Nous publions ci-dessous le compte-rendu d’une rencontre qui s’est tenu le 9 mars dernier entre tous les « partis de gauche » (à l’exception des Verts, de LO et du PS). En elle-même cette rencontre pourrait être un évènement. Mais le peu d’écho que lui ont donné les divers participants à l’exception du POI en fait douter. Il reste que la discussion autour de la revendication portée par le POI d’interdiction des licenciements est du plus haut intérêt.
Le POI mène depuis plusieurs semaines une campagne pour l’organisation d’une marche à Paris pour l’interdiction des licenciements. Dans la discussion du 9 mars, en gros on a d’un côté le POI rejoint par le PCF et le NPA qui font leur ce mot d’ordre et de l’autre le PG soutenu par le MRC qui juge ce mot d’ordre « peu réaliste » et lui oppose celui d’ « interdiction des licenciements boursiers ». La question est fondamentale.L’idée d’interdire les « licenciements boursiers » procède d’une analyse (qui est celle du PG) selon laquelle la crise est la crise du « libéralisme », c’est-à-dire d’un capitalisme dérégulé ou d’un « turbo-capitalisme » et qu’on devrait finalement distinguer entre les licenciements inévitables (ceux consécutifs aux faillites des PME) et les licenciements liés aux abus du capitalisme. Cette analyse est radicalement erronée. Il n’y a pas d’un côté le capitalisme boursier, le capitalisme de casino et de l’autre le capitalisme « normal ». Il y a un seul capitalisme et les jeux de la Bourse comme la concurrence ne sont que les moyens par lesquels s’accomplissent les lois immanentes du mode de production capitaliste. Pour bien comprendre les choses on peut prendre quelques exemples. Quand des dizaines de milliers d’emplois sont supprimés dans l’automobile (chez les constructeurs eux-mêmes mais aussi et surtout chez les sous-traitants), il ne s’agit pas de faillites dans des PME ! Il s’agit tout simple de la crise majeure qui affecte un sinon le secteur industriel majeur en France, en Allemagne, en Italie, aux États-Unis ou au Japon. Parler des « licenciements boursiers » sans partir de la crise de l’automobile, c’est ne rien comprendre à la situation, c’est croire que moyennant quelques recettes habituelles de « traitement social », tout pourra repartir comme avant. L’automobile n’est pas en crise à cause des excès de Madoff ou des subprimes… Elle est en crise de surproduction endémique depuis des années et en crise de profitabilité du capital.
À l’autre bout, quand Total parle de supprimer 550 emplois alors qu’ils ont fait des profits fabuleux, il n’y a là quelque chose de choquant que pour ceux qui pensent que le capitalisme « normal » est « éthique » comme veut le fait croire Nicolas Sarkozy, champion de la « refondation » d’un capitalisme moralisé. La direction de Total fait son boulot de « fonctionnaire du capital », c’est-à-dire maximiser le profit et permettre l’accumulation du capital. Les capitalistes ne suppriment pas des emplois par sadisme, mais en raison des lois mêmes de la reproduction du capital.Ajoutons qu’il est donc impossible de distinguer entre licenciements boursiers et licenciements inévitables, puisque le capital se porte toujours là où le taux de profit est le plus alléchant et que l’intrication des capitaux permet de mettre en difficulté facilement n’importe quelle entreprise et de justifier ainsi les licenciements.
Enfin et surtout, on ne voit pas pour quelle raison les travailleurs devraient être privés de leur élémentaire droit au travail, quelles qu’en soient les raisons. La réponse est assez simple : si le mode de production capitaliste ne peut plus garantir une existence décente aux individus, il doit disparaître. Horreur ! se récrie le représentant du PG. Interdire les licenciements « Cela revient à administrer la totalité de l’économie, cela revient à la socialisation de toute l’économie. Car un tel mot d’ordre devrait s’accompagner d’un gel des profits et dividendes. » Le représentant du PG donc s’oppose au mot d’ordre d’interdiction des licenciements car un tel mot d’ordre remet en cause le capitalisme lui-même. C’est parfaitement exact ! La crise du capitalisme remet en cause son existence. Marx le disait : les crises sont le « memento mori » (souviens-toi que tu dois mourir) du mode de production capitaliste. Visiblement le PG, resté lié idéologiquement au PS dont il s’est formellement séparé n’a aucunement envie de voir le capitalisme disparaître.
