Sommaire
Denis Collin
Je crois d’abord nécessaire d’essayer de comprendre pourquoi l’atonie générale dans ce pays. Car il faut bien partir de là. Les mauvais coups pleuvent :
-
le chômage bat des records absolus sans doute depuis la crise des années 30. Seuls les maquillages statistiques peuvent empêcher de constater qu’on est au-dessus aujourd’hui des niveaux atteints aux pires des années 80.
-
Le système de santé craque de toutes parts sous les coups de boutoir du gouvernement et du patronat.
-
Les services publics sont en pleine débandade ;
-
Le coût de dette qu’il va falloir payer, après que les États se sont saignés aux quatre veines pour les parasites et spéculateurs risque d’être prohibitif ;
-
Les retraites sont promises à une nouvelle cure d’amaigrissement ;
-
Avec la réforme Chatel et les suppressions de 15000 postes de professeurs par an, la dégradation de l’école atteint maintenant un niveau très inquiétant ;
-
Et, revers de tout cela, la décomposition morale du pays se poursuit avec une montée angoissante de la délinquance violente.
Et que se passe-t-il ? Rien ou presque. Les syndicats cogèrent la réforme des retraites avec les traditionnelles « journées d’action » et la division. Les partis attendent tranquillement 2012. Nos concitoyens sont inquiets, amers, furieux et révoltés parfois, mais le niveau de conscience politique est proche de zéro et la combativité reste désespérément sporadique.
La raison de cela est que nous vivons l’effondrement des dernières espérances et des dernières illusions du vieux mouvement ouvrier, celui qui rêvait encore aux « lendemains qui chantent ». S’il n’est plus aucun espoir de lendemains qui chantent, il ne reste qu’à sauver sa peau en espérant passer entre les gouttes de l’orage. En gros, je crois que cette situation explique que les organisations qui se situent à gauche du PS et veulent maintenir de manière plus ou moins claire le monde politique d’hier, ne parviennent pas à mobiliser plus qu’une frange restreinte du peuple. Front de gauche et NPA ne dépassent pas et ne dépasseront pas demain les 10%, dans le meilleur des cas. On peut laisser toute la gauche radicale unitaire rêver sur les résultats des régionales en Limousin. Le Limousin, c’est le monde d’hier.
L’espoir que nous avions (pour certains d’entre nous) caressé de la construction d’une nouvelle force, autonome par rapport à la gauche traditionnelle se révèle donc chimérique – l’examen des autres pays d’Europe confirme largement ce diagnostic. Le moins pire que nous puissions espérer est que le PS présente un ou une candidate moins imbuvable que DSK et que ce candidat soit élu. Nous sommes en fait le dos au mur. Et la seule chose possible est sans doute de tenter de sauver ce qui peut l’être en espérant que « les mauvais jours finiront ». Mais pour l’heure rien ne nous permet de donner une date prochaine pour la fin des mauvais jours.
Dans ces conditions, je crois que le seul endroit où l’on puisse agir ou du moins survivre politiquement, c’est encore du côté de la vieille gauche institutionnelle, celle que domine le PS. Agir, mais comment ? Il me semble que nous ne pouvons pas espérer être les éléments moteurs d’une action de masse et les pétitions et autres appels ont, depuis longtemps montré qu’il ne s’agissait pas d’action réelle. On ne peut du reste pas agir par internet. L’action virtuelle est d’ailleurs une contradiction dans les termes, un de ces oxymores modernes qui embrouillent les cerveaux.
Essayer de voir clair, réfléchir aux solutions possibles, compréhensibles le plus largement possible, expliquer et non pas se contenter de slogan : voilà ce que pourraient faire des clubs qui pourraient alors s’insérer dans les discussions à l’intérieur de la gauche. De la propagande, du remue-méninges. La droite du PS dispose de nombreux relais de ce genre (de Terra Nova aux amis de DSK) et rien n’existe vraiment à gauche où il y a surtout des groupes et groupuscules avec chefs géniaux et plans de carrière. Il me semble qu’il y a là un terrain à occuper que nous pourrions peut-être essayer d’occuper, en réunissant militants, syndicalistes, chercheurs, etc..
* *
*
Jean-Louis Ernis
L'idéal, évidemment, serait de répondre point par point aux attaques portées à nos valeurs républicaines, mais hélas, il faudrait être sur le pont en permanence.
Car le pouvoir politique l'a bien compris, il s'agit de faire l'actualité médiatique au quotidien de manière, me semble-t-il, à occuper l'adversaire. Les exemples ne manquent pas.
Pendant ce temps comptant sur l'endormissement du peuple, les contre-réformes se mettent en place.
Ainsi, la rupture s'applique.
Pour ma part, avec et en dehors de La Sociale, je suis surpris qu'après plusieurs années de débat nous n'ayons pas encore situé le programme politique que nous souhaiterions promouvoir.
À ce sujet j'ai fait quelques propositions qui n'ont pas eu de suite.
Le choix est clair : communisme ou capitalisme ?
Rejetant la collectivisation des moyens de production je considère qu'un capitalisme maîtrisé (je sais, cela peut faire sourire) sur le modèle du Conseil National de la Résistance adapté à la réalité du XXIe siècle est la seule solution.
Je pense que l'on ne peut pas ignorer qu'une immense partie de la classe ouvrière refuse de prendre ses conditions en mains.
