S'identifier - S'inscrire - Contact

Tunisie, Égypte, Algérie, la révolution démocratique se fraie son chemin

ou quand le PT apporte son soutien critique à Bouteflika

Par la-sociale • Internationale • Mercredi 26/01/2011 • 1 commentaire  • Lu 2380 fois • Version imprimable


Alors que la révolution démocratique se poursuit en Tunisie, faisant sauter l'une à après l'autre toutes les solutions imaginées pour préserver le pouvoir du parti unique - et derrière lui le gigantesque système de corruption sur lequel repose l'économie tunisienne largement intégrée aux économies européennes et notamment à la France, la crainte d'un "effet dominos" persiste. Les récentes manifestations en Égypte ont contraint le gouvernement des États-Unis à intervenir en conseillant à Moubarak d'accélérer les "réformes" politiques et sociales, c'est-à-dire de lâcher du lest avant que la situation ne devienne incontrôlable et que ce pays, pilier de la politique internationale américaine, deuxième destinataire de "l'aide" de Washington, immédiatement derrière Israël. L'instabilité est également très forte en Algérie, pays toujours soumis à l'état de siège et où le gouvernement interdit les manifestations de l'opposition, notamment la manifestation appelée par le mouvement laïc de Saïd Sadi, le RDC. "République islamique" où la façade civile dissimule péniblement un régime militaire largement corrompu, la clique au pouvoir confisquant à son profit la manne pétrolière et gazière, l'Algérie est menacée par la révolte de la jeunesse et par l'irrédentisme kabyle. Alors que la presse d'opposition, Le Matin, El Watan, Le Soir d'Algérie se fait l'écho de la revendication démocratique, on s'étonne de la position de soutien critique au gouvernement algérien apportée par le Parti des Travailleurs, membre de l'Entente Internationale des Travailleurs (animée principalement par le POI français). Nous publions ci-dessous une réaction du journal "Le Soir d'Algérie" ainsi qu'une analyse de Jacky Assoun parue antérieurement sur le site "Socialisme maintenant". Entre les trotskystes tendances Castro (NPA ... et Mélenchon) et les trotskystes tendance Bouteflika, le "Vieux" doit se retourner dans sa tombe.


Actualités
: LOUISA HANOUNE APPORTE SON SOUTIEN À LA RÉVOLUTION TUNISIENNE
Pour l’Algérie, c’est une autre paire de manches !


Pour la SG du Parti des travailleurs, ce qui se passe en Tunisie n’est pas propre à ce pays voisin. Des situations prérévolutionnaires latentes existent partout en Europe ainsi qu’au niveau de certains pays du monde, sauf… en Algérie. Louisa Hanoune se veut à la fois claire et rassurante : «L’Algérie n’est pas la Tunisie.»
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) -S’exprimant hier à l’occasion d’une conférence de presse, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a estimé que les récentes émeutes qu’a connues l’Algérie tout comme les événements d’Octobre 1988 ou encore ceux qui ont marqué la Kabylie en 2001 n’ont rien d’un mouvement révolutionnaire ni même de prérévolutionnaire. Ainsi, Louisa Hanoune se veut catégorique à l’adresse de ceux qu’elle accuse de vouloir importer la révolution tunisienne en Algérie : «Non, ça ne se passe pas comme ça. Nous ne pouvons pas importer un modèle, qu’il soit politique, social ou révolutionnaire. Chaque pays a ses caractéristiques et un mouvement révolutionnaire est forcément lié à certains facteurs qui, pour le moment, ne sont pas réunis en Algérie.» Afin de donner plus de consistance à ses déclarations Louisa Hanoune argumente : «C’est parce qu’il n’y a jamais eu de jonction entre le système politique et social que nous ne pouvons parler de mouvement révolutionnaire en Algérie.» Et encore, ce n’est pas la seule raison pour Louisa Hanoune qui se veut plus explicite : «L’Algérie vient de sortir d’une tragédie et les gens sont donc encore fatigués pour déclencher un mouvement révolutionnaire sans toutefois oublier qu’il y a quand même des réponses aux préoccupations sociales de la part de l’Etat.» L’absence de libertés en Algérie y est aussi pour quelque chose, aux yeux de la SG du PT. Mais Louisa Hanoune, dont la vision semble si profonde pour qu’elle s’arrête à ce stade de la réflexion, enchaîne et va plus loin : «Un Etat qui œuvre pour consacrer la souveraineté nationale et la propriété collective des ressources et des richesses du pays en dépit de toutes les pressions internes et externes n’a pas à avoir peur de ce qui se passe en Tunisie. Au contraire, l’Algérie doit s’ouvrir et se nourrir de cette révolution et laisser le mouvement social apporter pacifiquement son soutien au peuple tunisien. » Enfin, Louisa Hanoune affirme que le Parti des travailleurs apporte son soutien total à la «révolution du peuple tunisien», tout en qualifiant ceux qui ne voient pas ce mouvement comme tel, d’«ennemis de la démocratie et du peuple tunisien». Même si de l’avis de Mme Hanoune, ce qui est valable en Tunisie ne l’est pas forcément en Algérie, et il ne faut surtout pas tromper le peuple. «L’Algérie n’est pas la Tunisie», conclut-elle
M. M.

