La question est là, en effet. Alors que la rentrée pour des millions de travailleurs et de chômeurs se fait sous le signe de la baisse du pouvoir d'achat, de la montée du chômage et de déficits abyssaux qui menacent de plonger le pays dans une crise ravageuse, le PS envoie un message clair: il n'y a pas d'alternative à Sarkozy!
Un exemple significatif. Sarkozy, prenant à rebours une partie de sa majorité - surtout ceux qui sont plus bêtes que leurs pieds - annonce que le RSA sera en partie financé par une taxe sur les revenus financiers et les rentes. Sarkozy fait payer les riches répètent comme des perroquets la grande presse et les idiots de tous bords. Les riches? Surtout pas les très riches qui sont déjà protégés par le "bouclier fiscal". Mais ce n'est qu'un détail. les socialistes sont dans l'embarras et finalement trouvent que c'est une mesure qui va dans le bon sens. Et pour cause: les socialistes soutiennent le RSA qui est un invention d'un des leurs, Martin Hirsch, actuellement ministre de Sarkozy. Le RSA a d'ailleurs été expérimenté dans plusieurs départements, surtout des départements à conseil général socialiste. Le RSA est donc le point de jonction réel entre les socialistes et le gouvernement. Voici donc ce qu'en dit l'association AC!
RSA : les offres d’emploi non-valables vont enfin trouver preneur
Ca y est, Martin Hirsch a rempli son rôle, Nicolas Sarkozy et l’UMP reprennent la main sur le RSA et dévoilent brutalement son véritable objectif. La grande offensive anti pauvres reprend ses droits, sous couvert de lutte contre "l’assistanat".Selon le projet présenté par le Président, tout allocataire de l’ex-RMI, de l’ex API sera désormais radié s’il refuse un emploi ou une formation.
Exit les grandes tirades sur les travailleurs pauvres qui s’en sortent moins bien en reprenant un emploi qu’en restant au RMi, fini le discours sur l’ « incitation » , l’ « encouragement » que serait le RSA.
Il ne s’agit plus de remettre humainement et gentiment le pied à l’étrier des Rmistes , mais de les envoyer vers l’emploi précaire et sous payé de force.
La classe politique se divise et glose sans fin sur le financement du dispositif par le « capital ». Comme on a glosé sans fin au moment du vote du projet de loi sur l’offre d’emploi valable, sur ce que voulait dire le fameux « valable » .
Ceux qui auront la charge de radier les allocataires des minima sociaux, en l’occurrence les présidents de Conseils Généraux, n’auront pas à se poser la question .
En effet il ne s’agit plus, avec le RSA, de « deux offres d’emploi valables », mais d’ « une offre d’emploi » tout court.
Donc, les minima sociaux seront immédiatement supprimés à tous ceux qui auront refusé le premier boulot venu, quelle que soit sa durée, son nombre d’heures hebdomadaires. Et bien entendu quelle que soit la formation ou l’expérience initiale de l’allocataire.
La grande parade du Grenelle de l’Insertion est bel et bien terminée, et il n’y avait pas besoin de six mois de conférences, d’expérimentations et de débats pour définir le nouveau sens du « I » de RMI : l’insertion, ce sera désormais la contrainte, le chantage à la misère brute.
On sortait parfois du RMI : on ne sortira pas de la précarité maximum instaurée par le dispositif RSA. Car les employeurs auront désormais à leur disposition une main d’œuvre contrainte d’accepter les pires conditions de travail et de salaire et notamment les temps partiels les plus extrêmes. L’emploi précaire va donc se développer de manière exponentielle : le seul frein à son expansion n’était pas le Code du Travail réduit à une peau de chagrin mais la possibilité offerte par l’existence d’une revenu minimum même misérable de refuser les offres les plus pourries.
C’est terminé : le RMI tirait de fait les conditions salariales vers le haut, le RSA va les entrainer inexorablement vers le bas. Et l’effet va s’en faire sentir très rapidement dans les secteurs de l’intérim, des services à la personne, du bâtiment, de la restauration.