Ainsi le fond de cette discussion sur les licenciements commence à apparaître clairement. Faut-il combattre pour un nouveau keynésianisme, une politique de réforme du capitalisme pour lui redonner une nouvelle vie repeinte en rose ou faut-il au contraire poser pratiquement la question clé de l’expropriation des expropriateurs et de l’organisation de l’économie par les producteurs associés. Bref reprendre ce vieux drapeau du communisme dont nous avons montré (Dans Revive la République comme dans Le cauchemar de Marx) qu’il en existait des formes possibles non utopiques, immédiatement saisissables par tous, au moment où toutes les couches et toutes les classes de la société sont confrontées à la question de la survie.Compte rendu de la rencontre du lundi 9 mars 2009 sur la question des licenciements
(compte rendu rédigé par la délégation du POI. C'est le seul dont nous disposions!)
***
Présents :
le PCF : Francis Parny et Pierre Laurent
Le PG : Claude Debons et Eric Cocquerel
NPA : Sandra Demarcq et Alain Poujolat
Gauche unitaire ( ex UNIR de Piquet) : 2
MRC : 2
Association des Communistes unitaires (ACU) : Pierre Cour Saliès
Les Alternatifs
Le PCOF
Le Parti radical de Gauche.
Le POI : Olivier Doriane, Pierre Jeanneney et Daniel Shapira
Absents :
LO
Le PS
Les Verts
PCF: Nous sommes là pour discuter de la question des licenciements. Il y a eu plusieurs discussions dans un cadre bilatéral, nous sommes face à une situation où il y a une accélération des plans de licenciement, et donc dans ces réunions bilatérales, nous avons indiqué qu’il était peut-être nécessaire d’accélérer le débat sur la question de l’emploi. Nous savons tous autour de cette table que le POI insiste beaucoup sur cette question et propose une marche unie pour l’interdiction des licenciements, et qu’il a avancé cette forme d’action. Nous-mêmes, nous avons bougé notre point de vue. Vous avez pu le constater ce week-end, vous l’avez vu dans le meeting du Zénith et dans la déclaration, que Marie Georges Buffet a mis en avant : la question de l’interdiction des licenciements.
Nous avons modifié notre position. Qu’est-ce qui a amené à cet infléchissement ? Il y a une multiplication des plans de licenciements, la logique capitaliste continue de fournir des dividendes. Il faut pouvoir répondre à cette demande des travailleurs : on ne peut pas tolérer et accepter cette cascade de licenciements. Cela doit s’exprimer. Il faut mettre à l’ordre du jour cette question de l’interdiction des licenciements. Sur la question de la marche unie, nous ne sommes pas pour l’instant sur cette ligne.
POI : La situation est grave. La courbe des licenciements annoncés en janvier aboutirait à un développement de 1,5 à 2 millions de chômeurs en plus. En février 651 000 emplois ont été supprimés aux Etats unis ce qui porte à 4,4 millions le nombre d'emplois supprimés depuis décembre 2007 dont la moitié depuis 4 mois. Dans cette situation exceptionnelle, il s’agit de garantir le travail. On peut avoir des points de vue divers sur les solutions à apporter par exemple le POI estime que les 438 milliards donnés au spéculateurs doivent être récupérés pour les travailleurs, nous pensons qu'il faut nationaliser sans indemnité ni rachat les secteurs clé de l'industrie et des banques en confisquant les profits spéculatifs etc …nous n'en faisons pas une condition car il est urgent que les partis politiques se réclamant de la classes ouvrières disent ensemble : interdiction des licenciements.
