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A tout hasard: éléments de programme minimum et d'urgence

Par Christian Berthier • Actualités • Jeudi 08/01/2009 • 14 commentaires  • Lu 3219 fois • Version imprimable


J'avais eu la vanité en l'été 2008 d'en appeler aux lecteurs de pour qu'ils contribuent à la rédaction d'un programme gouvernemental - disons non sans humour- " Duguet-Berthier" vraiment "de gauche" pour que chacun tente d'exprimer aujoud'hui des propositions faites dans les années trente.
Cette proposition est tombée à plat et faute n'en n'est pas à .
Depuis, le PG s'est formé et travaille dur à l'élaboration de son programme électoral en attendant d'être gouvernemental. Tache urgente et incontournable dans la perspective de placer en tête aux élections européennes une liste issue des forces du NON de gauche victorieux contre le TCE en 2005.
Que l'on soit pour le "socialisme maintenant" ou pour "dès que possible", un tel programme pourrait se prononcer en faveur de ( liste à compéter et/ou à modifier) :

 

1.       La mobilisation des électeurs, militants et élus socialistes « nonistes » de 2005 contre les traités de Lisbonne, contre ceux en vigueur d’où découlent les « directives » de libre marché et contre le programme du PSE qui n’a plus rien de socialiste et de démocratique

2.       La mobilisation unitaire de toutes les tendances se réclamant du refus de la dictature du libre marché contre les tendances isolationnistes qui confondent l’état major du PS avec les électeurs socialistes.

3.       Mesures concrètes et immédiates pour dégonfler la montagne de dettes fictives qui pèse sur la nation, les collectivités locales et la classe salariée. Et d’abord de combattre la pression du lobby bancaire sur les forces de gauche, les collectivités et les citoyens, notamment par la conversion immédiate des prêts publics en part de capital.

4.       L’abrogation des lois et décrets anti sociaux prises par les gouvernements Chirac et Sarkozy, incompatibles avec le programme du PG de reconquête sociale en faveur de l’électorat populaire, de l’école publique, de l’université et de la recherche publiques.

5.       La suspension de l’application des directives européennes mettant en danger la santé et l’environnement, la sécurité sociale et de la nation.

6.       La relance sur tout le territoire national des services publics de contrôle de la santé, de l’environnement, de la sécurité et du droit du travail, de la concurrence, des prix, des fraudes, des douanes, etc

7.       Le recrutement et la formation d’inspecteurs du travail, de médecins, paramédicaux, instituteurs

8.       L’arrêt des fermetures de sous préfectures, tribunaux d’instance et de prud’hommes et le passage au public des tribunaux de commerce

9.    Le retour à la libre administration des communes et départements sous le contrôle de l’état.
D'autre propositions plus européennes ou concernant directement le dégonflement de la bulle financiere sont envisageables. Mais je préfére en laisser l'initiative aux lecteurs de .

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Commentaires

Boycott juin 2008 par bquentin le Jeudi 08/01/2009 à 08:10

Commencer par se mettre d'accord pour appeler au boycott des élections européennes, parlement croupion! le réveil soudain et l'électoralisme à brève échéance sont à courte vue politicienne, horizon borné à juin 2008. Qui ose ou osera en janvier-février proposer ce boycott ?


Re: Boycott juin 2008 par Serge_Gomond le Jeudi 08/01/2009 à 20:57

Au point où les choses en sont, il n’est pas exagéré de penser comme toi, bien sûr il s’agit de mettre tout ça en musique, mais pas impossible. Les attaques contre la démocratie bourgeoise sont de plus en plus marquées ; le hold-up des médias nationaux (télés et radios publiques), la suppression des juges d'instruction etc. etc., il faut réagir et vite, il y a urgence (urgence absolue !)