À PROPOS DU RÉGIME EN PLACE :
«Je n’ai rien contre Bouteflika»
Même si la secrétaire générale du Parti des travailleurs admet que le pouvoir n’a pas changé de forme sous le règne de Bouteflika, elle déclare n’avoir rien contre le premier magistrat du pays. «Ce n’est pas une question d’un homme ou d’une personne mais plutôt d’institutions », a-t-elle souligné tout en précisant que son parti milite dans ce sens, notamment la dissolution de l’APN qu’elle juge depuis longtemps discréditée et non représentative. «Nous ne sommes pas pour la dissolution de l’Etat mais pour le changement vers le mieux, comme la levée de toutes les restrictions qui découlent de l’état d’urgence», a-telle ajouté.
M. M.


Face à la révolution tunisienne, face aux émeutes en Algérie, où va le Parti des Travailleurs Algériens, par Jacky Assoun

 

Dans une chronique « Fièvre en Tunisie », Victor Serge citait un article simple et bouleversant d’Emmanuel Mounier, « retour de Tunisie » (n°56 d’Esprit)
« Des hommes meurent lentement de faim par centaines de mille en Tunisie. Deux millions cinq cent mille affamés, cela doit faire entre la moitié et le tiers de la population d’un des plus beaux pays méditerranéens.
Les capitalistes gardent cependant leur bonne humeur. La Tunisie n’est pas pour eux un peuple d’hommes, elle est un pays d’exportation…
Ils n’ont pas une mentalité d’empire, ils ont une mentalité de comptoirs. »
Cher Emmanuel Mounier, laissez-moi vous dire qu’ils ont ces capitalistes, une mentalité capitaliste tout bonnement. (Victor Serge ). »

Alors que je tente d’écrire ces lignes sur les émeutes algériennes de ces dernières semaines, impossible de ne pas penser à la Tunisie, impossible… Formidable, mahnifique irruption du peuple tunisien sur la scène politique, ces femmes et ces hommes, cette jeunesse qui combattent à mains nues contre les fusils ; des dizaines de morts et des centaines de blessés par balles.

La dictature la plus redoutable du Maghreb s’est effondrée en moins d’un mois. Le despote Ben Ali est en fuite. La révolution tunisienne a commencé, le combat n’est pas terminé, les hyènes accourent promptes à favoriser les écueils, le peuple tunisien doit disposer de lui-même. La guerre sociale enflamme le Maghreb, comme en écho à celle qui se propage dans les pays d’Europe depuis l’automne 2010.

Une révolte du pain

A Alger et dans plusieurs ville d’Algérie, dans près d’une vingtaine de départements, une partie de la jeunesse la plus précarisée manifestait pour le nécessaire en même temps que contre la corruption de la hiérarchie militaire, les richesses ostentatoires des clans mafieux liés étroitement au gouvernement militaro policier du dictateur Bouteflika : l’Algérie est maintenue de ce fait dans une situation moyenâgeuse. Des émeutes récurrentes, près de 10 000 sont dénombrées : Bouteflika lance sa police qui, débordée par la situation est relayée par l’armée. Bilan : quatre morts et plusieurs dizaines de blessés, plus d’un milliers d’arrestations. Il ne s’agissait pas de simples protestations revendicatives, qui d’ailleurs n’étaient même pas soutenues par l’UGTA (Union Générale des Travailleurs Algériens), mais d’une confrontation de ces jeunes avec la caste au pouvoir qui les opprime, les exclut de la vie et les qualifie de voyous. Tous les gouvernements occidentaux et arabes regardent ailleurs et se taisent. Ils consentent. Normal et convenu.

Mais que dire dans cette situation du soutien apporté à Bouteflika du parti des travailleurs de Louisa Hanoune ?

