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Six « leçons » à méditer après la défaite de Barak Obama !

Le point de vue de Marie-Noëlle Lienemann

Par la-sociale • Internationale • Samedi 06/11/2010 • 1 commentaire  • Lu 1749 fois • Version imprimable


Nous publions ci-dessous un article de Marie-Noëlle Lienemann déjà pur sur le site "Un monde d'avance"animé par les militants socialistes proches de Benoit Hamon et Henri Emmanuelli. Les leçons proposées par M-N Lienemann ne concernent évidemment pas que les États-Unis. Elles s'adressent au premier chef à tous ceux qui pensent que le pouvoir tombera tout cuit dans les assiettes de la "gauche" en 2012. Comme nous n'avons jamais partagé l'obamania (voir nos articles au moment de l'élection américaine), nous trouvons aussi dans le texte de M-N Lienemann une confirmation de nos vues.

Six « leçons » à méditer après la défaite de Barak Obama !

Six « leçons » à méditer après la défaite de Barak Obama ! Vraiment, la défaite démocrate est un mauvais coup pour tous les progressistes ! Sans être un spécialiste aguerri des USA, on peut toutefois être frappée par le coté récurrent de certains problèmes et même d’une certaine crise démocratique dans les pays les plus développés ! Sans prétention, je propose de tirer 6 leçons de cette regrettable défaite !

1. La fragilité du présidentialisme et de l’hyper personnalisation de la politique :

On voit bien la difficulté de mobiliser des électeurs au-delà d’un simple vote et d’une adhésion à une image, à quelques slogans. C’est d’autant plus vrai lorsque n’est pas entretenu un travail politique en profondeur, mené par des militants conscients, écoutés et présents en permanence sur le terrain, capables de faire le lien entre l’action au sommet et le vécu des citoyens. Les régimes parlementaires, eux, poussent davantage à un débat sur des choix réels et concrets et mettent beaucoup plus de monde dans le coup pour préparer un programme et suivre sa mise en œuvre. Ils imposent davantage des synthèses entre des points de vue différents au sein d’un même camp. Or ceci tend à réduire les incompréhensions, l’incertitude des engagements qui entretiennent tant d’incompréhensions ultérieures.

Bref les partis sont utiles pour gagner, mais plus encore pour durer. Faut-il encore qu’ils ne soient pas réduits à un fan club ou à un aréopage de notables locaux entourés de supporters. Le militantisme est essentiel. Essentiel pour élaborer, arbitrer et convaincre.

Les Tea-party sont aussi des mouvements militants. Très à droite mais militants !

2. Quand les progressistes n’assument pas la bataille idéologique, la droite, elle, le fait et plus encore l’extrême droite.

Dans les périodes de crises les citoyens attendent du sens, une vision qui éclaire l’avenir et permette de comprendre et d’agir sur le présent. C’est particulièrement le cas aux Etats-Unis et en France, où la nation est fondée sur un projet politique et autour de valeurs fortes. Elles sont d’ailleurs très différentes de part et d’autre de l’Atlantique. Si face aux lobbies réactionnaires, les progressistes n’organisent pas des lobbies de gauche, ils ne résistent pas ! S’en tenir à la gestion des problèmes sans se projeter dans l’histoire, sans s’inscrire dans un projet d’ensemble trouve vite ses limites et rétrécit les capacités à rassembler. Certains peuvent ne pas être d’accord sur telle ou telle réforme mais c’est de moindre importance si le chemin tracé est celui qu’ils souhaitent ! On mesure là, l’importance des conditions d’accès au pouvoir et du travail politique et idéologique (mené par les intellectuels, politiques, syndicalistes, associations et citoyens engagés) réalisé en amont.

Les pseudos pragmatiques feraient bien de méditer à cela. Le plus difficile est de maintenir cette exigence lorsqu’on est au pouvoir. Cela suppose de « politiser l’action », d’assumer ses choix et d’agir avec progressivité. Le changement doit être entretenu dans la durée, autour d’étapes clairement affichées, mais porté avec une détermination réelle.

3. Les « entre deux » ne satisfont personne.

Assumer des choix clairs doit aller de pair avec la constitution d’un front entre les couches populaires, les plus pauvres, et une partie des classes moyennes. Une aile importante du Parti démocrate avait compris que la réforme du système de Santé serait fondée sur un système public. Sous le poids des lobbies, le président américain a reculé et choisi d’impliquer les assurances privées ainsi que de réduire le nombre de bénéficiaires. Bilan des courses, une partie de la base démocrate est déçue, ceux qui ne sont pas touchés sont mécontents et bon nombre ceux qui en bénéficient, touchés par tant d’autres problèmes s’abstiennent ! Cette avancée considérable pour les plus pauvres devait être accompagnée de mesures concernant plus largement les salariés moyens et modestes, pour assurer un « front de classe » plus large. Je pense en particulier que l’affaire des maisons saisies et bradées a été mal gérée. Comment comprendre qu’on laisse des maisons vides et abandonnées parce que ses occupants ne peuvent pas rembourser ? comment avoir laissé brader ces maisons ? Quel gâchis ! Il eut sans doute été utile de faire intervenir la puissance publique pour permettre aux foyers de reprendre pied et de rester chez eux, quitte à étaler ou renégocier les remboursements ou à transformer provisoirement les occupants en locataires. La puissance publique aurait été, là, protectrice des classes moyennes, comme elle voulait l’être pour la santé des plus pauvres !

