S'identifier - S'inscrire - Contact

Quand Angela Merkel vire au bolchevisme...

Par Denis Collin • Internationale • Mercredi 18/02/2009 • 7 commentaires  • Lu 2426 fois • Version imprimable


Selon le journal le Monde daté du 19 février, il se passe en Allemagne un événement majeur:
Le gouvernement allemand a approuvé, mercredi 18 février, un projet de loi autorisant "en dernier ressort" des nationalisations bancaires pour consolider le système financier.

Cette loi, qui doit encore être examinée par le Parlement, ouvre la voie à une expropriation des actionnaires de la banque Hypo Real Estate. Il a précisé qu'aucune autre banque allemande ne semblait s'orienter vers des problèmes comparables à ceux d'Hypo, dont 25 % du capital est détenu par le fonds d'investissement américain JC Flowers.

Le mois dernier, le gouvernement d'Angela Merkel avait jugé nécessaire une prise de contrôle de l'établissement de crédit basé à Munich, qui a bénéficié sur l'année écoulée de 102 milliards d'euros de garanties apportés par les pouvoirs publics ou d'autres établissements financiers, sans pour autant que sa situation financière s'améliore. Berlin se refuse à laisser Hypo Real Estate faire faillite étant donné le rôle-clé joué par la banque sur le marché des obligations sécurisées allemandes.
L'honorable quotidien vespéral, spécialisé dans la propagande des classes dominantes, évite de souligner le plus important: il ne s'agit pas d'apporter des fonds (à fonds perdus comme l'ont fait tous les gouvernements) mais d'exproprier une partie des actionnaires, nommément un fonds d'investissement américain. Le Monde qui est parfaitement au courant se garde bien de rapporter les réactions du patronat allemand qui parle d'un "tabou essentiel brisé" ou de la CDU, le parti de Mme Merkel qui crie à la trahison. Mme Merkel vient en effet de dire à haute et intelligible voix ce que devrait clamer tous les prétendus "gens de gauche": il est impossible de sauver l'économie même capitaliste sans porter la hache dans les rapports de propriété capitalistes. Ou encore, la même chose dite autrement: la cause de la crise, c'est le capital lui-même. En refusant de renflouer une banque dans laquelle un fonds américain disposerait d'une minorité de blocage, Mme Merkel souligne également que le capitalisme allemand n'a aucun intention de continuer de subir la tutelle d'un capitalisme US en perte de vitesse et que son but, en tant que dirigeante de l'Allemagne ce sont d'abord les intérêts nationaux allemands.

Angela Merkel ramène tout le monde les pieds sur terre. À côté d'elle la plupart des autres dirigeants européens apparaissent comme des fantoches, surtout aptes à faire des discours creux. Sa fermété souligne également par contraste la nullité radicale de toute la gauche européenne dont la disparition complète est d'ores et déjà programmée.
 

Partager cet article


Commentaires

par Serge_Gomond le Jeudi 19/02/2009 à 06:44

Concis, prècis et clair, c'est parfait.
amicalement


par bquentin le Jeudi 19/02/2009 à 12:51

Il y a peu je recevais et par deux fois de différents chemins d'interlocuteurs un avis d’un prétendu regain de xénophobie en Grande-Bretagne. La presse en « une » ou plus ou moins loin dans ses pages "intérieures" attiserait le feu ?  souvent la presse pressée fait monter toutes sortes de mayonnaises souvent ratées ou restées sans suite ensuite, concurrence quand tu nous tiens par le bout de la barbichette...

Pour me et le rassurer j’envoyais un peu plus tard dans le siècle  à un proche ami un p’tit mot pour tenter de minimiser cette brève partielle fort vite annoncée par le Monde du soir et/ou autres divers canardeaux du matin dont Libération(*).

Marianne c’est pas moi qui l’achète de temps à autre car j’aime pas trop ce canard un peu trop bavard à mon gré et le Monde un peu trop JO j’achète pas non plus, la toile cirée parfois suffit ???

