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Une promesse d’Obama : Hilda Solis

Par Jean-Paul Damaggio • Internationale • Mardi 13/01/2009 • 3 commentaires  • Lu 2144 fois • Version imprimable


L’Obamania étant passée rien n’empêche de continuer à suivre le dossier et un des éléments qui ne pouvait qu’attirer mon attention a été la dernière nomination de son cabinet, la ministre du travail, Hilda Solis.

Pourra-t-elle mettre en œuvre les idées qu’elle défend ? Pour le moment l’important est de bien prendre note de ses engagements en faveur des droits des immigrés, de la défense de l’environnement et de la sécurité sociale. Sa double origine latino (Nicaragua et Mexique), son implantation à Los Angeles et son engagement fortement à gauche, nous renvoient à une des promesses d’Obama : défendre les travailleurs dans la mesure où les travailleurs eux-mêmes prennent leurs droits en main.

La récente victoire stupéfiante des travailleurs d’une usine de Chicago qui décidèrent d’occuper leur usine pour défendre leurs droits, le soutien que leur apporta sans hésiter Obama sont-ils l’indice d’un renversement de tendance ? Un article de Peter Dreier dans Le Monde diplomatique de ce mois-ci, qui traite très bien le sujet, peut-il nous rendre optimiste ? La révolution conservatrice ne fut pas seulement une opération économique mais une guerre sociale où aux USA comme en Grande-Bretagne il a été décidé de casser le mouvement syndical. Que la ministre du travail d’Obama soit une syndicaliste de premier plan n’est donc pas sans intérêt ! (voir article sur ce site : Obama et Piolin)

Hilda Solis, 51 ans, travaille au Congrès depuis l’an 2000 et sur le site de Hilda Solis vous trouverez en anglais comme en espagnol les traces d’une action importante en faveur des droits des travailleurs (elle était dans les manifestations monstres en faveur de la légalisation des sans papiers).

Elle n’a pas oublié de rendre hommage à Cesar Chavez et Dolores Huerta.

“C’est avec un certain orgueil que j’accepte avec mes collègues de travailler à ce projet qui reconnaît les mérites de la vie de Cesar Chávez. Sa vie m’a incité à lutter pour la justice dans l’environnement pour que nos familles aient un futur meilleur”

Hilda n’oublie pas que le combat de César fut aussi le combat, tout aussi grand, d’une femme moins médiatisée, Dolores Huerta : “La vie valeureuse de Dolores Huerta m’incite chaque jour à continuer de me battre pour les droits de nos enfants et familles pour qu’elles aient un futur plus prometteur et plus salutaire que le présent”.

C’est en 1962 que Huerta avec Cesar Chávez, fondèrent el Sindicato de Trabajadores Agrícola (UFW en anglais).

Par ailleurs, dans un domaine qui ne sera pas de sa compétence, Hilda Solis est déjà allé à Cuba pour dire : “Il est temps que les USA commencent un dialogue avec Cuba”.

Une ministre n’ayant jamais fait le printemps, cette information vise seulement à attirer l’attention, une fois de plus, sur les luttes sociales aux USA qui ont toujours eu une réalité masquée par les observateurs. Au moment même où les industries étasuniennes qui avaient été délocalisées au Mexique partent pour la Chine, chacun comprend que le mouvement syndical des USA est lui aussi à la croisée des chemins.

12-01-2009 Jean-Paul Damaggio


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Commentaires

Lien croisé par Anonyme le Jeudi 15/01/2009 à 11:02

Une promesse d'Obama : Hilda Solis : " Un article issu de : Une promesse d'Obama : Hilda SolisÀ voir en ligne ici : http://la-sociale.viabloga.com/news/une-promesse-d-obama-hilda-solis"