L'expression de Fernand Pelloutier l'atteste, et j'ai eu l'occasion récemment de constater que Jean Jaurès partageait la même. Il y a maintenant un siècle de cela et rien n’a changé.
Je comprends ton impatience, j’ai la même, mais je crois qu’il ne faut pas désespérer.
J’ai regardé, il y a quelques jours, une interview de Claude Cordier, Secrétaire de Jean Moulin, par Régis Debray qui expliquait combien il avait été déçu, et plus que ça, quand Moulin lui a confié d’organiser la résistance, du peu de volontaires à repousser le régime de Vichy.
* *
*
Didier Carrez
Cher Denis,
J'estime également que la priorité aujourd'hui est de résister tout en proposant une perspective, un espoir, sinon il est difficile de mobiliser. Nous payons en cette période les conséquences de notre "défaite culturelle", et c'est par l'analyse, l'explication (voire la vulgarisation ) que nous pourrons, avec d'autres, regagner du terrain.
Pour moi, il ne s'agit pas de rentrer au PS pour renforcer son aile "gauche". J'ai passé plus de 20 ans dans ce parti et durant la dernière période (1988-2001) ai essayé de contribuer à un ancrage plus à gauche. J'ai compris que cela n'était pas possible, en ce qui me concerne, à l'intérieur du PS.
Banalité que de dire que le PS s'exprime par des positions plus à gauche dans l'opposition (et encore, voir les premiers propos de M.Aubry sur l'age de la retraite..) et mène une politique "centriste" (et je suis gentil) au pouvoir.
* *
*
Serge Gomond
En ce qui concerne les sujets brûlants et fortement polémiques, si tu inclus le dernier de Régis Debray dans le lot, pour ce qui concerne cette prose, il s’agit du réchauffé plutôt tiédasse (n’avait-il pas déjà écrit sur le sujet, la Palestine et l’Etat juif, et en quels termes ?) idem pour ses "polémiques", s’agissant plutôt de joutes de salon ; d’ailleurs n’écrit-il pas dans son avant dernier bouquin qu’il souhaiterait adopter la nationalité anglaise (?)
C'est un peu de la même veine (bien que les sujets traités sont assez éloignés) que les conseilles intéressés de Minc auprès du "prince", ceci en échange de juteux placements pour ses protégés qui ne manquerons pas de lui en faire profiter, ou les âneries de BHL (l’imbécile qui n’en rate pas une) et bien d’autres tartuffes de gauches (?)
Exercice de style pour les uns, application stratégique d’arrivisme débridé pour les autres, et imbécillité pour les derniers.
Allez, circulez y'a rien à voir ! comme disait Coluche.
Sauf que, l'atonie (passivité apparente puisqu'elle exprimerait un raz-le bol généralisé envers les syndicats (même si certains surfent sur le mécontentement), les partis et le personnel politique (idem), la prochaine échéance électorale dont tout le monde (ou presque) se fout, etc. , etc. , et comme le disait si bien les militants communistes d’antan : «…ils sont coupés des masses ! »), car contrairement aux apparences (trompeuses) où certains y voient de la résignation, pas si atone que ça d’ailleurs puisqu’elle tonne de temps à autre (les émeutes de 2005 sont là pour le rappeler), et qui de toute évidence se manifeste autrement.
Les grandes phrases, les manifs "traînent savates", apparemment ils n’en veulent plus.
Le constat que tu dresses est clair et sans appel, mais ne soulève pas pour autant l’indignation des masses populaires, pire, il ne se passe apparemment rien !
Et alors ?
Alors ça bouge encore un peu tout de même.
Revenons sur les émeutes de 2005 et à ce qui (à mon sens) les caractérisent.
Les émeutiers (et contrairement aux idées reçues, tous les habitants des cités et au-delà, toutes générations confondues, y participèrent) exprimaient en premier lieu un rejet de l’Etat policier (tout particulièrement des brigades anti-émeute ou de répression (les fameuses BAG) ; des contrôles incessants aux faciès ; des gardes à vues très souvent injustifiées ; des comparutions directes suivies d’emprisonnement, etc.), la destruction systématique de tout ce qui est représentatif de l'État ; en premier lieu l’École, symbole de l’échec scolaire, (on est loin de l’image d’Épinal glorifiant l’enseignement égalitaire), alors que certains d’entre-eux auraient souhaiter parvenir au sein de grandes écoles telles, l’ENA, les Mines, Sciences-po etc.
Au lieu de ça, ils sont internés dans leurs cités, sachant qu’ils n’en bougeront quasiment jamais. Ils sont privés de revenus décents (pas de réelles rémunérations), et cerise sur le gâteau, il est de plus en plus clair qu’ils seront la génération sacrifiée. Eux n’ont pas du tout envie d’être des martyres du libéralisme économique, et d’ailleurs qui voudrait être à leurs places ?
Ils ne revendiquent rien, car ils savent que les politiques ne les écoutent pas. Quel espoir ont-ils, et que leur reste-t-il ? Aucun et rien ! No futur !
Sommes nous les mieux placés pour en parler ?
La Sociale, est idéalement un lieu d’expression et d’échange qui doit brasser.
En réalité, à part pour certains sites "concurrents" qui sans vergogne nous piquent quelques belles tournures et développements intéressants (il serait naïf de croire que La Sociale se restreint à notre cercle d’amis), nothing !