A ce contact je lui répétais donc une partie de ce qu'avais lu, c.à.d. que Marianne papier temporisait sur une possible xénophobie grande-bretonne en ce qui concernait les travailleurs de chez Total refusant la présence des Italiens et Portugais sur leur sol concurrentiel avec leurs bas salaires décrétés UE, et que Marianne écrivait que c’était avant tout le symbole d’un acte de résistance contre le dumping social, que ce conflit avait valeur d’ex. pour toute l’UE? 2 pages 50-51 signées Karine Le Loet, Hervé Nathan..

Un lien bleu de plus traduit le 18 février de l’an 9, la preuve par 9 ? Bien que je ne sache toujours pas ce qu’est un « politologue » ni ne sache qui est le politiste poli nommé, voici ce jour les dernières nouvelles de Belgique du 18, d'incorrigibles optimistes ? des clairvoyants ? à suivre ?

http://www.gresea.be/dumpingsocial_Total_13fev09.html « Total allume la conscience ouvrière (Source : The Guardian des 3 et 5 février 2009, le Financial Times des 31 janvier, 5 et 13 février 2009 et Libération du 4 février 2009. Traitement Gresea: 18 février 2009.

(*) à propos de Libération, journal maoïste des années 70 et de son père fondateur J.S.P. ou J.P.S., je crois bien me souvenir un peu du XXème siècle et toujours le penser ou ressentir au XXIème siècle : ce journal de petites annonces et dit de gauche pour mon avis ne l’a jamais été de gauche. Un peu comme d’habitude et sans doute par opportunisme pour appâter, et par exemple comme aussi avec la revue Front National, avait été repris le nom Libération qui était celui d’un journal issu de la Résistance, pas de marque déposée ou plus personne en ligne de code de bonne conduite pour réclamer ? Les chemins de la liberté de JPS étaient si tant tortueux ! : j’ai découvert il y a peu qu’il n’a jamais publié ni surtout répondu aux 2 lettres (30/9/1966 puis 21/2/1967) envoyées depuis la RDA par le résistant antinazi Robert Havemann, homme courageux que j'ai découvert aussi, ami de Wolf Biermann dont de lui je me souviens, mémoire quand tu nous tiens ! de simples petits combats anciens mi-70 contre les bannissements ! ).
Robert Havemann, qui, lui, a su (et sans pour autant grimper sur un tonneau devant la RNUR), bien que faisant partie de la couche dirigeante, aller à la rencontre des manifestants lors de la grève générale du bâtiment des 16 et 17 juin 1953, les autres dirigeants eux se terraient et puis tant d’autres combats aussi plus tard mais ceci est un autre sujet histoire, assignation à résidence, etc.. voir à se procurer si intérêt un bon article issu du n°39 des Cahiers du Mouvement ouvrier, article p.85 à 99 titré Un marxiste allemand 1910-1982, diffusion CERMTRI, article p.85 à 97 signé  Pascal Serman puis p. 97 à 99 signé Jacqueline Bois, je ne les connais pas ni ne sait qui ils sont, mais l’histoire et les retours en arrière ont souvent du bon pour par exemple tenter de comprendre un tant soit peu les jours d’aujourd’hui, huis clos ?
signé optimiste pessimiste ou le contraire...


par Serge_Gomond le Vendredi 20/02/2009 à 21:10

Cette dépêche de l’AFP datée d’aujourd’hui, ne peut qu’irriter ou intriguer, car les intérêts des uns et des autres ne sont plus très conformes à la réalité. Comme vous pourrez le constater, même un pays comme la Suisse, plutôt réputée pour sa proverbiale conciliation de "bon aloi", remet en cause la Puissance de l’Empire étatsunien  et même son "leadership", de plus en plus contesté d’ailleurs.

SG : Pourquoi cette bisbille entre ces autrefois (?) alliés et aux intérêts souvent convergents ?

Le titre d’abord :

AFP : « Secret bancaire: la colère gronde en Suisse contre les Etats-Unis et UBS »
SG : Que se passe-t-il exactement ?