Dans un communiqué du 6 janvier, le bureau politique du PT algérien, déclare :
« (s’être réuni) toutes affaires cessantes pour débattre de la propagation des émeutes de jeunes en colère suite à la flambée provocatrice des prix des denrées de base. Scandalisé par les propos du patron de CEVITAL, le détenteur du quasi monopole sur le sucre et les corps gras… qui annonce d’autres augmentations et en attendant les décisions du conseil du gouvernement (souligné par nous), le BP du PT, qui dénonce vigoureusement la spéculation criminelle sur les prix… s’adresse au gouvernement pour qu’il prenne les mesures urgents appropriées à même de désamorcer la situation… Les solutions à même de stopper la spéculation sont les suivantes :

  • plafonnement des prix de l’huile et du sucre
  • restauration même provisoire du monopole de l’état
  • réouverture des grandes surfaces publiques réservées aux produits subventionnés par l’état
  • réouverture des EPE (Entreprises Publiques Economiques) de l’agro-alimentaire.

Parce que l’heure est grave et que rien ne saurait être supérieur aux intérêts de la nation. »

Bouteflika peut dormir tranquille, sa vice-ministre est montée en ligne pour défendre son gouvernement de bandits.
Pas un mot dans ce communiqué à l’attention des jeunes, pour soutenir les émeutiers, mais des conseils au gouvernement pour plafonner le prix de l’huile, du sucre et l’ouverture des magasins à bas prix. Quel dédain à l’égard de ces jeunes, quel mépris pour la population algérienne !

Le secrétariat général du PT ajoute lors d’un point de presse :
« Même si tout n’est pas rose dans notre pays, il faut défendre les efforts du gouvernement en matière de développement et de logement… Il t a un début de réponse aux problèmes… mais que cela reste insuffisant… et déclare qu’il faut être vraiment malhonnête pour nier tous les efforts de développement du gouvernement ces dernières années. »

Louisa Hanoune ajoute : « … que la crise n’est pas plus profonde que celles vécues depuis les années 80 et qu’il y a un temps pour la colère et un autre pour la réflexion et le dialogue. (Elle)… dénonce le saccage des édifices et des biens publics et privés. Mais concernant les gouvernement (elle)… dénonce son déficit de communication. »
Les jeunes n’ont qu’à bien se tenir, être sages, souffrir en silence et dialoguer avec BOuteflika et sa clique sanguinaire.

Louisa Hanoune, qui fut jadis à ses débuts, une révolutionnaire trotskyste, membre de la 4ème Internationale, un élément fondateur du Parti des Travailleurs en Algérie, un parti construit pour la révolution et le socialisme, en est rendue aujourd’hui à défendre lke gouvernement du dictateur Bouteflika.

Elle poursuit et ajoute : « …J’accuse sans ambages trois opérateurs économiques de prendre en otage l’état… » et toujours pas un mot de soutien aux jeunes qui combattent. Pas un mot dans ce communiqué du PT pour les tunisiens, pas un mot sur les morts en Algérie et en Tunisie. Le rôle du PT aurait dû être d’être en première ligne avec ces jeunes, de les aider, de poser avec eux la question du socialisme et donc de la révolution. Bien au contraire, elle conseille ce gouvernement de bandits… « … de la nécessité d’être à l’écoute de cette frange de la société et de répondre à ses attentes afin de restaurer sa confiance et l’apaiser… ceci voudra dire que l’état leur tend la main et qu’il cherche des solutions à leurs problèmes. »
Soyez patients, jeunes gens, cela fait cinquante ans que ces gens-là cherchent des solutions et ne trouvent que des choses pour nous pourrir la vie.

Louisa Hanoune dit encore : « … qu’il faudrait accorder aux jeunes sans emploi une allocation chômage qui ne soit pas inférieure à la moitié du salaire national. »
Quand on sait qu’un salaire entier ne suffit pas pour finir le mois, elle propose que les jeunes ne mangent qu’un jour sur trois.

Je poursuis encore ma lecture des communiqués et des déclarations… « (elle) s’est dite étonnée de la manière avec laquelle certains médias arabes et occidentaux ont traité ces protestations, de leurs interprétations tendancieuses et graves et de leur amplification d’un soulèvement de jeunes qui ont voulu exprimer leur colère. » Pour Louisa Hanoune, tout cela vient de l’ennemi de l’étranger… «  des parties étrangères qui se réjouissent de l’effondrement de l’état algérien pour qu’elles puissent piller ses richesses. »

Elle estime aussi : « … l’Algérie n’applique pas une politique d’austérité à l’instar de plusieurs pays touchés par la crise économique mondiale, mais elle est en phase d’édification et d’investissement. »

Elle déclare encore : « Ceux qui tentent de donner un contexte politique aux émeutes qui secouent le pays se trompent. » Il s’agit sans doute de gamins turbulents qui n’ont rien pour s’occuper. Il faut un certain culot pour faire ce genre de déclaration.