J’irai même plus loin, plus les idées développées sur La Sociale seront pertinentes plus la censure se fera féroce.
Et une fois de plus (je crois que tu posais la même question), nous devons inventer le moyen de briser ce cercle infernal. A part cela, tout va très bien Madame la marquise…
* *
*
Cécile Moutte
Bonjour à tous,
Je partage une bonne partie de l’analyse de Denis.
L’imprégnation culturelle de droite s’est faite tranquillement, depuis des années, et pollue tout, partout. C’est là qu’est notre combat le plus essentiel et le plus difficile : faire comprendre que le collectif et la solidarité sont plus garants de la protection de l’individu que la pseudo protection « à la carte » proposée par la droite, qui semble si alléchante aux cerveaux nourris d’individualisme.
Cette perte du sens du collectif se traduit par l’affaiblissement de l’action collective, mais, pire, par la dissolution progressive de la philosophie qui fondait notre construction sociale, le pacte de 45 en étant l’illustration politique la plus parlante.
Évidemment, la droite est principale responsable de cela. Mais la gauche a une responsabilité énorme. Toute la gauche. Le PS parce qu’en se notabilisant, il s’est perdu lui-même au fil des ans, le PC parce qu’il s’est accroché trop longtemps à un mensonge, les extrêmes parce qu’ils sont, soit d’une rigidité dogmatique qui fait fuir, soit au service d’ambitions personnelles, ce qui ne trompe personne… (ceci vaut aussi pour le PS et le PC)
Quant aux syndicats, ils se sont notabilisés aussi, et leurs dirigeants sont frappés d’Alzheimer ou de schizophrénie à force de déjeuner avec Sarkozy…
Si l’éducation de l’individu se fait beaucoup dans la famille et le cercle privé, l’éducation du citoyen se fait à l’école, quand l’école est au service d’un projet de société. Quand elle est vidée de son sens, comme aujourd’hui, parce qu’il n’y a plus de réflexion politique, depuis des décennies, ce vide est vite occupé. Par les publicitaires, par exemple, qui font de l’éducation de masse aussi : celle du bon consommateur.
Ce consommateur doit être crédule, docile, esclave de ses envies, de ses pulsions, de ses frustrations. Il doit être autocentré. Le paraître et l’avoir doivent gouverner sa vie. C’est un modèle de société, dérivé de l’american way of life imaginé par Roosevelt et son armée de publicitaires pour faire rentrer les femmes à la maison et rétablir l’ordre ancien, une fois les hommes rentrés de la guerre.
Une méthode basée sur l’incitation et la manipulation mentale sur l’illusion du bonheur (un bonheur aux contours très précisément définis en haut-lieu)
Pendant que la France se reconstruisait autour du pacte social, des luttes sociales, de la culture et de la réflexion politiques, et que l’Est imposait par la force le dogme socialiste, les USA partaient à la conquête de nos cerveaux.
Une aubaine pour le capitalisme, sur un terrain peu à peu déserté par les politiques.
Car le gros problème de la gauche, de toute la gauche, c’est qu’elle ne prend pas la mesure de l’humain, de la dimension affective, ambivalente, compliquée, de l’être humain. Surtout que l’homme de 2010 n’est pas la page quasi vierge qu’était l’homme de 1900 ! Il est hyper informé, mais nulle part on ne lui donne les moyens de trier l’information, de douter, de vérifier, de la passer au tamis de ses valeurs.
En ce qui me concerne, bien que de nature optimiste, je suis de plus en plus pessimiste, engagée dans un combat qui remet trop de choses (donc de méthodes et de gens) en question, pot de terre contre marmite en fonte !
Ce combat il faut malgré tout le mener, en espérant qu’un travail de fourmi puisse porter ses fruits. Mais pour moi c’est vraiment un combat culturel, et sur tous les fronts, auprès des citoyens, de l’opinion, des responsables politiques, syndicaux, des institutions… Il faut saisir toutes les occasions de s’exprimer, car il y a toujours des oreilles pour entendre, et parfois même d’autres voix qui s’élèvent pour faire écho. Et surtout, surtout ne pas renoncer à mener les combats perdus, car le renoncement des militants les plus actifs a un effet terrible sur la résignation ambiante.
Enfin, pour finir, je pense que notre appel est toujours d’actualité, mais je pense que nous devrions le remanier un peu, notamment sur 2 ou 3 points :
1. Parler de nos droits fondamentaux, mais aussi du devoir de l’état face aux citoyens (protection sociale, éducation etc…)
2. Être beaucoup plus fermes sur les devoirs de tous ceux qui sont aux responsabilités, et donc sur leur responsabilité dans ce qui se passe. Car eux n’ont pas l’excuse de « ne pas savoir » même s’ils l’utilisent à tout bout de champ. Quand on est responsable politique ou syndical, au moins on se bat énergiquement, on le doit aux citoyens qui nous ont élus, et on le fait avec eux, car c’est comme ça que ça doit se passer en démocratie. Si on veut juste les honneurs et la notabilité, on fait PDG de LVMH, si on veut la notoriété, on s’inscrit à la nouvelle star !