AFP : : La colère est montée d'un cran vendredi en Suisse contre les Etats-Unis accusés de s'attaquer au secret bancaire, mais aussi contre UBS, qui a participé à affaiblir la place financière suisse par ses démêlés judiciaires, ont estimé la classe politique et la presse.

SG : Si les Etats-Unis s’attaquent au fondements de l’Etat helvétique, on comprend d’autant mieux leur colère.
 AFP : : "Quand un accord est conclu, on l'honore, je ne comprends pas" la nouvelle plainte des autorités américaines contre la première banque du pays, a déclaré le vice-président du Parti démocrate-chrétien (PDC, centre-droit) Dominique de Buman.
SG : Les Etats-Unis auraient conclu un accord avec la Suisse, un accord concernant le secret bancaire ? Et quel est le sens de cette incompréhension vis-à-vis de cette nouvelle plainte ?

AFP : : "Ce comportement de puissance est inacceptable", a-t-il poursuivi dans un entretien avec l'AFP, ajoutant: avec cette nouvelle demande, Washington "nous tire dans le dos".

L'affrontement opposant UBS à la justice américaine a rebondi jeudi avec de nouvelles poursuites de Washington, moins de 24 heures après un accord à l'amiable prévoyant le paiement par la banque de 780 millions de dollars (617,9 millions d'euros) pour solder une première affaire de fraude fiscale.
SG : Hou-la-la, « nous tire dans le dos », « l’affrontement », c’est un conflit, une guerre, où quoi ?
AFP : Le ministère américain de la Justice a annoncé qu'il avait porté plainte pour exiger qu'UBS livre des informations sur 52.000 comptes secrets identifiés par le fisc comme appartenant à des Américains, qui recèleraient près de 15 milliards de dollars d'actifs.
SG : La justice étatsunienne porte plainte, et pour la seconde fois, pour fraude fiscale. Qui y-a-t-il de tellement extraordinaire à cela ? Et d'ailleurs qui sont ces 52.000 fraudeurs étatsuniens ?
AFP : : UBS a indiqué qu'elle se battrait en justice pour refuser la nouvelle demande des autorités américaines, qui mettrait encore davantage à mal sa réputation de numéro un mondial de la gestion de fortune

SG : USB gèrent le pognon de ses fortunés clients-fraudeurs, et on peut supposé, sans trop se tromper, qu’ils ne sont évidemment pas qu’Etatsuniens ? Alors qu’attendent les autres pays, par exemple les pays européens pour réagir ?

Pourquoi Obama, président des Etats-Unis, serait-il le seul homme politique au monde a avoir pensé à pénaliser des fraudeurs ? Parce qu’ils seraient Etatsuniens ?   

USB, la banque incriminée dans cette plainte du Ministère de la Justice étatsunienne, gèrent le pognon de ses fortunés clients-fraudeurs, et on peut supposé, sans trop se tromper, qu’ils ne sont évidemment pas que de nationalité étatsunienne ?

Alors qu’attendent les autres pays, par exemple les pays Européens, pour agir ?
Une autre question, viens à l'esprit tout naturellement, les Etats-Unis auraient-ils décidé de s'attaquer sérieusement aux paradis fiscaux et autres territoires off-shore ? Les paradis fiscaux, c'est quatre fois le budget de la (1)France, quatre fois !

Pourquoi maintenant, en pleine déconfiture financière ?

La CIA auraient-elles des informations alarmantes pour les jours ou les semaines à venir ?

Des émeutes mondialisées, comme l’avait écrit, ici sur notre site, et prémonitoirement, Georges Labica ?

