La crise du régime menace et nul ne peut parier sur sa stabilité. Tout peut à tout moment s’effondrer. Salariés, jeunes, retraités, fonctionnaires, ouvriers, ou tous ensemble. Les conditions sont réunies pour mettre un coup d’arrêt à la politique gouvernementale. Le pouvoir est nu. Le parti socialiste qui hier en assurait la survie du régime avec le Parti communiste, partis nécessaires au bon fonctionnement de la 5ème république, ont connu une défaite historique, explosant dans la dernière présidentielle. Toutes les tentatives de maintenir les conditions du fonctionnement des institutions dans la dernière période électorale ont échouées. La situation est aujourd’hui marquée par l’émergence de la France Insoumise, non comme une nouvelle force parmi d’autres, mais bien comme la force principale d’opposition au régime, au gouvernement, au néo-libéralisme.
La négation du caractère politique du 23 –en finir avec Macron pour en finir avec sa politique d’ensemble qui organise pauvreté, misère, précarité, et avec sa « majorité »- pousse à « gauche » des voix à s’élever contre le 23 comme conséquence d’une opposition féroce à la FI et à Mélenchon. Comme l’a en effet indiqué Denis Collin dans son dernier papier[2], les oppositions au 23 ne manquent pas. La conséquence est assez simple : un soutien inavoué à Macron et son gouvernement au nom d’arguments qui ne résistent pas à un examen même sommaire.
Le PCF, le POID et le NPA invoquent des raisons qui ne peuvent camoufler un enlisement dans le marécage des mauvaises tambouilles politiciennes.
- Le parti communiste par la voix de Pierre Laurent a annoncé qu’il choisissait comme chaque année la journée traditionnelle contre la guerre et non la manifestation à l’initiative de la FI.
Le sectarisme du PCF et l’expression d’une fuite en avant, au détriment du combat uni contre la politique que les ordonnances symbolisent, et qui n’épargne aucun secteur.
- Avec le PCF, sur cette orientation, se retrouve le POID.
Pour ce qui concerne le POID, la chose est plus étrange. Le POID avait l’occasion de mettre en pratique ce qu’il raconte depuis des mois. Il fait tout l’inverse. Nous avons organisé il y a un peu plus d’un an une mobilisation d’unité « pour la levée de l’état d’urgence »[3] avec le POID dont la tribune reflétait un véritable souci d’ouverture, d’unité, d’efficacité. On trouvait à nos côtés tout autant le POID que des militants du PG, du NPA, du PCF, des organisations syndicales telles la CGT, la CGT-FO, le SM, etc… A l’époque le POID était engagé dans une rupture avec le POI au prétexte que ce dernier ne centrait son activité que sur la seule préoccupation syndicale, délaissant le combat pour construire un parti. Alors comment comprendre la position actuelle du POID, sinon comme la négation des propos tenus hier qui n’auraient été qu’opportunistes et de circonstance. Car la FI répond à sa façon, avec toutes ses imperfections certes, mais avec une réalité jusque-là inégalée, à la volonté de se regrouper par dizaines de milliers pour agir et combattre le gouvernement et sa politique. Et c’est à cet instant que le POID décide de faire de Jean Luc Mélenchon et de la FI sa cible privilégiée, article après article, appelant d’ailleurs à manifester le 23 pour la paix et non avec la FI contre Macron et son gouvernement. Outre l’incohérence, cela est doublement condamnable. D’abord parce que la « journée d’action » pour la paix -si elle ne peut faire de mal certes- ne justifie en rien de s’opposer au combat réel et pratique contre Macron, le « faiseur de guerre ». Ensuite parce que l’histoire du mouvement ouvrier et démocratique nous enseigne que « l’ennemi est d’abord dans notre propre pays ». En conséquence, quelle meilleure façon de combattre la guerre que de porter le fer, lorsque c’est possible, et là ça l’est, contre le pouvoir qui ici organise, soutient et alimente les opérations guerrières à travers le monde. Quelle meilleure façon de combattre la guerre que d’œuvrer pour que le 23 soit un véritable déferlement populaire contre le gouvernement Macron-Philippe, sa politique, le régime ?
- Le NPA a tergiversé, dit oui puis non puis oui puis… au 23, exprimant toutes ses réticences à voir le leadership de l’opposition tenu par la FI et réclamant un droit à la co-organisation du 23.
Si l’enjeu n’était aussi important avec la question des ordonnances et de l’ensemble de la politique gouvernementale, l’argument de Besancenot et de ses amis prêterait à sourire. Co-organiser revendiquent-ils ? Mais il suffit d’organiser tout court ? Il suffit de mobiliser, de rassembler, d’agir, de participer au déferlement que redoute le pouvoir contre sa politique de régression généralisée. Il suffit de prendre ses responsabilités. La co-organisation est l’argument qui cache un souci d’apparatchiks pour qui le but –le combat contre les lois réactionnaires de ce gouvernement- est secondaire, pour qui les places dans on ne sait bien quelle instance ou quel dispositif est prioritaire.
Ce qui doit nous importer est de faire une véritable réussite du 23. Permettre le « déferlement du peuple » contre ce gouvernement et ses lois réactionnaires. Renforcer la force qui émerge et s’impose, la France Insoumise qui se trouve au centre de l’opposition au néolibéralisme, pour la défense et le développement des valeurs de la république sociale.
Vendredi 15 septembre 2017
[1] On verra sur notre site mon dernier papier « Emmanuel Macron, les fainéants, les cyniques et les extrémistes » à l’adresse suivante:
http://la-sociale.viabloga.com/news/emmanuel-macron-les-faineants-les-cyniques-et-les-extremistes
[2] Lire « A bas les sectaires et vive la lutte » qu’on trouvera sur notre site à l’adresse suivante:
http://la-sociale.viabloga.com/news/a-bas-les-sectaires-suite-et-vive-la-lutte
http://la-sociale.viabloga.com/news/levee-immediate-de-l-etat-d-urgence-intervention-de-conclusion-du-meeting-du-23-janvier-2016
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