Re: Boycott juin 2008 par c_berthier le Vendredi 09/01/2009 à 12:46

C'est une idée qu'elle est bonne! Mais ne pas se payer de mots exige qu'il ait un certain volume et pas seulement dilué dans 30% d'abstention. Historiquement, les "boycotts" furent de masse si ce n'est de classe et pronés par des organisations puissantes. Et après, on fait quoi, avec qui et avec quels mots d'ordre? A notre camarade de nous le dire. 
J'ai déjà écrit ici que, faute d'une liste unitaire reprenant les acquis de la victoire du NON de 2005 et visant au même résultat victorieux, c'est à dire montrant électoralement le même résultat face à la coalition ouiste comprenant la direction du PS, il fallait prendre en compte le caractère totalement anti-democratique du "parlement" européen sans pouvoir d'initiative ni de censure et sans compte rendu de mandat de "député" que d'impuissance, de voeux pieux, de voyages en TGV et de bonnes bouffes gratos.
Individuellement, je vais à la pêche et collectivement, je fais quoi et avec qui? 
La question n'est pas abstraite si "le facteur" et LO encouragés par le PS, Bové-Cohn Bendit, la moitié du PCF font bande à part et que les ex-nonistes du PS se taisent, voire soutiennent Aubry, Strauss-Kahn, Lisbonne et Maastricht: le "front de gauche" portera des cornes!
Donc, ici aussi, j'attends des réponses pratiques.


Re: Boycott juin 2008 par Serge_Gomond le Lundi 12/01/2009 à 13:33

 Cher camarade,

Il y a deux manières de boycotter, soit que vous menacez (gesticulation dont les Etats-Unis sont très friants) d'un boycott les produits de tel ou tel pays pour des raisons d'intérêts d'individualismes-économiques, soit que vous boycotter réellement en vous organisant sur la base d'un texte élaboré individuellement ou collectivement. Cela demande un certain temps pour agréger, un groupe conséquent d' individus, sur cette démarche (et que cela marche, c'est le but recherché, non ?). D'où le "mais pas impossible". Personnellement je ne crois pas à cette entité que l'on nomme "Union Européenne." Elle n'a pas de "légalité" politique (ni de légalité tout court), et nous est imposée par les dirigeants des pays membres, c'est une forme de dictature molle. Le texte qui suit n'a pas grand rapport avec la question qui nous intéresse, mais c'est l'exemple type que j'ai sous la main, et ô combien d'actualité (cela me permet de joindre le geste à la parole).


bien à toi, serge gomond

Texte paru sur le site "legrandsoir.org"

Initiatives & Résistances

 

 

11 janvier 2009

Trop c’est trop. Il faut maintenant passer au boycott.

KLEIN Naomi

Il est temps. Il est grand temps. La meilleure stratégie pour mettre fin à l’occupation de plus en plus sanglante est de faire en sorte qu’Israël fasse l’objet d’un mouvement comme celui qui mit fin à l’apartheid en Afrique du Sud. En juillet 2005 un tel plan fut proposé par une très grande coalition de groupes pro-palestiniens. Il firent appel « aux personnes de conscience du monde entier pour imposer un large boycott et lancer des initiatives contre Israel similaires à celles appliquées à l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid. » Ainsi est née la campagne « Boycott, Divestment and Sanctions” (BDS)

Pour chaque jour de bombardements sur Gaza qui passe, de plus en plus de gens se rallient à la cause BDS, y compris chez les juifs israéliens. Pendant l’assaut, environ 500 israéliens, dont plusieurs dizaines sont d’éminents artistes et universitaires, ont envoyé une lettre aux ambassadeurs étrangers en poste en Israël. La lettre demandait « l’adoption immédiate de mesures restrictives et de sanctions » et faisant référence à la lutte contre l’apartheid. « Le boycott de l’Afrique du sud fut efficace, mais Israël bénéficie d’un traitement de faveur... Le soutien international doit cesser. »

Malgré ces appels, nombreux sont ceux qui hésitent à franchir la ligne. Les raisons sont complexes, d’ordre émotionnelle et compréhensibles. Mais elles sont insuffisantes. Les sanctions économiques constituent l’outil le plus efficace de l’arsenal non violent : ne pas les appliquer relève de la complicité. Voici les quatre principales objections à la stratégie BDS, suivies de contre arguments.

Les mesures punitives radicaliseraient les Israéliens au lieu de les convaincre.

Le monde a déjà tenté le « dialogue constructif ». Ce fut un échec total. Depuis 2006, Israël s’est régulièrement enfoncé dans la criminalité : extension des colonies, une guerre scandaleuse contre le Liban, une punition collective contre Gaza via un blocus brutal. Malgré cette escalade, Israël n’a subit aucune mesure de représailles, au contraire. Les armes et les 3 milliards d’aide annuelle dispensées par les Etats-Unis ne sont qu’une partie. Pendant toute cette période charnière, Israël a grandement renforcé ses relations diplomatiques, culturelles et commerciales avec divers autres alliés. Par exemple, en 2007 Israël est devenu le premier pays en dehors de l’Amérique latine à signer un accord de libre-échange avec le bloc Mercosur. Au cours des neuf premiers mois de 2008, les exportations vers le Canada ont augmenté de 45%. Un nouvel accord avec l’Union Européenne prévoit le doublement des exportations d’aliments israéliens. Et au mois de Décembre (2008), les ministres européens ont « renforcé » les accords entre l’UE et Israël, une mesure longtemps attendue par Israël.