Comme vous le constatez, cette dépêche, tout comme sa sœur parue dans le même journal « Quand Angéla Merkel vire au bolchevisme… », parle d’un bouleversement,

DC : (…Angela Merkel ramène tout le monde les pieds sur terre. À côté d'elle la plupart des autres dirigeants européens apparaissent comme des fantoches, surtout aptes à faire des discours creux. Sa fermeté souligne également par contraste la nullité radicale de toute la gauche européenne dont la disparition complète est d'ores et déjà programmée…)

SG : Il suffit de remplacer, Angela Merkel par Barack Obama, dirigeants européens par dirigeants mondiaux, et les intérêts qu’ils défendent tous deux sont nationaux. Et la gauche suisse, me direz vous ?
AFP :  Cette nouvelle étape démontre "l'exercice de la politique de puissance" des Etats-Unis, a indiqué le porte-parole du Parti socialiste (PS), critiquant au passage le gouvernement suisse "qui s'est quasiment fait complice en donnant trop rapidement suite" aux demandes de Washington.

SG : Les partis politiques justifient leur colère, en arguant qu’en Suisse :

AFP : La Suisse fait une distinction entre l'évasion fiscale, qui n'est pas interdite, et la fraude. Dans ce dernier cas, les autorités divulguent les informations bancaires normalement protégées par le secret bancaire en vigueur dans la Confédération.

"Il existe en Suisse des procédures légales qui devraient être respectées", a souligné le porte-parole de l'Association suisse des banquiers, ajoutant que ces procédures ont été "aplaties".
SG : On n'y avait pas pensé !
Mais comme l'argument est totalement injustifiable, ils se dépêchent d'ajouter :
AFP : "On doit se poser la question de savoir si la distinction opérée en Suisse (entre fraude et évasion) peut vraiment tenir à long terme", s'est cependant interrogé M. de Buman.

SG : en fait, c’est beaucoup plus simple parce que ça :

AFP : La colère monte aussi contre UBS, d'autant plus que l'établissement a bénéficié d'un plan de sauvetage initialement fixé à 60 milliards de dollars pour la sauver de la crise des "subprime".
SG : Mai c’est surtout parce que les Suisse n’aiment pas perdre de l’argent :

AFP : UBS, qui a subi une perte annuelle de 19,7 milliards de francs suisses, lutte pour redorer son image et contre l'érosion de son capital de confiance.

A la Bourse suisse, le titre a plongé à son plus bas historique, avec une baisse de 14,30% à 10,97 francs suisses en milieu de séance.

Les démêlés judiciaires sont "le moindre des problèmes en comparaison des difficultés sur les marchés", a noté l'analyste Rainer Skierka, de la banque Sarasin, ajoutant cependant que l'afflux de nouveaux capitaux pourrait souffrir de cette affaire.
SG : La justice oui, mais à condition que les nantis puissent continuer à s'engraisser, sinon à quoi cela servirait-il d'avoir sur cette terre des milliards de pauvres, si les nantis ne peuvent plus s'en mettre plein les poches ?

Mais heureusement que les partis politiques helvétiques, de "gauche" comme de droite, défendrons, et avec acharnement, ces malheureux nantis honteusement agressés par ces salauds d’Etatsuniens.

AFP : : UBS a indiqué qu'elle se battrait en justice pour refuser la nouvelle demande des autorités américaines, qui mettrait encore davantage à mal sa réputation de numéro un mondial de la gestion de fortune.
"Il existe en Suisse des procédures légales qui devraient être respectées", a souligné le porte-parole de l'Association suisse des banquiers, ajoutant que ces procédures ont été "aplaties".

SG : On était angoissé pour ces malheureux nantis, mais qu'ils soient rassurés, le gouvernement suisse veille, et si il faut encore verser des milliards de francs suisse (FS), pris dans les poches des contribuables et des pauvres, évidemment… il n'y aura aucune hésitation, aucune !