3. La marche sur l’assemblée ne me semble pas l’urgence… il faut surtout écrire un texte qui devrait pouvoir être signé et porté par tous ceux qui se disent « de gauche »
Et on relance, on interpelle, y compris publiquement, on lutte contre la méthode gauchiste habituelle du silence, on demande pourquoi les gens ne signent pas, on exige des raisons !
Et on essaie de s’appuyer sur nos relais locaux, aussi. On fait pression, il n’y a que ça qui marche !
* *
*
Pierre Delvaux
Chers tous,
Je crois, comme Jean-Louis et Cécile que la période d'atonie actuelle ne doit pas nous faire sombrer dans le négativisme.
Nous ne sommes pas comptables des mouvements contradictoires de l'Histoire. Un sentiment de fatalisme, de résignation semble régner actuellement. Rien ne prouve que c'est une tendance irréversible. En 2005, tout le monde s'attendait à voir le TCE passer aussi inexorablement que Maastricht. Et, soudain, des milliers de nos concitoyens se mirent en mouvement.
Plus précisément, je ne dirai pas, comme Jean-Louis, qu'une immense partie de la classe ouvrière refuse de prendre ses conditions en mains.
Je crois qu'elle n'attend que l'opportunité de le faire, opportunité que sont censés lui proposer, au premier chef, les organisations politiques et syndicales.
Alors que faire ? Prendre contact avec des responsables du PS ou d'autres organisations pour organiser des débats qui aillent plus loin que "battre Sarkozy". Je suis partant. D'autant que si nous nous positionnons par rapport à 2012 prise comme prochaine échéance cruciale, je ne fais pas plus confiance à Martine Aubry qu'à DSK. Ce dernier a au moins le mérite d'assumer son libéralisme. Les discours de Mademoiselle Delors sont trop gauchisants pour ne pas préparer les mêmes trahisons que celles de l'orateur anticapitaliste d'Epinay...
Y a-t-il une possibilité de favoriser une candidature de Fabius ? Je pose la question. Il est, plus que Mélenchon, le véritable artisan du NON et il est proche de solutions économiques alternatives et réalisables dont nous avons débattu ici comme, par exemple, la transformation de l'euro en monnaie de réserve (et non plus monnaie unique dont nous voyons aujourd'hui les dégats). Le point noir est qu'il semble s'être converti au fédéralisme mais peut-être pourrions nous le faire revenir à ses positions de 2005....
Autre activité possible : faire fructifier notre appel et ses 3000 signataires. C'est ce que nous avions entrepris à travers notre tentative de débat commun avec Copernic, le POI et d'autres si affinités mais vous savez quelle étrange tournure cela a pris.
Ne nous battons pas la coulpe et essayons d'imaginer chacun de notre côté quelle initiative originale pourrait revitaliser ce regroupement de citoyens qui avaient manifesté une sincère empathie pour notre appel.
* *
*
Jérôme Maucourant
Cher Denis, chers amis,
Je crois que l’analyse de Denis comporte trop de vérités ; hélas, mais c’est ainsi. La meilleure des réponses aux temps politiques que nous vivons semble bien être, en effet, de participer à des clubs de réflexions, producteurs d’analyses, parfois sous forme de textes courts adaptés aux modes de lectures que favorise la Toile.
La question brûlante des retraites peut se traiter dans ce cadre : ainsi, les thèses de Friot (cf. son dernier livre à la Dispute) – qui doivent être certes discutées – contiennent des mines argumentatives, des petits explosifs politiques et intellectuels à diffuser.
Un nom pour ce club est à trouver. Même si je ne crois pas aux thèses magiques sur la toute puissance de la « performativité », mais il y a une vraie force dans les symboles.
* *
*
Réponse de Jean-Louis Ernis à Pierre Delvaux
Je souhaite apporter quelques réponses à Pierre, en toute camaraderie.
Immense majorité de salariés
Je veux bien admettre que l’utilisation de la formule « immense majorité de salariés » soit considérée comme excessive, ceci dit ne nous voilons pas la face, la vérité est proche de cette formule. J’ai constaté cela en 35 ans de militantisme syndical dont 15 ans de Secrétaire Général d’une U.D. interpro.
Quelques exemples :
Solidarité mutualiste
Lorsqu’à la fin des années 80, début des années 90, des lois ont permis aux assurances commerciales d’aller sur le secteur de la santé (en complémentaire par exemple) nous n’avons pas pu freiner cette vague de salariés qui quittaient le mouvement mutualiste pour aller sur le secteur assuranciel. J’ai, avec des camarades militants tenu réunion sur réunion pour défendre les valeurs mutualistes. Peine perdue, bien des salariés avaient l’œil rivé sur le montant des primes oubliant la qualité des prestations. Cela a obligé le mouvement mutualiste à utiliser les pratiques commerciales (l’offre d’options, par exemple)
Cette attitude, entre autres, fait que l’esprit de solidarité s’est largement effrité et aujourd’hui plusieurs salariés n’ont plus de complémentaire !!!
Comités d’entreprises
L’exemple des comités d’entreprises est, lui aussi, significatif. Dès leur création en 1946, les CE ont été dotés d’un double rôle, le contrôle économique et le social avec des budgets distincts.
