1-1-09 Cruel égoïsme et chantage financier : le Trésor américain a retardé le premier versement de secours à GM et à Chrysler
Le Trésor américain a finalement reporté à une date non précisée le versement les 4 milliards de dollars promis à General Motors et à Chrysler, dans le cadre du plan d’urgence destinés à leur éviter la faillite. Après avoir accumulé les pertes, les deux constructeurs automobiles avaient en effet prévenu qu’ils seraient incapables de financer leurs opérations à court terme sans aide de l’Etat.
Chrysler devait recevoir la totalité de la somme qui lui a été allouée, et GM devait encore recevoir 5,4 milliards de dollars en janvier, puis 4 milliards de dollars en février. Ces sommes auraient été puisées à « titre exceptionnel » dans les 700 milliards de dollars du plan Paulson de « sauvetage » du système financier.
Selon l'accord avec l'Etat fédéral, ces versements s'accompagneraient de conditions dites « strictes et pour redevenir viables financièrement". A justifier par les constructeurs d'ici au 31 mars 2009, faute de quoi ils devront rendre l'ensemble des sommes avancées.
Les conditions posées au versement des aides incluent celles du Congrès, paraissent en fait relativement légères aux actionnaires ou ouvrent la porte à de véritables abandons de créance aux dépends des contribuables :
- attribution de certificats permettant à l'Etat américain d'obtenir des actions préférentielles,
- limitation des primes aux dirigeants et élimination de certains avantages en nature,
- pouvoir donné au gouvernement de bloquer les transactions supérieures à 100 millions de dollars,
- interdiction du versement des dividendes tant que les entreprises seront débitrices de l'Etat.
De plus, le Trésor, qui gère et bloque maintenant ce programme, a ajouté des conditions supplémentaires qui toutes pèseront sur les contribuables et les salariés, leurs familles et les retraités :
- réduction des deux-tiers de l'endettement par une conversion de la dette en capital,
- financement du fonds de protection sociale des retraités sous forme d'actions,
- élimination de la disposition qui permet aux salariés en chômage technique de recevoir leur salaire,
- mise en place de conventions d'entreprises qui permettent aux constructeurs d'être compétitifs avec les usines américaines des constructeurs étrangers d'ici le 31 décembre 2009,
- alignement des salaires sur ceux pratiqués par les usines américaines des constructeurs étrangers d'ici le 31 décembre 2009.
Par ailleurs, le milliardaire Kirk Kerkorian qui avait parié sur le redressement rapide des 3 constructeurs américains en en achetant massivement les actions a du revendre à perte ses dernières actions Ford sous la pression de ses créanciers.
Le changement selon Obama a bien un gout amer pour les travailleurs américains et leurs familles.