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Droite et gauche, des catégories devenues inutilisables

Par Denis Collin • Débat • Jeudi 11/12/2008 • 14 commentaires  • Lu 4904 fois • Version imprimable


Il y a quelques années, le philosophe marxiste italien Costanzo Preve publiait un livre intitulé Destra e Sinistra. La natura inservibile di due categorie tradizionali (“Droite et gauche. La nature inutilisable de deux catégories traditionnelles”, Editrice Petite Plaisance, 1998). Ce n’est pas par hasard que ce titre m’est revenu en mémoire ces jours-ci. Le psychodrame bouffon du congrès de Reims, l’explosion accélérée de la « gauche » (on vient d’apprendre que Robert Hue quittait le PCF pour fonder le NEP…) exigent que les catégories dans lesquelles nous avons pris l’habitude de penser la politique depuis plus de deux siècles soient réexaminées sérieusement. Pour penser, nous avons besoins de catégories tout comme pour parler nous avons besoin de noms, de verbes, d’adjectifs et d’autres termes grammaticaux. Et pour penser la politique, nous avons besoin de catégories politiques. Encore faut-il qu’elles soient utiles, c’est-à-dire qu’elles aident à clarifier nos propos. Or, à l’évidence ce n’est plus le cas avec les « droite » et « gauche ».

Droite et gauche, on l’a souvent dit, renvoient à une géographie parlementaire qui date de la révolution française : à droite se sont rangés en 1789 les partisans du droit de veto royal et à gauche ses adversaires. Autorité contre liberté, pouvoir royal contre démocratie, la scène est en train de se mettre en place. Quels que soient les déplacements de l’axe de la vie politique, le couple droite/gauche garde pendant deux siècles une définition assez claire : la droite est conservatrice, la gauche est progressiste, la droite est plutôt militariste, la gauche est plus pacifiste, la droite défend les inégalités, la gauche est plus égalitariste, la droite est liée aux appareils religieux, la gauche est laïque, voire anticléricale, la droite est pour laisser faire l’ordre économique naturel, la gauche est pour l’intervention étatique et une politique de justice sociale active… Cette géographie a toujours été mise en cause et questionnée. Le début du siècle dernier est marqué par l’apparition d’une « droite révolutionnaire » selon l’expression de Zeev Sternhell, une droite monarchiste qui voulait mobiliser la classe ouvrière contre la république bourgeoise, une droite nationaliste qui sut utiliser les souvenirs de la Commune pour attiser la haine anti-allemande et la dénonciation de l’oppression de la finance pour développer un puissant courant antisémite. Mais c’est aussi en 1914 qu’on voit la gauche devenir chauvine et militariste. Nombreux sont ceux qui, à divers périodes de l’histoire, ont cherché à construire des mouvements « ni droite, ni gauche ». Mais il s’agissait toujours de mouvements qui voulaient escamoter l’antagonisme entre la classe ouvrière et la bourgeoisie au profit d’un système corporatiste.

On peut, en brossant le tableau à gros traits, considérer que jusqu’à la fin des années 80, la division droite/gauche recoupait une division de classes, d’abord une division opposant l’aristocratie et la bourgeoisie financière aux capitalistes productifs, aux petit-bourgeois et aux ouvriers, puis une opposition entre la bourgeoisie et les ouvriers, employés et petites classes moyennes.