Au fil du temps, les salariés ont abandonné le contrôle économique et le suivi des plans de formation pour ne s’intéresser qu’au volet social. Les voyages, les spectacles et le commerce en tout genre étaient, et restent, le cœur des activités du CE. Bien évidemment, l’employeur légalement Président du CE ne peut que se féliciter de cette déviance. Dans la majeure partie des cas, le CE lui « fout » une paix royale dans le domaine de la gestion économique de l’entreprise. Pour les CHSCT la chose est identique. Combien d’accidents du travail se transforment en maladie, faute de respect par l’employeur des règles de déclaration et de la passivité des CHSCT ?
Évènements de 1995
L'un des derniers mouvements d'importance se déroula en novembre-décembre 1995. Il s'agissait de repousser le plan Juppé réformant la Sécurité Sociale. 3 organisations majeures s'étaient fortement mobilisées dans ce conflit, la C.G.T., la C.G.T. F.O. et la F.S.U.
La C.F.D.T., quant à elle, ramait à contre courant !
Cependant, il y avait suffisamment d'organisations impliquées pour inciter les salariés à se mobiliser et à sortir vainqueurs d'autant qu'il était encore possible de faire abroger les décrets Balladur de 1993.
Or, si dans les rues la mobilisation fut très forte, c'était sans compter avec de nombreux salariés, notamment du secteur privé, qui utilisaient une formule toute neuve "la grève par procuration"
Hélas, on sait comment cela se termina.
Les 35 H
Aveuglés par la formule des 35 H, les salariés n’ont pas vu le piège des lois Aubry I et II. Avec l’annualisation ils ont perdu, pour la plupart, les heures supplémentaires calculées à la semaine et payées mensuellement avec des abondements de 25 % et 50 %. Avec le fameux donnant, donnant, ils ont perdu du pouvoir d’achat (blocage des salaires sur plusieurs années) Ils ont également perdu la solidarité de branche voire même la garantie plancher du code du travail (avec le principe des dérogations) car avec les accords s’appliquant au niveau de l’entreprise, et même de l’établissement, toute comparaison avec d’autres sites n’est plus possible.
En tant que Secrétaire Général d’U.D., je me souviens m’être heurté à des camarades qui me demandaient conseil. Je les alertais des dangers qu’ils encouraient par la signature de tels accords. Je me souviens avoir reçu en retour : « Tu es comme le MEDEF, tu es contre les 35 H, dans la boîte les salariés approuvent cet accord » !!! Hélas, aujourd’hui nombre d’entre eux paient la note (3x8, 4x8, 5x8, VSD etc…, cadences, stress, suicides)
Cependant, je tiens à préciser que, malgré cela, je me sens pleinement membre de la classe ouvrière, très attaché à la lutte de classe, à l’indépendance syndicale et donc à la République sociale.
C’est pour cela que nous ne devons pas avoir peur de regarder la vérité en face.
C’est comme cela, et uniquement comme cela, que nous pourrons construire quelque chose de durable, de réaliste et imposer la répartition des richesses produites.
Certes, il ne faut pas minimiser nos forces mais, les surestimer serait une erreur.
2012 Candidature éventuelle de Fabius
Si je devais faire un choix dans l’écurie du PS, ce n’est pas sur ce « canasson » que je miserais. Je n’ai rien contre l’homme, je l’ai rencontré, c’est un homme affable, courtois, cultivé mais j’ai peine à croire que sa conception de la gauche soit bien différente de celle de Aubry et même de Strauss-Kahn.
D’abord, il est celui qui a accepté le diktat du FMI en 1984, imposant la rigueur aux salariés sous la formule « je n’ai pas hésité à mettre les mains dans le cambouis » On sait ce que cela a donné, par exemple, en Lorraine avec la sidérurgie qui 25 ans après est aux mains des négriers du 21ième siècle. Il est également l’homme politique qui a supprimé la vignette automobile qui a davantage profité aux possesseurs de gros cubes qu’aux propriétaires de petites cylindrées. Il a aussi inventé la prime pour l’emploi qui exonère les employeurs de leur responsabilité salariale.
Il a aussi institué l’épargne salariale, exonérant les employeurs de leur contribution pleine et entière au financement de la protection sociale.
Alors bien évidemment, contre le choix de son parti, il s’est prononcé pour le non au TCE. Et bien et paradoxalement, c’est sur ce sujet, que selon moi, il a été le plus décevant. Fort d’une légitimité que le peuple lui avait donnée en votant non au référendum de 2005, le courage et la responsabilité, s’il était un homme d’Etat de gauche, auraient dû le conduire à prendre l’initiative d’une réorientation du PS en promouvant la République sociale. A cette époque, l’élan populaire était bien réel. Il ne manquait qu’un leader.
Hélas, il a préféré tourner le dos au résultat et donc à la classe ouvrière et retourner au chaud du bercail social libéral.
Et pour citer des attitudes plus récentes qu’ont fait Fabius et le PS au Parlement sur « l’aide » ou plutôt la saignée imposée à la Grèce ? N’ont-ils pas approuvé la purge imposée par l’Union Européenne et le FMI ?
Strauss-Kahn décide, Fabius et le PS appliquent.
