Le 23 septembre est une manifestation politique contre le gouvernement Macron-Philippe, pour mettre en échec les ordonnances sur le code du travail, leur volonté de réduire ou détruire l’assurance chômage, l’assurance maladie, les APL, l’ubérisation de la société, la précarité généralisée, la mise à bas du code du travail notamment… leur politique nationale et internationale, leur engagement et soumission à l’union européenne, à l’OTAN, etc… Le contenu de cette mobilisation se résume à « Macron, Philippe, à bas leur politique, dehors ! ».
Il y a eu dernièrement la fête de l’Humanité et le discours de Pierre Laurent qui a réservé ses coups à Jean-Luc Mélenchon et n’a dit mot du 23, sinon pour annoncer le déplacement « d’une délégation du PCF » alors qu’il est urgent de préparer un véritable déferlement populaire contre le coup d’état social de Macron et du gouvernement.
Aujourd’hui un autre obstacle se met en travers de la construction du 23 et plus, de la FI comme principale force d’opposition. Un obstacle d’autant plus important qu’il émerge notamment du sein même de la France Insoumise dont une composante semble totalement égarée, engagée aux côtés de forces qui au nom de la « gauche radicale » prêtent leur concours à des provocations hostiles au mouvement social et à ses intérêts, substituant au combat contre le pouvoir celui qui l’oppose à la police désignée comme l’ennemi principal.
De quoi s’agit-il ?
Lors des manifestations contre la loi travail n°1, la loi Hollande-Valls-Macron-El Kohmri, les journées d’action à répétition ont été accompagnées de violences souvent peu spontanées. Les vitres de l’hôpital Necker volant en éclats, filmées sous l’œil complaisant des forces de polices, les échauffourées récurrentes entre cagoulés et policiers, l’occasion était donnée à Valls, à l’unisson de tout ce qui était attaché à la destruction du code du travail, de réclamer fermeté judiciaire et répression policière… Jusqu’au point culminant, le 18 mai 2016, quai de Valmy, avec une voiture de police incendiée par un jet de fumigène. Les images filmées ont tourné en boucle et la conséquence ne s’est pas fait attendre. Servant la politique gouvernementale, la répression a été plus présente, plus féroce, non contre les quelques « casseurs » traditionnels, mais contre les manifestants eux-mêmes, contre le mouvement social. Dès lors, les mobilisations ont été placées sous contrôle direct de la police avec les fouilles à corps systématiques, les contrôles d’identité répétés, les nasses permettant de matraquer et d’arrêter de simples manifestants pour semer trouble et peur, pour diminuer l’affluence et l’ampleur des mobilisations… La provocation servant l’Etat, la politique gouvernementale et le Medef, semble alors avoir porté ses fruits.
Ce sont ces événement à la veille de la mobilisation du 23 qui sont remis sur le devant de la scène avec le procès de neuf suspects accusés d’avoir participé à l’attaque de la voiture de police, au cri fou de "on va griller du poulet". L’affaire ferait un lamentable flop si des voix ne s’élevaient pour reprendre le flambeau de la provocation, allant jusqu’à soutenir les incendiaires dans une affaire qui tient beaucoup plus du droit commun que de l’action politique. Ainsi trouve-t-on pèle-mêle Danièle Obono députée de la France Insoumise, Olivier Besancenot responsable du NPA , Frédéric Lordon, économiste et figure du mouvement Nuit debout, ou encore Houria Bouteldja, présidente du Parti des indigènes de la République, organisation identitaire, communautariste, au discours racialiste, adversaire résolue de la république, de la laïcité et de l’égalité, l’Union syndicale Solidaires, Alternative libertaire, les maoïstes de l’OCML-VP, autant de "personnalités" ou "d’organisations" qui considèrent que la manifestation de 2016 était « une réponse légitime » à une manifestation des policiers contre « la haine anti-flics », et qui se proposent de développer des actions contre les « bavures policières » et appellent à se rendre tous les jours au procès et devant le palais de justice… Une ultra-gauche décomposée, nouvelle mouture des tristement fameux « autonomes » d’antan, activistes contre la police au nom de la dénonciation des bavures, qui n’est qu’un substitut offert en lieu et place du combat uni contre la politique d’ensemble du gouvernement.
Alors que la raison exige l'application et le respect des principes démocratiques simples, que tout innocent soir relâché sans tarder et reconnu comme tel, que le doute doit bénéficier aux inculpés, que les témoignages « anonymes » qui se révèlent être ceux de policiers peuvent être suspectés de parti pris, certains préfèrent rejouer le coup de l’affrontement direct avec la police, ce qui ne présage pour les mobilisations à venir rien de bon. Déjà il est question au sommet de l’Etat du danger dans les prochaines manifestations d’affrontements entre « blacks blocs » et forces de police. Tous les ingrédients de la provocation contre la mobilisation politique et sociale qui pourrait menacer le gouvernement et sa politique sont mis en place. Le terrain est propice aux provocations pour le 23 notamment, menaçant directement dans un contexte tendu socialement et politiquement la France Insoumise qui prend ses responsabilités politiques contre le pouvoir et sa politique.
Et les voix de la dénommée « ultra-gauche » à laquelle se mêlent NPA ou Obono, députée de la France Insoumise, viennent se joindre à ce qui demain pourra en effet être utilisé par un gouvernement minoritaire qui a décidé de frapper, sans ménager ses efforts. L’orientation qui peut permettre d’aller dans la voie affirmée par la FI et Jean Luc Mélenchon, pour bâtir une véritable opposition au néolibérailsme incarné par le président des banquiers et de l’UE Emmanuel Macron, est celle de la république sociale. L’orientation pour accéder au pouvoir doit être comprise par le plus grand nombre, s’adresser à tous, répondre à l’intérêt général. Les tentatives « ultra-gauche » ne peuvent non seulement y aider. Elles ne peuvent en réalité que se mettre en travers.
Jacques Cotta
Le 20 septembre 2017
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Bonsoir Jacques, ce que tu dis des groupuscules d'ultra gauche est vrai, d'autan qu'on peut penser qu'ils se retrouvent mélanger avec des policiers en civil et que la loi mettant l'état d'urgence dans la loi et dans le marbre va passer en novembre.
Par contre pourquoi pars tu du postulat que la manifestation de JLM le 23 septembre est seule en capacité de bloquer la politique de régression sociale. Quid des syndicats, quid du peuple. Beaucoup de signes nous montre que le social démocrate JLM n'est intéressé que par sa carrière, et qu'il est un membre éminant du système politique garantissant la pérénité de la dictature de l'UE.
Ton postulat de départ sur JLM et ton silence sur les combats de la classe ouvrière et de ses syndicats font de ton texte une erreur majeure de vision politique sur les perspectives qui s'offrent au peuple pour rompre avec la dictature néolibérale de l'UE. Je te le dis en toute sympathie, tu te places, à priori, dans le camps des manipulés.
La solution ne viendra ni de la manifestation du 23 ni de JLM mais de la mobilisation du peuple et de la classe ouvrière.
A bientôt
Pascal
président du RPS FIERS