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Retraites : Ne transformez pas l’essai (suite)

Réponse à quelques remarques

Par Jean-Louis Ernis • Actualités • Lundi 15/11/2010 • 1 commentaire  • Lu 2024 fois • Version imprimable


Je partage l’interrogation concernant le niveau du pouvoir d’achat de 1968. L’un des acquis de ces évènements fut la négociation annuelle obligatoire qui alla jusqu’à l’indexation des salaires sur les prix. 

C’est la gauche qui, en 1983, cassa cette mécanique. Delors en fit une victoire quasi personnelle et se félicita d’avoir écrasé l’indexation des salaires sur les prix, sans grève !!!

Mais dans l’article concerné, je ne me suis pas limité au pouvoir d’achat, j’ai argumenté également sur le chômage de masse qui est une véritable chape de plomb sur les épaules des salariés.

N’oublions pas qu’en pourcentage, il y a plus d’emplois précaires dans le secteur public que dans le secteur privé.

Concernant ma proposition, dite épisode 2, je considère que nous avons le choix entre s’accrocher à ce qui, dans la conjoncture sociale actuelle, est difficilement envisageable et tenter d’utiliser les atouts qui sont à notre disposition.

J’ai conscience que l’organisation d’un boycott est un défi, mais pas davantage risqué que celui de l’engagement dans une grève illimitée.

En développant une argumentation sincère et crédible, il faudrait avoir peu de confiance en la réflexion des salariés pour ne pas avoir d’espoir dans cette action.

Je partage le constat de l’attitude du pouvoir et des médias à l’égard de la CGT FO

Mais se limiter à la seule droite réactionnaire n’est pas exact. La gauche et plus particulièrement le PS n’a pas davantage de sympathie pour la Confédération de l’avenue du Maine. La deuxième gauche a toujours stigmatisé la Charte d’Amiens.

N’oublions pas que l’U.N.S.A. est une construction du Parti Socialiste dont on dit que c’est au Congrès de Rennes que la décision fut prise en réaction au refus de la CGT FO d’opérer un partenariat avec le parti de la rue de Solferino.

Curieusement, alors que le PS critique toutes les lois votées par la majorité, il a été très silencieux sur celle du 20 août 2008, sur la représentativité syndicale. Ce n’est pas un hasard, si en 2005, lorsque Thibaud s’était fait chahuter par son CCN sur l’affaire du TCE, François Hollande, alors premier secrétaire du PS, avait déclaré se tenir prêt à agir pour aider le Secrétaire Général de la CGT, si celui-ci rencontrait des difficultés.

Ce n’est pas pour autant que la Charte d’Amiens n’a rien à craindre, surtout depuis que Mailly s’est prêté au jeu de la commémoration du centenaire, accompagné de Thibaud et Chérèque, deux leaders d’organisations qui, non seulement n’ont jamais eu ce texte pour référence, mais pire, l’ont combattu en permanence.

Quant à la manifestation nationale à Paris, cela me parait toujours envisageable sur un double mot d’ordre : abrogation de la loi et boycott du principe de capitalisation conduisant aux fonds de pensions.


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Commentaires

par regis le Mercredi 17/11/2010 à 01:01

Effectivement et vous avez raison de le souligner la précarité et le chômage plombent la classe ouvrière. Reste la question : sommes nous victimes d’un passé mythifié lorsque nous prônons la grève général/reconductible ? Ou, les forces qui y étaient hostiles étaient elles trop fortes pour que nous puissions l’emporter à ce sujet ?

Pour ma part, je pense que nous nous adressons trop superficiellement aux militants et salariés. Comment se fait-il, pour ne parler que de la plus visible, la CFDT après ses soutiens nets à la politique du capital soit encore la deuxième centrale syndicale de France ?

Ces questions seront discutées lors de notre réunion syndicale de bilan. Chercher ce qui est vrai et le dire disait Jaurès me semble t-il.

Je ne suis pas d’accord avec Mailly lorsqu’il croit utile de célébrer la Charte d’Amiens avec ceux dont l’histoire et la pratique quotidienne démontre le peu de cas qu’ils en font mais je crois pouvoir être fier de mon camarade Mailly (qui n’est surtout pas dieu) pour les retraites.

Pour les retraites par capitalisation, je ne peux que vous dire que nous ferons, en toute logique, notre travail de refus absolu.

Sans être en désaccord avec votre conclusion, j’avoue ne plus savoir comment y arriver.  



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