Actuellement, il se confectionne son duché en Haute-Normandie. Il ambitionne de se trouver à la tête de la plus grosse agglomération de France, au-delà de 500000 habitants et pour cela il n’hésite pas à s’affranchir des valeurs de la République puisque la CREA (le nom de l’agglo) serait à cheval sur deux départements. N’est-ce pas curieux, en cette période de réforme territoriale ? Il n’hésite pas à dépouiller la Maire de Rouen et le Président du Conseil Régional, tous deux PS qualifiés de Fabiusiens, de leurs prérogatives (économie, transports…)
Quant à son protégé, le Président du Conseil Général de Seine Saint Denis, celui-ci n’a-t-il pas passé un accord de partenariat avec la fondation BNP/Paribas appelé « Odyssée jeunes » ? L’échange est une participation financière de la banque pour l’organisation de voyages scolaires contre de la publicité dans l’enceinte scolaire. Quid de la laïcité ?
Les exemples de cette nature sont nombreux, mais je vais me limiter en ajoutant cependant le Gers, présidé par un Fabiusien qui avait accepté d’être un département test pour le RSA.
Alliances
Enfin, et pour conclure, je pense qu’il ne faut pas refuser les alliances mais à la condition de ne pas entamer notre crédit. Que dire d’une structure qui en tant que parti revendique le retour aux 37,5 ans de cotisation pour une retraite pleine et entière et accepte et même défend, dans une organisation syndicale, l’allongement de la durée de cotisation sous le slogan honteux du « 40 ans, c’est déjà trop »
* *
*
Intervention de Jacques Cotta
Je vois dans le débat qui s’est engagé des questions nouvelles, que nous n’avions pas encore abordées et qui mériteraient d’être développées, des interrogations récurrentes, et des pistes pour certaines déjà expérimentées, pour d’autres qui méritent d’être empruntées.
Pour partir de la situation telle qu’elle s’exprime, je voudrais vous faire part d’une expérience dont les leçons méritent à mon sens d’être généralisées au monde du travail dans son ensemble et qui poussent à réfléchir aux pistes que nous pourrions expérimenter.
J’achève le tournage d’un nouveau documentaire « dans le secret des licenciements » et pour cela me suis rendu longuement dans les Yvelines pour rencontrer ouvriers et ingénieurs de l’usine Continental de Rambouillet frappée par un plan social qui devrait réduire les effectifs de 650 à une quarantaine d’ici la fin du mois de décembre 2010, pour aboutir rapidement à la fermeture définitive. Il y a deux ans encore, ils étaient un peu plus de 1500 à travailler sur ce site.
Cette réalité permet déjà d’apprécier :
1-la période dans laquelle nous nous trouvons. « Nous sommes en train de sortir de la crise » expriment les portes paroles politiques ou médiatiques du système, toutes tendances confondues. Vrai et faux à la fois. Vrai du point du vue des patrons et des actionnaires qui voient leurs marges rétablies partiellement, jusqu’à un prochain effondrement, faux évidemment du point de vue de l’ouvrier dont ce rétablissement se fait au prix d’une ponction des fonds publics, d’une destruction massive des emplois et d’un accroissement sans commune mesure depuis des décennies de la misère, durable pour des centaines de milliers de salariés.
2-l’abattement des travailleurs concernés. Nul n’est dupe, jusqu’à ceux –bien réels parmi les plus exploités- qui ont voté Sarkozy en 2007 au nom de « la valeur travail » et qui aujourd’hui considèrent avoir été, là aussi, trompés. Là aussi, car avant la droite, la gauche était passée par là, les gouvernements successifs dont la responsabilité dans la situation présente est également inscrite dans les consciences. En résulte un fatalisme apparent en l’absence de toute solution envisageable, saisissable, de toute perspective permettant d’éviter la liquidation des emplois, de l’entreprise, des salaires… D’autant que les schémas sont pratiquement purs : on vire ici pour mieux exploiter en Tunisie où l’usine doit être délocalisée. Les salaires là-bas s’élèvent à 137 euros lorsqu’ici ils atteignent le SMIC ou à peine plus. Mais ce fatalisme ne gomme ni la colère, ni le sentiment de solidarité. Lorsque les ouvrières pleurent –sur les chaînes, ce sont surtout des femmes qui ont entre 30 et 40 ans d’ancienneté- elles versent leurs larmes sur un monde qui s’écroule, sur une famille qui se brise, sur leur sort bien sûr, mais aussi et surtout sur celles d’entre elles qui partent avant les autres, coupables qu’elles se sentent d’avoir un emploi quelques mois de plus que leurs collègues.
3-l’inexistence de réponse sérieuse de la part des organisations politiques et syndicales, à l’exception de délégués implantés dans leur usine, mais isolés partiellement de leur confédération. Le parallèle avec Continental Clairoix est intéressant. Là-bas tout le monde s’est précipité pour soutenir des ouvriers engagés dans la bataille pour des primes de licenciements élevées. On y a vu les responsables du PS, du PCF, du PG, du NPA, on y a vu les chefs syndicaux au niveau national, mais ici, nul déplacement pour ceux qui exigent tout simplement de ne pas être licenciés. Les ouvriers de Rambouillet s’interrogent. « Fallait-il tout brûler ? » demandent certains. Et d’autres font un constat imparable : « pour liquider les emplois, les patrons sont prêts à payer. Pour les sauver, pas un sou ! ». En réalité, c’est un consensus établi contre l’interdiction des licenciements qui se met en place, malgré les déclarations de circonstance.