4. La réalité finit toujours par prendre le dessus sur les discours !

La réalité est que la situation économique est sociale est difficile aux USA et qu’un nombre considérable d’américains vivent très mal et depuis longtemps ! Ceux là s’abstiennent aujourd’hui car ils ne voient pas d’améliorations pour leur avenir et celui de leurs enfants, à mesure que leur situation objective se dégrade. Le chômage, les salaires bas plombent le pouvoir d’achat et ont de lourde répercussion sur la consommation intérieure et sur la survie des nombreuses PME, commerces et services. D’où en plus de l’abstention des salariés pauvres, la radicalisation des électeurs conservateurs souvent recrutés dans ces milieux… Aux USA, comme ailleurs, l’effet de délocalisation des industries est une secousse tellurique et le monde ouvrier ne se sent pas défendu dans cette mondialisation où le libre échange est la règle… le malaise ouvrier sanctionne partout les gouvernants incapables de stopper l’hémorragie !

Cela pénalise les démocrates plus que les républicains. Le comble est atteint lorsque les dirigeants expliquent au peuple qu’il n’a rien compris et que cette mondialisation va au bout du compte être positive… Ils savent que ce n’est pas le cas. D’où leur colère contre Washington, si loin d’eux ! Toute comparaison avec des situations comparables en Europe n’est pas fortuite

5. Les votes protestataires sont croissants partout et sanctionnent les pouvoirs en place surtout lors des élections intermédiaires, mais aussi aux présidentielles.

On remarquera que Clinton a été réélu alors qu’il avait perdu les mid-terms et que la majorité de la chambre des représentants était Républicaine. Donc Obamah n’est pas forcément battu en 2012. C’est aussi le cas en France où les présidents récents qui ont été réélus, l’on été à la suite d’une cohabitation ! (au passage, c’est cette constatation qui a été au point de départ de notre fiction « 18 Mois chrono »)

Décidément il y a partout dans les pays développés une crise politique profonde et un disfonctionnement des démocraties : le libéralisme généralisé n’en serait il pas la cause ? Peut-on en sortir sans changements considérables ? Comment en sortir sans heurts considérables ?

6. En tout cas ceux qui pris d’Obamania il y a deux ans et voyaient dans les primaires, les méthodes du candidat démocrates matinées de facebook, de porte à porte et autres pratiques sommes toutes assez classiques si l’on regarde sur le terrain les campagnes électorales françaises ou encore dans un appel à la société civile (ce qu’on pourrait appeler les sympathisants en d’autres temps !) comme une solution à ces problèmes feraient bien de méditer sur la déconvenue d’aujourd’hui. Quoiqu’ils disent c’est le fond de la politique qui compte, c’est la capacité à mobiliser en profondeur son camp qui fait le succès et cela exige unité, rassemblement , choix politiques idéologiques forts, des partis politiques dignes de ce nom et des militants , des citoyens engagés pour assurer la victoire et pour changer vraiment la société au pouvoir.


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Commentaires

six leçons par vladimir le Mardi 09/11/2010 à 16:25

La face cachée des USA,ou le paradis des oligarchies :

la pratique permanente des lobbys politiques (aussi bien democrates que republicains) permet d’eliminer des listes electorales locales ,les plus pauvres.C’est la raison majeure de l’inexistance d’une veritable gauche aux USA,tant l’inegalité manifeste n’est pas combattue.

Seuls quelques journalistes independants comme Greg Palast (BBC),ont osé enqueter sur la question et du temps de Bush, Obama n’a jamais rien fait sur la question.

d’ou la situation:

États-Unis - L’abstention, grand vainqueur des élections

De notre correspondant à New York, Alexis Buisson 03/11/10 à 18h10

Le taux d'abstention pour les élections de mi-mandat aux États-Uis atteindrait les 58%. Une nouvelle preuve du désamour exprimé par les anciens électeurs de Barack Obama.......

http://www.francesoir.fr/etranger/etats-unis-l-abstention-grand-vainqueur-des-elections.48585

Etats-Unis: On nous cache le phénomène des "tent city", tiers-mondialisation

http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2008/06/tent-city-usa.html

Il ne paraît plus d'articles sur ce phénomène, pourtant il existe, il est en expansion,voici les villes de tentes,que les medias cachent,population plus en etat de voter :

La “tent city” de Sacramento: on ferme

Mis en ligne le 21 mars 2009 à 07H00

http://www.dedefensa.org/article-la_tent_city_de_sacramento_on_ferme_21_03_2009.html

Quand on est SDF on ne vote pas,et on ne compte pas sur les listes electorales,a moins d’etre inscrit par les politiques.

