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De Syrisa à Podemos

Par Jean-Paul Damaggio • Internationale • Lundi 26/01/2015 • 0 commentaires  • Lu 2138 fois • Version imprimable


La victoire de Syrisa en Grèce va changer beaucoup de choses en Europe et c'est déjà lisible dans les commentaires. Après avoir voulu faire peur, il faut se rendre à l'évidence, les dominants vont changer le fusil d'épaule mais sans perdre le… nord.

Un des discours va nous promener de la Grèce à l'Espagne et il faut pointer des différences que les Puissants vont utiliser.

La victoire de Syrisa correspond à la lente descente aux enfers du PASOK socialiste.

La victoire de Syrisa se fait avec sur sa gauche un Parti communiste qui ne peut en aucun cas être son allié, puisque ni l'un ni l'autre ne souhaitent avoir de rapports. Dans le groupe de la Gauche Européenne le PC grec en a été exclu.

Donc à Athènes nous sommes dans le cas d'un conflit classique droite-gauche mais avec une gauche nouvelle faite de convictions, de sens social et de dignité politique.

En Espagne, nous sommes dans un tout autre cas. Le PSOE n'est pas dans la crise du PASOK et à gauche le parti Izquiera Unida (IU) n'a rien à voir avec le positionnement du PC Grec. D'ailleurs dans le groupe européen de la gauche, IU siège avec Podemos.

En conséquence si Podemos et Syrisa ont des points communs, il se trouve qu'il y a une différence de taille. IU soutient Syrisa comme Podemos qui n'a nulle l'intention de s'unir… avec IU car comme Syrisa, Podemos refuse toute alliance avec ceux qui se mettent à la remorque des socialistes. Attitude facile en Grèce vu la quasi disparition du PASOK.

Podemos est sur la ligne ni droite ni gauche, alors qu'IU suivant les régions accepte ou refuse des alliances avec le PSOE. Et de toute façon l'explosion de Podemos dans les sondages se fait au détriment du PSOE, mais aussi au détriment d'IU qui est déjà fortement divisé et est peut-être au bord de l'effondrement. Nous verrons avec le résultat des prochaines élections locales auxquelles Podemos ne participe pas sous sa propre étiquette, préférant se réserver pour les législatives de fin d'année.

Ce qui fait que quand on compare avec le Front de Gauche en France d'autres problèmes surgissent.

Syrisa et Podemos surgissent dans les sondages (et dans la réalité pour Syrisa) car ils apparaissent comme une alternative aux politiques en place, largement refusées par les citoyens. Or en France, est très nettement en position de troisième force politique, le FN et non le Front de Gauche, un Front de Gauche en totale alliance avec un PCF qui ici où là, comme le démontrent encore les élections départementales, est allié au PS.

Le FN a compris que pour conforter sa position de troisième force politique (la première électoralement) il se devait de se réjouir de la victoire de Syrisa qui démontre que des bouleversements électoraux sont devenus possibles en Europe. Mais pour faire une autre politique toute différente.

En conséquence, l'effet domino espéré ici ou là n'est pas simple à suivre d'autant que les classes dominantes ne vont pas rester les deux pieds dans le même sabot. Oui, la victoire de Syrisa en Grèce va changer beaucoup de choses en Europe et il va falloir être attentif à la fois à la contre-offensive de la Troïka et aux capacités de Syrisa à mettre en œuvre une politique sociale et démocratique attendue par le peuple.
Jean-Paul Damaggio

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