C’est dans ce contexte que les dirigeants israéliens ont lancé leur dernière guerre : confiants qu’il n’y aurait pas de prix à payer significatif. Il est remarquable de constater qu’après sept jours de guerre, l’indice de la bourse de Tel Aviv a grimpé de 10,7%. Lorsque les carottes sont inefficaces, il faut employer le bâton.

Israel n’est pas l’Afrique du sud

Evidemment que non. Mais la référence à l’Afrique du sud sert à démontrer que les tactiques BDS peuvent se révéler efficaces lorsque des mesures faibles (manifestations, pétitions, lobbying) ont échoué. De plus, dans les territoires occupés, il y a des éléments qui rappellent tristement l’apartheid : les pièces d’identité de couleurs différentes et les permis de voyager, les maisons détruites au bulldozer et les déplacements forcés, les routes réservées aux colons. Ronnie Kasrils, un éminent politicien Sud africain, a dit que le modèle de ségrégation qu’il avait vu en Cisjordanie et à Gaza était « infiniment pire que l’apartheid ». C’était en 2007, avant qu’Israël ne lance sa guerre ouverte contre cette prison en plein air qu’est Gaza.

Pourquoi s’en prendre à Israël alors que les Etats-Unis, la Grande Bretagne et d’autres pays occidentaux font la même chose en Irak et en Afghanistan ?

Le boycott n’est pas un dogme mais une tactique. La raison de le tenter est d’ordre pratique : pour un pays si petit et dépendent de son commerce extérieur, cela pourrait se révéler efficace.

Le boycott coupe les communications alors qu’il en faudrait plus et pas moins.

J’y répondrai pas une anecdote personnelle. Pendant 8 ans, mes livres ont été publiés en Israël par une maison d’édition appelée Babel. Lorsque j’ai publié la Stratégie du Choc, je voulais respecter le boycott. Sur le conseil de militants BDS, dont le magnifique écrivain John Burger, j’ai pris contact avec un petit éditeur militant appelé Andalus, très engagé dans le mouvement contre l’occupation et le seul éditeur israélien qui se consacre exclusivement à publier des traductions de l’arabe à l’hébreu. Nous avons rédigé un contrat qui stipule qu’Andalus touche tous les droits d’auteurs, je ne touche rien. Ainsi, je boycott l’économie israélienne mais pas les Israéliens.

Notre modeste plan a provoqué des dizaines d’appels téléphoniques, des courriers électroniques et des messages entre Tel Aviv, Ramallah, Paris, Toronto et la ville de Gaza. Ce que je veux dire est ceci : dés que l’on se lance une stratégie de boycott, le dialogue s’intensifie. L’argument qui consiste à dire que les boycotts couperaient les communications est particulièrement spécieux dans la mesure où bon nombre de moyens de communications modernes et bon marché sont à notre disposition. Les moyens pour communiquer à travers les frontières existent. Aucun boycott ne nous en empêchera.

(...)

Traduction VD pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

Article Original
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2009/jan/10/naomi-klein-boycott-israel

 


par Anonyme le Jeudi 08/01/2009 à 14:14

 
Les investisseurs boudent la dette de l'Etat allemand

08 01 2009
 
Les investisseurs n'ont pas voulu absorber la totalité d'un emprunt obligataire émis aujourd'hui par l'Allemagne, le premier de l'eurozone cette année. Un signe inquiétant pour les Etats européens qui ont besoin d'emprunter pour financer leurs plans de relance.  

L'Allemagne n'a pas réussi à placer l'intégralité d'une émission de dette souveraine, un signe inquiétant pour les Etats européens qui signifie qu'ils devront payer plus cher les emprunts qui doivent financer leurs divers plans de relance. (...)