Avant les élections US, la guerre des fraudes (electorales, ”denonçées” par ceux qui les pratiquent )

29/10/2010 - Ouverture libre

Avant les élections US, la guerre des fraudes

Le site ThinkProgress.org consacre son analyse du jour (ce 29 octobre 2010) à un phénomène en pleine ébullition, qui est la “guerre des fraudes” avant les élections du 2 novembre aux USA.

En cause, pour ThinkProgress.org, les activistes de la droite extrême US, qui dénoncent par avance des tentatives de fraude massive et entendent assurer la “police” pour empêcher ces développements ( « Right-wing blogger Michelle Malkin announced on Fox News that "we are all voter-fraud police now”»).

Un élément de plus, pour faire de ces élections un événement très animé… Un extrait de l’analyse de ThinkProgress.org....

http://pr.thinkprogress.org/2010/10/pr20101029/index.html

mais le fond releve encore de l’invisible ,meme pour la gauche radicale:

La mutation du capital depuis la crise de 2007 et ses consequences :

LA GUERRE CIVILE MONDIALE EST DÉCLARÉE PAR LA MONNAIE, par

Pierre Sarton du Jonchay
7 novembre 2010

http://www.pauljorion.com/blog/?p=18016#more-18016

Mais ce sont les 7 Millions de maisons hypothequées en cours de saisies,et les scandales des foreclusure-gate, qui ont pesées le plus, tant dans l’abstention que dans le phenomene Tea-party .

La « crise des saisies immobilières » : Ce que personne n’ose vous dire

2 novembre 2010 François Marginean

http://www.centpapiers.com/la-«-crise-des-saisies-immobilieres-»-ce-que-personne-n’ose-vous-dire/44730

completée par

FAUX JUGE, FAUX POLICIERS, FAUX TRIBUNAL, FAUSSES SOCIETES POUR SAISIR LES GENS
du 8 au 11 novembre 2010 : Génial: UNICREDIT America, collecteur de dettes ici leur site, a convoqué des gens dans un faux tribunal, avec du faux personnel pour saisir les maisons, voitures. C'est DINGUE !! AU SECOURS !!! Tout est faux, y compris le mobilier, sauf les gens convoqués, et tout a été vendu ensuite aux hedge funds, banques étrangères, etc. Je ne sais pas si vous imaginez où ils en sont arrivés... A FABRIQUER DES FAUX TRIBUNAUX... Lisez ici Pittsburgh Channel et voyez la video de la télé régionale... Là on dépasse le cadre de tout ce qui a été vu, c'est l'information LA PLUS FOLLE, LA PLUS EXPLOSIVE EN 3 ANNEES DE REVUE DE PRESSE. Les banques ont détourné les lois, les politiciens, la vie elle même... Il y a même un faux sheriff au tribunal qui a pris les clés et papiers des voitures des gens... ENVOYEZ CET ARTICLE A TOUS VOS MAILS, JE VOUS LE DEMANDE, la démocratie est volée en ce moment sous nos yeux par les banques et leurs sbires, les collecteurs de dettes. Ici le lien sur l'affaire du ministère de la justice de l'Etat de Pennsylvanie. POSTEZ, COLLEZ, AFFICHEZ, DIFFUSEZ AU MAXIMUM. Revue de Presse par Pierre Jovanovic

http://mahamudras.blogspot.com/

alors que sevit la psychose internet du bankrun

lundi 8 novembre 2010

Run sur les bancomates aux USA
...
ATMs Crash Across The Country After “Bank Holiday” Warning

http://www.prisonplanet.com/atms-crash-across-the-country-after-bank-holiday-warning.html

Si j'ai bien compris, le jeudi 11 les banques sont fermées (veterans day) et beaucoup ont peur qu'elles ne rouvrent pas le lendemain ...

et que le chaos semble augmenter a la Maison Blanche en l’abscence prolongée pour cause de sauvetage,du proprietaire :

règne de terreur contre les présumés auteurs des fuites a la Maison Blanche

Obama conducting ‘reign of terror’ against suspected White House leakers
By Wayne Madsen

Online Journal Contributing Writer

Nov 8, 2010, 00:18

http://onlinejournal.com/artman/publish/article_6549.shtml



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