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Elections régionales en Hesse

A gauche du PSE: pas forcément un boulevard électoral

Par Christian Berthier • Actualités • Mercredi 21/01/2009 • 7 commentaires  • Lu 2987 fois • Version imprimable


La Hesse est une région clé en Allemagne. Sa capitale est Francfort/Main. Le SPD, longtemps le parti dominant y a été battu au terme du dernier gouvernement Schröder.

En janvier 2008, en réaction aux "Réformes" du gouvernement CDU-Libéraux de Merkel, les électeurs ont voté en majorité à gauche : SPD, Vert, Die Linke. Pendant un an, la chef de file de la gauche du SPD,  Andrea Ypsilanti, n’a pu former un gouvernement régional avec les Verts avec l’appui « critique » de Die Linke. Ce fut un an de  campagnes haineuses de la presse d’affaires et d’opposition farouche de la direction nationale du SPD à tout accord avec les « rouges » de Die Linke. La tendance Schröder du SPD a du monter un véritable coup d’état et démissionner le président du SPD  qui acceptait le choix de la direction du SPD de Hesse.

Faute de gouvernement, de nouvelles élections étaient organisées le 18 janvier 2009. Ses résultats sont catastrophiques pour toute la gauche.

Certes, la droite CDU ne progresse pas, à 36% du corps électoral dans une abstention passant de 36 à  39%. Mais le SPD-PSE fait son pire score depuis 1945 passant de 36 à 23,7% des votes exprimés. Die Linke ne profite pas de cet effondrement, passant de 5,1 à 5,4% mais avec 1700 votants de moins. Ce sont le Verts (13,7%) et les « libéraux » (16,2 %) qui récupèrent les 13% perdus par le SPD.

CDU et « Libéraux » reviennent donc au pouvoir dans une région clé, auparavant fief Social-Démocrate et syndical, malgré le discrédit que leur vaut la crise et la politique anti-sociale de Merkel au plan national !

Seule une analyse par bureau de vote permettrait de vérifier…ce qui n’est pas plus réconfortant pour un militant - que la participation stable correspondrait à la compensation d’une abstentions des électeurs du SPD et une remobilisation des électeurs Verts et « libéraux ».

Quant à la « gauche de la gauche » à la française, elle doit se contenter de miettes de miettes électorales.

Un fossé semble se creuser entre un mécontentement croissant des électeurs populaires victimes de la crise et leur représentation politique. C’est très inquiétant et il faut en tenir compte:

-          Un repli électoral d’un parti PSE ne se traduirait pas ou plus par une remontée équivalente des forces à sa gauche.

-          Un soutien sans participation de la gauche-gauche à la "gauche"-PSE aux affaires (du style de celui promis par la LCR au PS) serait immédiatement sanctionné par les électeurs d’un « tous pareils » électoral.
En tenir compte, mais comment?
Christian BERTHIER

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Commentaires

Election par Anonyme le Mercredi 21/01/2009 à 18:37

J'espère que la direction du  PS va lire l'article.

Après un congrès de Reims : à gauche, à gauche... 

Il est bien évident qu' il y aura des surprises aux élections car toute la classe moyenne n' est pas devenue subitement extrême-gauche.

Euh, euh, euh !!! martine aubry...


par Anonyme le Mercredi 21/01/2009 à 20:34

Lutte des classes ?

"Il y a une lutte des classes aux Etats-Unis, bien sûr, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mènent la lutte. Et nous gagnons."
Warren Buffett, 26 novembre 2006.


par bquentin le Mercredi 21/01/2009 à 21:30

Ne connaissant pas la langue allemande, je n'ai pas vraiment saisi l'ironie de la vidéo titrée "James Bond, le SPD, une satire d'Extra 3 sur les élections en Hesse"  sise sur cette revue de presse traduite et écrite presque journalièrement dans la langue que je maîtrise à peu près. Peut-être certains et certaines lecteurs et lectrices de la sociale voudront en profiter si ils ou elles n'ont pas ce problème de non compréhension de langue originelle.
--) Hesse, les Libéraux du FDP sauvent la mise de la CDU, débâcle pour le SPD et envolée des Verts Revue de presse découverte un samedi de décembre, quelques jours avant noël suite à une actualité ancienne recherchée sur la toile. On peut trouver du même auteur des articles écrits dans Le Monde diplomatique archivé sur toile un mois après sa parution, ex. septembre 2008. 


