S'identifier - S'inscrire - Contact

Enfin! Sur l'Italie Mélenchon a raison et ses détracteurs sont les fossoyeurs de la souveraineté et de la Nation

Par Jacques Cotta • Actualités • Jeudi 18/07/2019 • 8 commentaires  • Lu 4392 fois • Version imprimable


Les attaques dont est l’objet Jean Luc Mélenchon sont tout aussi scandaleuses qu’éclairantes sur la politique des socialistes, Macronistes, ou autres qui les portent. Mélenchon fait un pas vers la Nation et la souveraineté aprés les avoir délaissées au profit d'un "retour à la gauche" que tous ses amis potentiels lui tombent dessus. Il a là la démonstration que ses recherches d'alliances à gauche ne peuvent être que vaines pratiquement, et vouées à l'échec politiquement. Il s’agit de questions de principe de première importance. 

Les faits

La commission européenne a décidé de « retoquer » le projet de budget présenté par le gouvernement italien. Il s’agit d’une première, ingérence insupportable de Bruxelles dans les affaires d’un état souverain. Le gouvernement de Salvini, quoi qu’on en pense -et on trouvera sur «  » un certain nombre de papiers qui font la clarté sur la coalition italienne, la Lega, sa politique et son personnel- le gouvernement de Salvini donc a établi un budget qui prend en compte les engagements pour lesquels le peuple italien a porté au pouvoir cette coalition: revalorisation des retraites, investissements publics, bas salaires. Cela évidemment est insupportable à Bruxelles dont la politique est contraire à ce type de décisions, aussi minimes soient-elles. Donc le projet de budget est rétorqué par l’oligarchie européenne qui vient s’immiscer dans les affaires d’un état souverain. Inacceptable!

La positon exprimée par Jean Luc Mélenchon réaffirme un principe tout aussi élémentaire que fondamental.«Dans cette affaire, les Français ont intérêt à défendre ceux qui défendent la souveraineté populaire. L'identité national française est une identité républicaine qui se confond avec l'idée de souveraineté populaire. C'est la raison pour laquelle il faut évidemment prendre parti pour le gouvernement italien contre la Commission européenne»…«Même si on désapprouve le gouvernement italien, ce qui est notre cas, tout en désapprouvant la Commission européenne».

La hargne socialiste

Il n’en faut pas moins pour que ce qui reste de l’appareil socialiste se déchaîne. Comme aux plus beaux jours de la rue de Solférino, les voila qui condamnent la position du leader de la FI qui n’est rien d’autre que l’adaptation à la situation italienne « du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Olivier Faure qui jésuitiquement refuse de choisir entre le soutien au gouvernement italien ou à la commission européenne indique que « c'est la première fois que je vois la gauche de la gauche venir en soutien d'un budget qui est porté par l'extrême droite, c'est quand même une rupture».
La souveraineté populaire n’est donc pour le responsable socialiste qu’une abstraction, le peuple italien étant réduit à un peuple d’extrême droite puisque son gouvernement est conduit entre autre par Salvini. Double incompréhension. D’abord donc sur la souveraineté, la nation, le droit démocratique des peuples à décider eux-mêmes sans aucune ingérence de quiconque dans leurs propres affaires, ensuite sur la nature du gouvernement italien qualifié à l’emporte pièce de fasciste alors qu’il s’agit d’un gouvernement de droite assez classique.

Pour les autres, Jean Christophe Cambadelis par exemple, ou la Macronie avec qui il n’y a guerre de différence, «Si ça continue comme ça, où sont les désaccords avec Marine Le Pen? On ne peut pas laisser passer ça (...) C'est la première fois qu'une organisation politique se réclamant peu ou prou de la gauche soutient un gouvernement d'extrême droite. Là franchement je ne sais pas où on va».
Grossièreté, grosses ficelles qui appelle le lepénisme en renfort pour disqualifier une position politique pourtant essentielle.

En réalité ces positions ont un mérite historique. Elles rappellent "les agents avoués des institutions supranationales", de l’Union européenne et de la Commission européenne, « le parti de l’étranger » que Jacques Chirac dénonçait dans l’appel de Cochin sous la plume de Marie France Garaud notamment.

En guise de conclusion: histoire personnelle

Je ne peux oublier que c’est sur ce sujet que nous avions abordés il y a plusieurs mois, et sur lequel je voulais réaliser ma 7ème émission « Dans la gueule du Loup » titrée « L'Italie, la péninsule des paradoxes » sur le média, qu’Aude Lancelin, alors directrice de la web télé, ma poussé dehors au nom d’un politiquement correcte « de gauche » ou de « gauche de la gauche ».

