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L'effondrement

Après l'élection du 25 mai

Par la-sociale • Actualités • Lundi 26/05/2014 • 5 commentaires  • Lu 3760 fois • Version imprimable


Aprés les élections municipales, Pour la deuxième fois en deux mois avec les européennes du 25 mai, le parti socialiste et la « gauche » dans son ensemble connaissent un véritable effondrement électoral, signe d’un désaveu profond du pays et singulièrement des électeurs de Hollande en 2012. Cet échec sans précédent pour le président de la république, le gouvernement Valls, le parti socialiste qui avec 14% des suffrages exprimés ne représentent que 6,5% du corps électoral, constitue un point d’aboutissement, une conséquence logique que nous avions prévue il y a maintenant plus de dix ans.

Tirant quelques mois avant l’élection présidentielle de 2002 le bilan du gouvernement de la « Gauche plurielle », nous écrivions :

Le plus probable est que les bases populaires du PS, mais plus généralement de toute la gauche, vont continuer à s’effriter, les électeurs, las de servir de masse de manœuvre pour décider des carrières de ces messieurs, se réfugiant dans l’abstentionnisme ou le “ vote protestataire ” – entre Arlette et Le Pen. Auquel cas, le PS devrait compenser à droite ce qu’il perd à gauche. Il l’a déjà fait partiellement, comme nous l’avons montré. Mais c’est une base extrêmement instable. Il n’est donc pas improbable qu’il finisse par perdre des deux côtés et que la réorientation du PS ne soit le prélude à la fin de la gauche comme force politique. L’exemple italien et les mésaventures du PCI-PDS-DS de Berlinguer à d’Alema pourraient servir ici d’exemple à méditer.
On sait, depuis le XVIIe siècle, que le vieux principe aristotélicien, “ la nature a horreur du vide ”, est faux. Il est possible qu’il en soit de même de la nature politique. L’effondrement politique, moral et idéologique du socialisme, parachevant celui du “ communisme ” pourrait très bien ouvrir la voie au … rien ! Au rien, c'est-à-dire à une lente décomposition politique, à une vie publique privée de toute substance et à une déshérence des milieux populaires, classés par les grands de ce monde dans “ l’humanité surnuméraire ”, cette immense partie de l’humanité qui n’a pas sa place dans la nouvelle économie, ni dans le monde mondialisé et dont il faut seulement gérer les imprévisibles soubresauts. (Denis Collin & Jacques Cotta, L’illusion plurielle, JC Lattès 2001)

Ce pronostic a été largement validé au cours de la dernière décennie. L’élection européenne de dimanche 25 mai en est une nouvelle confirmation : une abstention massive, singulièrement chez les ouvriers et les jeunes, et une montée corrélative du FN qui finit la course largement en tête, laissant le PS à moins de 14%. « Choc », « séisme », « tremblement de terre », « heures les plus sombres », etc. : les dirigeants et les commentateurs ne sont pas avares de grands mots. La machine spectaculaire continue de tourner à plein régime pour culpabiliser les uns, exonérer les autres de leurs fautes, enfumer tout le monde et interdire un véritable débat. Les comparaisons avec les années 30 du siècle passé sont hors de propos. L’antifascisme de pacotille, si bien porté à gauche et à l’extrême gauche depuis qu’il n’y a plus aucun programme, aucune stratégie de transformation sociale et pour tout dire aucune idée un tant soit peu sensée de la situation réelle, a porté ses fruits ! En intronisant le FN de M. Le Pen père et Mme Le Pen fille comme seul opposant sérieux au « machin » qu’est l’UE, les « antifascistes » des beaux quartiers lui ont offert sur un plateau une « victoire » qu’il ne doit pas à ses propres forces mais à la bêtise, à la lâcheté et l’aveuglement volontaire de toute la « classe politique ». Cet « antifascisme » de circonstance exprime d’autre part une incompréhension profonde des relations politiques qui existent au sein de la société. Les électeurs du FN sont certes composés pour un petit noyau de militants d’extrême droite. Mais pour leur majorité, ils sont composés de salariés, d’ouvriers et de jeunes qui n’en peuvent plus de la politique menée et qui se sont servis du FN pour crier leur dégoût d’une politique et de partis qui les révulsent. Ce phénomène n’est pas français. Là où le boycott a été massif, comme aux pays bas par exemple, l’extrême droite perd des voix et des sièges. Là où le vote a été plus fort, il profite à ces partis comme le FN en France. Le FN électoralement est ainsi le produit de l’UE et de tous ceux qui à force d’un matraquage médiatique digne de la bataille pour le OUI en 2005 ont asséné la consigne « votez, votez pour n’importe qui, mais votez ! ».