Le RSA se révèle finalement un plan Harzt 4 à la française et il entrainera les mêmes effets qu’en Allemagne : la paupérisation d’une partie grandissante de la population.
Contrairement à la majorité des syndicats et des associations de lutte contre l’exclusion, AC ! a refusé de participer au Grenelle de l’Insertion, tant il était évident que le projet initial de Martin Hirsch portait cet aboutissement en germe. Aujourd’hui comme hier nous appelons l’ensemble des concernés à la solidarité , à la mobilisation et à la résistance contre ce projet et son application.
Pour vous informer consultez l’intégralité de notre dossier RSA http://www.ac.eu.org/spip.php?article1924
Il n'y a pas grand-chose à ajouter. Le noeud de tous les problèmes auquel notre pays est confronté est qu'il n'y a tout simplement plus aucune alternative politique crédible en raison l'union intime nouée entre le sarkozysme et le PS. Les pitreries lamentables de La Rochelle doivent se comprendre dans ce cadre. Comme le fait remarquer le journaliste de MediaPart, "La Rochelle, consensus sur les idées, débat sur les personnes". Entre Moscovici appuyé sur une partie des apparatchiks locaux (Guérini, Collomb, etc.) et sur la fraction ouvertement sarkozyste (Valls), Martine Aubry qui fait la synthèse des amis de DSK, des fabiusiens et des la prétendue gauche de NPS, Delanoë soutenu par Jospin et Hollande et enfin Royal (d'ailleurs de plus en plus isolée), il n'y a aucune divergence sérieuse. Martine Aubry prétend même rassembler ceux qui sont fidèles à la stratégie d'union à gauche alors qu'elle-même gouverne Lille avec le MODEM... Restent Mélenchon et Dolez qui font cause commune mais sont maintenant totalement isolés et semblent condamnés à ne pas dépasser ensemble le score réalisé par le seul Marc Dolez au congrès de Dijon en 2003. Mélenchon tempête sur son blog, mais il n'a aucune perspective. Le parti "à l'allemande" (la gauche socialiste + le PCF) n'est qu'un mirage. "Ce congrès est la dernière limite", peste-t-il. Fort bien. Mais quand la dernière limite aura été franchie que restera-t-il à Forces Militantes et à PRS? Attendre sagement la prochaine dernière limite?
Disons les choses franchement. La perspective de "reconstruction" de la gauche autour d'un rassemblement des adversaires de "l'Europe libérale" (cela dit pour aller vite), bref l'axe de la "gauche du Non" de 2005, n'existe plus. Le ralliement de Bové (décidément d'un opportunisme sans borne, lui aussi) à Cohn-Bendit et la paralysie du PCF laissent le terrain désert. Certains militants se tournent vers le NPA de Besancenot, d'autres vers le POI impulsé par les militants du PT, mais la gauche socialiste et anti-libérale est exsangue. Après avoir laissé passer toutes les occasions d'une rupture fondatrice, FM et PRS sont au bout de l'impasse. Et au printemps prochain il ne leur restera plus qu'à coller des affiches pour une liste "socialiste" (sic) qui piétine tout ce à quoi Dolez et Mélenchon ont consacré une bonne partie de leur temps au cours des dernières années sur la question européenne - une question dont Marc Dolez disait à juste titre en 2004 (interview par Jacques Cotta sur notre site La Sociale ) qu'elle était pour les socialistes une question identitaire.
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Concernant le RSA que le PS va certainement voter
Et comment ele RDA va remplacer le RMI, comment vont alosr afir ceux qui n' auront pas trouvé de boulot ??Des gens vont se trouver sans allocation ??
Pour le moment toute les "critiques" vont sur le financement, mais il y autre chose dont personne ne parle pour le moment, "il s' agit de l' application automatique du décret sur le train de vie des allocataires des minima sociaux".
A LIRE http://www.collectif-rto.org/spip.php?article672