Re: par c_berthier le Vendredi 23/01/2009 à 15:29

Merci à "bquentin" d'avoir attirer mon attention sur Michel Verrier, correspondant de La Croix, de la Tribune de Geneve et du Monde diplomatique à Berlin. 
Sa video en allemand est un pamphlet contre le choix du jeune inconnu mysterieux Gumpel par la leader du SPD Ypsilanti pour lui succéder et sauver le SPD de Hesse. Tâche impossible et digne d'un James Bond, selon cette video.
Mais Verrier nous livre quelques autres pépites: la division de Die Linke à Kassel, la renaissance en son sein des affrontemants entre "bureaucrates" et "démocrates", la compagne haineuse et "anti-rouges" de la presse d'affaire de Francfort contre une alliance entre SPD et Die Linke, votée par 98% du SPD de Hesse, mais pas acceptée par les 4 députés "félons" du SPD liés aux milieux d'affaires de l'aeroport de Francfort. Un oubli de la part de Verrier. Et aussi la bataille contre le rétablissement des cours de religion dans l'école publique, bataille que certains élus socialistes de droite et de gauche refusent de mener, 
A suivre, mais surtout, ne désertons pas le débat français qui ne manque pas de grain politique à moudre! CB


par regis le Samedi 24/01/2009 à 02:12

« en réaction aux "Réformes" du gouvernement CDU-Libéraux de Merkel »

« CDU et « Libéraux » reviennent donc au pouvoir dans une région clé, auparavant fief Social-Démocrate et syndical, malgré le discrédit que leur vaut la crise et la politique anti-sociale de Merkel au plan national ! »

J’aurais donc manqué cette grande nouvelle que serait la sortie du SPD du gouvernement de « grande coalition » ? On ne dénoncera jamais assez le mal que cause la presse aux ordres.

Il me semblait même qu’un certain Schroeder, SPD, chef du gouvernement, avait sérieusement entamé le « pacte social » outre Rhin (plan Hartz) ouvrant la voie à la CDU enchantée d’approfondir la brèche (mais avec des complices sociaux-démocrates).

Désolé cher camarade Christian Berthier, les oeillères de « gauche » risquent de mener le cheval au fossé.


Re: oui : il y a bien une coalition CDU-SPD-Lib par c_berthier le Samedi 24/01/2009 à 02:53

Tu as raison: c'est bien une coalition CDU-SPD-Lib qui a pris la suite et la trace du gouvernement Schroeder et c'est bien, aussi ce qui a "plombé" la "gauche" SPD en Hesse. Ceci ne change rien au fond de mon article: un effondrement du SPD n'entraine pas son remplacement vote pour vote par Die Linke...Surtout si celui-ci promet un soutien "exterieur mais critique". L'électeur préfère toujours l'original à la copie.


par regis le Dimanche 25/01/2009 à 03:31

Cette réponse respire l’honnête homme et plus, l’honnête militant ouvrier. Il n’y a, hélas, jamais automaticité entre politique réactionnaire et vote contre.

1/ pour la raison que tu as évoquée : original et copie sans doute mais :

2/ le lien entre classe ouvrière et les partis ou syndicats qui devraient les représenter s’est largement distendu pour fait…de « gauche » : est-il aberrant de dire que ce qui semblait naturel à une époque dans certains milieux (par ex voter à « gauche ») ne l’est plus aujourd’hui ? (Comment interpréter le dernier vote Bayrou pas forcément négligeable chez des enseignants ?).

N’y a-t-il pas un lien entre cette politique de « gauche » et ses conséquences concrètes ?

3/ Ne faut-il pas, être un peu « fou », pour, même au niveau syndical, prendre des coups de droite et de gauche pour tenter de maintenir ce que l’on croit juste ?

Ce qui compte, il me semble : quels liens « interactifs » (c’est la mode !) entretien t-on avec les salariés ?



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