La crise du crédit a bouleversé la donne pour les émissions de dettes souveraines et, face à l'afflux d'offres, les investisseurs boudent de plus en plus d'obligations, même lorsqu'elles sont émises par des Etats réputés solides comme l'Allemagne ou l'Angleterre. (...)

Le résultat de cette enchère, la première de 2009 dans la zone euro, est un signe qu'il ne sera pas simple pour les gouvernements de lever les 3.000 milliards de dollars  de dettes qu'ils comptent émettre cette année, soit trois fois plus qu'en 2008. Selon la Société Générale, citée par Bloomberg, les gouvernements européens devront lever 20 milliards d'euros par semaine au premier trimestre, contre 10 à 15 milliards en 2007.

Les gouvernements vont devoir offrir des rendements plus attractifs et la dette va leur coûter plus cher, estiment certains spécialistes.


Re: On ne prête plus...même à Berlin! par c_berthier le Vendredi 09/01/2009 à 14:10

tiens-tiens! On apprend ainsi par hasard que:
- ce sont bien les états qui empruntent et s'endettent et pas la BCE, comme ce sont eux qui pretent sur instruction de Trichet, soutiennent le dollar ou la livre, si necessaire, etc, etc
- Ne pas couvrir les besoins de la bundesbank peut signifier :
     - une anticipation par "les marchés" pas si aveugles que celà, de la baisse de la monnaie de l'emprunt :Euro? Dollar?
     - la prévision que l'allemagne ne retrouvera plus ses marchés de biens d'équipement : chine, usa, iran, russie, etc
     - un endettement "interne" croissant en raison de depenses sociales et de grands travaux
     - autres, a me suggerer

merci


par regis le Vendredi 09/01/2009 à 02:49

Pardonnez-moi ce style lapidaire :

1/ Cette phrase m’est incompréhensible :

 « pour que chacun tente d'exprimer aujourd'hui des propositions faites dans les années trente »

2/ S’il s’agit d’élaborer le programme du PG, seul celui-ci ou ses adhérents peuvent le faire me semble t-il.

3/ D’autant plus que, personnellement, je ne me situe pas « dans la perspective de placer en tête aux élections européennes une liste issue des forces du NON de gauche victorieux contre le TCE en 2009 » dans la mesure où les forces ouvrières (au sens large du terme) qui y ont contribué ont clairement dit non au traité mais pas oui à la « gauche ».

Le reste n’est qu’appropriation frauduleuse de « responsables » ambitieux prétendant parler au nom « des masses ».

Le peuple reste le peuple et il ne sert de rien de le dire « de gauche » quand cela nous arrange, il se porte là où, à tort ou à raison, son intérêt lui semble exprimé.

4/ La « gauche » du NON : Fabius, Emmanuelli, Buffet, Bové….

5/ Aujourd’hui, plus que jamais la question est : quel (s) levier (s) pour se sortir de ce cauchemar apocalyptique dû à la crise du capital : chômage, misère, guerres… ?


Re: à Régis par c_berthier le Vendredi 09/01/2009 à 13:15

1/ "que chacun tente d'exprimer aujourd'hui des propositions faites dans les années trente » Eh oui! On les oublie si vite, les expropriations sans indemnité ni rachat, etc

2/ "S’il s’agit d’élaborer le programme du PG, seul celui-ci ou ses adhérents peuvent le faire" 
Justement, c'est mon cas et d'ailleurs nous avons maintenant jusqu'à septembre pour le faire mais il n'est pas interdit d'en causer avec des camarades. Sinon, avec qui?
3/ "Pas  dans la perspective de placer en tête aux élections européennes une liste issue des forces du NON de gauche victorieux contre le TCE en 2009 ". En effet, mais quelle liste, puisqu'il s'agit d'une élection de liste? Besancenot? Bové? Arlette? ils auront 1-2 sièges au prix de la perte de crédibilité unitaire et de la filiation avec le NON de 2005. Alors, l'abstention? Voir ci-dessus.
Quant aux ambitions, elles ne sont que l'expression du marché politique faussé et pas libre.

4/ "La « gauche » du NON : Fabius, Emmanuelli, Buffet, Bové": Eh oui! On ne refait pas l'histoire….