De ces résultats se dégagent quelques leçons politiques :

A/ Commençons par le point le plus fondamental : dans toute l’UE et en France (bien dans la moyenne pour le coup), 6 électeurs sur 10 ou peu s’en faut ont ostensiblement boudé un scrutin sans enjeu, sinon celui de revêtir d’un voile démocratique un parlement bidon, une assemblée de bavards sans pouvoir (heureusement!) destinée à donner le change quand la réalité du pouvoir est assumée par les gouvernements (y compris, dans les coulisses le gouvernement des États-Unis), les grandes banques, les institutions financières de la mondialisation, tous ceux qui sont si bien représentés par les tueurs de la troïka qui officient en Grèce, mais aussi au Portugal et en Espagne. Certes, on peut dire, comme les méprisants des beaux salons qu’il s’agit d’une dépolitisation des peuples. Comme à son habitude l’élite ne manque pas une occasion de cracher son mépris. Il s’agit en vérité et pour une large fraction des abstentionnistes non d’une dépolitisation mais d’une prise de conscience dirigée contre la politique des classes dirigeantes, la prise de conscience que le vote n’a absolument aucune importance quant au sort des peuples. Entre le PPE et le PSE, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette, comme l’ont montré les débats entre Schultz et Junker et comme le montrent les politiques nationales suivies par les partis qu’on appelle encore par habitude « sociaux démocrates » et les partis de droite. La propagande mensongère des « socialistes » (sic) affirmant que nous allions pouvoir choisir enfin le président de la commission européenne n’a pas marché. On ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps ! Plus fondamentalement fait son chemin l’idée que la prétendue démocratie n’en est pas une mais qu’elle n’est que le faux nez de la domination totale de l’oligarchie capitaliste et que seul un « grand retour au commencement », comme l’aurait dit Machiavel, peut régénérer la démocratie.

B/ En second lieu, il faut ici mettre en garde contre les illusions ou les mensonges habilement distillés. La « menace fasciste » est un épouvantail à moineaux. Le fascisme est né entre les deux guerres d’un côté de la crise sociale et de l’autre de la volonté d’une fraction des classes dominantes de se lancer dans la guerre civile contre le danger bolchévik. Il n’y a rien de tel aujourd’hui. Les Krupp et autres Siemens finançaient Hitler ; aucune fraction significative du grand capital ne finance le FN. La classe capitaliste transnationale, celle qui détient les cordons de la bourse et contrôle les médias n’a aucune envie de mettre un coup d’arrêt à la mondialisation, de liquider l’euro et de retourner au protectionnisme. Le FN lui-même est un des partis de la « société du spectacle » politique. Il n’est nullement prêt à se lancer dans la guerre civile. À quelques groupuscules d’excités près – dont on parle beaucoup pour se faire peur – les troupes du FN ne se disposent pas à monter à l’assaut des syndicats, à faire avaler de l’huile de ricin aux délégués et à casser leurs journaux. Mais comme on a propulsé Mme Le Pen au rang de seule opposante sérieuse à l’UE, son parti a récolté les fruits de la politique et de la propagande de ses prétendus adversaires. Elle a d’ailleurs bénéficié des largesses des médias qui lui ont fait la courte échelle et versent ensuite des larmes de crocodile. Le FN, « premier parti de France », c’est une grosse blague – mais, après tout, au royaume des aveugles, le borgne est roi !