Dans les années 80, l’effondrement du « communisme historique », c’est-à-dire des régimes staliniens, et la conversion de la Chine au capitalisme accélèrent une évolution engagée de longue date au sein de la social-démocratie qui l’amène à rompre (à des degrés divers selon les pays) ses liens avec l’histoire et les objectifs du mouvement ouvrier. Un résumé : l’évolution du PCI qui devient PDS (parti démocrate de gauche) puis PD. Résultat : au Parlement italien, il n’y a plus aucun député, ni aucun sénateur qui se dise « de gauche ». En Italie, il n’y a plus de division droite/gauche parce qu’il n’y a plus de gauche, solution radicale ! En Grande-Bretagne, le New Labour de Tony Blair a envoyé promener tout le bric-à-brac du socialisme britannique pour devenir un défenseur du marché, du profit capitaliste et un adversaire résolu des grèves et de tout ce qui peut rappeler la lutte des classes. En France, l’impuissance (apparente) du PS face à la crise, son incapacité à formuler quelques propositions pour répondre à la crise économique laissent le champ libre à Sarkozy qui se paye le luxe de « nationaliser » au moins partiellement quelques établissements financiers et de relancer (ô horreur !) la politique industrielle grâce au fond de soutien aux industries stratégiques. Aujourd’hui parler de « nationalisations » au PS, c’est à peu près comme raconter des histoires cochonnes dans une assemblée de novices à la veille de prononcer leurs vœux. Normal : leur dernière déclaration de principes, adoptées en juin, le leur interdit.

Dans la plupart des pays d’Europe, la gauche et la droite gouvernent ensemble ou mènent des politiques impossibles à distinguer. Le marché libre, la concurrence, la propriété privée, le soutien à la politique des USA, voilà les dogmes qui les unissent. Quand elle était au pouvoir, la gauche française, pendant les terribles années 80, a soutenu la « France qui gagne » (du fric) avec la frénésie des nouveaux convertis. Elle s’est ensuite convertie aux privatisations : le gouvernement Jospin a autant privatisé que la droite et n’a pas reculé devant la privatisation du service public (France Télécom). En 1991, Mitterrand a emboîté le pas des USA lors de la 1ère guerre du Golfe. Le gouvernement de gauche de Lionel Jospin a suivi les USA en Afghanistan. En 2003, coup de chance, Jospin avait été battu et Chirac a épargné à notre pays la honte de se faire pour la 3e fois en moins de 15 ans le supplétif des agresseurs US. Je n’insiste pas. Tout cela a été dit et redit.

La gauche s’était bricolé un petit commerce pour compenser la grande liquidation des vieux principes. Au diable le social, on allait faire dans le sociétal. Les ouvriers, ces gros beaufs tant brocardés dans la presse branchée, n’intéressent plus ces belles personnes de la gauche. La gauche, on allait voir de quel bois elle se chauffe, se lance à l’assaut de toutes les discriminations. Plutôt que de lutter contre le capitalisme, la gauche s’est employée à lutter pour le droit des enfants d’immigrés à devenir eux aussi des capitalistes (une lutte couronnée d’un succès médiocre mais pas si négligeable que ça en termes de clientèle électorale). Après les immigrés, la gauche va promouvoir le « gay business » et tous les « pride » du monde. Bref, la gauche se fait l’aile marchante du libéralisme « culturel », c’est-à-dire des intérêts directs des capitalistes engagés dans les médias, le spectacle, la haute couture, etc. Mais même ce petit commerce de gauche là est menacé par la concurrence de la droite qui récupéré la lutte contre les discriminations – c’est Sarkozy qui mène le combat pour les droits des homosexuels dans toute l’Union Européenne.

Nous voyons, sous nos yeux, le capitalisme pur, le capitalisme débarrassé des oripeaux du vieux monde qu’il a supportés jusqu’aux années 60. Et tout le monde peut constater que, comme l’avait dit et répété (mais tous ces prétendus marxistes ne l’avaient pas lu) que le capitalisme n’est pas réactionnaire ou conservateur, mais révolutionnaire. Il révolutionne en permanence le mode de production et ne peut supporter le moindre carcan. Or la morale bourgeoise de grand-papa, le culte du patrimoine ou les condamnations de l’Église dans le domaine des mœurs ou de la procréation, tout cela bride le développement du capitalisme. On ne peut faire un vrai business de la vidéo, des jeux et du spectacle avec des histoires pour le couvent des oiseaux. Donc le capitalisme a besoin qu’on libère la représentation du sexe. On a aussi besoin de vendre de l’humain « zéro défaut », du sur mesure, adapté aux besoins des clients, et pour cela les condamnations cléricales de la manipulation de l’embryon humain sont un intolérable interdit jeté sur un « doux commerce » si prometteur. Le capitalisme patrimonial ne correspond plus du tout à l’accumulation illimitée et la mobilité totale des capitaux à travers le monde. Qu’à cela ne tienne : les capitalistes reprennent le vieux cri de Nathanaël : « Familles, je vous hais ».