5/ "Quel (s) levier (s) pour se sortir de ce cauchemar apocalyptique dû à la crise du capital "? C'est bien la question! Merci de contribuer à la réponse.


par regis le Samedi 10/01/2009 à 03:00

"Quel (s) levier (s) ? » Comme vous, je m’interroge. Mais croyez vous qu’une élection européenne puisse défaire Lisbonne (et je ne parle pas même des autres traités dont nous subissons les graves conséquences chaque jour, par ex, l’emprunt par les Etats, évoqué plus haut, sur le marché découle de Maastricht) puisque dans le cadre de ces institutions européennes qui sont la nouvelle version de « la prison des peuples » ?

Surtout si l’on se place, comme le PG, dans une position de « transformation de l’intérieur » de l’U.E. ? (« une autre Europe est nécessaire »).

Surtout si l’on persiste avec les vieilles lunes qui nous ont conduit où nous sommes :

-         « la gauche » : point 4 : « L’abrogation des lois et décrets anti sociaux prises par les gouvernements Chirac et Sarkozy » Ah Bon ? ils seraient les seuls gouvernements à en avoir pris ??

-         le « non de gauche » à moins d’annexer le peuple qui a dit tout simplement NON, ceci ne peut que faire référence à une coalition à laquelle nombre de ténors ont tourné le dos depuis 2005.

Je crains que malgré votre volonté incontestable de trouver « le levier », vous aboutissiez à une impasse.


Vieilles lunes par la-sociale le Dimanche 11/01/2009 à 09:43

Que "la gauche" fasse partie des vieilles lunes j'en suis totalement convaincu. Ce n'est pas un vocabulaire utile mais au contraire une source de confusion. Le programme européen du PSE (que le PS a adopté sans s'en vanter) est plus "à droite" (si on s'en tient aux classifications usuelles) que celui des souverainistes de droite.

Dans le grand nettoyage que devrait faire un gouvernement au service du peuple, figurent non seulement les mesures prises par la droite mais aussi celles prises par la gauche. Par exemple la "libéralisation" des services publics n'a pas été actée par Sarkozy mais par Jospin (Barcelone 2002). La privatisation de France Telecom, c'est encore la gauche. Dans la dégradation de l'école, la gauche tient largement sa partition -- la réforme Darcos n'est qu'une nouvelle mouture de la réforme Allègre de 2000 contre laquelle les professeurs s'étaient massivement mobilisés. Et ainsi de suite.

Quant à la transformation de l'UE en "Europe démocratique et sociale", c'est la vieille lune mélenchonienne (lui qui lors des dernières européennes voulait transformer le prétendu "Parlement européen" en "Assemblée constituante"). L'UE est structurelle anti-démocratique et anti-sociale et du traité de Rome à celui de Lisbonne il y a une continuité. A dire vrai, le traité de Lisbonne est peu de choses comparé à celui de Maastricht et aux accords de Dublin et Amsterdam. Mais peut-être est-ce parce que les actuels dirigeants du PG ont approuvé ces accords en leur temps qu'il n'en faut rien dire ...

D.C.


Re: Vieilles lunes par DIDIER le Dimanche 11/01/2009 à 14:18

Cher Denis,

Je partage en grande partie tes analyses. Mais j'estime qu'à un certain moment la prise de décisions est indispensable.
Nous sommes certainement à ce moment où il n'est plus question de regarder passer les trains et où il faut se décider à en prendre un. Sinon entrte socialisme et barbarie, nous savons très bien ce qui l'emportera.
Or, si je te lis bien: le NPA? Il n'est meme pas question de le faire figurer dans les choix possibles. Le POI semble etre une construction trop artificielle pour etre efficace et le PG ne peut, par ses choix d'une " Europe démocratique et sociale" au sein des traités existants, parvenir à changer la donne.
Alors, que faire ? Outre lire tes excellents " Comprendre Marx" et " Comprendre Machiavel" et me changer les idées par la lecture d'excellents romans policiers, continuer à suivre l'évolution de la société, à anayser les causes de la situation actuelle, et continuer à etre un spectateur non engagé en attendant que les conditions soient réunies pour construire un monde meilleur ? N'y a-t-il pas un moment où il faut choisir le moindre des maux possibles qui puisse faire avancer l'émancipation du peuple ou tout au moins arreter la révolution conservatrice que nous connaissons ?
La solution idéale n'existe pas. N'est-il pas temps de participer à la moins mauvaise et de faire évoluer les choses ?
Merci de me dire (ainsi que vous, amis et camarades de "La Sociale") ce que vous en pensez.
Ras le bol de voir la contre-révolution l'emporter sans rien faire ! 
 


