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Scandale au Bac ES

Un article de Jacques Sapir

Par la-sociale • Actualités • Jeudi 19/06/2014 • 0 commentaires  • Lu 2498 fois • Version imprimable


Le Bac est, cette semaine, le sujet à la mode. Il revient ainsi tous les ans, avec ses polémiques (faut-il supprimer le Bac ?), avec ses scandales, réels ou imaginaires. Il y a une bonne raison à cela. Premier examen universitaire (et c’est pour cela qu’un professeur des universités préside le jury), il conditionne pour de nombreux jeunes la possibilité d’avoir accès aux études supérieures. L’idée de faire passer le Bac par contrôle continu aurait probablement pour conséquence de conduire les universités à instaurer des concours d’entrée, puis à créer leurs propres filières de préparation à ces concours d’entrée, ouvrant par là même la porte à des abus multiples.

Le formatage par le MEDEF commence au Bac !

On trouve donc de tout dans les sujets du Bac ; parfois des « perles » et même de la propagande. C’est le cas pour les sujets de 2014 dans l’épreuve de sciences économiques et sociales pour la section ES (Sujets: BAC-ES2014). Cette propagande peut être grossière, comme c’est le cas pour les (malheureux) élèves qui auront choisi l’épreuve composée. La première question de cette dernière (valant 6 points) se compose de deux sous-questions :

  1. 1.    Comment la flexibilité du marché du travail peut-elle réduire le chômage ?
  2. 2.    À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ?

On ne saurait imaginer choix plus tendancieux, et plus erroné du point de vue de la science économique.

Commençons par la première sous-question ; il est ainsi implicitement suggéré à l’élève que la « rigidité » du marché du travail peut-être une cause du chômage. Or, ce que l’on appelle la « rigidité » ce sont des contrats de travail assurant une stabilité et une protection au salarié. Poussons alors le raisonnement à l’absurde : si la flexibilité du travail permet de réduire le chômage, il nous faut revenir à des contrats journaliers ou hebdomadaires, comme aux premiers jours de la révolution industrielle. Il n’y avait rien de plus flexible que le marché du travail au début du XIXème siècle. Pourtant, comme c’est étrange, tous les commentateurs de l’époque s’entendent pour dire qu’il régnait alors un chômage important…Par ailleurs, si une personne n’a aucune garantie quant à son lendemain, si elle vit dans une insécurité permanente, aura-t-elle la moindre incitation pour s’instruire et développer sa force de travail ? On oublie trop que l’extrême flexibilité du travail a pour corolaire une productivité extrêmement faible. Inversement, ce sont les industries qui avaient besoin d’un travail qualifié (comme Krupp en Allemagne ou Schneider en France) qui ont, les premières, instaurées des mécanismes rigidifiant le marché du travail afin de stabiliser une main d’œuvre avec des caractéristiques spécifiques. En réalité, la segmentation du marché du travail est issue du développement même du capitalisme. Les gains très importants en productivité du travail que l’on a connu depuis plus de 100 ans dans l’industrie sont le résultat de ces stabilités qui sont aussi, pour ceux qui les combattent autant de « rigidités ». Or, ces gains permettent des hausses régulières du salaire réel, qui assurent ainsi les débouchés (la consommation) à la production, et contribuent par là à la baisse du chômage. Il faut ici rappeler que l’introduction du SMIG puis du SMIC a fortement contribué à une croissance rapide dans les années 1960.

Quant à la seconde question, elle passe sous silence le fait qu’il n’y a pas eu un seul pays qui ait réussi à s’industrialiser et à se développer économiquement sans recourir à des méthodes protectionnistes. De la France au Japon, des Etats-Unis à l’Allemagne, tous les pays ont eu recours au protectionnisme, et ceci a correspondu à leurs périodes de croissance les plus importantes. Dans un papier célèbre[1], le regretté Paul Bairoch et Richard Kozul-Wright ont montré le rôle largement positif des réglementations protectionnistes.

