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Le fond de l'air est-il de droite?

À propos d'une discussion en cours

Par Denis Collin • Débat • Mercredi 21/10/2009 • 11 commentaires  • Lu 4144 fois • Version imprimable


La revue « le Débat », dans sa dernière livraison, consacre un dossier à la question du « déclin de la gauche ». Parmi les auteurs, l’Italien Raffaele Simone soutient que les transformations sociales et idéologiques des dernières décennies font que notre monde est en quelque sorte naturellement de droite. De nombreux commentaires ont suivi cette publication. Et dans Marianne 2, un article résumait la situation en une formule: il faut s’y faire, le fond de l’air est de droite. Ce débat a eu lieu aussi, sous une autre forme, dans les colonnes de , avec la publication des deux articles de Jean-Louis Ernis.

Pour tenter d’y voir clair, il me semble qu’il faut prendre du recul et déplacer légèrement l’axe des questionnements. Prendre du recul d’abord, c’est se demander ce que signifie ce clivage droite/gauche et dans quelle configuration historique il a pris toute sa dimension.

On le sait, le clivage entre la droite et la gauche trouve son origine dans les premiers évènements révolutionnaires de 1789: lors du débat sur la future constitution, les partisans du veto royal se rangèrent à droite du président et ses adversaires se rangèrent à gauche, se regroupant sous l’étiquette « patriotes ». La gauche, c’est donc la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie révolutionnaires qui veulent décider elles-mêmes de leurs propres affaires et rejettent la tutelle de l’État monarchique. Ce premier clivage se complique un peu plus tard parce qu’il se combine avec un deuxième clivage, celui qui oppose la plèbe, le popolo minuto, comme on aurait dit en Italie et les possédants, et plus tard cette opposition recoupe le conflit de classe entre ouvriers et bourgeois, lors de ce dernier acte de la révolution française qui s’étend entre février et juin 1848. Cette superposition ne va cependant pas de soi. Certains Girondins classés à droite par rapport aux Montagnards ont été des républicains convaincus bien avant qu’un Robespierre ne se décide à abandonner l’idée monarchique. La vision marxiste standard de l’histoire de la révolution française qui établit une sorte de continuité entre l’aile gauche de la révolution de 1793 et le mouvement ouvrier me semble parfaitement discutable … et trop peu discutée.

Il est clair en tout cas qu’être de gauche, ce n’est pas nécessairement être un adversaire résolu du mode de production capitaliste. Droite et gauche n’étant que des positions relatives définies à partir de critères très flous, la valeur politique qu’on accorde à ces étiquettes est depuis longtemps surfaite et induit en erreur ceux qui veulent réfléchir stratégiquement et non se laisser guider par des slogans plus ou moins creux. Dès la fin du XIXe siècle, quelques théoriciens du mouvement ouvrier se sont opposés assez violemment à cette confusion entre le mouvement révolutionnaire prolétarien et le radicalisme bourgeois de gauche. C’est le cas de l’un des grands penseurs du syndicalisme révolutionnaire, Georges Sorel, qui voit clairement comment les organisations socialistes et social-démocrates, en dépit de leurs proclamations pour les dimanches et jours de fête, sont de plus en plus des organisations visant à transformer les ouvriers en troupes d’appoint du parlementarisme radical le plus médiocre. Sorel pousse d’ailleurs sa réflexion jusqu’à la racine philosophique de ces confusions qui se situe, selon lui, dans l’idéologie des Lumières et « les illusions du progrès » (c’est le titre d’un des ouvrages de Sorel, réédité en 2007 aux éditions « L’âge d’homme » à Lausanne).

Je n’ai pas le temps de reprendre toute cette histoire dans le cadre restreint d’un article. Mais c’est un travail qui vaudrait la peine d’être mené, textes en main. Que Sorel et ses amis aient eu tort ou raison, cela n’est pas en discussion. Il s’agit simplement de comprendre que le clivage droite-gauche tel qu’il a dominé la vie des nations de la « vieille Europe » au cours du siècle passé n’a rien de « naturel » et il n’est nullement surprenant qu’il ne joue plus du tout le même rôle aujourd’hui. Je vois à cela plusieurs raisons.