(1) plus de six mille milliards, voir l’article « L’économiste pragmatique » les infos sur les paradis fiscaux et les territoires off-shore


par bquentin le Samedi 21/02/2009 à 14:59

Par suite de mauvais traitements depuis des ans est survenu le coma prolongé ou/et plutôt la fin de vie de l'EU de Maastricht en y rajoutant la fin de l'Europe unie tout court, la route des fils de la banque route craque de partout, failles suite coutures mal bâties ou prise de poids des aiguilles à reprise-r avec en sus des fils à recoudre souffrant de surcharge pondérale non pondérée, mas triche ! mais qui sait donc Que faire ? Personne ! avis qui n’engage que ma personne, mais ci-dessous de la route de la soie voici le lin bleu d’une rubrique journalière que je consulte chaque jour de la semaine pour passer le temps, si la couture et ses travaux de reprise vous disent ?
http://www.michel-verrier.com/revue-presse-allemagne/index.php/2009/02/20 (!?!)


Re: par la-sociale le Dimanche 22/02/2009 à 17:52

Quoi faire? Rien n'est possible sans rompre avec le corset de fer des accords de Maastricht/Amsterdam et Dublin. De fait d'ailleurs, ces accords sont en train de sauter à l'épreuve des faits et seule la commission continue, comme si de rien n'était, à admonester les gouvernements qui violent gravement la discipline de Maastricht. A suivre l''ex-maoîste devenu agent de Bush, M. Barroso, les pays d'Europe peuvent crever pourvu que les critères de Maastricht soient respectés. Le malheur, c'est que sont bien rares et bien minoritaires ceux qui osent dire cette vérité. Tout le monde, à l'approche des élections se met à danser sur sa chaise en criant "une autre Europe, une autre Europe" (démocratique, sociale et patati et patata) au lieu de tout simplement appeler les citoyens à regarder la vérité en face.


Re: par Serge_Gomond le Dimanche 22/02/2009 à 23:03

La Suisse fait une distinction entre l'évasion fiscale, qui n'est pas interdite, et la fraude. Tous les pays occidentaux condamnent unanimement cette attitude, mais sans se mettre d’accord sur la publication d’un texte commun.

Les américains ont introduit une différence subtile entre "paradis fiscaux" et centre offshore. Les européens se sentent concerné par ces deux sujets, mais de profondes divergences sont apparues durant leur dernière rencontre (G4). Pour l’instant ce qui ressort de ces entretiens c’est que personne ne semble d’accord sur rien (aucune position commune n’a pu être arrêtée durant cette rencontre). L’Europe ? Mais de quelle Europe s’agit-il ?

Bis. Les américains ont introduit une différence subtile entre "paradis fiscaux" et centre offshore.  Et ils ne seront pas les seuls, car la France et tout particulièrement Sarkozy se retrouvent dans une position bien inconfortable pour aborder sereinement le sujet, sans se prendre les pieds dans le tapis, car il aura beaucoup de mal pour adopter une attitude morale sans mettre un voile pudique sur deux territoires « indépendants » l’Andorre et la principauté de Monaco (dont il faut rappeler qu’il est "co-prince", suite à son élection à la présidence de la république française).

Le reste c’est du blabla, par exemple : « Dans le détail, Français et Allemands veulent contrôler les paradis fiscaux et les hedge funds, estimant qu'il faut combler tous les "trous noirs" de la finance. » Trous noirs ou trous de mémoire ?

A la suite de ce G4, une autre rencontre est prévue, un G20 (encore des gesticulations inutiles) dont le président du FMI a déclaré : « "Nous verrons ce qu'il sortira de ce G20", a prudemment déclaré à ce propos le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, dans un entretien aux Echos le 19 février. » C’est à dire rien, il s’est exprimé pour ne rien dire.

