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Interdiction de la burqa et du niqab : Les masques tombent…

Communiqué de la Libre Pensée

Par la-sociale • Actualités • Mercredi 27/01/2010 • 3 commentaires  • Lu 2731 fois • Version imprimable


Dès que la mission parlementaire Gérin/Raoult a été annoncée, la Fédération nationale de la Libre Pensée a émis les plus extrêmes réserves sur la possibilité et la nécessité de légiférer pour interdire le port d’un vêtement particulier dans la rue et hors de la sphère publique. En effet, il n’appartient pas aux pouvoirs publics de s’ingérer dans une affaire qui relève du libre choix de chacun dans la vie privée.

 

Lors de ce débat, mêlé à celui de l’identité nationale, il n’a pas fallu attendre longtemps pour s’apercevoir, qu’outre une opération électoraliste digne «de la petite cuisine sur de petits réchauds » comme le déclarait le général de Gaulle, cette campagne médiatico-politicienne ne visait qu’à stigmatiser une partie de la population. Cela a conduit à un resurgissement nauséabond de la xénophobie et du racisme ordinaire le plus vulgaire. Les débats publiés, même après censure, sur les sites internet gouvernementaux le démontrent allègrement.

Quand le Ministre Éric Besson organisait une réunion publique officielle sur l’identité nationale, le 14 janvier 2010 ;  dans la basilique de Vézelay, là où fut prêchée une croisade contre les Infidèles ; le message était clair : la France est catholique et doit le rester !

Comme d’habitude, il s’est toujours trouvé des complaisances  pour ces basses œuvres. C’est ainsi que certains ont évoqué la laïcité (qui n’en demandait pas tant) pour revendiquer une loi interdisant la burqa et le niqab dans la rue et la sphère non-publique (hors administrations, services publics, etc..).

Le Congrès national de la Libre Pensée avait indiqué que la Libre Pensée donnerait son point de vue après la publication du rapport de la commission Gérin/Raoult. Les conclusions sont maintenant connues. C’est aux fruits que l’on juge l’arbre.

Il faudrait donc que les agents du service public puissent vérifier l’identité des personnes quand elles vont chercher un enfant à l’École, retirer un carnet de chèques à la poste, etc… Or, cela est déjà prévu actuellement par la règlementation. Si cela n’est pas fait tout le temps, ce n’est pas par manque de mesures légales, mais par manque de volonté. Une loi ne remplacera  jamais la volonté qui manque à d’aucuns. La Mission Gérin/Raoult a réinventé l’eau chaude.

Mais celle-ci ne recule pas devant le ridicule, loin s’en faut. La burqa et le niqab seraient interdits dans les bus, les métros et les trains, mais autorisés dans la rue. Il faudrait donc que les femmes qui les portent se déshabillent pour monter dans les transports en commun et se rhabillent  en les quittant ! Cela va coûter en cher en cabines. C’est Ubu roi ! 
Il est à noter aussi qu’interdire la burqa et le niqab dans la rue aurait posé beaucoup de problèmes. Avec force fourgonnettes de police dans les banlieues, cela aurait été possible, bien que rappelant de fâcheux souvenirs du temps de la guerre d’Algérie. Mais sur les Champs-Élysées avec les princesses saoudiennes faisant leurs courses, cela aurait posé bien d‘autres difficultés, à moins de faire une loi pour les banlieues et une autre pour les magasins de luxe.

D’autres propositions énoncées révèlent le véritable but de cette campagne. Il est indiqué clairement que les Conseils régionaux du Culte musulman seront associés « aux efforts de médiation envers les femmes portant la burqa ». En clair, le gouvernement va institutionnaliser les représentants d’une religion pour en faire les collaborateurs de la police. Cela s’appelle du communautarisme. 

Reprenant une proposition de la commission Machelon qui devait « toiletter » au karcher la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, la Mission Raoult/Gérin propose d’effacer la distinction opérée  législativement qui établit une frontière infranchissable, en matière de financement public,  entre ce qui relève du cultuel ( loi de 1905) et du culturel (loi de 1901) afin «d’accroître les lieux de culte», car (cerise cléricale sur le gâteau communautariste) « la loi de 1905 n’a pas de valeur  constitutionnelle ».

On a amusé le populo pendant des mois en agitant le spectre de « l’islamisme », entendez « terrorisme », on a brandi la cause des femmes et la laïcité au départ. Et à l’arrivée, on institue le communautarisme qui ne va pas libérer les femmes musulmanes, bien au contraire, car elles risquent de rester enfermer chez elles ; et l’argent public  va se déverser encore plus dans les troncs des religions !

Cette mission parlementaire, commencée par une tartufferie, celle de n’inviter que, ou presque, des partisans de l’interdiction législative et liberticide ; va se terminer par une farce : renforcer les religions et les atteintes à la laïcité par un financement public accru des cultes.

