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La situation en Palestine.

Clarifier nos idées

Par Denis Collin • Internationale • Vendredi 01/08/2014 • 3 commentaires  • Lu 2932 fois • Version imprimable


Ainsi pour la énième fois la trêve est rompue et Israël reprend ses bombardements meurtriers sur Gaza. Près de 1500 morts du côté palestinien et moins de 50 côté israélien. Les morts palestiniens sont dans leur immense majorité des civils, des femmes, des enfants, des vieillards. Côté israélien, pratiquement uniquement des militaires. Voilà bien un exemple de « conflit asymétrique » à livrer à l’étude des spécialistes de géopolitique…Partons de ce qui est évident : on ne peut renvoyer les « belligérants » dos-à-dos. L’agresseur est israélien et l’exigence que cessent immédiatement les bombardements est inconditionnelle. De ce point de vue la position du gouvernement français, de soutien à peine déguisé au gouvernement du Likoud, est proprement scandaleuse. Ne parlons pas de la « diplomatie européenne », ni de l’attitude des USA et du « prix Nobel de la paix » Obama (sans parler des prix Nobel de la paix comme Shimon Pérès ou Élie Wiesel).

 

Histoire, légitimité et légalité internationale

L’origine du conflit est connue : c’est le fait colonial israélien. Quand la prétendue « communauté internationale » (URSS en tête, faut-il le rappeler ?) a organisé le partage de la Palestine, aboutissant à la création de l’État d’Israël, a été validé le mensonge de base du sionisme : la Palestine serait « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Un mensonge que pendant très longtemps les Juifs d’Europe refusèrent jusqu’à ce que l’extermination des Juifs par les nazis semble ne plus laisser d’autre issue. Les grandes puissances coloniales, racistes, souvent très antisémites et que le sort des Juifs d’Europe a longtemps laissées indifférentes, purent ainsi s’acheter une bonne conscience sur le dos des Palestiniens. Bénéfice non secondaire de l’opération : l’État d’Israël devenait une sorte de fortin implanté au cœur de ces territoires arabes riches de pétrole et dont les peuples manifestaient de puissantes aspirations nationales. L’oubli de cette histoire conduit à ne rien comprendre à la situation présente. Quand les sionistes et leurs agents répètent qu’Israël est le seul pays démocratique garant des droits de l’homme dans cette région, ils manifestent une curieuse conception de la démocratie et des droits de l’homme ! Leur démocratie est la démocratie de la race des seigneurs et visiblement les Palestiniens ne sont pas comptés au nombre des hommes jouissants de droits naturels imprescriptibles. Peut-être sont-ils des sous-hommes qu’il faudrait exterminer comme le réclament certains partis israéliens ou leurs émules à l’étranger, telle la LDJ ?

Si on se place du point de vue non plus de la légitimité historique mais du point de vue de la « légalité internationale », Israël aurait dû évacuer depuis longtemps tous les territoires occupés depuis la « guerre des six jours » de 1967, ce qui inclut la Cisjordanie et Gaza. Au contraire, après avoir négocié avec l’Égypte l’évacuation du Sinaï et transformé l’État égyptien en garde-chiourme auxiliaire de l’armée israélienne, le gouvernement israélien n’a eu de cesse de développer la colonisation des territoires conquis. La concession d’une autorité autonome palestinienne à Ramallah loin d’être le point de départ de la reconnaissance d’État palestinien souverain n’a été rien d’autre que l’adaptation locale de la stratégie du bantoustan, appliquée par le régime raciste de l’apartheid en Afrique du Sud. Rapprochement non fortuit : le régime de l’apartheid et le régime Tel-Aviv collaboraient étroitement notamment dans le domaine militaire et policier…

Tous ceux qui vont chantant les sirupeuses tromperies de la « communauté internationale » devraient se contenter d’exiger d’Israël l’application de la résolution 242 de l’ONU, prise le 22 novembre 1967 :

« Le Conseil de sécurité,

Exprimant l'inquiétude que continue de lui causer la grave situation au Proche-Orient,

Soulignant l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre et la nécessité d'œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en sécurité,

Soulignant en outre que tous les États Membres, en acceptant la Charte des Nations unies, ont contracté l'engagement d'agir conformément à l'Article 2 de la Charte,

1. Affirme que l'accomplissement des principes de la Charte exige l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient qui devrait comprendre l'application des deux principes suivants :

a. Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit ;

b. Fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, à l'abri de menaces ou d'actes de violence ;