Les circuits financiers étaient bien utiles avant l’effondrement du système capitaliste, aussi les Anglais et les Etatsuniens déclarent nostalgiques de cette époque révolue à jamais : « Car en dépit de leurs pétitions de principe, les Anglo-Saxons sont des plus mitigés. Ils estiment que ces centres financiers ne sont pas à l'origine d'une crise née aux Etats-Unis. Les négociateurs américains ont introduit une différence subtile entre "paradis fiscaux" et centre offshore : les flux financiers qui y transitent ne sont pas taxés mais sont surveillés par les autorités américaines. Ce distinguo conduirait à ne pas remettre en cause les places financières des Caraïbes. »

Sarkozy aura beaucoup de mal à dire tout et le contraire de tout, car entre ses déclarations de principe et la réalité qui le rattrape toujours, il y a un fossé de plus en plus infranchissable : « Sarkozy, lui, est embarrassé par Andorre et Monaco : « ces dépendances françaises sont, avec le Liechtenstein, les seuls pays à figurer sur la liste des paradis fiscaux de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui date de 2000. » Cette date n’est pas ajouté là par hasard, comme toujours les "think thanks" veillent au grain. Mais il a pensé a allumé des contre-feux, c’est devenu une seconde nature chez lui : « Pour éviter les reproches, il les a fustigés ( les paradis fiscaux) lors de son émission télévisée début février. » Ensuite les vœux pieux, ça ne mange pas de pain : « Sur les hedge funds, les Européens veulent pouvoir enquêter en profondeur sur leurs comptes quand les plus libéraux se contenteraient de simples informations données volontairement par leurs gestionnaires aux autorités de contrôle. » Les Européens sont de grands moralisateurs, c’est bien connu. Et ça ne leur coûte pas un sou. 

Ensuite, pour corroborer ce qu’écrit Denis : « Tout le monde, à l'approche des élections se met à danser sur sa chaise en criant "une autre Europe, une autre Europe" (démocratique, sociale et patati et patata) au lieu de tout simplement appeler les citoyens à regarder la vérité en face. » L’Europe s’effondre sous nos yeux, l’Autriche tire la sonnette d’alarme : « Fin janvier, c'est l'Autriche, dont les banques sont très exposées dans la région, qui a tiré la sonnette d'alarme, en réclamant un plan de stabilisation financière. » ainsi que la banque mondiale : «La Banque mondiale presse les Européens d'agir pour éviter "une nouvelle division" du continent.» Mais que ce passe-t-il de si dramatique ? : « La situation est jugée préoccupante. Les pays d'Europe centrale ont assis leur rattrapage économique sur une dépendance toujours plus grande aux investissements étrangers. L'essentiel de leurs banques est passé sous contrôle de groupes de l'Ouest, autrichiens, allemands, italiens, belges, néerlandais, ou français. Crise oblige, ceux-ci rapatrient dans leur pays d'origine une partie des capitaux dont ils manquent. Et resserrent leurs conditions de crédit aux entreprises locales. Banques, particuliers ou entreprises se sont, de surcroît souvent endettés en devises étrangères, et le coût de ces emprunts explose avec la dépréciation de devises qui ne sont pas toutes arrimées à l'euro. Le zloty polonais a perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport à la monnaie unique en quelques mois. Depuis l'accélération de la crise, trois Etats ont déjà été placés sous perfusion par le Fonds monétaire international : l'Ukraine, la Hongrie et la Lettonie - avec une participation de l'Union européenne (UE), dont ils sont membres, pour les deux derniers. La Roumanie est en contact informel avec le Fonds monétaire international (FMI) et les instances européennes. Tout comme la Serbie, dans les Balkans. » L’Europe de l’Est et centrale s’effondre et que fait l’Union Européenne ? : «  Jusqu'ici, l'UE s'est gardée de promettre un plan global. » Pas de réponse globale, mais ou sont passées les bonnes résolutions, la solidarité européenne etc. ? :  « Les responsables européens jugent qu'il vaut mieux répondre au cas par cas. » En clair que chacun se démerde comme il peut (le fameux "A chacun sa merde" d’Angela Merkel), et tout ira mal pour tout le monde ! : « La situation est jugée préoccupante... » L’essentiel est de faire comme-ci, malgré ce qui suit : « Les pays d'Europe centrale ont assis leur rattrapage économique sur une dépendance toujours plus grande aux investissements étrangers (en particulier européens). L'essentiel de leurs banques est passé sous contrôle de groupes de l'Ouest, autrichiens, allemands, italiens, belges, néerlandais, ou français. Crise oblige, ceux-ci rapatrient dans leur pays d'origine une partie des capitaux dont ils manquent. Et resserrent leurs conditions de crédit aux entreprises locales. Banques, particuliers ou entreprises se sont, de surcroît souvent endettés en devises étrangères (1), et le coût de ces emprunts explose avec la dépréciation de devises qui ne sont pas toutes arrimées à l'euro. » C’est dit "les pays européens qui comptes" suite à la crise ne peuvent plus aider, et sont eux même dans la merde, alors c’est chacun pour soi ! La situation est désespérée pour certains nouveaux arrivants, les Hongrois demandent instamment une aide urgente : «   A Budapest, le gouvernement hongrois a demandé la mise en place d'un fonds de 100 milliards d'euros afin de soutenir les établissements les plus ébranlés.» Et que répondent "les pays européens qui comptes" ? : «. D'après Joaquin Almunia, commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaires, les fonds structurels puisés dans le budget communautaire, mais aussi les actions de la Banque européenne d'investissement et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement font déjà "beaucoup" dans la région. Ces institutions sont en contact avec le FMI et la Banque mondiale.» L’Europe a déjà beaucoup fait dans la région… Malgré ce botte en touche, la banque mondiale rappelle l’Europe à ses devoirs de solidarité, et y ajoute une note historique :  « La Banque mondiale presse les Européens d'agir pour éviter "une nouvelle division" du continent vingt ans après la chute du mur de Berlin. » Mais rien n’y fait, l’Union Européenne est aux abonnés absents.