Re: Vieilles lunes par la-sociale le Dimanche 11/01/2009 à 17:20

Cher Didier,

Je crois que la bataille urgente, celle qu'on ne peut différer, c'est la bataille pour avoir les idées claires.  Les alliances tactiques dans des buts purement électoraux, nous en avons vues des moutures diverses et variées au cours des dernières années et elles ont toutes conduit au même résultat calamiteux (pensons aux blocs antilibéraux). Il ne s'agit pas de savoir s'il faut regarder les trains ou monter dans celui qui passe. Il s'agit de savoir où ces trains nous mènent! J'ai et je répète: le clivage droite/gauche est devenu inopérant et c'est une source de confusion qui désarme les citoyens et reconduit la situation actuelle.

Je comprends bien tes questions, mais ce n'est pas à moi qu'il faut les poser mais aux dirigeants du Parti de Gauche. Nous leur avons écrit immédiatement après l'annonce du lancement de ce nouveau parti pour demander des éclaircissements. ( voir sur ce site: http://la-sociale.viabloga.com/news/lettre-ouverte-a-jean-luc-melenchon-et-marc-dolez ) mais nous n'avons jamais eu de réponse. Les grands parlementaires qui dirigent ce grand parti sont des gens trop importants pour s'abaisser à répondre à des militants sans importance comme le sont les animateurs de ce site. Je dois te dire que c'est d'ailleurs une habitude de leur part. Ils ne discutent qu'avec les "grands" du petit monde de don Camillo de la politique "de gauche" et même de "gauche de gauche".

Il faut dire que les prises de position ultérieures du PG ne nous ont pas rassurés. Nous avons montré que les bases de recrutement de ce parti, en nous appuyant sur les textes disponibles sont, jusque dans les formules, des copies de textes du PS, non pas dans leur version 1970 ou 1980 mais dans leur version 2008, y compris la "déclaration de principes" dont Marc Dolez avait dit, à juste titre, tout le mal qu'il faut en penser mais que son nouvel allié Mélenchon lui a fait avaler avec quelques autres couleuvres du même genre. Nous avons parlé de l'Europe, du front de gauche avec quelques détails sur ce site. Si tu regardes les positions du PG sur la Palestine, on est encore moins rassuré.

Je comprends donc parfaitement Besancenot quand il dit que le  PG est un PS-bis. Et ce PS-bis n'a pas d'autre objectif stratégique que de jouer dans une négociation avec le vrai PS non pas en 2009 mais en 2010. De plus ce PS-bis est né d'un accord en Buffet et Mélenchon en vue de sauver le siège de Buffet à la direction du PCF. Tout cela mène dans une impasse. Nous ne sommes pas à la première aventure de ce genre. Il y a eu en 1993 le MDC qui aurait pu faire quelque chose d'un peu sérieux avant que son lider maximo ne le plante en 2002. Le PG est un sous-MDC... C'est tout dire. Et il fonctionne de la même manière en courant derrière le caudillo du moment.

Le NPA n'offre pas non plus de perspective sérieuse - même s'il a des chances raisonnables d'apparaître vite comme le premier parti de gauche, à la gauche du PS. J'espère trouver le temps d'écrire pour analyser la politique du NPA. Dans la liste que tu donnes, reste le POI. Ce sont des militants sérieux, qui ne bénéficient pas de la part des classes dominantes de la même indulgence que le PG ou le NPA. Même discutables, leurs propositions politiques ont l'avantage d'être fermes et claires, particulièrement sur la question européenne. Je crois même avoir remarqué une évolution de ce parti au cours des dernières années et surtout des derniers (à l'occasion des municipales, par exemple) visant à le faire sortir du superbe isolement auquel il était accoutumé.

