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Chili : Trois mois de luttes

Par Jean-Paul Damaggio • Internationale • Mercredi 10/08/2011 • 0 commentaires  • Lu 2542 fois • Version imprimable


Le 8 août nouvelle manifestation des étudiants et lycéens chiliens. Cent mille d’après les organisateurs, moitié moins selon la police. Camila Vallejo est toujours la dirigeante de la Fech (Federación de Estudiantes de Chile). Cette jeune femme surprend les observateurs par son sens des responsabilités et sa combativité. Les revendications restent les mêmes : éducation universitaire gratuite pour ceux qui ne peuvent pas payer, et en général la fin d’une éducation au service du privé. Cette fois les syndicats ouvriers, en particulier ceux du cuivre, comme les syndicats enseignants participent à la lutte et le soir au cacerolazo. Comme partout des provocateurs tentent de détourner par la violence la lutte engagée qui est resté malgré tout pacifique tout le long de l’imposant cortège.

Après le député PS, Osvaldo Andrade, Marco Enríquez-Ominami du parti progressiste propose un référendum pour sortir de l’impasse, qui est plus qu’une impasse puisqu’il n’y a pas de négociations. Parmi les étudiants certains considèrent qu’il faut faire comme en Argentine auparavant, chasser le pouvoir par la rue. Mais chasser le pouvoir n’a pas suffi. D’où la justesse de l’affiche du parti progressiste : Passer de protestation à la proposition, pour les partis politiques.

La proposition existe dans les manifs depuis trois mois mais sans traduction pratique. Pour lutter contre le privé les manifestants refusent que les collèges qui sont sous responsabilité locale, passent sous le contrôle de l’Etat. Plusieurs intellectuels des Amériques soutiennent la lutte : Noam Chomsky, Norman Finkelstein et les écrivains mexicains Juan Villoro et Elena Poniatowska. 

La population continue de soutenir la révolte car les parents se savent concernés autant que leurs enfants ce qui est visible dans la chute de la popularité du président Piñera qui est passé de 40% d’opinions favorables à 26%.

« Faire de l’enseignement une source de profit soulève de plus en plus la désapprobation citoyenne. » Voilà l’opinion qui s’inscrit plus que jamais dans les consciences. 

Cette lutte de la jeunesse chilienne recoupe celle d’autres étudiants des Amériques (en particulier ceux du Mexique où en 1999 la grève dura un an !) comme celle d’enseignants et mériterait une analyse fine des observateurs du monde mais l’éducation n’est pas dans l’actualité médiatique. Quand je demande sur google France, luttes étudiantes chili je tombe sur des références limitées dont je retiens le site suivant : http://www.luttes-etudiantes.com/. A suivre (un article de avait abordé la question voici un mois).

9-08-2011 Jean-Paul Damaggio

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