Rappelons d’abord que cette extrême-droite (PVV) fut si forte qu’elle a permis la mise en place d’un gouvernement de droite (VVD) (soutien sans participation) et que c’est elle qui a provoqué les élections en cessant son soutien, ce dont ses électeurs ne l’a pas félicité. En effet, le succès de la droite n’est rien d’autre que l’échec de l’extrême-droite ! Le PVV perd 9 sièges et le VVD en gagne 10 !
Or ce phénomène s’est déjà produit en Autriche où là l’extrême-droite (FPÖ) avait même obtenu des ministres en l’an 2000. Résultat, aux élections suivantes le FPÖ est passé de 26% à 10%, la droite étant passé inversement de 26% à 42%. Un peu comme si une partie importante de l’électorat d’extrême-droite se ravisait quand il découvrait que son parti est trop puissant.
En France, l’extrême-droite a gagné des municipalités et est intervenue dans l’élection de présidents de trois régions entre 1995 et l’an 1998. Ni les maires, ni les conseillers régionaux ayant conclu des alliances avec la droite ne furent des tremplins vers l’avenir, pour le Front national. Au contraire, en 1999, ce fut l’échec.
Ces échecs électoraux ne signifient en aucun cas, un recul des idées d’extrême-droite. La droite, en se radicalisant, récupère une bonne part des thématiques. Et par ailleurs en France comme en Autriche l’extrême-droite a entrepris une stratégie de reconquête.
La place et le rôle de l’extrême-droite ne peuvent pas s’analyser sans rapport avec la présence d’une alternative ou pas, proposée par la gauche.
Le cas des Pays-Bas comme celui de l’Autriche permet de relativer l’équation classique : crise économique = montée de l’extrême-droite. En 1999 quand le FPÖ a obtenu à Vienne 26% des voix, le chômage était presque inexistant ! Et les Pays-Bas sont aussi connus pour être en situation bien meilleure que l’Espagne ou même la France.
Par rapport à l’Autriche, les Pays-Bas offrent un élément supplémentaire à la réflexion : il y existe un parti de gauche extérieur à la social-démocratie. En Autriche on a souvent expliqué le vote FPÖ par la collusion permanente entre droite et sociaux-démocrates et par l’absence de toute alternative autre que l’extrême-droite.
Les mécontents de l’Europe pouvaient donc abandonner leur soutien à l’extrême-droite pour se tourner en partie, vers le PSP, geste qui pouvaient également tenter des électeurs sociaux-démocrates dans ce pays qui avait voté non au Traité européen en 2005. Il n’en a rien été.
En 2013 le cas italien va nous permettre de refaire un point essentiel sur ce terrain.