2. Affirme d'autre part la nécessité

a. De garantir la liberté de navigation sur les voies d'eau internationales de la région ;

b. De réaliser un juste règlement du problème des réfugiés ;

c. De garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque État de la région, par des mesures comprenant la création de zones démilitarisées ;

3. Prie le Secrétaire général de désigner un représentant spécial pour se rendre au Proche-Orient afin d'y établir et d'y maintenir des rapports avec les États concernés en vue de favoriser un accord et de seconder les efforts tendant à aboutir à un règlement pacifique et accepté, conformément aux dispositions et aux principes de la présente résolution ;

4. Prie le Secrétaire général de présenter aussitôt que possible au Conseil de sécurité un rapport d'activité sur les efforts du représentant spécial. »

Depuis cette date, l’OLP, principale organisation représentant politiquement le peuple palestinien a renoncé à sa revendication d’un seul État palestinien laïque et démocratique pour admettre la coexistence de deux États. Mais rien n’y a fait : chaque concession, chaque recul des Palestiniens a été interprété comme une preuve de faiblesse par les gouvernements israéliens, quelle que soit leur couleur politique. Leurs puissants soutiens américains ne les ont d’ailleurs jamais laissé tomber, reconnaissant dans la tactique israélienne la copie conforme de l’attitude fourbe et cynique des colons américains face aux nations indiennes, signant un traité de paix pour mieux le violer le lendemain et réduire à presque rien les natifs américains.

Sionisme et antisémitisme

Pour camoufler la réalité, on assiste depuis trop longtemps à une opération d’enfumage consistant à assimiler toute critique d’Israël à de l’antisémitisme. Comme on l’a rappelé plus haut, judaïsme et sionisme ne sont nullement équivalents. Pendant très longtemps, la grande masse des Juifs d’Europe refusa le projet sioniste. Le principal parti ouvrier juif, le Bund, était résolument antisioniste. Et c’est pourtant ce parti qui organisa la résistance héroïque des Juifs polonais qui culmina avec l’insurrection du ghetto de Varsovie. Ceux qui assimilent judaïsme et sionisme crachent donc sur la mémoire de ces héros.

Si le projet des kibboutz et les discours socialisants de l’Israël de Ben Gourion ont pu valoir à l’État israélien quelques sympathies du côté des groupes révolutionnaires, on doit aussi rappeler que les partis adversaires du sionisme ont souvent été animés par des militants d’origine juive – qu’on pense aux groupes trotskistes.

Enfin l’assimilation judaïsme/sionisme et donc antisionisme/antisémitisme repose sur la confusion entre le gouvernement israélien, les Israéliens dans leur ensemble – qui ne partagent pas tous, loin de là, la politique d’expansion coloniale – et les Juifs en général. Les Juifs de France – s’il existe quelque chose de ce genre dans une république qui ne reconnaît ni ne salarie aucun culte – ne sont pas des Israéliens et ne sont pas non plus des sionistes tout simplement parce qu’ils vivent en France et n’ont pas émigré en Israël. Il faut remarquer que les défenseurs de Netanyahou partagent au fond les mêmes thèses que les antisémites traditionnels ou les nouveaux antisémites à la Dieudonné-Soral.

Cette situation montre que l’antisionisme d’aujourd’hui n’est pas une politique, mais une réaction ambiguë et incapable de s’opposer réellement à l’entreprise colonialiste.

Le Hamas et le peuple palestinien

Soutenir les droits imprescriptibles du peuple palestinien ne signifie nullement devenir un partisan du Hamas. Ce groupe est, comme j’ai eu l’occasion de l’expliquer il y a pas mal de temps, un parti anti-impérialiste réactionnaire. Soutenu par les monarchies pétrolières arabes, valorisé par Israël, ce groupe a profondément divisé le peuple palestinien. Incapable de s’appuyer sur un mouvement de masse, il pratique une politique militaire de provocation absurde qui donne au gouvernement israélien les prétextes dont il a besoin pour se maintenir.  On se dit parfois que si le Hamas n’existait pas, il aurait fallu l’inventer !

En même temps, le Hamas garde son emprise sur la population de Gaza grâce aux bombardements ; Telle est l’étreinte mortelle dans laquelle les peuples de la région sont pris.