en complément à l'article de Denis par Serge_Gomond le Samedi 21/02/2009 à 15:27

AFP :: Le gouvernement allemand a approuvé, mercredi 18 février, un projet de loi autorisant "en dernier ressort" des nationalisations bancaires pour consolider le système financier. Cette loi, qui doit encore être examinée par le Parlement, ouvre la voie à une expropriation des actionnaires de la banque Hypo Real Estate. Il a précisé qu'aucune autre banque allemande ne semblait s'orienter vers des problèmes comparables à ceux d'Hypo, dont 25 % du capital est détenu par le fonds d'investissement américain JC Flowers. Le mois dernier, le gouvernement d'Angela Merkel avait jugé nécessaire une prise de contrôle de l'établissement de crédit basé à Munich, qui a bénéficié sur l'année écoulée de 102 milliards d'euros de garanties apportés par les pouvoirs publics ou d'autres établissements financiers, sans pour autant que sa situation financière s'améliore. Berlin se refuse à laisser Hypo Real Estate faire faillite étant donné le rôle-clé joué par la banque sur le marché des obligations sécurisées allemandes.
D'autres pays européens, dont la Grande-Bretagne et l'Irlande, ont eu recours à de telles prises de contrôle public de banques en raison de la nature extraordinaire de la crise.

SG : Pourquoi cette banque ?

AFP :: La banque Hypo Real Estate, en raison de son rôle-clé sur le marché des obligations sécurisées allemandes.

SG : Pourquoi Barack Obama, met la pression sur l’Etat helvétique, et demande expressément à la principale banque UBS de cet Etat de levé le secret bancaire ?

AFP :: Après l’affaire de l’escroc Bernie Madoff, suit l’affaire de fraude du milliardaire texan, sir Allen Stanford.

SG : mais cette nouvelle affaire semble différente de celle de Bernie Madoff.

AFP :: Le montant est moins astronomique. Tout d’abord, la manière dont la fraude a été découverte. Alors que Bernie Madoff a « confessé » à ses fils et collaborateurs la situation de fraude de $ 50 milliards, celle de Stanford a été découverte par un analyste vénézuélien qui rendait service a un  ami.  Et cette structure n’était pas un « Ponzi scheme » sophistiqué. L’analyste publia ses observations dans un magazine vénézuélien et les organismes de contrôle commencèrent leurs investigations. Monsieur Stanford s’est enfui et a été découvert par le FBI en Virginie. Malgré le fait que le centre était établi dans un paradis fiscal, la Securities and Exchange Commission (SEC) avait juridiction dans la mesure où les « certificats de dépôt » émis par Stanford International Bank étaient offerts aux Etats-Unis. Officiellement, ils devaient être investis dans des actifs à risque peu élevé et liquides.

