La percée de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle et la constitution d’un groupe « France Insoumise » au Parlement constituent des données de tout premier plan et un espoir sérieux pour se recompose un mouvement social et national émancipateur après ces longues décennies de désagrégation du vieux mouvement ouvrier. Il y a un programme de la FI dont les grandes lignes – république, écologie, défense des droits sociaux – peuvent rassembler largement. Mais vont se poser les questions stratégiques et organisationnelles, même s’il faut éviter de mettre la charrue avant les bœufs. Je me permets donc de livrer ici quelques réflexions sans trop de précautions oratoires.
1. Refuser toute ligne de l’union de la gauche de la gauche, de la vraie gauche et toutes les autres formules de ce genre qui ont montré ailleurs (Italie par exemple) leur nocivité. Tout compromis avec le gauchisme permet de gagner quelques militants gauchistes, plus ou moins écervelés et généralement coupés depuis longtemps de la masse de nos concitoyens et par contre éloigne de nous des centaines et des milliers de bonnes volontés laïques, républicaines et sociales qui n’ont aucune envie de subir les bavardages hallucinés des théoriciens du genre et autres pourfendeurs des « laïcards colonialistes ». Un pas de géant a été fait par Mélenchon quand a été repris le thème de la patrie avec ses symboles, drapeau et hymne. Se laisser tirer en arrière pour garder les bonnes grâces des gauchistes serait catastrophique. Laissons les NPA et autres Philippe Marlière à leurs divagations.
2. En finir avec les tentations de l’Union de la gauche. La terminologie de la gauche a presque disparu du lexique de LFI et c’est heureux. Comme est heureux le refus des accords d’appareils et de la tambouille avec le PCF. Il ne faut pas céder aux objurgations de ceux pour qui sans le PCF rien n’est possible. Car l’union avec le PCF est impossible stratégiquement tout simplement parce que les programmes sont incompatibles sur quelques points clés : le PCF est un parti européiste honteux et il est un dernier défenseur du nucléaire ! Et surtout le PCF est prêt à tout pour se réconcilier avec le PS. Même les PCF qui se sont fait investir par LFI ont apporté bien des déboires – je pense à Levitre dans l’Eure qui a présenté ses 14 % comme un succès du PCF et de ses amis NPA… On ne peut jamais se fier à la parole d’un stalinien !
En tout cas, plus de repas chez Ramullaud, plus de cartel des « vraies gauches ». Le mot « gauche » lui-même n’a plus aucun sens – si toutefois il en a eu un dans le passé, ce qui est fort discutable. Certes, de nombreux citoyens se reconnaissaient dans « la gauche », qu’ils tenaient pour une synthèse de la république et d’un socialisme démocratique. À tous ces électeurs et militants sincères, LFI doit ouvrir grand les bras mais en appelant les choses par leur vrai nom et donnant clairement l’objectif de la république sociale, laïque et écologique. Bien au-delà de la vieille gauche partidaire, il y a des millions de citoyens qui partagent ces objectifs modérés que ceux de LFI. Et il y a aussi toute une partie de la « gauche » intégrée aux « élites mondialisées » qui les déteste !
3. Encore une fois, les objectifs de LFI sont relativement modestes, même s’ils semblent aujourd’hui très ambitieux. Rien dans le programme « l’avenir en commun » n’implique une transformation radicale des rapports de propriété. Il ne s’agit pas de changer le monde, mais de le préserver pour préserver la possibilité qu’un jour on puisse aller vers une organisation vraiment « communiste » de la société. Mais le programme de LFI est compatible avec les idéaux d’un chrétien libéral ou d’un rad-soc à l’ancienne ! Et c’est pourquoi ce programme peut être majoritaire. Il faut donc savoir être un bon réformiste conséquent, sincère et décidé et refuser la phraséologie révolutionnaire.
4. La ligne de la nation. Il faudrait revenir plus en détail sur cette question. « La lutte de classes est nationale dans sa forme » disait Marx. L’arène nationale est l’arène dans laquelle le prolétariat peut conquérir le pouvoir. Mais il faut considérer cette affaire dans toute sa dimension. Non seulement il faut préserver le cadre national comme précondition de toute émancipation révolutionnaire – et donc lutter contre la soumission de la nation à quelque empire que ce soit – mais encore œuvrer à rassembler la nation derrière ces revendications sociales et politiques. L’emportera la force politique capable d’incarner une véritable rénovation morale du pays, apte à créer pour cela un rassemblement national populaire qui entraînera les travailleurs dépendants comme les indépendants, les chômeurs comme les « auto-entrepreneurs uberisés », les petites gens des régions laissées à l’abandon, régions industrialisées, campagne, communes suburbaines, tous les bastions du FN ! Céder là-dessus pour faire plaisir à quelques poignées d’hurluberlus gauchistes parisiens, ce serait se condamner définitivement.