malgré Solis, un cabinet de faucons par c_berthier le Jeudi 15/01/2009 à 15:09

Sans préjuger de la politique qui sera réellement menée par Obama, bien normalement au service des intérêts américains, je note quand même les craintes des "nouveaux démocrates" face aux nominations plus que clintonniennes, voire quasiment va-t-en-guerre au sein du cabinet d'Obama:
- Lawrence Summers, conseiller economique, ex secretaire au tresor de clinton
- Timothy Geithner, secretaire au trésor, ex-president de la Federal Reserve Bank de New York co-auteur du plan de sauvetage bancaire Paulson - Bernanke 
- Hillary Clinton, son adversaire droitiere, secretaire d'Etat, N° 2 du gouvernement
- Nancy Pelosi et Harry Ried a la tete du congres continueront à ne pas prendre en compte les votes des electeurs democrates, notamment dans les domaines sociaux et militaires
- Dennis Ross, envoyé spécial pour le moyen orient, du Washington Institute for Near East Policy un lobby pro-israelien fondé par Martin Indyk, directeur du comité d'action politique Americano- Israelien puis ambassador US  en Israel. Ross fut aussi "analyste" à Fox News et un soutien du Project for the New American Century  en faveur d'une guerre contre l' Iraq apres lec 11 septembre, puis au fond de defense de Lewis Libby ancien chef de cabinet de Dick Cheney poursuivi dans le scandale de l'agent de la CIA Valerie Plame. De sacrées références!
- la financiere Mary Schapiro est nommée chef de l'agence de regulation du secteur financier  "contre la culture de profit et de spéculation", 
- Gary Gensler, ancien directeur de la banque Goldman Sachs et nommé chef de la commission des négociations des "commodités" ' or, petrole, cuivre, produits agricoles ) objets des principales spéculations.
Enfin, dans un veritable cabinet de guerre qui inquiete même des élus importants:
- Bill Gates ex-secretaire à la Défense de Bush, maintenu à ce poste
- L' amiral Dennis Blair directeur du renseignement, ancien boucher de timor oriental et chef militaire de la zone pacifique
- le general Marine James Jones conseiller national pour la securité
- le general Erik Shinseki ancien chef du pzersonnel de l'armée, comme secretaire des anciens combattants
- le general retraité de l'air force Michael Hayden maintenu comme directeur de la CIA

- et aussi : 
  - Howard Dean figure de proue des "nouveaux democrates" anti-Clinton, organisateur de la mobilisation militante democrate demissionné et remplacé par un clintonnien du DNC
  - la direction syndical des travailleurs de l'automobile acceptent une clause anti-greve en echange du plan de sauvetage financier des constructeurs
Non, je ne crois pas que Mme Solis deviennent autre chose qu'une caution sociale à une politique très peu sociale et peu pacifique des USA.
Comme on le disait là-bas : Les démocrates commencent les guerres que les republicains arretent!


Reponse de JP Damaggio: malgré Solis, un cabinet de faucons par la-sociale le Jeudi 15/01/2009 à 20:20

Je pense avoir été clair sur ce site avec plusieurs articles : j’ai toujours dénoncé l’obamania, donc je n’ai pas été surpris (qui pouvait l’être ?) par le cabinet mis en place par le président afin de défendre les intérêts d’une fraction du grand capital de ce pays. Donc Hilda Solis va-t-elle être la cautions sociale ? Même si demain 12 millions de sans papiers sont légalisés ? Ne méprisons pas les luttes sociales même si elles ont lieu aux USA ! Hilda Solis est ministre car il y a eu des millions de manifestants et de grévistes (qui sont peut-être la caution de la « démocratie » américaine ?), elle est ministre dans le cadre d’un rapport de force qui, là-bas comme partout, est défavorable aux travailleurs. Si demain des mesures sociales sont prises, les médias faisant silence sur les luttes des travailleurs, ils vont les attribuer à la bonté d’un président. Mon article visait seulement à prendre date et c’est écrit clairement. Jospin s’était distingué en disant qu’un gouvernement ne peut pas tout en réponse à des luttes. Obama a préféré dire publiquement qu’il soutenait des travailleurs occupant leur usine. J’en prends acte sans illusion.

Jean-Paul Damaggio



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