Tout cela n’est qu’un des aspects de l’orientation politique du PT algérien. Pour la suite, je laisse aux lecteurs et particulièrement aux militants du POI (parti trotskyste français membre de l’internationale lambertiste) d’apprécier les prises de position et déclaration de la secrétaire générale de leur section algérienne.

Lors des élections sénatoriales de fin décembre, le PT qui ne participait pas à ce scrutin a choisi de soutenir la formation du premier ministre de Bouteflika dans au moins 26 villayas, à l’exception d’Alger où Louisa Hanoune appelle à voter pour le candidat du FLN. Drôle de collusion, alors qu’elle affirme construire un parti indépendant pour la défense des travailleurs et des jeunes.

A Alger, en marge du 2ème congrès de l’organisation des jeunes pour la révolution (OJR, organisation de jeunesse liée à l’internationale lambertiste), Louisa Hanoune « qualifiait d’intéressantes certaines décisions prises par la 13ème réunion tripartite » (gouvernement, UGTA et organisations patronales). Elle faisait allusion à l’aumône accordée aux travailleurs (augmentation du SMIC algérien) par ces mafias qui se goinfrent de pétrodollars en détournant l’économie du pays à leur seul profit. Mais elle souhaite tout de même « que cette mesure soit étendue aux retraités. »

Les cris de rage des jeunes émeutiers n’ont pas dû atteindre le 2ème congrès de l’OJR, ni les oreilles de Louisa Hanoune (on dit trech en arabe dialectal). Et, en guise de raisin sec sur le couscous, elle poursuit devant la presse en annonçant : « … l’organisation à Alger et pour la première fois en Afrique, d’une conférence mondiale rassemblant des partis, des syndicats et des personnalités politiques. Cette manifestation internationale dont le thème est « contre la guerre et l’exploitation »… ce sera, ajoute t’elle,l’occasion de démontrer que nous sommes en train de reconstruire notre pays qui a retrouvé la sérénité par des politiques et initiatives algériennes. »

Précisons tout de même pour que ce ne soit pas oublié, que cette réunion internationale est co-organisée par le PT avec la centrale UGTA la plus corrompue apportant un soutien inconditionnel au premier ministre de Bouteflika, la direction du POI français en la personne du camarade Glückstein, et tout cela sous le haut patronage de la sécurité militaire, c'est-à-dire la mafia qui met en coupe réglée le pays.

Que lit-on dans le texte de présentation « bienvenue à Alger » qui accueille des participants : « grâce à un processus de paix et de réconciliation nationale, exclusivement algérien, l’Algérie recouvre progressivement la sérénité et les conditions normales de vie, ce qui a permis par la conjugaison d’une mobilisation populaire initiée par le PT… et la volonté politique au sommet de l’état, la réappropriation, c'est-à-dire la nationalisation des hydrocarbures et le gel des privatisations des banques publiques. »

La population appréciera « la vie normale », les familles des disparus apprécieront « la réconciliation nationale ». L e PT de Louisa Hanoune ne fait que couvrir les responsables des massacres des algréiens, c'est-à-dire la sécurité militaire et leurs copains du GIA. Ce texte de « bienvenue à Alger » a été écrit par le PT, mais aussi validé par la direction du POI français, participant et coordonnant cette réunion dans un pays qui est toujours sous état d’urgence. Pas un mot là-dessus dans Informations Ouvrières, organe du POI, un oubli sans doute. Les militants du POI devraient lire les textes du PT et les déclarations de Louisa Hanoune. Ils devraient s’ interroger sur cette alliance du PT et de la direction du POI, du soutien apporté au criminel Bouteflika.  Après les dérives successives de l’OCI, PCI, PT, POI qui ont servi d’appoint au PS et à FO en échange de petites faveurs, cette organisation est devenue une secte en pleine dégénérescence Où est le parti de la révolution et du socialisme ? Où est le parti ouvrier indépendant ? Jamais un bilan critique n’a été tiré sur ces dizaines d’années d’échecs. Et à présent se fourvoyer avec Bouteflika.

On espère que la sécurité militaire algérienne a payé les billets d’avion de la délégation du POI et que l’ambassadeur d’Iran leur a offert des loukoums, dans le cadre de l’entente internationale, bien sûr.