SG : mais le fond reste 1) le secret bancaire 2) les contrôles défaillantes des instances de régulation.

Donc de la crédibilité, afin de retrouver une certaine confiance. Dans un monde financier où tous les coups étaient permis, on ne voit pas trop bien comment les autorités étasuniennes, et en particulier Barack Obama, vont imposer de nouvelles règles de conduite qui semble les guider dans toutes ces affaires, y compris la prise de contrôle et la disparition programmée des paradis fiscaux et autres territoire off-shore. (dont la Suisse, le Luxembourg et le Liechtenstein font évidemment partis) 

Comment ?

Voici un élément de réponse :   

 

AFP :: RÉPARER LE SECTEUR FINANCIER

La Bourse de New York, dont l'indice vedette est tombé au plus bas depuis plus de six ans, a sombré vendredi 20 février face à l'inconnue qui pèse sur le sort des grandes banques américaines. A tel point que la Maison Blanche a dû intervenir dans la journée pour tenter de calmer les craintes de nationalisation du système bancaire américain.
"L'administration continue à croire fermement qu'un système bancaire privé correspond à la voie à suivre", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs, qui a néanmoins assuré que le secteur sera "suffisamment réglementé" par l'Etat. Ces propos, retransmis en direct à la télévision, ont permis d'estomper le repli des valeurs bancaires à la Bourse de New York.
Face à la dégringolade des deux géants bancaires Citigroup (-22,31 % à 1,95 dollar) et Bank of America (-3,56 % à 3,79 dollars), déjà renfloués sur fonds publics, de nombreux analystes avaient jugé plus tôt dans la journée "inévitable" une nationalisation temporaire de ces établissements.

Les deux titres ont perdu plus de 90 % en un an. Ni la signature du plan de relance par le président Obama mardi, ni la présentation d'un plan de soutien aux propriétaires en difficulté mercredi ne sont parvenus à rassurer. Tous ces programmes ont été reçus "avec un grand scepticisme, les investisseurs craignant que ces programmes ne parviennent pas à restaurer la structure et la stabilité des banques mondiales", souligne Frederic Dickson, responsable de la stratégie marché de D.A. Davidson. Un sentiment d'angoisse s'est ainsi propagé dans le marché, qui souhaite avant tout un programme efficace pour réparer le secteur financier.

SG : tout comme les Suisse, les Etatsuniens n’aiment pas perdre d’argent, mais eux comme Madame Angela Merkel, attaquent les problèmes frontalement, d’où les craintes des nantis. A quand une chasse aux nantis ?                                                                                                
Et pour terminer cet exposé, voici la réaction "révolutionnaire" d’un "produit" de la nouvelle pensée néolibérale, qui comme Sarkozy, utilise une réthorique inversée, un mot pour un autre, une idée pour une autre, une phrase pour une autre, un peu dans le style idéologique racorni des théoriciens fachos du "Club de l’Horloge", et de leur soit-disant nouvelle doctrine.         
Lisez, vous verrez c’est édifiant !                                                                                                 
Un anonymos bien sûr…

  
Libertal 
Une fois de plus, les banques montrent bien qu'elles ne sont pas du tout libérales, et se rapprochent plutôt d'un système socialiste : déresponsabilisation des individus, priorité aux intérêts des grosses structures pour le plus grand bien de ceux qui les dirigent. C'est bien la preuve que nous vivons dans une société socialiste, et non libérale.  

Toutes ces dépêches ont été "emprunté" sur le site du journal « Le Monde », et sur notre site nous nous faisons un point d’honneur de rendre à César ce qui lui appartient !



Archives par mois


La Sociale

Il Quarto Stato