Tableau 1

Niveau de protection 1875 et 1913[2]

 

Montant moyen des droits de douanes sur les biens manufacturés

Tous produits

1875

1913

1913

Autriche-Hongrie

15-20

18-20

18-23

Belgique

9-10

9

6-14

Danemark

15-20

14

9

France

12-15

20-21

18-24

Allemagne

4-6

13

12-17

Italie

8-10

18-20

17-25

Russie

15-20

84

73

Espagne

15-20

34-41

37

Suède

3-5

20-25

16-28

Suisses

4-6

8-9

7-11

Pays-Bas

3-5

4

3

Grande Bretagne

0

0

0

Etats-Unis

40-50

44

33

 

Tableau 2

Composition géographique des exportations, 1913 (en %)

  Part des exportations mondiales Commerce avec le « nord » Part des exportations de biens manufacturés en % des exportations Exportations vers d’autres producteurs industriels en % de exportations
Grande-Bretagne

22.8

37.9

76.6

31.8

France

12.1

68.2

57.9

63.8

Allemagne

21.4

53.4

71.7

53.5

Autres pays d’Europe occidentale

15.0

70.3

49.4

62

Etats-Unis

22.1

74.5

34.1

63.2

Source: Maizels Industrial Growth and World Trade, Cambridge, Cambridge University Press, 1963

 

On constate ainsi que non seulement le protectionnisme n’a nullement ralenti la croissance, mais qu’il n’a pas non plus ralenti le développement du commerce international avant la première guerre mondiale, dans la période considérée comme celle de la « première mondialisation ». La « seconde mondialisation » se caractérise aussi par la fin de l’URSS et du CAEM en Europe, transformant en commerce « international » ce qui était largement un commerce « intérieur » auparavant. À cet égard, les chiffres extrêmement élevés du commerce international dans les années 1994-1997 semble bien avoir été le produit d’une illusion statistique. Ce sont ces chiffres, enregistrés sur quatre années, qui ont très largement conditionné notre vision de la croissance. Enfin, il faut avoir à l’esprit la hausse du prix des matières premières qui s’est manifestée pendant une bonne partie de cette période. Les matières premières, à l’exception de la période 1998-2002, ont vu leur prix monter de manière significative. Or, dans le commerce international, les produits sont comptabilisés à leur prix courant.

C’est donc de cette période que date le sentiment que le commerce international porte la croissance. L’on a eu l’impression, et peut-être l’illusion, que c’était par l’abolition des barrières aux échanges que l’on avait obtenu la croissance très forte de ces années-là. Les pays qui ont associé des politiques protectionnistes à des bonnes politiques macroéconomiques connaissent des taux de croissance qui sont largement supérieurs à ceux des pays plus ouverts, ce qui invalide le résultat précédent sur l’ouverture[3]. Les travaux d’Alice Amsden[4], Robert Wade[5] ou ceux regroupés par Helleiner[6] montrent que dans le cas des pays en voie de développement le choix du protectionnisme, s’il est associé à de réelles politiques nationales de développement et d’industrialisation[7], fournit des taux de croissance qui sont très au-dessus de ceux des pays qui ne font pas le même choix. Le fait que les pays d’Asie qui connaissent la plus forte croissance ont systématiquement violé les règles de la globalisation établies et codifiées par la Banque mondiale et le FMI est souligné par Dani Rodrik[8]

Les coûts du libre-échange

La menace des délocalisations et le chantage auquel se livrent les entreprises ont conduit à maintenir les salaires dans l’industrie à un niveau très faible et à exercer une pression croissante sur les salariés. La faiblesse des revenus tend à déprimer la consommation et donc la demande intérieure. La pression sur les salariés, pour que les gains de productivité compensent les gains possibles en bas salaires, est une des causes principales du stress au travail et des maladies qui en sont induites, phénomène que l’on a déjà évoqué. En France, il est alors probable que le coût direct et indirect du stress au travail soit de l’ordre de 55 à 60 milliards d’euro, ce qu’il faut comparer aux 15 milliards de déficit de la sécurité sociale. Il est clair que, si les gains salariaux avaient pu suivre ceux de la productivité, et si l’on avait pu économiser ne serait-ce que 1 % du PIB en cotisations tant salariées que patronales, on aurait eu un impact très fort de ce surcroît de pouvoir d’achat sur la croissance. On peut alors estimer à 1 % de la population active au minimum le gain en emploi (ou la réduction du chômage) que l’on aurait pu obtenir. Cependant, ce gain est global et ne concerne pas uniquement l’emploi industriel.