Ajoutons que le Hamas a pris de l’ascendant aussi en raison de la profonde corruption de « l’autorité palestinienne » et de l’incapacité de ce qui fut jadis l’OLP à définir une stratégie efficace dès lors que la ligne impulsée par les accords Rabin-Arafat débouchait sur une impasse. Après le refus justifié d’Arafat de signer avec Barak les accords de Camp David, proposés sous l’égide Clinton, et après la deuxième « intifada », le mouvement s’est trouvé dans l’impasse. Une impasse dont il n’est pas sorti.

Pour terminer ce tableau, on remarquera que les bombardements sur Gaza n’ont pas entrainé de soulèvement en Cisjordanie et que les États arabes ont une nouvelle fois montré qu’ils se souciaient du peuple palestinien comme de leur dernière paire de babouches.

Bref, entre un sionisme entièrement transformé une pure entreprise colonialiste (ce qu’il n’a pas toujours été) et un antisionisme impuissant et travaillé par la réaction cléricale islamiste, le sort du peuple palestinien est proprement tragique.

Que faire ?

 Au-delà de l’indignation et des réactions passionnelles – pas toujours bien mesurées – que pouvons-nous faire ?

Manifester son indignation, évidemment ! Et sur ce point les mesures d’interdictions des manifestations à Paris après les incidents provoqués par des éléments troubles (LDJ ou autres) montrent à la fois que ce gouvernement non seulement n’a aucun rapport avec le socialisme mais même aucun rapport avec ce qui fut la ligne traditionnelle de la France depuis De Gaulle, mais encore qu’il n’hésite pas à bafouer les libertés constitutionnelles fondamentales au nom d’un « ordre public » dont M. Valls s’est fait le grand administrateur.  

Manifester mais aussi et surtout contribuer à clarifier les idées, à lutter contre la désinformation, à rappeler les faits, ceux d’aujourd’hui mais ceux d’hier encore plus car ils sont la clé pour comprendre ceux d’aujourd’hui.     


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Commentaires

Palestine ou Israel ? par Peretz le Mercredi 20/08/2014 à 19:02

 Je crois savoir que depuis longue date le problème des territoires occupés, donc des frontières, a été résolu entre les deux parties. Ce qui reste une impasse c'est le statut de Jerusalem, et peut-être aussi celui du retour (des réfugiés). Les extrêmistes du côté arabe n'accepteront jamais la présence d'un Etat juif de type occidental, démocratique ou non. C'est pourquoi je ne vois pas d'issue.


Petit commentaire par JEsquie le Mardi 26/08/2014 à 09:38

Je ne connais pas l’historique des positions de D. Collin sur le Proche-Orient. Mais je suis étonné par son article, d’autant que j’ai, dans le passé, partagé avec lui certains combats, notamment sur la question scolaire.

J’en souligne quelques confusions grossières.

D. COLLIN :

« Ainsi pour la énième fois la trêve est rompue et Israël reprend ses bombardements meurtriers sur Gaza. »

Première confusion, confirmée un peu plus loin

D. COLLIN :

« L’origine du conflit est connue : c’est le fait colonial israélien. »

Tout cela est inexact.

Certes, l’origine du conflit est connue. Elle tient en deux points – deux évidences qu’il convient de ne pas oublier :

1. Le Hamas tire des roquettes sur Israël.
2. Le Hamas a enlevé trois jeunes israéliens, qu’il a par la suite assassinés. Non seulement il ne le nie pas, mais il s’en vanterait plutôt.

Précisons aussi, et ce n’est pas un détail, que le Hamas est une organisation terroriste, désignée comme telle par la communauté internationale. Ses méthodes sont connues. A qui ne les connaîtrait pas, on pourrait, par exemple, suggérer de saisir, dans Google images, ces deux mots : « exécutions Gaza ». Le curieux ne tomberait pas sur des photos de soldats israéliens en train de commettre je ne sais quelles exactions. Sur la première photo, par exemple, il verrait un corps qu’on traîne derrière une moto. 

Quelques précisions utiles sur le site Human Rights Watch :

http://www.hrw.org/fr/news/2009/04/20/gaza-le-hamas-doit-mettre-fin-aux-meurtres-et-la-torture

J’invite aussi quiconque veut comprendre quelque chose à cette histoire à lire de près la charte du Hamas. Ce texte écœurant se caractérise par un violent antisémitisme. J’aime autant ne pas le citer, mais il est disponible sur internet.