5. Mais il faut être clair : la ligne de la nation, ce n’est pas l’union nationale ! C’est au contraire la ligne qui place au centre le conflit entre les mondialisateurs, les capitalistes et leurs valets, d’un côté, les travailleurs de l’autre. Bref c’est le conflit machiavélien entre le peuple et les grands qui est réinstauré dans toute sa pureté. C’est une ligne populiste au bon sens du terme. Et c’est seulement cette ligne qui permet de construire une nouvelle hégémonie. Elle s’accompagne d’ailleurs d’une bataille culturelle, pour défendre la langue française contre le « globish » des élites mondialisées.
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ADAGE:
" On peut tromper une personne et une partie du peuple tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps " (la vérité finit toujours par éclater!)
CITATION:
"On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps"
Abraham Lincoln - 1805-1865.
Tout cela pour dire que Macron 1er, depuis son élection "historique" (le président le plus mal élu sous la 5ème République, il faut dire que le système électoral actuel, commence à sérieusement daté depuis sa création en 1958 (l'année même où fut crée la constitution de 1958) et c'est Charles De Gaulle qui l'inaugura et l'instaura en 1965, pour la seconde élection au suffrage universel, en tant que président de la République ("roi républicain" serait mieux approprié! car malgré l'abolition de la royauté en 1789, ce type d'élection institue de fait, l'élection d'un monarque absolu (ou "roi républicain") et impose donc, une monarchie républicaine!, et le moins que l'on puisse dire c'est que ce système obsolète n'est pas du tout démocratique... Macron 1er ose tout! (dire tout et son contraire) sachant pertinement qu'il ne sera jamais inquiété par les "grands" médias (les patrons de ses médias son évidement ses amis!,et sont dirigés par une poignée de milliardaires, qui ne se cachent même plus d'être propagandistes et anti-démocratiques)
A peine élu, sa première visite en tant que Macron 1er fut pour Tata Merkel, Etait-ce pour marquer son allégeance à une Europe profondément pro-allemande? (l'euro n'est-il pas un deutschemark amélioré?) Et n'as-t-il pas invité le président des Etats-Unis d'Amérique du Nord, Trump, le 14 juillet 2017, (Fête Nationale) pour lui signifier la soumission de son gouvernement à une économie ultra-libérale (ou la financiaristion totale de l'économie) prônée par les Etats-Unis et profondément ancrée dans la constitution européenne; constitution qui fut imposée aux peuples européens par les eurocrates de l'UE (Union Européenne) institution gouvernée par un groupe d'individus foncièrement anti-démocratiques!
On peut oublier, malgré la censure exercée par les "grands" groupes médias, le gros différent qui opposa le général De Villiers au monarque républicain, Macron 1er. Ce clash est symptomatique d'un malaise profond entre le pouvoir autoritaire de macron 1er et l'Armée Française (bien que le personnel politique est pris quelques distances avec le monarque républicain, cela n'atténuera pas le désaccord profond entre l'armée et le civil, et les coups de menton du monarque républicain, suivis de "c'est moi le chef!", ne trompe personne, son autorité en a pris un sacré coup!)
Les raisons de cette escarmouche étaient dues en grande partie aux coupes claires dans le Budget de l'Etat, et donc au Budget de l'Armée Française, et sans doute plus sournoisement au projet franco-allemand de "défense européenne" (tenu plus ou moins secret par les dirigeants du personnel politique des deux nations) et dont le moteur (vous l'avez compris) serait L'allemagne et la France... mais où l'Allemagne aurait beaucoup à gagner!, surtout en ce qui concerne notre dissuasion nucléaire, qui serait très certainement incluse dans ce projet de "défense européenne"!...
Tout Vladimir Jankélévitch, je pense qu'on ne dois pas oublier ce qu'à fait à l'Europe, l'Alemagne nazie, mais aussi, tout comme lui, ne JAMAIS lui pardonner!
Il est clair que l'effet Macron 1er sera de courte durée (le soi-disant état de grâce") et que rapidement il aura à gérer, d'abord la grogne et une explosion sociale d'envergure! Celle de la vraie France, (pas la minorité qui sottement voté pour lui (sauf celle des initiés bien sûr) sans savoir qui était ce môssieu, ni ceux qu'il représentait vraiment!)