C/ La gauche radicale a été incapable de capitaliser le mécontentement anti-UE. Il y a, certes, le cas grec, un peu particulier où Syriza a récupéré une partie des restes d’un PASOK en voie de disparition pure et simple. Le Front de Gauche en France obtient un résultat identique à celui du PCF seul en 2004. Un mauvais résultat autour de 6,3 %. La raison première en est que le Front de Gauche est précisément marqué comme un appendice de la gauche et que sa participation à ces élections s’est faite sur des objectifs très flous. Pendant que Mélenchon menait une critique radicale de l’UE en puisant parfois dans le répertoire souverainiste, la direction du PCF réaffirmait son attachement à l’UE et à l’euro, en parfaite cohérence avec son soutien de 2e tour au PS lors des municipales de mars 2014. Les responsables du PCF sont allés à revendiquer « un euro social » et à affirmer leur « attachement indélébile à l’UE ». La campagne qu’ils ont menée les met d’ores et déjà sur orbite pour s’aligner dans la prochaine présidentielle sur le candidat socialiste en contrepartie d’un « sauvetage des meubles » qui est à la fois médiocre, désespéré et pathétique. Si Mélenchon sauve l’honneur en obtenant dans sa circonscription du Sud-Ouest le meilleur résultat du FdG (8,9%), il le doit à sa notoriété nationale, les sections locales du PCF lui ayant souvent savonné la planche... Il reste que lorsqu’un vrai mouvement social apparaît, comme celui des « bonnets rouges », Mélenchon lui fait la leçon au nom des énoncés politiquement corrects qu’il a sortis de son chapeau. Nous l’avons dit dès la constitution du parti de gauche, en 2008, la stratégie du front de gauche est une impasse, parce qu’elle ne permet pas d’offrir une alternative crédible à la décomposition du PS : les résultats de dimanche le confirment. On trouvera d’ailleurs sur notre site les lettres que nous avions alors envoyées à JLM et à Marc Dolez auxquelles ils n’avaient pas jugé bon répondre. (lire ici).

D/ Enfin, la dégringolade du PS continue. Ceux qui avaient mis leurs espoirs dans l’énergique M. Valls en sont pour leurs frais ! Le « parti du président » paye et ce n’est que justice le prix de sa politique hostile aux travailleurs et aux classes populaires, le prix de sa soumission à la « finance » et de l’austérité qu’il fait subir d’abord aux couches sociales qui lui avaient fait confiance en 2012. Le gouvernement de Manuel Valls qui a fait du « pacte de responsabilité » l’axe central de sa politique, qui multiplie tous les coups contre les services publics, les fonctionnaires, qui se prépare à défaire la république dans un nouvel acte de « décentralisation » s’affirme comme le bras armé de l’UE en France comme la Troïka l’est par exemple en Grèce. Même dans le grand Ouest jusqu’à présent bastion du PS et singulièrement rétif à Mme Le Pen, le FN devance le PS. Les premières réactions confirment ce qu’on pouvait deviner : Hollande, son gouvernement et son parti continueront la politique qui les a menés au bord du gouffre. Alors que les négociations du TAFTA restent secrètes, que les dirigeants font semblant de ne pas être courant, l’Assemblée de godillots socialistes a refusé de voter une motion qui demandait l’arrêt de ces négociations dont le but est d’intégrer complètement l’UE dans l’empire américain. Jadis la gauche rêvait des « États-Unis d’Europe » ; aujourd’hui elle s’active à construire l’Europe des États-Unis...

Comment sortir de ce véritable effondrement politique ? Dans le livre de 2001 déjà cité, nous écrivions :

