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Et je voterai aussi pour Jean Luc Mélenchon car ce vote est d’abord le moyen d’éviter le pire.
Le pire, Hamon, Macron et les autres…
Je ne veux pas ici redévelopper les raisons pour lesquelles tous les autres candidats qui ne sont pas de simples candidats de témoignages poussent par leur présence et leur programme au choix de Mélenchon. Fillon et Le Pen bien sûr. Mais aussi :-> Benoit Hamon candidat officiel du parti socialiste (si cela a encore un sens). Ses positions sont profondément réactionnaires. Elles concernent notamment l’Européisme, l’assistance en lieu et place du travail, le communautarisme… Le concernant, je renvoie à mon papier : « Hamon, Ha NON ! » qu’on trouvera en cliquant sur le lien :
http://la-sociale.viabloga.com/news/hamon-ha-non
-> Emmanuel Macron, candidat de la mondialisation capitaliste sans limite, candidat attrape tout dont les partisans vont de Robert Hue à d’anciens ministres chiraquiens pour aboutir à Valls et autres ministres socialistes. Le concernant je renvoie à mon papier : « Macron, l’ombre portée de Hollande » qu’on trouvera en cliquant sur le lien :
http://la-sociale.viabloga.com/news/macron-l-ombre-portee-de-hollande
Si Jean Luc Mélenchon peut permettre par son élection d’éviter le pire, ce sont aussi ses positions qui justifie un choix clair et net.
Les positions de Mélenchon
-> Au titre des aspects positifs, Jean Luc Mélenchon exprime des positions qui tranchent :♣ Sur la question des institutions d’abord, même si la proposition d’une constituante souveraine pour jeter à bas la 5ème république et pour établir les bases d’une 6ème république peut paraître complexe dans sa mise en œuvre à froid, sans processus révolutionnaire permettant d’en jeter les bases. Il aurait par exemple été possible de proposer dès son accession au pouvoir un toilettage constitutionnel avec suppression de l’article 16, du 49.3, de la coïncidence des calendriers électoraux, l’établissement de la proportionnel pour porter un coup fatal à « la république des copains et des coquins ». Retenons cependant que la constituante mise en avant par le candidat de la France Insoumise fait appel de fait à une mobilisation populaire et que là est sans doute son mérite essentiel.
♣ Sur la défense des droits des travailleurs, la primauté de la loi sur le contrat, l’interdiction des licenciements, la liquidation de la loi El Khomri ….
♣ Sur la laïcité. Il réclame –il est d’ailleurs le seul à le faire- la suppression du statut concordataire d’Alsace Moselle.
♣ Sur l’école aussi, ou encore sur les services publics qu’il déclare vouloir sauvegarder, reconquérir et élargir lorsque le discours général qui annonce la liquidation de centaines de milliers de postes de fonctionnaires propose de toujours plus les sabrer.
♣ Sur l’écologie, la question du nucléaire…
♣ Sur la souffrance animale illustrée par les images qui circulent de certains abattoirs, sur la souffrance humaine qui lui est liée, sur le respect de la vie et de la mort…
♣ Sur la culture et les arts…
-> Au titre des avancées incontestables de Jean Luc Mélenchon, sa position sur la Nation et sur la souveraineté :
♣ Ainsi, le candidat de la France Insoumise exprime sans ambiguïté la nécessité de retrouver notre souveraineté sur le plan international notamment en quittant l’OTAN et en cessant donc de nous engager dans le dispositif militaire américain, dont les aventures menacent la paix du monde et donc du continent.
♣ Il s’exprime pour le refus du CETA ce qui indiscutablement va dans le bon sens.
Mais sur la question de l’Union Européenne qui concerne notamment sur le fond la possibilité de mettre en œuvre les mesures sociales et économiques que lui-même préconise, sa position est plus floue et rappelle dangereusement l’épisode grec.
♣ D’une part il préconise « un plan A » visant à renégocier les traités pour garantir à chaque nation le droit de mener la politique économique et sociale décidée par le peuple. Cela pour « refonder l’union européenne ». Discours qui en soi rappelle les diverses variantes chères à « la gauche » d’une « autre Europe » ou encore « d’une Europe sociale ».
