la création des lois, ils sont tellement soumis à cette Commission Européenne, qu'aucun d'entre eux n'ose contester son pouvoir exorbitant, qui, place le peuple sous le régime de la jurisprudence, et non leur droits réels (le droit romain).
La Commission Européenne propose toujours des lois ultra-libérales, et quand le Parlement ou les députés résistent et  s'y opposent, elle joue la carte du  pourrissement et fait mine d'acquiescé, pour mieux revenir à la charge avec une lois encore plus rétrograde. Le parlement est impuissant, c'est pourquoi, quand des femmes ou hommes politiques de droite comme de "gauche" (4) nous font croire que l'on pourrait changer les choses en faveur du peuple, une Europe plus sociale, c'est un mensonge éhonté. Ils mentent pour protéger une dictature molle, la nouvelle gouvernance (ou dictature économique).
Le Parlement européen est l'institution faible du système communautaire. Elle n'a ni la compétence, ni le pouvoir de proposer des directives ou des règlements, il peut seulement essayer de demander à la Commission européenne, qui détient le pouvoir et la décision des «lois», de le faire. Comment dans ce cas aller voter au mois de juin 2009 prochain pour les élections européennes, si c'est pour sauvegarder des intérêts boutiquiers et partisans des deux partis majoritaires (5) institutionnels l'UMPS ?
Malgré leurs déclarations leurs traités sont intouchables, il existe une convergence d'intérêts entre les gouvernements, la Commission et le Parlement (tel qu'il est composé actuellement, et même si nous arrivions à le changer la Commission maintiendrait son cap, au nom du "NEW DEAL"), L'Europe est consubstantiellement lié au néolibéralisme, comme elle est le fruit de l'autonomisation de ses élites (les commissaires européens), et comme le suffrage universel s'exprime encore (et de leur point de vue, malheureusement, car si ils pouvaient s’en passer, ils en seraient très heureux !) ils sont obligés de singer l'"Europe sociale" pour se légitimer... C'est une tension permanente entre le "mythe Europe" et sa réalité (c'est à dire, une dictature molle, et tant que les politiques feront comme si, le peuple sera dans une ignorance propice à toutes ces magouilles !) 


APPELER AU BOYCOTT, C'EST LE MEILLEUR SERVICE QU'ON POURRA RENDRE AU PEUPLE !
FAITES CIRCULER CES TEXTES SANS RESTRICTION, PLUS NOUS SERONS NOMBREUX A REFUSER CETTE EUROPE NÉOLIBERALE, MIEUX CE SERA POUR TOUS ! 
LUTTONS ENSEMBLE, REFUSONS L'INACCEPTABLE, DANS ET POUR l'INTERET GENERAL.
 
 
 
(1) cet adjectif était accolé à ce lui de "gouvernance non démocratique" qui dans l'esprit de Todd est l'équivalent de dictature
(2) - polémique sur la jurisprudence trop favorable aux entreprises -  Et la crise sociale a rattrapé le parlement européen. "Le Monde diplomatique" (mars 2009) article signé de Anne-Cécile Robert (il y est évidemment question du plombier polonais et de la fameuse « directive Bokestein », commissaire européen coopté par ses pairs, cette directive relative aux libertés d'établissement des prestataires de services et à la libre circulation des services dans le marché intérieur, surnommée "directive service", qui a fait coulé beaucoup d'encre, et qui a été certainement l'argument déterminant dans la victoire des votes pour le "NON".
(3) Les juges de la Cour de Justice font primer "à la lettre", quelques soient les demandes de changements ou les contestations, le Traité européen qui est foncièrement néo-libéral ; c'est ce système politico-économique et surtout idéologique qui vient de s'effondrer et de jeter par centaines de milliers des gens à la rue, et qui a créé un nombre record de chômeurs (triste record). 
(4) Au Parlement européen deux partis politiques, l'un de droite (PPE), l'autre de "gauche" (PSE), dominent l'assemblée en alternance, et se partagent le pouvoir,  il est d'usage qu'ils mêlent leurs voix en s'accordant pour prendre tous les postes de présidents ou de membres du bureau, au détriment des autres formations. Une Commission européenne totalement bloquée et hors d'atteinte, un Parlement sous la coupe des deux principales formations, où/et comment pourrait s'exercer un contre-pouvoir ? En votant pour des partis politiques ultra-minoritaires en France et ailleurs ? De qui se moque t-on ?
(5) Ils sont majoritaires uniquement parce que le système électoral qu'ils ont eux-même institué est à leur avantage, il faut exiger une nouvelle Constitution, afin de changer le mode de scrutin et les lois qui les avantagent (eux et leurs amis). Nous pouvons dés demain proposer une nouvelle Constitution, proposer de nouvelles lois, et si le peuple le veut alors nous agirons. C'est au peuple de décider, pas aux oligarques qui gouvernent selon des intérêts partisans et particuliers !


de la démocratie réellement existante c'est à dire bourgeoise par jean-françois michel dumont le Mardi 12/05/2009 à 20:12

il est toujours intéressant de voir d'anciens fanatiques de la participation à tout prix  à la foire démocratique bourgeoise concevoir quelques doutes à propos des élections démocratiques au Parlement démocratique de l'Union Européenne-machine-à-tuer-les-travailleurs-et-les peuples-d'Europe....

à quand la même lucidité appliquée aux élections démocratiques dans le cadre de l'État bourgeois bonapartiste de la Cinquième Répubique bourgeoise ?

a+ jfmd


Lien croisé par Anonyme le Samedi 23/05/2009 à 23:16

Aux européennes, ils s'abstiennent : - La lettre volée, politique, lectures, Eur : " Bonsoir Edgar,Parmi les abstentionnistes militants, on compte aussi le philosophe Denis Collin, spécialiste de Marx et théoricien d'un socialisme républicain rénové.Il explique les raisons de son abstention dans le billet suivant : http://la-sociale.viabloga.com/news/faut-il-vraiment-participer-aux-elections-europeennesAu plaisir de vous lire, Dick Turpin Commentaire n° 1 posté par dick turpin aujourd'hui à 21h23 "


Lien croisé par Anonyme le Lundi 25/05/2009 à 01:48

La lettre volée, politique, lectures, Europe et humeurs diverses : " - ajout signalé par Dick Turpin, un très bon texte de Denis"


Lien croisé par Anonyme le Dimanche 14/11/2010 à 12:57

A chacun son de Gaulle - La lettre volée, politique, lectures, Europe et humeurs : "« La Sociale » : « L'Union Européenne et les partis » a effectué un"



Archives par mois


La Sociale

Il Quarto Stato