Mouvement « ensemble pour une santé solidaire »
Communiqué
M.M. Sarkozy, Fillon, Woerth, Bertrand, et toute la famille UMP ont le plaisir de vous annoncer le décès imminent de la sécurité sociale, dans un rapport d’information sur « la prise en charge des personnes âgées dépendantes »
Tous les organes et tissus sains seront prélevés d’ici quelques semaines, et servis, encore tièdes, aux amis du Président, parmi lesquels Henri de Castries PDG d’AXA (3,6 milliards € de bénéfices en 2009. 4 fois plus qu’en 2008)… Guillaume Sarkozy, Délégué général de Médéric Prévoyance (3,4 milliards de bénéfices en 2009)… Antoine Bernheim, banquier d'affaires, président de la compagnie d'assurances Generali.(704 millions de bénéfice en 2009),
Une petite devinette en passant : qui a le 22 septembre 2004, nommé Frédéric Van Roekeghem, cet ancien cadre de chez AXA, à la tête de la Sécu ? (réponse : Xavier Bertrand, Agent général d’assurances AXA de 1992 à 2004, Secrétaire d’Etat à l’Assurance maladie de 2004 à 2005, Ministre de la Santé et des Solidarités de 2005 à 2007… )
En 2009, les assurances affichaient une bonne santé financière :200 milliards d’euros de chiffre d’affaires : 155 milliards en assurances de personnes (+ 12%) et 45 milliards en assurances de biens et responsabilité.
Mais cela n’a rien à voir avec le rapport d’information de la commission des affaires sociales de l’assemblée nationale, présenté par Mme Rosso-Debord, députée UMP. Pas plus que la forte concentration au mètre carré d’anciens d’AXA parmi les décideurs politiques et dirigeants de la politique de (privatisation de) la sécurité sociale.
Les assureurs ? Juste des amis, pardon, des experts qui ont donné un coup de main pour le rapport. Car « Les sociétés d’assurance, ayant désormais une vingtaine d’années d’expérience de la gestion du risque dépendance, estiment avoir suffisamment défini le risque statistique »
Pour résumer ce long rapport (et ramener à la réalité ceux qui célèbrent l’allongement de l’espérance de vie comme un immense progrès humain) :
· nous allons connaitre une « accélération du vieillissement de la population au cours des prochaines années » (on va vieillir plus vite )
· cette « accélération du vieillissement » (sic) entrainera « L’augmentation mathématique du nombre des personnes âgées dépendantes »
· on sait bien que « Les maladies et les incapacités fonctionnelles augmentant avec l’âge, le lien entre le vieillissement de la population et l’augmentation des cas de perte d’autonomie s’identifie aisément » (admirons au passage la différence entre le tâcheron, qui a besoin d’études, de statistiques, et nos élites, chez qui la science est infuse et la connaissance innée)
· la perspective effrayante de tous ces vieux pleins de maladies et de handicaps s’inscrit dans « UN CONTEXTE DE FINANCES PUBLIQUES EXSANGUES » où le « poids de la solidarité nationale » - 22 milliards d’Eurospour la perte d’autonomie - est lourd. 22 milliards !!! (autant que la «niche Copé» qui exonère d’impôt sur les sociétés les plus-values encaissées par des personnes physiques ou morales (holdings) en cas de vente de leurs filiales ou titres de participation détenus depuis plus de deux ans.)
· bref… « DES CONSTATS PARTAGÉS » qui avancent aussi de vrais questions (accueil, accompagnement, prise en charge, financement…) et des propositions, qui sont pour certaines pertinentes.
Parmi toutes les propositions pour améliorer la prise en charge de la « perte d’autonomie », sans surprise, on trouve la mise en place d’un 5ème risque « dépendance » de la sécurité sociale… ah non en fait, la formulation exacte est « créer une assurance universelle spécifique de la perte d’autonomie »…
Plus précisément : « (Proposition n° 12 ) Rendre obligatoire dès l’âge de cinquante ans, la souscription d’une assurance perte d’autonomie liée à l’âge et assurer son universalité progressive par la mutualisation des cotisations et la création d’un fonds de garantie » en maintenant « à titre transitoire une prise en charge publique, en attendant que l’assurance dépendance puisse se substituer au régime actuel de l’allocation personnalisée d’autonomie, le service de cette dernière ne saurait être interrompu. Toutefois, son dispositif, dont on a vu plus haut, qu’il avait atteint ses limites, nécessite diverses modifications tant pour alléger la charge des départements que celles des familles ».