  1. Le cycle historique ouvert par les révolutions de la fin du XVIIIe siècle est en train de s’achever. La croyance dans le combinaison du progrès des sciences, des techniques, des mœurs et des libertés politiques semblent à peu près éteinte. Et il semble de moins en moins certain qu’il faille nécessairement aller de l’avant dans le sens du « progrès », puisque celui-ci semble de plus en plus fréquemment porteur de menaces qui mettent en cause l’idée de l’homme que pouvaient se faire les disciples des Lumières – toutes tendances confondues. Par exemple, ce que nous promettent, avec les meilleures intentions du monde, les progrès à venir des technologies biomédicales semble ouvrir sous nos pieds un abîme.

  2. Le marxisme orthodoxe, en tant que version « ouvrière » du progressisme des Lumières est victime de la « crise du progrès ». Libérer le développement des forces productives des entraves capitalistes, cela ne semble pas vraiment l’urgence du moment, alors que c’est bien plutôt la protection du monde contre le déchaînement des « forces productives » du capitalisme qui est à l’ordre du jour. Mais le marxisme orthodoxe s’est épuisé pour une autre raison. Comme j’ai eu l’occasion d’y revenir à plusieurs reprises (et en particulier dans Le cauchemar de ), le marxisme a été pour l’essentiel l’idéologie du salariat et il est assez naturel qu’il fasse du capitalisme d’État l’idéal de la transformation sociale révolutionnaire.

  3. Dans le même moment, le capitalisme a fini de se dépouiller de ce qu’il trainait d’oripeaux des formations sociales antérieures au capitalisme. Les valeurs bourgeoises traditionnelles, la famille, la patrie, l’épargne, le respect de la religion, etc., n’ont aucun lien logique avec le mode de production capitaliste. La bourgeoisie capitaliste encore peu assurée de sa propre domination avait tendance à faire bloc avec la vieille aristocratie, et ces valeurs communes lui semblait un bon moyen de se faire face aux classes dangereuses. Mais ce temps-là est derrière nous et la « droite » – si on persiste à vouloir donner ce qualificatif au principal bloc politique des classes dominantes – n’a plus grand-chose à voir avec ce qu’elle était il y a encore quelques décennies. Les évènements récents qui ont défrayé la chronique le prouvent à l’envi.

Dans cette situation, les défenseurs des acquis ouvriers, mais plus largement tous ceux qui veulent résister aux tendances destructrices du mode de production capitaliste, apparaissent comme des « réactionnaires » puisqu’ils s’opposent au prétendu « cours de l’histoire ». Alors que la gauche politique, conformément à sa nature, court derrière le progrès, c’est-à-dire derrière le « capitalisme absolu » – pour reprendre une expression de Badiale et Bontempelli – le vieux mouvement ouvrier tente d’accrocher au passé (avec, il faut le reconnaître, de plus en plus de difficultés). Loin de vouloir transformer la société, il en est réduit à défendre la société telle qu’elle est contre les transformations sociales qui sont devenues le programme commun de tous les partis de la droite classique aussi bien que de la gauche dite « libérale ». Un signe inquiétant de la situation réelle: alors que la situation à France-Télécom montre clairement à quoi conduit la concurrence libre et non faussée, il ne n’est trouvé pratiquement personne pour réclamer la renationalisation du secteur des télécommunications, un secteur dont il est facile de montrer qu’il entre dans la catégorie des entreprises qui devraient devenir propriété de l’État si on appliquait le préambule de la constitution.