Il ne s’agit là une fois encore que d’un exemple, mais assez éloquent dans une situation où tout est chamboulé, dénaturé, détruit… L’école, les services publics, les retraites, le droit du travail, le CDI, l’emploi…. Rien n’est épargné par le capitalisme qui broie tout ce qui est entrave au profit. La notion même d’humain n’a plus de sens. Tel est le capitalisme froidement exposé sous nos yeux. Telle est la réalité des rapports sociaux et de la propriété privée qui dictent leurs lois sans état d’âme, et cela de façon assez logique, car telle est l’essence du capitalisme.
Dés lors je voudrais aborder quelques questions, quitte à forcer le trait, ce qui permet toujours de mieux discuter.
Jean Louis pose trois problèmes qui méritent discussion, car la suite pourrait en découler :
a-« Pour ma part, avec et en dehors de La Sociale, je suis surpris qu'après plusieurs années de débat nous n'ayons pas encore situé le programme politique que nous souhaiterions promouvoir ».
Cela est-il bien vrai ? Certes, nous n’avons pas « Le Programme ». Mais à regarder de plus prés ce que nous avons pu écrire depuis maintenant plusieurs années, il me semble que sur pas mal de questions, les éléments de programme sont là, et plus encore, ils sont là en réponse à une situation concrète sur les questions qui pèsent. Je ne ferai pas ici l’inventaire, mais vous invite à regarder sur le site « la sociale », ou les articles imprimés du temps de « devoir de Résistance », sur les questions essentielles qui vont de la Nation à l’Europe, des classes sociales et de la lutte des classes, de l’emploi, du droit et du contrat, de l’école, des services publics, des nationalisations, des banques, du contrôle ouvrier, de la politique de la ville, de la délinquance, etc… nous avons exprimé une série de positions qui font système et qui sans doute mériteraient d’être reprises, mais qui ensemble constituent bien une base programmatique assez avancée. Pour ma part, c’est la démarche que je mets en cause. Le fait que les positions exprimées soient individuelles, ne donnent pas lieu à un échange minime entre nous, interdit de les saisir comme une démarche programmatique. Mais reprenons-les et ordonnons-les, et le programme n’est à mon sens pas très loin. Evidemment, pour s’y atteler, faut-il encore savoir pourquoi, pour aller où…
b- « Le choix est clair : communisme ou capitalisme ? Rejetant la collectivisation des moyens de production je considère qu'un capitalisme maîtrisé (je sais, cela peut faire sourire) sur le modèle du Conseil National de la Résistance adapté à la réalité du 21ième siècle est la seule solution ».
Ce qui est indiscutable, c’est que l’histoire est passée par là. Mis à part quelques nostalgiques des heures les plus noires de l’histoire, nul ne peut aujourd’hui se réclamer du « Communisme » failli d’hier. Mais quid du capitalisme ? Je ne pense pas vraiment que la « maitrise » du capitalisme soit une perspective à terme. Evidemment dans l’immédiat, une bonne conquête vaut mieux dans le système actuel qu’un naufrage assuré. L’histoire de Continental Rambouillet est là aussi d’actualité. Les syndicats qui se sont battus ont obtenus un plan de reconversion de 9 mois, des indemnités plus importantes que prévues, mais en fin de compte, le capitalisme humanisé reconnait là ses limites. Liquidation des emplois et fermeture des usines ne relèvent pas d’une méchanceté passagère, d’un manque d’humanité ou de maîtrise, mais bien du capitalisme en soi dont l’objet, parce qu’il promeut et défend les intérêts basés sur la propriété privée, est de faire porter les efforts sur le travail en détruisant les forces productives. La référence au conseil national de la résistance est d’ailleurs intéressante. Toutes les concessions de la bourgeoisie au mouvement révolutionnaire, pour mieux le contenir, portaient en germe la remise en cause du système. Le statu quo ne pouvait durer. Les nationalisations devaient s’étendre, ou disparaitre, comme d’autres institutions phares, telles la sécurité sociale qui est aujourd’hui un des enjeux majeurs pour la bourgeoisie qui désire la remettre en cause…
Je ne sais jusqu’où l’appropriation collective pourra aller, mais hors de cette direction, quelle issue sinon la marche en avant chaotique mais certaine du capitalisme dont l’humanisation ou la maitrise me semble une vue de l’esprit.
c-« Je pense que l'on ne peut pas ignorer qu'une immense partie de la classe ouvrière refuse de prendre ses conditions en mains ».
Vrai pour le moment, mais est-ce une donnée inamovible ? L’exemple que Pierre donne de 2005 est réel. Ceux qu’on croyait à tout jamais résignés, absents des problématiques collectives se sont fait entendre. Mais plus. Prenons les états généraux. Le peuple est alors soumis, résigné, abattu. Et pourtant la crise au sommet réalise le nécessaire. Le Roi crée la brèche dans laquelle la tempête qui couve explose. De là à faire confiance en Sarkozy pour créer les conditions malgré lui de l’irruption de millions d’hommes sur la scène de l’histoire, il y a un pas, certes. Mais cela démontre que le feu n’est jamais éteint. Lorsqu’on le croit, il couve…
Alors que faire ? C’est bien là notre problème. Comment être une force active et consciente pour agir dans une direction commune.