La combinaison de ces effets indique que la pression du libre-échange coûte directement environ 2 % de la population active en emplois industriels perdus ou non créés. Ceci correspond probablement à une perte globale (avec l’effet multiplicateur habituel de l’emploi industriel sur l’emploi global) de 3 à 3,5 % de la population active. Mais cet effet n’est pas le seul. La concurrence entre travailleurs qui est induite par la globalisation a aussi pour conséquence de déformer la répartition des revenus, en comprimant beaucoup plus ceux des ouvriers. Ceci a été largement étudié dans un pays comme les États-Unis. Cette déformation a été à l’origine du surendettement des ménages américains, qui a conduit à la crise de 2007[9]. En France, le phénomène a été moins marqué, mais la divergence entre le rythme des gains de productivité et la croissance du salaire net moyen y est tout aussi notable ainsi que le décalage très net entre le salaire moyen et le salaire médian. L’effet sur la répartition des revenus semble donc indubitable. Ceci ne constitue pas seulement un problème social de première grandeur[10], qui se traduit dans les faits par la paupérisation des jeunes adultes et par l’apparition du phénomène des « nouveaux pauvres », autrement dit d’une fraction de la population qui, tout en étant employée, sombre petit à petit dans la misère. Ceci constitue aussi un phénomène macroéconomique majeur. Dans une telle situation, la demande intérieure est nécessairement comprimée et la croissance en pâtit. On n’a pu la maintenir à un certain niveau que par l’intermédiaire de dépenses publiques qui ont certainement eu un effet intéressant en matière de hausse de la croissance mais qui ont aussi provoqué une dérive de l’endettement global du pays. Il semble bien que, aujourd’hui, nous ayons touché les limites d’un tel système.

On peut alors calculer l’effet sur l’emploi de cette stagnation d’une partie des revenus salariaux à 1 % au minimum et plus probablement à 1,5 % de la population active. Alors qu’avant la crise le taux de chômage en France était de 8,3 %, l’effet net du libre-échange (une fois décomptées les créations d’emploi induites par le surplus d’exportations découlant des règles du libre-échange) représenterait ainsi au moins la moitié et au plus 60 % de ce taux (4 à 5 % de la population active). Or le libre-échange et l’impact des politiques prédatrices hors et dans l’Union européenne n’est pas le seul facteur. La hausse de l’euro est aussi un élément qui induit une perte d’emplois non négligeable[11]. De ce point de vue, les effets de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) sont venus aggraver les difficultés de la totalité des pays de la zone, sauf – à court terme – de l’Allemagne[12].

De la propagande explicite à la propagande insidieuse.

Mais, la propagande digne des sbires du MEDEF ne concerne pas ces deux seules questions. Une forme de propagande plus insidieuse se retrouve dans le premier sujet (sur 20 points). Le sujet de l’étude de document est le suivant :

Les facteurs travail et capital sont-ils les seules sources de la croissance économique

On oriente l’élève vers l’innovation, la recherche et…la garantie des droits de propriété (doc4). Jamais ne sont évoqués les facteurs macroéconomiques comme le poids de la finance sur une structure industrielle, ou l’influence du taux de change et de la politique monétaire. Ce sujet provient presque directement des thèses de l’école dite des « nouveaux classiques » avec une pincée d’institutionnalisme, ce dernier étant cependant réduit à la simple défense des droits de propriété. Or, cette école est celle qui a produite les modèles DSGE (Dynamic Stochatsic General Equilibrium) qui se sont avérés incapables de prévoir la crise financière de 2007-2008. Les erreurs des modèles dits « standards » ont en réalité plusieurs explications, qui peuvent parfois se conjuguer.

.     (a) Des spécifications irréalistes issues de la théorie néo-classique qui continue d’imprégner (même s’ils ne s’en rendent pas toujours comptes) les modélisateurs. C’est en particulier le cas dans les modèles issus du « nouveau consensus » macroéconomique, et qui continuent d’intégrer des hypothèses complètement irréalistes, mais qui sont cohérentes avec une idéologie économique néo-libérale. Et pourtant, ces modèles ont été présentés comme des progrès considérables pour la modélisation[13]. On retrouve ce problème dans le modèle MESANGE utilisé par le Ministère des Finances français[14]. L’une de ces hypothèses est la « clause de transversabilité »[15] qui implique qu’aucun agent ne peut faire défaut et qui induit une disparition des banques et de leur rôle dans le modèle[16]… Ces modèles ont été critiqués[17], et parfois même par leurs propres concepteurs[18], mais pour l’instant ils restent l’alpha et l’omega de ceux qui font les sujets du Bac.

