Il y a quand même une grande différence au niveau des forces productives. Les techniques informationnelles mondialisées ont démultiplié et les capacités de production et les contradictions de la production et des échanges du système capitaliste qui vont avec.
Dans ce paysage, la Russie, cent ans après sa révolution reste le maillon faible dans l’Europe et reste la rencontre du mode de production asiatique et du capitalisme, avec ce que cette rencontre contient.
Les « bulles financières » sont « contrées » par le capital une par une. C’est comme si dans cent vallées on construisait barrage par barrage pour éviter que l’eau qui monte dans le barrage terminal, principal ne le fasse pas rompre. L’écrasante majorité des économistes prévoyaient la crise pour 2010, elle s’est affirmée en 2008.
Dans le cycle décennal de Kondratiev, on voit que la dernière crise a raccourci la durée du cycle. C’est un peu à l’image des contractions de l’enfantement : après une longue période de régularité, les contractions se rapprochent un peu plus puis de plus en plus vite.
Il ne faut pas faire de l’économie politique fiction. Pourtant il apparaît probable qu’une grosse « contraction » devrait avoir lieu vers les années 2015-2017 au plus tard. C’est bien l’Europe qui dans le monde serait le maillon faible. Elle n’a pas concentré, comme un impérialisme dominant, les pouvoirs des techniques de régulation des crises sous toutes ses formes, y compris militaire.
Cependant une crise avancée de l’Europe dans une crise mondiale, ce ne peut être un long fleuve tranquille. Va-t-on être capables de préparer idéologiquement et organisationnellement, ce qui va « de pair », le salariat à une contre offensive, et pas à la défensive ?
C’est en ce moment même que les Trochu * modernes préparent la défaite.
Pierre Assante, 2 mai 2010
* Relire « La guerre civile en France 1871»
Il est assez tentant de chercher dans le passé commun de nos nations
des prémisses qui pourraient éclairer et notre présent et notre futur
immédiat.
Mais trop de choses ont changé depuis les crimes sordides contre
l'humanité commis par des républicains dits "Versaillais".
Surtout, l'acculturation est si massive que deux éléments essentiels
ont proprement brouillé les cartes de la pythonisse :
Les peuples n'existe plus. Comprendre qu'ils n'ont plus rien de commun
depuis la disparition des communes historiques.
À la place des peuples, il n'y a plus que des masses disparates très
acculturées par une urbanisation quasi forcée et très couteuse pour
ceux qui doivent se contraindre avec peu de moyens à s'y installer pour
trouver l'activité économique indispensable pour une vie à peu près
décente.
Les élites sont en profond déclin. Totalement idéologisées et sans frein
grâce à la spécialisation forcenée qui a les traits d'une expertise sans
gloire mais qui permet de tirer plus-values et avantages tant qu'on accepte
la violence très réglementée des organisations économiques et administratives.
Certes du point de vue de la Russie, on perçoit très nettement ce déclin des
élites et on s'étonne de ce dynamisme meurtrier qui les habitent. Car, à peine
quelques uns ont touchés les lots énormes qu'une corruption sans limite a
mis à l'encan, qu'une redoutable technocratisation s'est établi afin de garder
ces positions acquises à si peu de frais.
Le pire, c'est que nous obvservions ce microcosme soviétique avec un luxe de
moyens qui nous permettaient d'en connaitre les moindres détails.
Aucun inconnu ne s'est immiscé parmi les ceux que l'on nomme, nons sans un certain
mépris, les oligarques. (Que sont nos élites sinon oligarchiques ?)
La différence, c'est le désordre meurtrier d'un trabendo étendu à toute une nation et
que nous continuons d'ausculter sans faire le moindre geste ni entreprendre le
moindre acte d'humanité.
Et nous ne savons pas vraiment ce que sont ceux que nous observons, un peuple déboussolé
ou une sorte d'immense prison psychique et matérielle peuplée de psychopates et d'apeurés
dans laquelle on y tue les quelques personnes dont on soupçonne qu'elle serait normale.
Et pendant ce temps là, nous nous divertissons sur nos ruines patrimoniales. C'est marché tous
les jours, un marché gris, légalisé faute de mieux dont nous tentons de faire croire par des réglementations
bureaucratiques à une sorte d'ordre qui serait démocratique ce très-peu de liberté qui nous reste
et qui nous fait espérer que les tricheries sont limitées alors que la corruption a tout envahi comme au
pire moment de nos histoires passées. Sauf que là, aujourd'hui, nous n'avons pas de raisons sérieuses pour
justifier nos activités de plus en plus corrompues.
Nous ne vivons pas encore dans un immense trabendo. Mais les zones sans droits se multiplient comme
une épidémie, il n'y a pas de centre d'activités sociales, économiques et culturelles qui n'a pas sa ceinture
de plus en plus concentrationnaire, lieu de toutes les violences civiles et silencieuses car elle atteint
surtout les personnes physiques et les petites et très isolées personnes morales, qu'on appelait avant
les petits commerces.
Il n'y a pas d'alternatives à ce désordre. Ni Blücher, ni Grouchy.
Personne.
Deux fantômes ricannent de nos sottises :
Clausevitz et Oulianov.