Mais il y a loin encore de la coupe aux lèvres….

Avec la Libre Pensée,

Défendons ensemble la loi de 1905 !

 

Paris, le 27 janvier 2010


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Commentaires

Crôa Crôa par Michel Gandilhon le Lundi 01/02/2010 à 14:16

Le masque de la Libre pensée, quant à lui, est tombé depuis longtemps. Cette annexe de la rue du Faubourg Saint-Denis, dirigé par un bureaucrate syndical corrompu (son garde du corps, comme il l'a reconnu lui-même, était payé par la Mairie de Paris dirigé à l'époque par Jacques Chirac), n'a jamais rien à dire sur l'islam. En effet, qu'est-ce que quelques milliers de niqabs, des rues entières du XVIIIe arrondissement  occupées par les prières du vendredi, une actrice arrosée gentiment de white spirit à côté des méfaits du Vatican et des intégristes de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ? Intégristes qui ont l'audace, il est vrai, le dimanche matin de barrer la rue qui mène à la Mutualité afin d'occuper l'espace public et ont dernièrement tenté d'immoler une actrice qui dénonçait dernièrement le sort infligé aux femmes par la religion catholique.
Rien. De la petite bière à avaler en silence. La lutte prioritaire contre l'islamophobie vaut bien une messe.


Re: Crôa Crôa par regis le Mercredi 03/02/2010 à 00:41

Me permettez vous de vous demander s’il fallait répondre favorablement à l’interdiction par la loi au port d’un accoutrement (que personnellement j’exècre)  dans ce qui est nommé l’espace public ?

Condamnez vous sans appel le financement d’édifices à but religieux par l’argent public ?

De mon côté, j’exige que les graves actes délictueux à l’encontre des personnes que vous citez fassent l’objet de recherches sérieuses concernant les coupables qui doivent être sanctionnées avec toute la rigueur.

Concernant les « débordements » de rue que vous signalez, ne s’agit-il pas, en fait d’une forme de complaisance des autorités de police qui sont responsables de la circulation s’il a lieu ?


Re: Crôa Crôa par Michel Gandilhon le Mercredi 03/02/2010 à 11:29

Cher ami,

ce que vous appelez les "débordements" et que j'appelle moi occupation de l'espace public, sur fond d'intimidation à forte teneur salafiste, par certains musulmans n'est que la manifestation de la démission des autorités politiques face à la montée de l'islam dans notre pays. 
Une démission non dénuée de peur et de calcul d'ailleurs. Peur bien évidemment face à l'accusation d'islamophobie 
(tout de passe-passe qui consiste à faire passer tout critique de l'islam pour raciste) et calcul puisque l'institutionnalisation
de l'islam sous forme du CFCM (à la manière napoléonienne) contrôlée par les branches les plus réactionnaires de cette religion 
(Frères musulmans (La République pourtant n'avait-elle pas expulsé les jésuites ?)) vise à encadrer une partie de la jeunesse issue de l'immigration en espérant obtenir la paix sociale ou plutôt civile (voir les fatwas du CFCM pendant les émeutes lumpenisées de novembre 2005). Voilà où nous en sommes aujourd'hui. La laïcité est moribonde et la question scolaire ressemble désormais à un sauve-qui-peu généralisé (vers l'enseignement confessionnel en général)face à la montée en certaines zones du territoire d'une violence crapulo-mafieuse (jeunes déstructurées plus trafic de drogues) et d'une islamisation que les gens fuient comme ils peuvent.
Les temps (rappelez-vous 1982) où la célébration des lois laïques rassembaient des centaines de milliers de personnes sont révolus.
Nous sommes rentrés dans une autre époque ou plutôt nous involuons vers cet Ancien Régime qui voyait la France ressembler
à un "agrégat de peuples désunis", selon la belle formule de Mirabeau.  Et tous les pseudo "manifeste jacobin" (relisez ce que Babeuf disait avec raison de la politique de la Convention en Vendée notamment) n'y pourront rien.
Il en va de la question de l'islam comme de l'anti-impérialisme gauchiste (si bien dénoncée par Collin) : le refus d'affronter le réel est le produit d'un vague tiers-mondisme nourri de culpabilité et d'aveuglement sur fond d'une mythification de la religion mahométane perçue, par certains, comme ontologiquement hostile à l'ordre du monde donc potentiellement "révolutionnaire". Il faut espérer que les idiots utiles d'aujourd'hui ne finiront pas comme ont fini les gauchistes d'Iran : fusillés dans les caves de la mollahcratie. 
Pour le moment, il n'y a que le ridicule qui peut les tuer.
Sinon, cette loi est bien évidemment grotesque, même si elle intéressante comme symptôme de ce qu'est en train de devenir ce pays.

 



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