Ce rapport parlementaire est exemplaire. Fondé sur des constatations indiscutables, des constats incontestablescar présentés comme la vérité unique et révélée, il élève la sémantique au niveau de la prestidigitation. Je prends la sécurité sociale, je la plie en 8, je la mets dans mon chapeau, je touille… et je sors du chapeau « Un dispositif d’assurance universelle obligatoire dont la charge générationnelle et intra-générationnelle doit être également répartie entre les personnes les plus aisées et les plus pauvres, entre celles qui se maintiendront en bonne santé et celles qui perdront leur autonomie »
C’est (presque) comme la sécu. Vraiment ?
Si vous ne me croyez pas, demandez à Thélem assurances, un coucou éclos dans le nid d’une mutuelle du Loiret, 250 millions de chiffre d’affaires, qui pose la question qui tue : « pourquoi payer comme un malade quand je ne suis pas malade ? »
Eh oui ? Et pourquoi payer pour les vieux « en perte d’autonomie » alors que je suis autonome ? Hein ?
Il faut toujours lire les rapports parlementaires en entier. Même s’ils sont longs et ardus (et qu’on relitt 10 fois une phrase avant de se rendre compte que, non, vraiment, elle ne veut rien dire).. Car parfois, mon cher Watson, on trouve un indice :
La « perception mature et de plus en plus partagée des Français du risque que fait peser la dépendance des futures personnes âgées sur les jeunes générations – constituant pour ces dernières une charge financière insupportable - est une chance qu’il nous faut saisir immédiatement . Elle rend en effet possible, aujourd’hui, la construction à moindres frais d’un dispositif d’assurance universelle obligatoire… »
Nous constatons donc que :
1. le fameux « 5ème risque » n’est pas celui qu’on pense… Comment pousser les français à accepter d’être rackettés par les assureurs, aujourd’hui ? En les menaçant d’être dépouillés par leurs parents, après-demain.
2. Le mot de « sécurité sociale » a curieusement disparu en route…
3. mais ce n’est pas étonnant car ce sont les assureurs qui ont tenu la plume du rédacteur de ce rapport
4. Un rédacteur qui, dans un moment de distraction, a oublié de remettre en forme pour faire semblant que c’est la commission des affaires sociales qui a eu l’idée…
5. Mais comme personne ne l’a lu ce n’est pas bien grave
6. Et de toute façon il n’y a pas d’alternative…
Pour le Mouvement Ensemble pour une Santé Solidaire
http://ensemblepourunesantesolidaire.fr
Bruno-Pascal CHEVALIER - 06 89 18 01 77 –
Cécile MOUTTE - 06 10 73 83 99
Eric TAILLANDIER – 06 29 73 78 00
Et toutes ces gentillesses proposées pour assurer retraite et santé aux vieux et demi-vieux encore pas morts ni suicidés et à nos jeunes en quête d'avenir un peu moins morose viennent de bien plus loin dans le temps, ces deux là sont bien connus, néo socialiste pour l'un et ex-céefdétiste pour l'autre, les chemins de randonnées pour gravir les échelons sans se fouler la rate ou se blesser gravement sont bien épineux, 5ème république 1958 et participation obligatoire, corporatisme antichambre du ?...
"Kessler D. et Strauss-Kahn D. — L'épargne et la retraite L'avenir des retraites préfinancées. Paris, Economica, 1982, 184 p. Les auteurs proposent tout d'abord un examen du mode actuel de financement de la retraite en France. Ils rappellent que la part de ce financement qui est gérée collectivement l'est selon un système de répartition. Il ne s'agit pas pour eux de remettre en cause la prédominance de ce système : ils insistent en effet sur l'idée de solidarité intergénérationnelle qui en est le fondement. Ils soulignent d'autre part qu'il est moins sensible qu'on le dit parfois aux évolutions démographiques : c'est essentiellement des fluctuations des taux d'activité et de l'état de santé général de l'économie que dépend son équilibre. Cependant, cette gestion collective par répartition est complétée pour les couches les plus favorisées de la population par une capitalisation individuelle. Ce qu'ils proposent est alors que soit substituée à cette capitalisation individuelle une capitalisation collective. Cette substitution permettrait d'étendre la capitalisation à un plus large public, en y abaissant le coût d'accès. Elle permettrait d'autre part de mieux orienter les flux d'épargne qui la composent dans le sens qui convient à l'économie (financement des investissements à long terme). Pour ce faire, il faudrait bien sûr redresser la mauvaise image de marque que garde ce mode de préparation de la retraite dans l'opinion publique. Cet ouvrage aide à dépasser le débat classique opposant tenants de la répartition et tenants de la capitalisation, et à replacer le problème de la gestion des retraites dans le contexte de l'équilibre économique général. D. B." source : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1983_num_38_1_17747#