C’est ainsi que la gauche, jadis préposée à la défense des travailleurs (du moins, c’était l’emploi qu’elle prétendait occuper), est devenue l’avant-garde du nouveau capitalisme. On remarquera d’ailleurs que, quels que soient les motifs de dispute par ailleurs, le terrain « sociétal », avec ses luttes fantasmées contre le prétendu « ordre moral » et son antifascisme de pacotille, est le terrain de convergence de la gauche des notables et de l’extrême gauche « radicale » qui a suivi la même évolution. Jadis GLBT, ça aurait voulu dire quelque chose comme « groupe léniniste bolchévik et trotskiste » : maintenant, c’est la désignation de la nouvelle avant-garde radicalement contestataire (Wall Street tremble déjà) des gays, lesbiennes, bi et trans…

À ce niveau de confusion, les mots ont perdu toute signification et continuer de raisonner en ces termes, c’est se rendre soi-même complice de cette confusion des esprits qui est si précieuse pour assurer la tranquillité des pompeurs de plus-value, des escrocs de la finance et de l’immense caste des parasites au service de sa Majesté le Capital. À la place de la droite et de la gauche, on pourrait en revenir plus simplement à l’opposition des prolétaires (ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre) et des bourgeois, ou plutôt à la vieille opposition machiavélienne du peuple et des grands. On m’accusera de populisme. L’accusation ne me fait ni chaud ni froid. Seuls les crétins de la gauche branchée ignorent que le seul grand mouvement de contestation du capitalisme aux États-Unis a été précisément le mouvement populiste qui s’était un temps incarné dans le « parti des fermiers ». Avec Jean-Claude Michéa, je préfère me placer du côté de la « common decency » (Orwell) des « gens ordinaires » contre les « libéraux » et mêmes les « libéraux » révolutionnaires de tous poils.

Un dernier mot. En 2001, Jacques Cotta et moi avons publié une livre intitulé L’illusion plurielle, pourquoi la gauche n’est plus gauche (éditions JC Lattès). Sur la base l’analyse des deux décennies du mitterrandisme et du post-mitterrandisme, nous tirions déjà, au moins en pointillé, la conclusion que l’opposition droite/gauche n’avait plus de sens. Nous annoncions également comme probable la défaite de Jospin. Le « traumatisme » de 2002, qu’ont ressenti tant de militants et cadres du PS, ne nous a pas spécialement traumatisés… et puis voir la LCR appeler à voter Chirac, c’était au moins une bonne occasion de rire. Mais nous n’avions tiré les conclusions concernant la fin de distinction droite-gauche qu’en pointillé. Nous avions gardé l’espoir que, dans cette décomposition politique et morale, des forces de résistances significatives allaient se manifester et la mobilisation autour du referendum de 2005 pouvait laisser penser que ces espoirs étaient fondés. Mais ce ne fut sans doute qu’un feu de paille, les dernières manifestations d’un cycle historique définitivement clos. Il faut maintenant reprendre les choses à la racine en commençant par faire le ménage dans les têtes.

De Jean-Claude Michéa, on peut lire son dernier ouvrage, La doube pensée. Retour sur la question libérale. Flammarion, Champs/essais, 2008.


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Commentaires

par regis le Vendredi 12/12/2008 à 02:34

Oui, il faut tirer le bilan de « la gauche » car il me semble que son compte à rebours est entamé, l’Italie n’est que le pays où ce phénomène est le plus avancé. Sans quoi, nous deviendrions, nous aussi, « italiens ».