Sur la forme de l’action, les choses restent ouvertes, le POI a fait cette proposition de marche unie. Comme nous l’avons indiqué dans le courrier au NPA, elle ne nous appartient pas en propre. Nous sommes prêts à discuter de la forme de l’action, des étapes, dès lors que nous nous mettons tous d’accord sur l’interdiction des licenciements qui est un mot d’ordre vital au sens propre du terme pour la classe ouvrière.
Parti de Gauche: Sur les chiffres, nous n’aurons pas de mal à nous mettre d’accord sur la gravité de la situation . Mais nous sommes assez dubitatifs sur la formule brute d’ « interdiction des licenciements », qui ne couvre pas toutes les situations en particulier les licenciements consécutifs à des faillites de sociétés petites ou moyennes. Cela revient à administrer la totalité de l’économie, cela revient à la socialisation de toute l’économie. Car un tel mot d’ordre devrait s’accompagner d’un gel des profits et dividendes. Cela ne paraît pas correspondre à l’état des rapports de forces.
Nous n’avons pas de problème sur l’interdiction des licenciements boursiers et l’idée de contrôle administratif renforcé. Nous préférons la formule de Sécurité sociale professionnelle, de statut du travail salarié, de maintien des droits. C’est l’état de notre réflexion aujourd’hui. Cela ne nous empêche pas de participer à des initiatives de lutte contre les licenciements. Il faut favoriser dans la démarche de lutte la capacité des salariés à agir eux-mêmes, notamment par l’institution d’un droit de veto du CE préalable à tout licenciement.
MRC : Notre position est assez proche de celle du PG : nous sommes d’accord pour l’interdiction des licenciements boursiers, mais interdire tous les licenciements, paraît peu réaliste comme interdire les délocalisations : cela reviendrait à mener des actions dans les pays où l’on délocalise : Chine, Inde... Il y a notamment les TPE. Une instance nationale du MRC va bientôt se réunir pour débattre de cette question. Je rejoins le POI sur des mesures de sauvegarde et de salut public qui permettraient de sauver le pays. Il nous faut développer des références sur le service public, pour la défense de l’emploi, le mot d’ordre « interdiction des licenciements » est un mot d’ordre sain, mais il ne nous semble pas complètement efficace.
Exemple : il faudrait des taxes d’importation sociale pour éviter Bolkenstein. Comment faire pour développer des normes sociales dans d’autres pays par ex en Chine, au Pakistan ? Comment recréer un service public digne de ce nom ?
PCOF: Il faut partir de la lutte des travailleurs. Quelle formulation ? On serait pour dire : « Interdiction des licenciements dans les groupes et sous-traitants qui en dépendent ». Vous avez raison de vous battre contre les licenciements. Devons-nous dire ça aux travailleurs ? L’orientation même de cette campagne si campagne il y a, peut être la création d’un rapport de force. C’est cela qui a permis de gagner en Guadeloupe. Mais ce qui nous préoccupe le plus c’est le sort de ceux qui sont déjà au chômage et qui sont en route pour la précarité.
ACU : Sur le mot d’ordre : « Interdiction des licenciements », si ce mot d’ordre est un yoyo pour interpeller le gouvernement, cela ne sert à rien. Il y a la question du rapport de force, il y a le volet des moyens à mettre en œuvre et des solutions. Le POI insiste sur les 438 milliards aux banques et leur récupération, il y a cette exigence, mais pas seulement. Il y a aussi les fonds spéculatifs, la taxation du capital. Ce qui me gêne un peu, c’est de prendre l’initiative à côté des luttes qui ont lieu. Si c’est unitaire, c’est mieux dans les régions. Une grosse partie des régions ont fait des propositions d’autres développements écologiques, il faut avoir ce volet.