Dans ces conditions, les forces dominantes semblent l’emporter assez facilement. Les citoyens convaincus de l’urgence qu’il y a à défendre la société contre la « transformation sociale » du capitalisme absolu ne sont pas très mobilisé pour voler au secours d’une gauche qui, sur le fond, défend cette « transformation sociale » d’un genre nouveau. Un grande partie des électeurs appartenant aux classes populaires se réfugie dans l’abstention (aux européennes aussi bien qu’à la très médiatisée législative partielle de Poissy qui a vu la victoire du judoka aux pièces jaunes...) On peut même aller plus loin: quand le programme pour l’école de l’UMP, programme rédigé sous la houlette de Darcos, promettait de rétablir l’autorité des professeurs et le sens du travail à l’école, il n’est pas certain qu’on devait avoir des motivations « de droite » pour soutenir un tel programme. Bien sûr, il n’a pas fallu longtemps pour s’apercevoir que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient. Darcos et Chatel ont poursuivi avec acharnement la politique de destruction de l’école et de l’enseignement disciplinaire. La prochaine réforme du lycée entérinant la suppression des licenciements et une baisse massive des horaires vont accentuer le côté « école lieu de vie » pour parquer les jeunes avant de les jeter sans défense dans la fournaise du « marché du travail capitaliste ». La « mastérisation » du recrutement vise à remplacer le recrutement de professeurs possédant un savoir certifié par des spécialistes de la rhétorique des « sciences de l’éducation » … Bref la destruction de « l’école bourgeoise » est en bonne voie, cette « école bourgeoise » contre laquelle les gauchistes s’étaient dressés jadis... Ce n’est sans doute pas pour rien que Valérie Pécresse a employé le terme de « révolution culturelle » pour qualifier ses projets de réformes de l’enseignement supérieur.

Je ne veux pas sous-estimer le poids du bourrage de crâne médiatique, ni la puissance de l’idéologie de la consommation, ni le bouleversement des modes de vie, toutes raisons qui expliquent l’atomisation des classes populaires et singulièrement de la classe ouvrière. Mais je me méfie des thèses sur « l’embourgeoisement de classe ouvrière » qui me semblent assez indécentes quand on sait combien les fins sont difficiles pour l’immense majorité des ouvriers. Si le fond de l’air semble « de droite », c’est plus certainement parce que nous sommes arrivés à l’épuisement total de cette structure politique vénérable qu’est le clivage droite/gauche. Les clivages réels, largement masqués par la superstructure politique, demeurent et de nouveaux clivages apparaissent, de nouveaux conflits sociaux sont en gestation. Mais pour l’heure la théorie manque à l’appel. Penser la réalité actuelle et dégager les voies d’avenir, c’est là une tâche incontournable.

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Commentaires

par Serge_Gomond le Jeudi 22/10/2009 à 08:45

Les européennes comme le cas Douillet demande une approche circonstanciée :

 

Denis écrit : « … Un grande partie des électeurs appartenant aux classes populaires se réfugie dans l’abstention (aux européennes aussi bien qu’à la très médiatisée législative partielle de Poissy qui a vu la victoire du judoka aux pièces jaunes...) »

 

Ceci est l’extrait d’un article paru sur le site « betapolitique », et signé de JF Couvrat :

« … Si l’on se contente de rapporter le score de David Douillet au nombre de bulletins exprimés, comme on le fait généralement, on passe à côté de ce phénomène. Et l’on conclut hâtivement qu’il a réuni 52,10% des suffrages au second tour après en avoir réuni 44,19% au premier, soit des scores comparables à ceux de son prédécesseur, Jacques Masdeu-Arus, en 2007.

Si l’on se réfère au nombre des électeurs inscrits, c’est la capacité mobilisatrice de l’UMP que l’on mesure, et la photographie est moins souriante pour le parti du Président.

Au premier tour, David Douillet a recueilli 9.373 suffrages, soit 7.989 de moins que Jacques Masdeu-Arus en juin 2007 – six mois après avoir été lourdement condamné pour corruption par le tribunal correctionnel de Paris, condamnation alors suspendue par la procédure d’appel. David Douillet n’a ainsi mobilisé que 13,1% des électeurs inscrits, alors que son prédécesseur en avait mobilisé 24,2% en juin 2007 et 31,2% en 2002, avant sa condamnation.