Soulignons encore et toujours que le Hamas n’est pas l’armée d’une nation souveraine, mais une organisation terroriste. On trouvera sur Wikipedia une liste des attentats qu’il a commis :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hamas#Liste_.28incompl.C3.A8te.29_des_attentats_commis_par_le_Hamas.

J’invite aussi les lecteurs du blog :

- à s’informer sur le nombre de roquettes qui tombent depuis des années, et pour le moment continuent de tomber sur Israël,
- à se poser la question suivante : que ferait n’importe autre quel pays, à la place d’Israël, s’il subissait une agression de cet ordre ?

Mais D. Collin nous explique que « ce groupe est, comme [il a] eu l’occasion de l’expliquer il y a pas mal de temps, un parti anti-impérialiste réactionnaire ».

Humour noir ? Il serait déplacé – disons plutôt que cette caractérisation du Hamas n’appelle aucun commentaire.

D. COLLIN :

« Près de 1500 morts du côté palestinien et moins de 50 côté israélien. Les morts palestiniens sont dans leur immense majorité des civils, des femmes, des enfants, des vieillards. Côté israélien, pratiquement uniquement des militaires. »

A lire ces trois phrases, on croirait que l’armée israélienne vise délibérément des populations civiles. Ce n’est pas sérieux. La réalité est autre. Le Hamas utilise des « boucliers humains », ce qui ne saurait étonner quand on voit (cf. les images auxquelles je faisais allusion plus haut) le mépris dans lequel il tient la vie humaine.

https://www.youtube.com/watch?v=3jHl0T_Tqsc.

Si je ne m’abuse, l’utilisation de boucliers humains est un crime de guerre. D. Collin semble ne pas connaître cet aspect des événements en cours, ni ce principe du droit international.

D. COLLIN :

« Partons de ce qui est évident : on ne peut renvoyer les « belligérants » dos-à-dos. »

Exact : le Hamas est l’agresseur.

D. COLLIN :

« Quand la prétendue « communauté internationale » (URSS en tête, faut-il le rappeler ?) a organisé le partage de la Palestine, aboutissant à la création de l’État d’Israël, a été validé le mensonge de base du sionisme : la Palestine serait « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». »

Hors-sujet. Israël n’attaque pas « la Palestine », Israël attaque le Hamas, ou plus précisément réagit à ses attaques. Pour mémoire, la Bande de Gaza compte un peu moins de deux millions d’habitants, soit moins de la moitié de ce qui pourrait, dans l’avenir, constituer un état palestinien, le tiers si on veut bien prendre en compte les palestiniens qui vivent, plutôt mal, en Jordanie ou ailleurs. L’autorité palestinienne de Cisjordanie, que je sache, n’apporte pas son soutien au Hamas. Je pense même qu’elle souhaite sa disparition. Le soutien n’est pas tellement évident non plus chez les palestiniens de Jordanie :

https://www.youtube.com/watch?v=oJWWX0RtGAQ.

Les palestiniens sont très nombreux en Jordanie, aussi nombreux (si ce n'est même un peu plus) que dans la Bande de Gaza. On pourrait penser qu'à l'abri des bombes israéliennes, ils vivent libres, prospères, en un mot heureux. A vrai dire, ce n'est pas le cas :

http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Personnes-deracinees/Refugies-dans-le-monde/Actualites/Jordanie-la-dure-vie-des-refugies-palestiniens-9148.

Etrangement, cette partie de la gauche que la cause palestinienne émeut (pourquoi pas), aime autant ne pas voir la Jordanie.
Un arabe israélien, soit dit en passant, a les mêmes droits qu’un juif israélien.
On parle souvent de Septembre noir. Et quand on pense à Septembre noir, on pense évidemment à l’odieux assassinat des athlètes israéliens lors des JO de Munich. Mais si le groupe Septembre noir s’appelait ainsi, c’était en mémoire d’un massacre perpétré, non pas par Israël, mais par la Jordanie, par, souvenez-vous, le gentil Hussein de Jordanie. Massacre qui, selon les palestiniens, fit 10 000 morts et 110 000 blessés. Jamais, je dis bien : jamais ne j’ai entendu un homme-de-gauche protester contre le sort fait aux palestiniens par les jordaniens.