.     (b) Une confusion entre paramètres et variables. Les modèles sont tous fondés sur l’idée que l’économie est une mécanique dont les évolutions sont toutes probabilisables[19] ; or, l’économie se rapproche bien plus de la métaphore d’un être vivant. Cela implique que certains coefficients sont considérés comme constant dans le temps et non liés à d’autres variables, alors qu’en réalité on observe empiriquement des fluctuations importantes de valeur de ces paramètres en fonction justement de l’évolution de ces variables. C’est par exemple le cas du multiplicateur des dépenses publiques dont on sait qu’il permet de déterminer ce que sera l’évolution du PIB futur à partir d’une hausse ou d’une baisse de ces dépenses publiques (incluant les mesures fiscales). La Commission Européenne s’en tient à des valeurs autour de 0,5 alors que l’on sait que les valeurs réellement observées sur l’Italie et l’Espagne sont de 2,2 à 1,7. Le FMI, lui-même, a récemment adopté des valeurs autour de 1,2, ce qui explique les prévisions plus pessimistes du récent rapport World Economic Outlook publié en octobre 2012.

.     (c) Des hypothèses adoptées « pour simplifier » mais qui altèrent en profondeur la dynamique du modèle. Les modélisateurs se facilitent la vie (pourquoi pas…) en adoptant des simplifications importantes de la réalité dans leurs modèles. Ce serait acceptable, si ces modèles n’avaient pas pour objet de « simuler » la dite réalité. C’est ainsi que le comportement des ménages ne tient en général aucun compte du contexte (alors que l’on sait aujourd’hui l’influence considérable des contextes sur les préférences[20]). De même, la rationalité des agents n’est elle-même jamais définie par rapport à un contexte donné[21]. Dans le même esprit, on adopte la règle de « l’agent représentatif ». On constate que des points de vue normatifs sont ainsi largement présents dans des modèles utilisés pour « simuler » la réalité.

.     (d) Une large dose d’idéologie. Elle permet d’expliquer certains des à priori que l’on constate dès la construction des modèles, mais aussi l’interprétation qui est faite de certains de leurs résultats. Ainsi, la flexibilité du marché du travail est toujours positive, ou des mesures libérales ne peuvent qu’accroître la croissance. Ceci permet aux modélisateurs de ne pas trop s’interroger sur les écarts qu’ils peuvent constater entre la réalité et les prévisions de leurs modèles, et considérer que ces écarts sont « normaux » et ne remettent pas en cause la structure du modèle.

Au total, on peut constater empiriquement que non seulement les modèles utilisés jusqu’à présent tendent à sous-estimer l’impact des politiques d’austérité, mais qu’ils donnent de plus des visions très pessimistes de l’impact de politiques non-conventionnelles (comme en Russie en 1999). Ceci n’est que le résultat des fondements idéologiques sur lesquels ils sont construits.

 

Les sujets qui ont été proposés aux élèves de la série ES e 19 juin 2014 sont donc particulièrement scandaleux du fait des biais idéologiques qu’ils révèlent. Mais, en cela, ils ne sont pas vraiment étonnants…


[1] Bairoch P. et Kozul-Wright R., GLOBALIZATION MYTHS: SOME HISTORICAL REFLECTIONS ON INTEGRATION, INDUSTRIALIZATION AND GROWTHIN THE WORLD ECONOMY, WIDER conférence, n°113, Mars 1996, Genève. http://unctad.org/en/docs/dp_113.en.pdf

[2] Idem, p. 8.

[3] Voir H.-J. Chang, « The Economic Theory of the Developmental State » in M. Woo-Cumings (dir.), The Developmental State, Ithaca, Cornell University Press, 1999 ; Kicking away the Ladder: Policies and Institutions for Development in Historical Perspective, Londres, Anthem Press, 2002.

[4] A. Amsden, Asia’s Next Giant, New York, Oxford University Press, 1989.

[5] R. Wade, Governing the Market, Princeton (N. J.), Princeton University Press, 1990.

[6] G. K. Helleiner (dir.), Trade Policy and Industrialization in Turbulent Times, Londres, Routledge, 1994.

[7] Voir C.-C. Lai, « Development Strategies and Growth with Equality. Re-evaluation of Taiwan’s Experience », Rivista Internazionale de Scienze Economiche e Commerciali, vol. 36, n° 2, 1989, p. 177-191.