à cet emplacement, il n'est pas possible de poser le graphisme illustrant cet article, où Douillet receuille 13,1% d'élécteurs inscrit au premier tour, et 17% au second.

Au second tour, David Douillet a recueilli 12.203 suffrages, soit 17% des électeurs inscrits. Son prédécesseur en avait recueillis 19.321 (soit 27% des inscrits) en 2007 et 23.014 (soit 35% des inscrits) en 2002.

Selon Frédéric Lefebvre, les électeurs « répondent  dimanche après dimanche » au « monde politico-médiatique » qui cherche, dit-il, à « détruire le Président de la République ».

Disons que les électeurs répondent avec circonspection. Sur 71.732 inscrits dans la 12ème circonscription des Yvelines, 48.311 ont finalement décidé de rester chez eux. … »


par c_berthier le Jeudi 22/10/2009 à 12:51

Il y a trop de sujets abordés en même temps pour qu'il me soit possible d'y contribuer avec ma faible culture théorique. Mais il se trouve que sur les deux évènement cités, je puis, d'expérience, compléter notre information.
A Poissy, vous passez sous silence les candidatures gauche-de-gauche-sic. Pourquoi? Parce que leur score est resté faible sans recueillir les voix nonistes de 2005 ou celle d'un électorat PS désorienté, ou encore des très nombreux abstentionistes? Ou bien parce que le PCF a offert dans l'heure de la fin du premier tour son appui au PS sans en avertir ses partenaires du "front de gauche"? Ou encore parceque le PG n'a pas appelé à voter pour le candidat PS soupçonné d'entente avec le MODEM...qui lui aussi était resté silencieux? Ou enfin, parcequ'il serait possible d'imputer à ce silence du PG la défaite du candidat PS...entrainant un silence gêné dans le PG?
Sur le "referendum postal", je conçois que, du fond de leurs cellules médiatiques et politiques, les camarades n'aient pas toutes les informations militantes. 
D'abord, le mot d'ordre provient d'un vrai comité de grève postier du 92 voulant, par ce mot d'ordre, rompre l'isolement des postiers et non pas d'une sombre manoeuvre bureaucratique. 
Par contre, il est loisible de s'interroger sur  l'afflux des organisations appuyant ce mot d'ordre dès septembre 2008 au sein d'un comité national. Soutien ou cordon sanitaire? Silence partout sur ce point. Silence ou complicité?
Pour autant, les pétitions lancées à cette époque ont recueilli un moins de 500 000 signatures, ce qui n'est pas rien en termes militants et ne mérite pas le terme de "comités théodule" de ceux qui observent la vie à travers les barreaux des cellules précitées. Il conviendrait par contre de s'interroger sur le peu d'envie et/ou de résultat de ces "comités" pour se rencontrer et fusionner dans une campagne commune. A chacun son moche?
Ce qu'à travers les barreaux on ne pouvait pas voir, c'est la bataille politique pour intégrer ou pas les élus municipaux à cette mobilisation qui, pourtant les concernait au premier chef. A la place, il y eut des "lettre a Sarkozy". Et ce que nul n'a pu voir à travers ses épais barreaux fut:
- deux circulaires ( d'une partie???) du PS demandant a ses élus d'organiser une votation
- l'afflux journaliers de centaines de déliberations municipales et de milliers de courriels en ce sens à partir du 7 septembre 2009
- les référés tardifs et non fondés des préfets contre ces délibérations dans trois départements seulement.
- la poursuite des délibérations et des votations au delà de la limite prévue, en portant le nombre au delà de 2,3 millions de "votes".
Ce devait en être trop pour certains, puisqu'alors, l'enregistrement de ces votations fut interrompue et remplacée par une carte postale à Sarkozy en espérant - non sans raison - que le Sénat ferait obstacle à la privatisation de la Poste.
Quel fut le sens de cette mobilisation soudaine des conseils municipaux? Comment la prolonger? En quoi est-elle liée à une résistance populaire? Que faire?
Là sont les vraies questions qui, sans réponse, renvoient le "socialisme aujourd'hui" aux calendes grecques ou au partage des miettes disputées à l'oligarchie financiere. Il faudra qu'un jour, quelqu'un de plus instruit que moi se penche sur la fausse évidence d'une révolution sociale produit de la fusion de l'analyse juste d'une petite avant-garde "hors masses" avec une "conscience des masses" de dizaines de millions d'exploités ayant fait l'expérience négative des organisations syndicales et politiques sensées les défendre aux usa et en Europe.