D. COLLIN :

« Quand les sionistes et leurs agents répètent qu’Israël est le seul pays démocratique garant des droits de l’homme dans cette région, ils manifestent une curieuse conception de la démocratie et des droits de l’homme ! »

1. Je ne commente pas l’expression « agents sionistes ». Voici D. Collin en bonne compagnie.
2. Israël est, que D. Collin le veuille ou non, une démocratie. Sa constitution est d'ailleurs plus démocratique que celle de la France.
3. Le sionisme est passé de mode. Je lis l’article Wikipedia : « Le sionisme est une idéologie politique, décrite comme nationaliste par les uns et comme émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un centre territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre d'Israël (Eretz Israel). » Si les mots ont un sens, on ne prône plus quoi que ce soit : Israël existe. Le sionisme n’est plus un concept pertinent... à moins de vouloir détruire l’état d’Israël. Comme le veut le Hamas. Et D. Collin ?

D. COLLIN :

« Leur démocratie est la démocratie de la race des seigneurs et visiblement les Palestiniens ne sont pas comptés au nombre des hommes jouissants de droits naturels imprescriptibles. Peut-être sont-ils des sous-hommes qu’il faudrait exterminer comme le réclament certains partis israéliens ou leurs émules à l’étranger, telle la LDJ ? »

L’expression utilisée, « race des seigneurs », n’est pas innocente. Un professeur de philosophie est supposé connaître le sens des mots. Leurs connotations, leur histoire. Ceux-ci suggèrent, mais sans trop le dire, attention, une identité entre le gouvernement israélien et le NSDAP.
C’est, au mieux, d’un parfait mauvais goût.

Quant à la LDJ, j’ignorais tout à fait qu’elle gouvernait Israël. J'aurai au moins appris quelque chose en lisant cet article.

D. COLLIN :

« Depuis cette date, l’OLP, principale organisation représentant politiquement le peuple palestinien a renoncé à sa revendication d’un seul État palestinien laïque et démocratique pour admettre la coexistence de deux États. Mais rien n’y a fait : chaque concession, chaque recul des Palestiniens a été interprété comme une preuve de faiblesse par les gouvernements israéliens, quelle que soit leur couleur politique. Leurs puissants soutiens américains ne les ont d’ailleurs jamais laissé tomber, reconnaissant dans la tactique israélienne la copie conforme de l’attitude fourbe et cynique des colons américains face aux nations indiennes, signant un traité de paix pour mieux le violer le lendemain et réduire à presque rien les natifs américains. »

Toujours hors-sujet : il ne s’agit pas des palestiniens. Il s’agit du Hamas. Le Hamas n’est pas la Palestine. Un détail : l'histoire nous apprend que l'OLP n'a pas toujours été un groupe de blanches colombes. Les membres de Septembre noir étaient aussi membres du Fatha.

D. COLLIN :

« Pour camoufler la réalité, on assiste depuis trop longtemps à une opération d’enfumage consistant à assimiler toute critique d’Israël à de l’antisémitisme. »

Libre à D. Collin de critiquer le gouvernement israélien. Mais le gouvernement israélien, quoi qu'on en pense par ailleurs, n'est pas plus Israël que D. Collin ou moi-même ne sommes François Hollande ou Manuel Valls.

D. COLLIN :

« Comme on l’a rappelé plus haut, judaïsme et sionisme ne sont nullement équivalents. Pendant très longtemps, la grande masse des Juifs d’Europe refusa le projet sioniste. Le principal parti ouvrier juif, le Bund, était résolument antisioniste. Et c’est pourtant ce parti qui organisa la résistance héroïque des Juifs polonais qui culmina avec l’insurrection du ghetto de Varsovie. Ceux qui assimilent judaïsme et sionisme crachent donc sur la mémoire de ces héros.

Entre l’époque où le Bund s’opposait au sionisme et la création de l’état d’Israël, ne s’est-il pas produit, en Europe centrale, quelques menus événements ? Evénements qui, soit dit en passant, ont bénéficié de l'assentiment de M. Amin al-Husseini, grand mufti de Jerusalem. J'invite les lecteurs du blog à se documenter sur cet intéressant personnage, ainsi, pour l'anecdote, que sur sa famille.

Je m’en tiendrai à ces quelques notes, très incomplètes. Evidemment, le discours de D. Collin n’est pas très original. C’est le tout-venant d’une certaine gauche : ses idées sont claires, tant, dans un milieu heureusement minuscule, ce sont celles de tout le monde.

Julien Esquié


Lien croisé par Anonyme le Mercredi 07/01/2015 à 09:36

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