Le vôtre est juste. Pour ma part, j’y ajouterai la tarte à la crème de l’«écologie ». Qu’on ne se méprenne pas : je n’applaudis ni à la destruction de la planète, ni à celle de l’humanité.

Ainsi s’est créé un parti « vert », c'est-à-dire ni rouge, ni blanc. Lui aussi était à gauche. Il a servi de miroir aux alouettes à certaines franges de la société et on ne peut pas dire qu’il respirait la classe ouvrière (au sens générique du terme). Il a participé à la gauche plurielle et à ses privatisations. Il a d’une certaine façon réussi : tous les partis ont à coeur d’apporter une touche écologique à leur programme, le capitalisme, lui-même s’en réclame : label vert, écotaxe (sur les entreprises ou sur les consommateurs, mais qui paye au final ?) même le droit à polluer fait l’objet d’une sorte de marché.

Vous avez raison de rappeler que Marx considérait que le mode de production capitaliste est révolutionnaire : rien ne doit résister devant l’accumulation (elle est prophète !).

A la base réside le droit de propriété que nos « verts » n’ont jamais jugé sain de remettre en cause.


Re: par Pierre Delvaux le Vendredi 12/12/2008 à 18:34

L'accord sur le réchauffement climatique donne raison à Régis et Denis. L'écologie et le sociétal sont la vitrine non seulement des partis de gauche mais aussi des Etats européens. Le troupeau bêlant des euro-bien pensants va tresser des lauriers à l'hyper-président pour la conclusion écolo-consensuelle de son mandat européen. Pendant ce temps, Mital peut continuer à délocaliser au gré de ses actionnaires, comme le font d'autres groupes, rapatriant leurs usines sur des continents qui se moquent comme d'une guigne du réchaufffement. Les "grenelles de l'environnement" et autres sommets environementaux ne sont que le paravent du sale boulot de destruction sociale qu'effectuent méthodiquement les mêmes Etats au profit des véritables maîtres de la planète. Pendant qu'on explique à l'ouvrier français licencié qu'il contribue à une saine décroissance, les trois-quarts de la planète (USA, Chine, Inde et Russie) protègent et développent leurs industries sans le moindre scrupule environemental. On nous annonce la suppression des sachets en plastique dans les magasins. La belle affaire !... Au train où vont les choses, la France entière en chômage partiel n'aura plus les moyens de faire des courses et redécouvrira les vertus du jardin ouvrier, comme en Russie !       


Retrouver la gauche sans guillements? par c_berthier le Vendredi 12/12/2008 à 16:09

Avant son choix, j'ai dit ici ce que je pensais d'un futur nom du nouveau parti fondé par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez.
Ce nom choisi, il n'est plus temps d'en faire polémique mais de lui donner un contenu politique sur le terrain politique. Et c'est là affare de ses dirigeants et de ses militants. Il me semble que le début est réellement "de gauche" à en lire les prises de positions et les premieres réunions. Mais aussi des autres formations "à gauche" comme on le dit.
Il y a aussi le critère de l'unité dont on a constaté dans l'histoire que certains l'opposaient à la clarté.
Ici aussi, le début ma plait, au moins dans l'esquisse d'une campagne unitaire aux élections europeennes et du positionnement par rapport au cadre unitaire proposé par l'appel Politis.
Sur le terrain, la tendance, la volonté des militants, sont à l'unité. au delà des differences face aux réformes pourries de Sarkozy et de l'union européenne. Grande aussi la volonté de contrôle démocratique des mouvements et organisations.
Grande est aussi l'attention aux propositions des uns et des autres.
Participons!