Lien croisé par Anonyme le Jeudi 22/10/2009 à 19:05

Le fond de l'air est-il de droite ? - Recriweb - FriendFeed : "Le fond de l'air est-il de droite ? - http://la-sociale.viabloga.com/news..."


par regis le Vendredi 23/10/2009 à 03:32

Il faut absolument rompre avec une pensée binaire gauche/droite source de confusion et qui peut que nous mener à être défaits y compris sans pouvoir combattre.

La gauche peut parfaitement inclure des partis défenseurs résolus du mode de production capitaliste – du cartel des gauches à l’union de la gauche ou plurielle en passant par le front populaire ; d’actualité : du PRG au PCF en passant par le PS – (qui peut sérieusement croire que l’appareil du PCF se bat pour…le communisme ?)

Ces notions qui n’ont plus de sens ramènent toujours à l’injonction de la vraie croix : vote PS (ou PCF ou..) sinon tu fais passer la droite, à des contorsions : le PS même s’il se dit de gauche est à droite, la gauche-de-la-gauche, 100% à gauche ! l’autre gauche.

Bref, le bon peuple est sommé de se positionner sur l’échiquier piégé en gauche et droite où de toutes façons il n’aura que le rôle du pion.

Quelle comédie ! Et on finit par l’accuser de déserter les urnes !

Sur FT : un texte est actuellement plébiscité dans certains milieux syndicaux de l’entreprise : Maxime Vivas : hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.(en ligne sur internet)

Si le texte contient certaines vérités factuelles, il est, me semble t-il, assez emblématique de la « vraie gauche » dont l’auteur se réclame.      


Re: faits et chansons de gestes, vrai ou faux ? par regis le Vendredi 23/10/2009 à 15:14

Mes excuses. J’ai lu votre texte la tête dans les brumes d’un syndrome grippal qui me met hors de « l’enfer Orange » momentanément. Un ami me l’a apporté ultérieurement.

L’auteur tente de nous signifier les bienfaits provoqués par les « ergonomes » bardés de sciences sociales qu’il oppose aux monstres à sang froid que seraient les « scientifiques » polytechniciens. Le tout sous « l’impulsion d’un DRH éclairé » ce qui amène inévitablement « des opérations gagnant-gagnant ».

Pas étonnant alors que seul l’aspect idéologique managérial importe. Qu’il n’est dit mot des directives de Bruxelles (seul le traité de Lisbonne est retenu à charge à la fin de l’article) et de leur concrétisation via le parlement français (la suppression des statuts de corps des PTT et leur remplacement par de nouveaux spécifiques à chacune des deux entreprises –la reclassif- permettait de jeter des techniciens, dessinateurs, agents des lignes, du service général de jeter dans le même sac les « ressources humaines » pour les affecter où le patron souhaite sans aucune considération à un métier pour lequel ils se sentaient solides).

Quand aux « ergonomes » -je n’ai jamais vu la queue d’un ou d’une- nous n’en avions pas besoin pour vivre plus correctement aux PTT. Ils ont sans doute subit le sort réservé à tous les « transverses » cible des « sureffectifs », la perte des « BO » de proximité est infiniment plus symptomatique.       
Codialement.


Re: faits et chansons de gestes, vrai ou faux ? par regis le Samedi 24/10/2009 à 01:51

Bravo aux travailleurs des usines efferalgan qui m’ont dégagé le cerveau et à bas leur patron et ses actionnaires !

Mon post précédent reste amphigourique : pour tenter d’être plus clair : j’ai lu votre commentaire du 16/10 mais le cerveau embrumé par la fièvre : on lit sans comprendre.