Je voudrais faire quelques propositions qui pour beaucoup ne sont que reprises de ce qu’ont exprimé Denis, Jean Louis, Pierre, Serge, Cécile…
1-Si nous constatons une désaffection du site « la sociale » dans les derniers temps cela est dû à une question sans réponse : à quoi ça sert, dans quel processus cela s’inscrit ? Le sentiment de taper dans le vide, ou de répéter la même chose via Internet, est pesant. Pour passer outre nous pourrions décider :
-de faire de la sociale le réceptacle de nos échanges dans la perspective de la rédaction formalisée et collective du programme que nous voulons.
-de fonctionner en fonction de cet objectif, ce qui implique un mode comité de rédaction qui nous permette collectivement d’établir la liste des papiers existants à reprendre, ceux à rédiger dans le cadre de notre réflexion collective.
-de décider la publication de ce programme dans des délais raisonnable.
2-De publier ce programme dans le cadre de notre association « devoir de résistance » sous la forme d’une brochure imprimée à vendre, instrument de popularisation et de débat autour de nous, dans nos quartiers, sur nos lieux de travail, parmi nos connaissances…
3-De fonctionner tel un club, avec les objectifs d’un club, ce qui signifie un calendrier de conférences à Paris ou ailleurs en province, histoire de nous élargir non de façon virtuelle, mais concrète pour faire connaître les résultats de nos travaux. Conférences pour l’établissement du programme, ou mieux, pour sa discussion.
Cela n’est évidemment pas exclusif des démarches vers tous les courants, clubs, ou associations avec lesquels nous pourrions discuter. La question des investitures est importante, le combat contre la candidature DSK pourrait être une des conséquences de notre démarche d’ensemble, de la définition de nos positions. Mais partir de nos positions propres permet au nom d’objectifs tactiques de ne pas être contraints d’endosser les positions d’autres, que nous ne partageons que très partiellement, pour œuvrer dans la direction que nous aurons définie…
Nous sommes comptables de nos décisions et de leur mise en œuvre. Il dépend de nous de nous engager dans cette voie…
Articles portant sur des thèmes similaires :
- Changement de site - 06/02/20
- Continuons le débat sur la laïcité - 24/10/19
- Pourquoi nous ne sommes pas gaullistes ! - 22/06/19
- l’affaire Andrea Kotarac, membre de la FI qui appelle à voter RN… - 20/05/19
- Pour la défense de la souveraineté de la nation et des droits sociaux - 11/01/19
- 100 citoyens appellent à une réunion nationale pour la défense de la souveraineté de la nation et des droits sociaux - 17/12/18
- Dans la gueule du loup sur le média… - 15/02/18
- Que disent les élections législatives partielles... - 31/01/18
- Etat des lieux sur le référendum britannique - 29/12/17
- 11 novembre, barbarie et guerre impérialiste : des fusillés pour l’exemple aux communards assassinés… - 29/11/17
Cotta est le plus près de mes positions sur cette question.
J'ai proposé au moins 3 fois sur ce site, et parfois de façon détaillée, des éléments de programme gouvernemental répondant, à mon sens, aux besoins urgents des couches populaires, y compris sous le vocable humoristique de programme Duguet-Berthier. Les seules réponses exprimées sur ce site furent pour me reprocher le contenu trop modéré de telle ou telle proposition.
Ces propositions n'avaient aucune originalité, étant reprise de tel ou tel programme du passé et avaient pour seul but de lancer la discussion sur les problèmes de gouvernement, de constituante, etc, tant il est évident que tel est le role historique de n'importe quelle organisation politique que toutes s'abstiennent de poser précisément dans le présent pour elles et pour le peuple. Pas de réponse au "et vous, vous proposez quoi?".
J'en ai gardé la trace mais ai préféré, comme le shadok, pédaler sans savoir dans quelle direction et me consacrer au petit club d'Eric Tollenaere, Republique Sociale, qui a fêté sa
11 eme année. De cet activité, j'ai observé sans plaisir que, dans toute la France, des camarades pourtant excellemment formés et ne manquant pas de talent se jetaient comme des fous sur la moindre perspective électorale du moindre parti en création et, en cas de déception, criaient au manque de démocratie sans un mot sur le programme à la mode et semblaient abasourdis et muets sur le role actif, peu glorieux mais discret des restes du pcf, du ps et autres queues de comètes pré-ou post- 68.
Ces camarades ont justement été payés par la composition des listes de candidatures aux régionales et le seraient encore plus chichement aux prochaines cantonales et municipales.
J'ai constaté aussi un refus absolu de toute discussion nationale de leurs initiatives locales, y compris dans les cadres très lâches d'un club ou d'un réseau, parfois comme si tel ou telle avait sa réponse mais ne voulait pas la partager. De ces silences aussi, il serait temps de discuter.
Or, qui "gouverne et comment?" est la question mortelle pour tout parti, de quelque taille qu'il soit, s'il n'y apporte pas une réponse en termes "grand public" dans la situation presente.
Au delà des grands mots en -isme, il faut avoir la politesse de parler aux gens de ce que l'on propose pour eux et avec eux.
Je suis encore pret à y contribuer.
Et le programme pour aujourd'hui serait une bonne occasion d'avancer qui respecte les adhérences de tel ou telle.
bien cordialement
cb
PS: Nos compagnes, qui ont un sens aigu de "l'utile", de "la vie" et du temps qui passe semblent d'ailleurs avoir pris quelques distances avec cette discussion.