Re: Retrouver la gauche sans guillements? par la-sociale le Vendredi 12/12/2008 à 19:39

et si le nom c'était le programme?
DC


Sarkozy aussi pense régler son compte au clivage gauche,droite par Serge_Gomond le Vendredi 12/12/2008 à 17:28

Et parallèlment à cela, la Grèce rejoue MAI 68, le gouvernement Karamanlis taxé de gouvernement mondialiste de droite, devra plier bagages ? 
En italie, c'est l'extême droite qui a apparement  pris le pouvoir. 
En France Sarkozy est élu grâce au vote des vieux, taxé de "droite frileuse" ; en Irlande le gouvernement de droite rejette le vote populaire, le "NON" au traité "simplifié" de Lisbonne, (mais en réalité un remake de la Constitution européenne à peine retouché selon Giscard), souvent attribué au peuple de gauche (à une exception près je crois, un petit parti nationaliste). 
Les Anglais et les Espagnoles sont dirigés par des gouvernements sociaux-démocrates, de droite modéré, et les partis de droite-droitiste à l'inverse de la France, peine à s'imposer etc.
Les "partageux", en 1871 lors de la Commune de Paris, sont désignés par ce qualificatif, parceque contrairement au gens de droite, ils sont pour un partage plus équitable des richesses (entre tous, et à chacun selon ses besoins), dans ce schéma sont exclus tous les parasites du système du libre-échangisme (néo-capitaliste etc.).
On peut retourner le truc dans tous les sens, le clivage gauche, droite est toujours d'actualité. 
Les vieux, qui sont majoritaires en Europe, eux ne l'ont pas exclu de leur vocabulaire, et cela fait parti d'un mode de pensée. Seul Sarkozy pour des raisons idéologiques, a voulu abolir ce clivage (avec le succès que l'on sait auprès des caciques du PS), pour permettre l'instauration d'un système de pensée unique, (dans un premier temps, son plan sera de nier le clivage gauche, droite, vieille technique utilisée par les fachos de tous poils et de toutes époques, pour créer la confusion et un climat de "tout est permis"), pour assoir sa référence unique : l'autorité de l'Etat (ou l'Etat tout puissant). Un système autoritaire, c'est une dictature déguisée, non? 
La dictature, est-elle de droite ou de gauche ?


par regis le Samedi 13/12/2008 à 00:52

Témoin engagé à titre syndical, j’ai assisté, récemment à une manifestation contre des licenciements « boursiers »  Je prends toujours avec remerciements (on peut trouver ça idiot, mais j’ai un vrai respect des militants ouvriers) les tracts distribués.

1/ Tract PRS : on me dira qu’il ne s’agit pas du PG mais…Titre : « Une autre Europe est nécessaire »

2/ Tract PCF : après avoir dénoncé les « tables rondes », plaide pour « l’exigence d’un vrai débat public et contradictoire sur l’avenir de l’entreprise »   

Dieu y retrouvera peut-être les siens mais pas les salariés.


Re: par la-sociale le Samedi 13/12/2008 à 07:56

Sur le site du PG, un communiqué sur le dernier sommet européen se termine par:
"Une autre Europe est plus que jamais urgente et nécessaire. C’est l’affaire de tous. Seule une mobilisation civique pourra faire prévaloir l’intérêt général européen face à des dirigeants qui n’en tiennent aucun compte. Ce sera l’enjeu des élections européennes de juin 2009."

Pas un seul mot d"ordre concret - par exemple gel du pacte de stabilité - et revenez nous voir aux prochaines élections. Le PG est vraiment mal parti.