♣ Mais d’autre part, il évoque la possibilité (plus que vraisemblable) que cette renégociation échoue et envisage donc un « plan B » visant à refuser au nom de la France d’appliquer la discipline de l’union européenne. Cette formulation est nouvelle. Cette position est indiscutablement une avancée, mais présente des dangers réels dont le candidat de la « France Insoumise » se veut conscient puisqu’il déclare lui-même « je ne suis pas Tsipras », comme une garantie qu’il ne cédera pas sur les engagements pris comme l’a fait à l’époque le leader de Syriza.
En même temps qu’il mobilise des dizaines de milliers dans ses réunions publiques, qu’un mouvement réel se dessine, une dynamique qui peut mener à la victoire, Jean Luc Mélenchon devient la cible privilégiée de tout ce qui est attaché au maintien du système. Après Gattaz, le responsable du MEDEF, après Berger celui de la CFDT, c’est François Hollande qui s’y met, condamnant le candidat de la France Insoumise sur sa position européenne qui « mène à quitter l’union européenne ». Argument identique de tous les affolés, Hamon, Macron, Fillon. Pour cette fois, Hollande et les autres sont perspicaces.
Plan A ou plan B, le processus annoncé par Jean Luc Mélenchon ne peut en effet mener qu’à la fin du pacte de stabilité, qu’à la fin de l’euro, qu’au retour aux monnaies nationales et la fin de la dictature de la BCE et de l’UE sur les nations.
Alexis Tsipras une fois élu en Grèce a capitulé à l’époque sur ses propres engagements au prétexte de « sauver l’euro », cela sous la pression conjointe de Merkel et Hollande. La référence à la Grèce du candidat de la France Insoumise se veut rassurante, indiquant qu’une fois porté au pouvoir il ne cédera pas et ne capitulera pas, comme Tsipras en Grèce, face à l’union européenne.
Certains partisans de la rupture avec l’UE et avec l’euro trouvent la position de Jean Luc Mélenchon qui ne dit pas clairement « qu’il sortira de l’UE » trop timorée pour ne pas lui apporter leur soutien. C’est nier un processus réel que le candidat lui-même revendique en affirmant, une fois encore, qu’il n’est pas Tsipras.
Au final, le programme de la « France Insoumise » se revendique de l’héritage d’un républicanisme social sérieusement réformiste. De tous les candidats susceptibles de présenter un peu plus qu’une candidature de témoignage, il est, à l’heure actuelle, le seul auquel il est utile d’apporter un soutien électoral. Cela pour le coup porté à la cinquième république, à ses partis phares dont le parti socialiste, et enfin pour la situation radicalement nouvelle qu’ouvrira le succès du candidat de la « France Insoumise ».
En guise de conclusion provisoire
La dynamique actuelle suscitée par la candidature de Jean Luc Mélenchon est indiscutable. Le talent personnel du candidat y contribue mais contrairement aux apparences n’est pas l’essentiel. Au point de départ se trouve la volonté de millions de citoyens de balayer une oligarchie aux mains pleines lorsque la pauvreté grandit, une caste politique qui se présente et fait la morale continuellement lorsqu’elle est prise la main dans le sac, une politique de sacrifices redoublés pour les plus démunis, une injustice insupportable, une caste médiatique qui comme aux plus beaux jours de 2005 mène une campagne de propagande sans retenue, une caste « syndicale » où se retrouvent côte à côte les Gattaz du Medef et Berger de la CFDT . En d’autres mots, dans la dynamique en cours qui mobilise des franges importantes de la jeunesse notamment, s’exprime la volonté d’en finir avec ce vieux monde, ces institutions de la cinquième république antidémocratiques et la soumission à l’union européenne qui évince le peuple de tout pouvoir de décision pour les affaires qui le concerne.Dans ses interventions Jean Luc Mélenchon invite à se méfier de toute conception « sauveur suprême ». Une des questions qu’il pose –et qui demeure sans réponse- est donc celle d’un regroupement permettant un fonctionnement démocratique, permettant un débat large et des prises de décision collectives….
« C’est vous, les gens, qui ferez l’avenir » affirme-t-il à juste titre.
L’avenir… Les élections trouveront inévitablement leur prolongement demain sur le terrain de la réalité sociale et politique, dans la vie, dans les quartiers, dans les entreprises… C’est aussi dans cette perspective que le vote Mélenchon trouve toute son importance.
Jacques Cotta
Le 17 avril 2017
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