Mais ce qui manque, c'est un lieu où l'on puisse débattre et penser enfin aux questions de fond. Car la vérité est que plus personne à gauche n'est vraiment capable de dire pourquoi ça vaut le coup de s'engager quand on n'a pas envie d'être élu, notable ou quelque chose de ce genre.

bien à toi.
DC


Re: Vieilles lunes par Anonyme le Mardi 13/01/2009 à 14:24

Quote : "Mais ce qui manque, c'est un lieu où l'on puisse débattre et penser enfin aux questions de fond. Car la vérité est que plus personne à gauche n'est vraiment capable de dire pourquoi ça vaut le coup de s'engager quand on n'a pas envie d'être élu, notable ou quelque chose de ce genre"

Ce sont en effet deux des éléments de la situation: Le lieu de débat et les raisons de s'engager.
Sur le premier, La Sociale y contribue avec ses petits bras politiquement musclés, mais force est de constater qu'ailleurs, après une phase d'indépendance "on" tombe dans l'orbite des grandes planetes d'influence directement ou indirectement au service de "l'ordre établi" médiatique pour faire grossier et court.
Sur le second, il faudrait lancer le débat dans La Sociale, car trois générations militantes apres 68, il faut bien constater un reflux militant au sein des orgas qui dépendent de plus en plus des militants retraités
 et de permanents des collectivités locales. Une frappe collatérale du démantèlement des organismes sociaux de tous type étant la réduction de la taille des "ascenseurs" syndical et politique. 
Le "consumerisme" des nouvelles générations et l'influence des medias  ont bon dos. Il pourrait y avoir un problème de confiance, car le pays de la grande revolution de 89, de la Commune et des conquètes de '45 est aussi celui ou les effectifs syndicaux et politiques sont les plus faibles.


Re: Vieilles lunes par Serge_Gomond le Mardi 13/01/2009 à 22:44

DC écrit : Je crois que la bataille urgente, celle qu'on ne peut différer, c'est la bataille pour avoir les idées claires.  Les alliances tactiques dans des buts purement électoraux, nous en avons vues des moutures diverses et variées au cours des dernières années et elles ont toutes conduit au même résultat calamiteux (pensons aux blocs antilibéraux). Il ne s'agit pas de savoir s'il faut regarder les trains ou monter dans celui qui passe. Il s'agit de savoir où ces trains nous mènent! J'ai et je répète: le clivage droite/gauche est devenu inopérant et c'est une source de confusion qui désarme les citoyens et reconduit la situation actuelle.

 

SG : C’est toujours ce que tu as fait, on ne peut être plus clair dans les analyses que tu as produit, des situations présentes et à venirs, quant à la cuisine électoraliste tu en connais mieux que quiconque les combinaisons et les résultats que l’on sait, alors pourquoi ne pas convenir que la démocratie bourgeoise est arrivée à expiration, les deux partis institutionnels font (et feront) tout ce qui est en leur pouvoir pour démontrer le contraire. Il serait grand temps de passer à autre chose…

Les anciens clivages n’ont plus prise sur l’électorat populaire ?

Ce n’est pas le désintéressement que l'on  ressent chez ces "chers" électrices et électeurs pour la prochaine échéance électorale des européennes qui  démentira ce ras-le-bol généralisé, d'ailleurs à ce sujet, il semblerait que plus grand monde ne croit en la "construction européenne", si ce n’est que les "participants actifs" eux-mêmes (euro-députés, commissaires européens et autres "émargeurs" du fromage), parce que directement intéressés par les avantages dû à leur fonction au sein de " l’usine Europe".

Revenons aux fondamentaux, pour paraphraser comme Lagarde, c-à-d à la République Sociale, celle de 1793, dont tous les révolutionnaires se sont référés. On ne peut pas bluffer cent sept ans face à de tels arguments ; les faux-culs, les calculateurs et autres simulateurs seront vite démasqués (je n’accuse personne, mais les faits sont têtus, comme les chiffres, les paroles et les actes sont deux choses très différents, et les combinaisons ne résistent pas au temps, c-à-d, à la dure réalité !)

DC écrit : Mais ce qui manque, c'est un lieu où l'on puisse débattre et penser enfin aux questions de fond. Car la vérité est que plus personne à gauche n'est vraiment capable de dire pourquoi ça vaut le coup de s'engager quand on n'a pas envie d'être élu, notable ou quelque chose de ce genre.

 

SG : Tu milites depuis de très nombreuses années et tu écris des livres depuis aussi longtemps, et il serait temps que tu en fasses la synthèse (oui je sais, encore plus de temps, toi qui en manque déjà tellement, mais bon…) de toutes les connaissances que tu as accumulé ; c’est pas un ordre c’est un souhait, et j’espère qu’il se réalisera peut-être un jour (?)

 

Amicalement

 

serge gomond

 

PS : je n’ai pas souhaité la bonne année à qui que ce soit, vu ce qui se passe en ce moment en Palestine, ça ne passe pas, j’ai la haine !



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