La gravité de la domination de la finance, les conséquences désastreuses pour le genre humain des politiques élaborées et mises en œuvre exigent des mesures d'urgence permettant d'y mettre fin, d'établir par la démocratie des moyens humains pour juguler l'inhumain.
Seule la démocratie totale, sans contrôle a priori, sans exception ou dérogation, en permettant aux travailleurs entraînant le peuple, d'établir librement leurs besoins, assurera l'élaboration du quoi faire et comment faire ?
Ces dernières élections n'ont-elles pas fourni la démonstration de cette intelligence collective ? Placé face au piège électoral tendu dans le seul objectif de la poursuite d'une politique traduisant les exigences de la finance, sans consigne d'aucun parti, majoritairement l'abstention s'est imposée, isolant avant même qu'elle soit en place l'équipe Macron, et préservant ainsi l'avenir.
Cette intelligence collective, nous devons en être ses dévoués serviteurs. Chacun, chacune d'entre nous a besoin que les fait soient établis, que soient apportées les démonstrations et réalisations des travailleurs de pays, de tous les pays.
En faisant partager nos connaissances, nos expériences, en mettant en lumière le grand moment de l'histoire, certes modestement, nous contribuerons à ce que l'émancipation soit l'œuvre des travailleurs. L'histoire le montre, l'émancipation des travailleurs sera leur œuvre ou elle ne sera pas. En ce sens, le retour aux principes fondamentaux tels qu'établis lors de la fondation de la première internationale semble indispensable. La devise adoptée ce jour de 1848 est : l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Aujourd'hui, cette même devise apparaît avec « sera » à la place de « doit être ». Cela n'est pas anodin. Sa formulation initiale situe clairement la responsabilité de ceux et celles qui s'engagent dans ce combat d'émancipation, à savoir aider à créer les conditions et les moyens de la démocratie pour, par et avec le plus grand nombre (« les masses »), question centrale totalement d'actualité. Prenons la question des ordonnances. « Retrait des ordonnances » est apparu comme une exigence élémentaire permettant l'unité d'action sur l'objectif de faire reculer Macron. Rapidement au sein du syndicat, l'enjeu fut respect ou non du mandat ! La direction de l'une des confédérations refusant de respecter ce mandat favorise l'autre confédération à mettre en avant la tactique des journées d'action répétées sans résultat et ouvre la voie à la énième tentative de remise en selle de la troisième organisation dont nul ne conteste son titre de traître de service officiel (mais la concurrence est rude).
De porteurs des revendications ils deviennent interlocuteurs des gouvernements au regard des exigences des capitalistes. Ils abandonnent leur mandat et ils décident tout seul ce qui est bon et ce qui n'est pas bon pour les travailleurs et les peuples en leur lieu et place.
Tous ceux qui peu ou prou ne fixent pas comme priorité la démocratie comme levier indispensable à l'élaboration des moyens de résistance et de reconquête sont amenés à se dresser contre le mouvement en cours et sont facteur de démoralisation. Quant aux appareils ils répètent à l'infini les mêmes propositions d'action qui, d’échec en échec, ne visent qu'à démoraliser les militants actifs.
Denis Langlet
le 22 octobre 2017
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