 


Algérie : Un bien curieux Parti des travailleurs, éditorial de la revue Prométhée

Le site du Parti Ouvrier Indépendant publie un communiqué du Parti des Travailleurs d’Algérie sur les émeutes des jeunes. Ce communiqué ne dit pas un mot des jeunes tués par les forces de répression, et n’appelle pas à la fin de la répression et des arrestations. Il appelle le gouvernement algérien à prendre des mesures contre la crise – mesures justes – mais n’appelle en rien la population et les travailleurs à la solidarité active avec les jeunes, c’est-à-dire à descendre dans la rue.

Aucun appel à l’UGTA pour organiser le combat avec la jeunesse. Pas une seule fois le nom de Bouteflika n’est cité. Pas une seule fois, le communiqué ne fait référence aux manifestations qui ont lieu en Tunisie et qui participent d’un même mouvement des masses de la région contre l’exploitation. Ce communiqué s’accompagne de déclarations de Louisa Hanoune reprises dans la presse algérienne.

Dans le journal Horizons du 8 janvier 2011, la dirigeante du PT déclare que « l’Algérie n’est pas à feu et à sang » », qu’il ne s’agit « pas d’un soulèvement de toute la jeunesse » et que « le gouvernement n’a en aucun moment fait la sourde oreille aux préoccupations citoyennes ». Sur le site d’El Hannabi, Louisa Hanoune déclare que « huit cent mille logements sociaux ont été distribués » et « qu’il y a un début de réponse aux problèmes mais cela ne répond pas aux attentes ». Elle ajoute : « il faut être malhonnête pour nier tous les efforts de développement du gouvernement ces dernières années ».

Toujours dans Horizons, Louisa Hanoune affirme qu’il n’y a aucun rapport entre les émeutes de Tunisie et d’Algérie. Selon la dirigeante du PT algérien, la politique du gouvernement algérien n’est pas une politique d’austérité. Il est vrai que le 23 octobre dernier, elle déclarait que « le bilan du gouvernement est en partie positif ». On se souvient que fin novembre, à Alger, le PT algérien et le POI étaient, avec d’autres organisations , les organisateurs d’une conférence mondiale contre la guerre et l’exploitation. Une conférence qui avait reçu un message du premier ministre algérien. Aujourd’hui le PT d’Algérie et le POI ne disent pas un mot de la guerre que le président Bouteflika et son gouvernement font au peuple algérien pour accroître son exploitation.

Le numéro 131 d’Informations ouvrières , daté du 13 janvier consacre plus d’une page à l’Algérie. Le mot répression n’est jamais utilisé. Le lecteur de ce journal ne peut y apprendre que des jeunes manifestants ont été tués par la police de Bouteflika. Il ne peut également y apprendre que, selon certains journaux algériens, plus de 1 000 personnes ont été arrêtées et que des procès ont déjà eu lieu.

Comme la direction du PT d’Algérie , la rédaction d’Informations ouvrières établit une stricte séparation entre l’Algérie et la Tunisie, et refuse de lier le combat des deux peuples pour le respect de leurs droits. Comme on peut le constater, Informations ouvrières, qui se vante souvent d’être le seul à rapporter tous les faits nécessaires au combat de classe et à la construction d’une Internationale ouvrière, fait preuve d’une conception pour le moins étonnante de l’information, de la solidarité entre les peuples et de l’internationalisme. De même, force est de constater que la direction du POI, qui donne volontiers des leçons d’indépendance de classe, semble, c’est le moins que l’on puisse dire, pas très indépendante du gouvernement Bouteflika.

Pour notre part, conformément aux traditions du mouvement ouvrier, nous sommes totalement solidaires du peuple algérien dans son combat contre l’impérialisme, contre le FMI et l’Union européenne et pour toutes ses revendications. C’est pourquoi nous dénonçons la répression dont il est victime, et nous réclamons la libération immédiate et sans condition des tous les manifestants emprisonnés.

http://www.promcomm.wordpress.com/2011/01/18/algerie-un-bien-curieux-parti-des-travailleurs

http://www.fischer02003.over-blog.com/article-un-bien-curieux-parti-des-travailleurs-65353757.html

http://www.convergencedesluttes.fr/index.php?post/2011/01/19/UN-BIEN-CURIEUX-PARTI-DES-TRAVAILLEURS

Partager cet article


Commentaires

25 janvier Algériens un manifeste en ligne Droits et Libertés par quent1 le Mercredi 26/01/2011 à 20:02

lien signalé par El Watan soit Le Peuple m’avait traduit il y a quelques années un ami né au Sud de la Méditérannée, mille merci Driss si tu me lis : http://www.manifestedesdroitsetlibertes.net/



Archives par mois


La Sociale

Il Quarto Stato