Parler de l’Italie non à l’emporte pièce, mais en faisant ressortir les contradictions, notamment au regard de la politique macronienne que nous subissons tous les jours, cela était synonyme de rouge-brunisme.

Absurde, c’est bien cette discussion que nous devions avoir journalistiquement à l'époque avec des invités permettant d'argumenter, de débattre de façon démocratique et contradictoire, sans crainte et sans concession. Cette discussion qui pose la question de la Nation, du peuple, de la souveraineté est incontournable, et même si c’est bien tardivement que Jean Luc Mélenchon la pose, il a le mérite de l’aborder clairement et sans détour.

Jacques Cotta
le 18 juillet 2019 

Articles portant sur des thèmes similaires :


Partager cet article


Commentaires

Lien croisé par Anonyme le Vendredi 19/07/2019 à 13:42

Perceval le gallois : " Enfin ! Sur l'Italie Mélenchon a raison et ses&nbs"


Peut-on faire confiance à Janus Mélenchon? par Jean-Paul B. le Vendredi 19/07/2019 à 15:06

 Bonjour,
je note avec satisfaction que JL Mélenchon se re-souvient de la Nation et de la Souveraineté un peu oubliées depuis sa très bonne campagne présidentielle,mais,car il y a toujours un mais avec JL Mélenchon et l'actuelle LFI "dé-souverainisée",ses propos très justes politiquement, sont-ils vraiment sincères?
  Je ne peux oublier que JL Mélenchon est resté en pâmoison devant son maître,l'habile imposteur François Mitterrand (celui du tournant de la rigueur en 1983,du traté de Maastricht en 1992,de la promotion de l'UE ou de l'alignement sur l'Oncle Sam comme en 1990 contre Saddam Hussein!).
  J'apprécie donc cette prise de parole en défense de la Souveraineté Italienne et contre l'UE (cette dictature qui ne dit pas son nom) mais je me méfie encore plus de ce politicien que je continue de considérer comme un imposteur,doué certes, mais in fine un authentique imposteur.
  Pas crédible le JLM en patriote républicain!

PS: Quant aux positions des Kollabos pro-UE des membres du PS, je ne ferai aucun commentaire de crainte de devenir grossier avec ces fossoyeurs de la Nation Républicaine qui de plus ont définitivement abandonné les classes populaires (ces dernières et c'est tant mieux, le leur rendent bien dans les urnes!).


Re: Peut-on faire confiance à Janus Mélenchon? par Anonyme le Samedi 20/07/2019 à 11:40

 Bonjour Jean-Paul B.
Et tous les lecteurs de ce blog très instructif.

Jean-Luc Mélenchon a trahi la confiance des électeurs de 2012 et 2017.
Il "adapte" ses (beaux)  discours à la situation, aux lieus et aux interlocuteurs face auxquels il se trouve.
En ce moment il 7est en Amérique latine : les habitants y ont une longue tradition de patriotisme et de souveraineté populaire de leurs nations, face à l'Ogre US...
Alors, il "retrouve" ses discours de pré-élections présidentielles.
Au moment de "trouver des places" pour les copains au parlement des fantoches de l'u€ le discours était tout le contraire !

Opportunisme et électoralisme sont les mamelles des professionnels politiciens de la 5ème république.
Mélenchon n'échappe pas à cette règle.

Pour ce qui me concerne, je réponds que je ne fais plus confiance, non seulement à Mélenchon mais à tous les élus de la 5ème, y compris ceux de la FI, et pas plus aux jeunes fauves aux babines assoiffées de postes et aux grands effets de manches publics, calques/enseignés par "Papa", et sous son contrôle.

Je suis, en cela, comme tous les Gilets jaunes et plus largement environ 60 à 70% de notre population, qui ne veut plus que l'on décide à sa place de "ce qui est bon pour vous" !
L'opportunisme et "l'adaptabilité" de Mélenchon ont trouvé leur apogée d'impopularité chez "les gens" un certain soir de septembre 2018, lorsque Mélenchon a laissé dire à Macron-le-Tyran qu'"il n'est pas son ennemi, juste un adversaire" : à nous, Macron-le-Tyran est notre ennemi.
Alors que ce tyran et sa bande de voyous sont au pouvoir par effraction, que ce tyran en chef est le gardien avancé du Capitalisme moribond.