NPA : « Interdiction des licenciements », cela ne fait pas pour nous de problème. Ce n’est pas simplement parce que c’est joli, mais parce que c’est possible. Derrière la question de l’interdiction des licenciements, il y a la question de la répartition des richesses, de la propriété privée. Il y a des désaccords, il faut qu’on en discute. On ne va pas se mettre d’accord sur les solutions à apporter parce qu’ici nous ne sommes pas tous d’accord. Mais il nous semble que l’urgence est à l’action contre les licenciements, cela fait un certain temps qu’on le dit. Il y a eu une première réunion au mois de décembre. Nous avions dit il y a urgence à le faire, il y a urgence à agir. C’est encore plus vrai maintenant. Il faut trouver un mot d’ordre qui fait consensus entre tous sur l’emploi. L’important c’est qu’on se retrouve tous sur la garantie de l’emploi. La FNAC Bastille va fermer, c’est un symbole. Nous avons reçu un appel des salariés de la FNAC qui nous proposent de nous rassembler vendredi. Besancenot serait d’accord, Mélenchon également, toutes les têtes d’affiche présentes, cela aurait de la gueule. Sur la proposition du POI de marche pour l’interdiction des licenciements, on trouve que c’est très bien, mais pas si ça concerne seulement une ou deux organisations.
Gauche unitaire : Attention en Angleterre il y a danger, cette bataille qui a vu apparaître l’exigence d’emplois britanniques contre les travailleurs portugais et les autres, cela peut arriver en France. Nous sommes-nous aussi pour l’interdiction des licenciements, et en même temps il faut trouver les initiatives en bas. Il est nécessaire de mettre en place un plan global de défense de l’emploi. L’interdiction des licenciements cela part d’en haut, c’est à articuler avec le droit de veto qui vient d’en bas. Il faut relier l’ensemble avec la question écologique.
Parti de Gauche : Si l’on parle d’interdiction des licenciements, il faut également parler de la précarité. L’interdiction des licenciements ne suffit pas. Nous sommes d’accord sur l’interdiction des licenciements boursiers, mais ce n’est qu’une partie du problème. Et il y a la question des entreprises en faillite. Comment répond-on à cette question ? On peut bien sûr avancer le socialisme ou la reprise par l’Etat; ça a le charme du radicalisme, mais cela risque de ne pas paraître réaliste. C’est un vrai débat. Et il faudrait peut-être partir du texte que nous avons fait avant le 29 janvier pour aborder les questions des propositions. Tout le monde serait d’accord sur un mot d’ordre : « ensemble contre les licenciements ».
Les Alternatifs : Nous sommes pour l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font partie d’un groupe qui fait des profits. Une manifestation peut-être le point de départ d’une mobilisation. Mais il faut aussi penser à tous ceux qui n’ont d’ores et déjà plus d’emploi et qui vont tomber dans la précarité.
PCF : Sur la formule d’interdiction des licenciements, il y a deux dimensions dans la situation. Il y a une forme à trouver. Nous avons formulé « interdiction des licenciements », car il faut dire clairement les choses. C’est une traduction du mot d’ordre : « Ce n’est pas aux salariés de payer la crise », comme nous l’avons dit dans le précédent texte : ce n’est pas à eux de payer par les licenciements. Dans une situation particulière, il faut dire les choses plus fort. La question pour nous comme partis politiques c’est de dire que nous n’acceptons pas les licenciements, mais il ne faut pas réduire le débat à cela. Il faut des mesures nouvelles et plus fortes. C’est la situation qui appelle cela. Il faut monter d’un ton.