[8] D. Rodrik, « What Produces Economic Success?  » in R. Ffrench-Davis (dir.), Economic Growth with Equity: Challenges for Latin America, Londres, Palgrave Macmillan, 2007. Voir aussi, du même auteur, « After Neoliberalism, What? », Project Syndicate, 2002 (www.project-syndicate.org/commentary/rodrik7).

[9] JEC, U. S. Senate, 26 août 2008. Voir aussi U. S. Congress, State Median Wages and Unemployment rates, prepared by the Joint Economic Committee, US-JEC, juin 2008.

[10] R. Bigot, « Hauts revenus, bas revenus et “classes moyennes”. Une approche de l’évolution des conditions de vie en France depuis 25 ans », Intervention au colloque « Classes moyennes et politiques publiques » organisé par le Centre d’analyse stratégique, Paris, 10 décembre 2007.

[11] F. Cachia, « Les effets de l’appréciation de l’euro sur l’économie française », Note de Synthèse de l’INSEE, Paris, INSEE, 20 juin 2008.

[12] Voir J. Bibow, « Global Imbalances, Bretton Woods II and Euroland’s Role in All This » in J. Bibow, A. Terzi (dir.), Euroland and the World Economy: Global Player or Global Drag?, New York, Palgrave Macmillan, 2007.

[13] Gali J and M. Gertler, “Macroeconomic Modelling for Monetary Policy Evaluation”, Journal of Economic Perspectives, Vol. 21, n°4, 2007, pp. 25-45

[14] Céline ALLARD-PRIGENT, Cédric AUDENIS, Karine BERGER, Nicolas CARNOT, Sandrine DUCHENE, Fabrice PESIN, PRÉSENTATION DU MODÈLE MÉSANGE. Modèle Économétrique de Simulation et d’Analyse Générale de l’Économie, Direction de la Prévision, Document de Travail, mai 2002, http://www.tresor.economie.gouv.fr/file/326640 , p.6

[15] Blanchard O.J. et S. Fisher, lectures on Macroeconomics, MIT Press, Cambridge, MA, and London, 1989, chap. 2.

[16] Goodfriend M, et R.G. King, (1997), “The New Neoclassical Synthesis and the Role of Monetary Policy” in Bernanke B.S., and J.J. Rotemberg (edits), NBER Macroeconomic Annual 1997, MIT Press, Cambridge, MA.

[17] Goodhart, C. A. E., The Continuing Muddles of Monetary Theory: A Steadfast Refusal to Face Facts, paper presented at the 12th Conference of the Research Network Macroeconomics and Macroeconomic Policy of the Macroeconomic Policy Institute/Institut für Makroökonomie, Berlin, Octobre 31–Novembre 1, 2008. Idem “The Foundation of Macroeconomics: Theoretical Rigour versus Empirical realism”, papier présenté à la Conference on the History of Macroeconomics, Louvain-la-Neuve, Belgium, Janvier 2005

[18] Buiter W., “Central Banks and Financial Crises” paper presented at the Federal Reserve Bank of Kansas Symposium on Maintaining Stability in a Changing Financial System, Jackson Hole, Wyoming, August 21-23n 2008, document téléchargeable à l’URL: http://www.kc.frb.otg/publicat/sympos/2008/Buiter.09.06.08.pdf

[19] Haavelmo T., «The probability approach to econometrics » in Econometrica, vol. 12, 1944, supplément

[20] Tversky, Amos and Daniel Kahneman, “Rational Choice and the Framing of Decisions,” Journal of Business, 59, 4, part 2:251–278, Octobre 1986 ; Idem, “Loss Aversion in Riskless Choice: A Reference-Dependent Model,” Quarterly Journal of Economics, 106, 4:1039–1061, Novembre 1991.

[21] Tversky A., “Rational Theory and Constructive Choice”, in K.J. Arrow, E. Colombatto, M. Perlman et C. Schmidt (edits.), The Rational Foundations of Economic Behaviour, Basingstoke – New York, Macmillan et St. Martin’s Press, 1996, p. 185-197. Voir aussi J. Sapir, “Novye podhody teorii individual’nyh predpotchenij i ee sledstvija” (New Approaches of Individual Preferences and Their Condequences) in Ekonomitcheskij Zhurnal, Vol. 9, n°3/2005, pp. 325-360.



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