Notre ennemi, à nous, "gens" de peu, qui le savions plus ou moins consciemment, mais cela s'éclaire de jour en jour depuis 2 ans et surtout de puis ce 17 novembre 2018 où tout un peuple en insurrection tenta de prendre l'Élysée, au grand dam du Chef de la buisness-nation mondialisée : Macron-le-Tyran est notre ennemi.
Tout comme l'est ce système capitalisme.
Il est son délégué en F4ance, son emblème fou-furieux et rageur.

Notre ennemi mortel. Notre ennemi de classe, et qui nous mène sa guerre de classe raclass et vengeresse, car le patronat n'a jamais digéré le système social mis en place en 1946 et qui lui infligea d3 sévères reculades après la 2ème guerre mondiale et le nazisme auquel il avait étroitement collaboré pour servir ses intérêts de classe.

Voilà ce que Mélenchon se devait de répondre absolument... Hélas, il ne l'a pas fait.

Nous avons reçu cela comme un coup de poignard.
La confiance n'y est plus.
Quand la confiance n'y est plus...


Re: Peut-on faire confiance à Janus Mélenchon? par Jean-Paul B. le Samedi 27/07/2019 à 09:16

 Bonjour ,
même si je le dis différemment je pense la même chose que vous et depuis les législatives de 2017 j'ai décidé:
1) de ne plus voter au premier tour pour les partis qui ne mettent pas clairement à leur programme un référendum sur la sortie de l'UE et l'instauration du RIC.
2) Au second tour selon mon humeur:
       a) soit je m'abstiens (élections pour un mandat national), 
       b) soit je "dégomme" le candidat pro-UE (Droite,Macron,Modem,PS,PCF,EELV,LFI,etc.) avec le bulletin qui pue (élections "européennes").
 


Re: Peut-on faire confiance à Janus Mélenchon? par Renard le Dimanche 28/07/2019 à 17:34

 Certes le crédit de confiance est bien entamé avec Mélenchon mais si celui-ci se présente en 2022 avec un programme souverainiste j'irais voter pour lui. Parce que bon on a pas d'autres choix, le système politique nous met systématiquement au pied du mur. 

Le mieux se serait Ruffin avec un programme souverainiste, la victoire serait assurée. 

Il faudrait aussi arrêter d'être naïf sur l'immigration qui est une arme du capital pour diviser les travailleurs et faire pression à la baisse sur les salaires, comme le disait Marx et Jaurès.. 

Emmanuel Todd dit que les mouvements démocratiques ont historiquement toujours une dimension xénophobe, si la gauche assume cette dimension elle pourra désamorcer le problème sans tomber dans le racisme et la clownerie d'un Salvini. 


Re: Peut-on faire confiance à Janus Mélenchon? par Jean-Paul B. le Mardi 30/07/2019 à 19:59

 Mélenchon avec un programme souverainiste en 2022 alors qu'il a viré tous les "souverainistes" de LFI (Kuzmanovic,Cocq,...)?
 Qui peut encore y croire à part les fans?
 Il faut bien se rendre à l'évidence,LFI et ceux qui s'en réclament ne veulent pas sortir de l'UE et à partir de là tout ce qu'ils nous disent sur les traités,la souveraineté nationale ou la monnaie unique ne sont que des propos d'estrades n'ayant d'autre objet que de capter le vote des électeurs et "les rouler dans la farine" comme l'ont fait Tsipras et Syriza en Grèce après le référendum du 5 juillet 2015.


Re: Peut-on faire confiance à Janus Mélenchon? par Renard le Mercredi 31/07/2019 à 00:42

 Vous savez la politique.. Mélenchon peut très bien se ré-encoquiner avec Kuzmanovic et Cocq du jour au lendemain si il sent que c'est bon pour lui d'aller vers là. 


par Anonyme le Samedi 20/07/2019 à 13:27

 Désolée pour les "fautes" de mon précédent commentaire, c'est ce satané "correcteur" dont je n'arrive pas à me débarrasser sur le smartphone !
Pour ce qui est du Média, Jacques Cotta, désormais, Aude Ancelin n'y est plus : peut-être que Denis Robert serait plus ouvert, journalistiquement parlant (?)...
J'invite les socios, dont je suis, depuis que Ancelin et Chikirou en sont parties, à insister pour qu'un tel débat puisse se faire, en vous proposant d'en être l'arbitre.
J'avais tant apprécié vos éditions de l'émission " Dans la gueule du Loup".
Merci de votre attention.
Christine D.



Archives par mois


La Sociale

Il Quarto Stato