Et ensuite bien sûr il faut l’articuler au deuxième aspect, qui ramène au mode de gestion de la société. Il y a des questions qui tournent autour de la sécurisation, du maintien des droits des salariés. C’est beaucoup plus fort que le seul mot d’ordre d’interdiction des licenciements qui est un mot d’ordre défensif. Il faut donc tenir compte de la situation actuelle. Pour nous le problème comme partis politiques, ce n’est pas de créer les luttes sociales. Elles existent. Il y a un front syndical, il s’exprime. La priorité est de s’associer au mouvement prévu le 19 mars. Mais il y a une initiative politique à prendre pour mieux répondre à la situation. Peut-être ne faut-il pas trancher tout de suite pour ne pas risquer d’aller à l’encontre de la manifestation unitaire prévue ?
ACU : Personne ne peut être pour la planification d’ensemble de la société. Le POI ouvre un débat, organisons-le. La Fondation Copernic prépare par exemple un rassemblement sur la santé au travail et il y a des Etats généraux contre la précarité les 14 et 15 mai. Peut-être sur la question des licenciements est-il possible d’appeler contre les licenciements à une manifestation.
MRC : L’interdiction des licenciements, on pourrait le décliner, par exemple à Peugeot. Mais les licenciements, c’est un système. Les gens se posent plus la question de la répartition des richesses qui est à la racine du mal, que la question de l’interdiction des licenciements qui ne répond pas à une attente de ceux qui ne sont pas directement touchés.
PCF: Il faut recadrer le débat. Il y a un débat sur le texte, et il y a un débat sur une initiative particulière sur les licenciements.
NPA: L’interdiction des licenciements, on la porte depuis longtemps. C’est important pour les gens qui attendent quelque chose de fort. Nous ne pouvons pas nous contenter d’être le relais du mouvement syndical et de distribuer des tracts sur les bords des manifestations. Il faut un relais politique. Il ne faut pas rejeter comme cela l’idée d’une manifestation nationale qui ferait converger tous les salariés sur l’emploi, la précarité le chômage. Il y a un besoin de réponse à ce qui se met en place notamment en matière de protectionnisme en Europe.
NPA: Attention à ce qu’il n’y ait pas repli sur soi nationaliste: ça ne porte pas simplement sur l’emploi. C’est la question globale du système. Il nous faut être à la hauteur, sinon il y aura un repli nationaliste. C’est un débat sociétal.
POI: Les choses avancent: depuis que la question a été soulevée, il y a 4 ou 5 organisations qui se sont prononcées autour de la table pour l’interdiction des licenciements. Il faut maintenant franchir un cap rapidement car il y a urgence à répondre sur le plan politique à la situation: chaque minute qui passe ce sont 2 licenciements. Pour le reste, sur le mode de gestion de la société, chacun a ses positions. C’est pour cela qu’il y a des partis différents autour de la table. Nous sommes pour notre part pour la restitution des 438 milliards d’euros, pour les nationalisations et donc la rupture avec l'Union européenne….mais il y a urgence immédiate à se mettre d’accord sur l’interdiction des licenciements.
PCF: Il nous faut avancer. On est quand même très proches. On a un corps commun très important. C’est vrai qu’il y a une passerelle entre le projet de société et la réponse actuelle, mais il faut bien distinguer ce qui est lié à la crise des solutions sociétales à mettre en place. Nous, nous sommes pour le dépassement du capitalisme. Mais cela pose la question du mot d’ordre d’aujourd’hui contre les licenciements. La marche, qui peut être un aboutissement. Qui peut être ... Pour l’instant, il faut travailler sur les textes, un document qui nous rassemble. Si nous travaillons sur un texte d’ensemble avec l’ensemble des positions, on retombera sur le même genre de compromis que celui que nous avons fait avant le 29 janvier. Est-ce qu’on peut aller à un approfondissement pour proposer un front contre les licenciements ? Est-ce qu’on peut travailler à 3 ou 4 pour proposer un format du type de débat public sur cette question des licenciements ?
ACU : Je n’ai pas envie de me faire engluer dans ce type d’initiative, alors cela sera non. Si il y a une phase de débat entre nous, préparatoire, on peut voir. Mais si c’est pour que ce soit un débat public, ça ne peut être comme cela, ce sera non. Il faut une phase de préparation.