Un ami m’a apporté le texte de Vivas en me rapportant le succès qu’il rencontrait dans certains milieux syndicaux. Je confirme comme vous que les faits sont avérés, j’ai même vécu , notamment (en 1999, l’ex DRN dont la direction était sise à Blagnac possédait nettement plus de moyens financiers qu’une DR) les stages évoqués  par le journal « L’autan » cité par l’auteur. Ce fut pour moi, l’occasion d’un premier refus : auparavant, mon raisonnement constituait soit à attendre rageusement la fin du stage sans mot dire, soit à intervenir pour faire du « rentre-dedans », dans ce cas il y avait diverses conséquences.

Le stage précité contenait un élément nouveau : comme l’évoque Maxime Vivas, il se présentait comme une analyse de personnalité. Réaction : leur vendre ma force de travail passe encore puisque je ne peux faire autrement, mon être jamais ! Il s’en est suivi des convocations auprès du responsable de département puis du DUO. Passons là-dessus. J’ai argué que j’étais disponible pour toute formation professionnelle correspondant à ma qualification un point c’est tout. Appui syndical plus que mitigé malgré mes responsabilités.

Ils ont fini par faire la part du feu : 1 personne sur plus de 350. Le plus idiot dans cette situation où l’on est acculé, c’est de se cramponner à sa défense et de ne pas en faire un tremplin pour un refus plus collectif. On est pas des héros (quelle connerie) mais garder sa dignité, quelle satisfaction !!

Les faits sont exacts dans l’article de M.Vivas mais (et je ne prétend pas avoir raison) il me semble que son texte est marqué par l’esprit « vraie gauche » en ce sens qu’il n’en extrait que l’aspect managérial. Le capitalisme, Bruxelles, la droite et la gauche française, ne nous ont pas tués que par des procédés managériaux.

Je ne remets pas cet horrible « codialement » qui, je ne sais pourquoi, me fait penser à un médicament grippal de mon enfance.            


le fond de l'air est-il de droite? par avossa le Dimanche 25/10/2009 à 00:52

"Un signe inquiétant de la situation réelle: alors que la situation à France-Télécom montre clairement à quoi conduit la concurrence libre et non faussée, il ne n’est trouvé pratiquement personne pour réclamer la renationalisation du secteur des télécommunications, un secteur dont il est facile de montrer qu’il entre dans la catégorie des entreprises qui devraient devenir propriété de l’État si on appliquait le préambule de la constitution.".
il est tout aussi inquiétant que les privatisations d'EDf, GDF, Air France, La poste quoi qu'on puisse dire de la "votation", des grandes entreprises nationales n'aient suscité , au mieux , que des barouds d'honneur , destinés à faire avaler la pilule aux salariés de ces secteurs en même temps qu'on faisait miroiter à leurs clients des baisses de tarifs qu'ils n'ont jamais vues et ne verront jamais. les abonnés EDF, GDF,  les clients la  Poste newlook  ( 2,70  euros  pour envoyer un fax d'une page) en savent quelque chose 
 Le programme du CNR, repris dans le préambule des  constitutions de 1946 et 58, ne sortait ni  du chapeau d'individus bornés  ni  de celui de communistes enragés  , il était le résultat de réflexions menées avant guerre notamment par le fleuron des cadres de l'indusrie d'alors, pas nécessairement engagés politiquement,à gauche, conscients des limites du capitalisme français, plus soucieux d epréserver sa rente que de l'intérêt national. C'est l'honneur de la gauche d'avoir fait siennes des idées qui ne sortaient pas toutes  de ses rangs.
c'est vrai , il y a des zones floues, les hommes ne sont jamais  ni tout blancs ni tout rouges. Quand on veut distinguer la droite de la gauche,la frontière n'est pas tracée au cordeau. il reste quand même que défendre les services publics, la sécurité sociale , le droit du travail , le droit à ue retraite décente, refuser la xénophobie, le tout sécuritaire,exiger plus  de  justice sociale et fiscale sont des marqueurs, pas infailllbles certes, qui permettent de distinguer la droite de la gauche de manière relativement claire  pour le commun des mortels. Bien sûr, il existe des exceptions. sur tel problème précis, l'Epad par exemple, des gens catalogués à droite peuvent se retrouver avec des gens de gauche et réciproquement. cela s'est produit à toutes les époques et se reproduira encore. Ces convergences ponctuelles n'infirment pas le clivage droite -gauche, constante de notre vie politique.