DC


Re: par Pierre Delvaux le Samedi 13/12/2008 à 12:14

Mobilisation civique !?... intérêt général !?... Ce langage n'est en rien celui du mouvement ouvrier. De qui parle-t-on ici ? Des "gens" comme on dit au PCF depuis les années 80 !?... Effectivement, le style c'est l'homme. Et, en l'occurence, l'homme, ici, c'est le parti. Pour réaliser l'accomplissement de son destin, JLM, comme les autres, recouvre d'un mouchoir ses fondements socialistes que l'opinion publique, d'après lui, ne saurait voir. Comme au PS et au PC, le mouchoir est brodé d'une syntaxe au goût du jour où le flou se mêle d'une réthorique rancie d'appel à la responsabilité individuelle. On est loin des valeurs de solidarité collective du socialisme et du communisme. Et beaucoup plus proche des valeurs communautaristes et organiques qui relient la pensée religieuse au consumérisme via le corporatisme. On demeure dans ce registre post-moderne qui s'est développé dans les années 80 dans lequel on fait peser le sort de "la tribu" sur la responsabilité de chaque individu-consommateur (ici, de "politique"). J'ai entendu, récemment, le même langage de la part de responsables syndicaux de France Télévisions expliquant aux salariés que s'ils devaient perdre leurs acquis, ils n'auraient qu'à s'en prendre à eux-mêmes et à leur absence de "mobilisation", prenant soin, par ailleurs de ne jamais proposer le moindre mode concret de mobilisation...


Hors sujet ? par regis le Mardi 16/12/2008 à 01:53

La donne est train de changer : beaucoup plus que telle ou telle posture de dirigeants de partis politiques, il importe de percevoir ce que signifient :

1/ la position de syndicats qui pourtant avaient couru pour siéger dans la commission Ailleret.

2/ Le différé (et non l’abandon) de la réforme de la seconde au lycée (le reste est toujours maintenu).

3/ L’appel des organisations syndicales.

Pas d’illusion sur les responsables syndicaux qui ont déjà fait leur preuve dans le passé récent. Je peux attester d’une demande croissante d’unité pour enrayer, pour gagner, enfin !

Il est clair que la classe ouvrière a poussé les dirigeants syndicaux.

Pour ne pas leur permettre de casser l’espoir, il me semble qu’il faudrait l’élaboration, par les salariés eux-mêmes, de cahiers de revendications


Edouard Vaillant par c_berthier le Mercredi 17/12/2008 à 10:24

Dans un contexte ou la representation ouvriere et populaire est aussi morcellée qu'en 1880, il faut reprendre l'inlassable militantisme unitaire d'Edouerd Vaillant.
tache d'autant plus difficile que:
- grande et longue est l'experience des divisions et des diviseurs de la classe salariée
- grande et longue est l'experience du pouvoir, de la corruption, de la violence des gouvernements capitalistes


Vers la fin des partis politiques ? par Peretz le Jeudi 18/12/2008 à 10:17

Ce que je crois c'est que les partis politiques ne répondent plus à leur mission originelle. La professionalisation des mandats en ont fait des classes qui ont pour seule fin leur propre maintien au pouvoir. D'où leur éloignement du peuple dit souverain. Autisme de gauche comme de droite.  Il faut donc réinventer la démocratie représentative. Louis Peretz


Lien croisé par Anonyme le Samedi 13/04/2013 à 07:54

Réveil Communiste : "catégories inutilisables. Dans ses derniers ouvrages et notamment Les mystères de la"


Lien croisé par Anonyme le Mardi 30/04/2013 à 23:12

Mettre une chemise propre : en finir avec le clivage droite-gauche - El Diablo : " « droite/gauche » étaient devenus des catégories"


Lien croisé par Anonyme le Lundi 28/12/2015 à 10:26

La "gauche" n'est-elle qu'une chemise sale? - Réveil Communiste : "vent se défaire de leur chemise sale, s’ils veulent être entendus de la multitude de ceux qui souffrent d’une crise dont on ne voit pas la fin. Et cette chemise sale a un nom : « gauche Â».   Nous avons de longtemps montré pourquoi les termes « droite/gauche Â» étaient devenus des catégories inutilisables. Dans ses derniers ouvrages et notamment Les mystères de la gauche, Jean-Claude Michéa a très bien montré ce qu’il en était[2]. La première faute de Jean-Luc Mélenchon et ses amis fondateurs du « Parti de Gauche Â» fut précisément de garder comme drapeau la « gauche Â», la « vraie gauche Â». Il s’agissait alors de c"



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