POI: Ne pourrait-on pas envisager un meeting sur le thème : « Y a-t-il une autre solution que l’interdiction des licenciements ? »
PCF : Au vu de la discussion de ce soir, cela semble un peu provocateur.
PG : Nous souhaitons reprendre le débat autour de la plate-forme d’avant le 29 janvier.
PCF : L’objet de la réunion, c’est de répondre à la question des salariés sur les licenciements. Il faut faire un front politique. Peut-être que ce sera possible avec certains, pas possible avec d’autres. Est-ce qu’il n’y a rien à faire ? Est-ce qu’on ne peut pas développer des mots d’ordre d’espoir pour les salariés ? Il y a d’un côté le texte de soutien aux luttes sociales. Bon il faut le faire, nous l’avons fait, nous re-poursuivrons après le 19 mars si c’est nécessaire. Et il y a les plates-formes électorales. Et entre les deux ? Entre ce texte de soutien au mouvement social et la bataille électorale, est-ce qu’il n’y a rien à faire ? S’il n’y a rien à faire, si vous estimez qu’il ne faut pas explorer d’autres pistes, arrêtons-nous là. Mais nous nous proposons de faire une proposition de débats sur cette question.
PG: propose un rassemblement à la Bastille sur la FNAC.
PCF : On s’est réuni pour discuter d’une proposition de manifestation sur les licenciements, et on termine avec la perspective d’un rassemblement de personnalités à la Bastille…
POI : Nous pensons que l'interdiction des licenciements est un mot d’ordre incontournable qui devient chaque jour plus urgent et il faudra bien y répondre. Bien entendu, chacun a ses réponses comme parti, et c’est bien normal, c’est pour cela qu’il y a plusieurs partis. Pour notre part, nous sommes partisans de la socialisation des moyens de production. Mais aujourd’hui, il faut répondre politiquement à cette vague de licenciements. En 1945, une situation exceptionnelle a appelé des réponses exceptionnelles, ce qui semblait impossible avant est devenu possible. Une situation exceptionnelle exige des mesures de salut public. C’est cela qui devrait permettre de se retrouver, que la manifestation est une nécessité urgente.
PCF : Je ne vois pas comment conclure. On fait une proposition, chacun verra ce qu’il fait. On fera des notes préparatoires pour chercher une contribution. La question de l’automobile est une question centrale, il faudra en rediscuter pour éventuellement préparer une action spécifique unitaire pour ce secteur de l’économie. La formule « ensemble contre les licenciements » pourrait rassembler tout le monde.
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Un mot à Denis Collin dont j'apprécie le travail sur Marx pour dire simplement que l'interdiction des licenciements sans décrire les moyens pour le faire n'est qu'un mot d'ordre creux.
Il me semble que derrière ce débat se cache celui du dépassement ou du renversement du capitalisme.Là se situe aussi la ligne de fracture, me semble-t-il entre une gauche protestaire ( type NPA) et le PCF qui a déjà bien débattu de ces questions lors de congrès...
Oui au mot d'ordre pour les licenciements boursiers ( dans la mesure où les actionnaires reçoivent des dividendes) mais la situation est différente de celle d'une PME de 5 personnes qui dépose son bilan...Ainsi le mot d'ordre en lui même n'est guère satisfaisant et d'autres mesures comme la sécurisation professionnelle permettent d'aller plus loin.
Je regrette pour ma part que Denis Collin n'examine pas de façon plus précise les propositions du PCF qui permettent d'enclencher un véritable processus de dépassement du capitalisme. Quant aux partisans du renversement "mécanique" du capitalisme, je reste plutôt sceptique car, tant sur le plan de l'action que sur celui de la théorie marxiste, le processus de dépassement ( merci Hegel...) me semble bien plus riche et bien plus concret que les appels incessants mais inopérants à son renversement..