Re: le fond de l'air est-il de droite? par la-sociale le Dimanche 25/10/2009 à 08:53

D'accord sur les remarques de G.A. concernant le CNR ... qui confirment que le clivage droite/gauche est loin de résumer à lui seul la vie politique française. L'histoire réelle de la Résistance qui n'a rien à voir avec la mythologie (dont le PCF a été un des ardents propagandistes) nous en donne un autre exemple. Il y a une résistance de droite et même d'extrême-droite (on trouve non seulement La Rocque mais aussi d'anciens cagoulards dans la résistance et parfois même bien avant que la direction du PCF ne soit aperçu que le pacte germano-soviétique n'existait plus) et une collaboration de gauche, chez les radicaux (Bousquet) et chez les socialistes ou ex-socialistes (Laval). Cette expérience a aussi transformé les hommes. Henri Frenay qui venait des milieux proches de l'Action Française se trouve à l'origine du MNL puis de "Combat", l'un des plus importants groupes de résistants non communistes. Après la guerre, il évolue vers la gauche, par le radicalisme puis la SFIO. Ce qui n'a pas empêché les conflits au sein même de la résistance. On pense que Jean Moulin a peut-être été arrêté suite à des dénonciations - René Hardy a été mis en cause de nombreuse fois - qui pourraient aussi être liées à ces rivalités entre réseaux (Jean Moulin était à la fois le représentant de De Gaulle et le partisan de l'unification avec les communistes, un double motif pour que d'autres lui vouent une haine cordiale).

Parmi les inspirateurs intellectuels du programme du CNR, il faudrait citer les "planistes" français, le groupe X-Crise avec des gens comme Georges Lefranc, dont une partie venait de la SFIO et qui se diviseront ensuite entre pétainistes et résistants ... L'idéologie fait vraiment mauvais ménage avec l'histoire.


Re: le fond de l'air est-il de droite? par Pierre Delvaux le Mardi 27/10/2009 à 14:47

Mais, justement, ne voyons nous pas aujourd'hui de manière éclatante que ce clivage gauche-droite n'a plus le moindre sens. En matière d'économie, qui a fait le choix de maintenir la France dans le système monétaire européen en 1982 ? Qui s'est fait le champion du traité de Maastricht dix ans plus tard ? Qui a été le premier ministre champion des privatisations et a promu avec Chirac la "stratégie de Lisbonne" ? Qui est à la tête du FMI ou de l'OMC ?... De François Mitterrand à Lionel Jospin, les gouvernements de gauche (incluant le PC sous Jospin) n'ont cessé d'apporter leur pierre à l'édifice de la mondialisation.
Et ,aujourd'hui, la politique de Nicolas Sarkozy ne rassemble-t-elle pas dans sa contestation des élus de gauche comme de droite. Que ce soit en matière de fiscalité, de collectivités territoriales, de service public, de justice, d'information... le clivage ne se situe t il pas en réalité au niveau des valeurs républicaines ? Clivage entre libéraux mondialistes et républicains nationaux ?


Lien croisé par Anonyme le Lundi 18/01/2010 à 14:58

le fond de l'air-est-il de droite ? - socialiste de gauche 65 : " le reste est à lire sur le site la sociale :lien"


Lien croisé par Anonyme le Lundi 04/01/2016 à 23:42

PCF Bassin d'Arcachon 61 bis, Avenue de la Libération 33380 Biganos - pcfbassin : "- Le fond de l'air est-il de droite? - 21/10/09"



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