Reste une dernière solution. Que les hommes condamnés à une existence insignifiante par le système n’acceptent pas ce sort, que ceux que la “ nouvelle économie ” condamne à mort refusent de mourir, bref que les choses ne se passent pas tranquillement comme les experts l’ont prévu et planifié. On peut imaginer que dans la confusion, dans la dispersion, dans les contradictions, soit en train de germer un nouveau mouvement digne successeur du mouvement ouvrier du XIXe siècle et que, dans ce mouvement, les courants ou fractions à l’intérieur du PS ou au sein de la gauche plurielle qui déplorent le cours pris par la gauche dans son ensemble décident de mettre leurs efforts en commun pour reconstruire une force politique qui soit l’expression authentique des aspirations du peuple, de cette masses immense des “ petites gens ” qui ne bénéficient pas des “ stock options ”, qui attendent des fins de mois qui se font toujours trop attendre, qui n’appartiendront jamais au cercle distingué des “ élites mondialisées ”, comme dirait Chevènement. Bref, une force politique qui pourrait reprendre et prolonger l’effort émancipateur du mouvement ouvrier traditionnel. Un tel mouvement pourrait entraîner avec lui ceux des intellectuels qui refusent l’écrasement de la culture sous le poids de la marchandisation, ceux qui veulent défendre la souveraineté nationale sans tomber dans le nationalisme, une large part des classes moyennes laborieuses qui aujourd’hui servent de masse de manœuvre aux grandes firmes capitalistes. “ Populisme ” nous rétorquera-t-on. Mais la haine du “ populisme ” n’est plus aujourd’hui que l’expression de la révolte des élites autoproclamées contre le peuple.
Un tel mouvement ne pourrait se construire qu’en rompant avec la mythologie du progrès à tout prix, avec l’idée absurde que, puisque c’est nouveau, c’est nécessairement mieux. Non pour retourner en arrière, mais pour restaurer sa valeur au seul progrès compte, le progrès moral, social et politique.
Un large accord pourrait se faire pour limiter drastiquement la marchandisation du monde. (...) Si le marché est, sans doute, un bon moyen d’allocations des biens de consommation, un fort service public, non soumis aux critères marchands, peut être un moyen pour rétablir l’égalité des citoyens, l’égalité entre la ville et la campagne, entre ceux qui ont les moyens d’accéder au transport, aux télécommunications, à l’instruction et ceux qui ne les ont pas.
Qui pourrait s’opposer à la défense et l’extension des droits sociaux qui sont garantis par la Constitution ? Qui pourrait défendre les monstrueuses inégalités qu’engendre la mécanique néolibérale ? Qui ne comprend pas que l’égalité politique suppose que la vie publique soit soustraite au contrôle des puissances financières ? Le renouveau de l’égalitarisme républicain pourrait ainsi être le ciment qui transforme des aspirations populaires en force politique.
Une nouvelle République : voilà l’horizon qui pourrait s’ouvrir.

Sur la perspective, il n’y a rien à changer. Mais le temps passe. Les forces « saines » issues du « vieux mouvement ouvrier » sont en voie de disparition – ne serait-ce qu’en raison du vieillissement biologique ! Et personne ne sait trouver le chemin d’une jeunesse coincée entre l’intoxication de la société marchande et l’angoisse devant les lendemains qui ne chanteront pas. Encore une fois, ce qui s’impose, c’est une radicale remise à plat, sans concession, préalable indispensable pour reconstruire une perspective émancipatrice. Cela suppose à la fois un travail théorique – car « sans théorie révolutionnaire pas de mouvement révolutionnaire » comme le disait Lénine – et une résistance pied à pied contre l’agression brutale des classes dominantes. Cela suppose :

  • la défense des acquis sociaux, sécurité sociale, retraite, conventions collectives dont le gouvernement Hollande poursuit le démontage systématique ;

  • la défense de la démocratie locale contre le système corporatiste que veut instituer la réforme annoncée des régions, la suppression des conseils départementaux et la mise en coupe réglée des communes dissoutes dans des machins du type « métropole » ;

  • la défense et la reconstruction de l’école républicaine, de l’égalité de tous devant l’instruction publique laïque et gratuite ;

  • la remise en cause des traités européens qu’il faut dénoncer ;

  • la lutte pour une Europe des nations souveraines contre l’UE au service du capital financier.

Un Rassemblement unitaire sans exclusive sur cette base, voilà qui pourrait au lendemain des élections européennes offrir un cadre de regroupement pour organiser la résistance nécessaire et passer à l’offensive républicaine….


 

Le 26 mai 2014


PS: Nos analyses critiques sur le Parti de gauche et le Front de Gauche sont ici:
Le parti de gauche, proclamation ou construction
L'Europe démocratique et sociale
Front de gauche
De la déclaration de principes du Parti Socialiste au projet du parti de gauche


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Commentaires

L'effondrement par Lilly54 le Mardi 27/05/2014 à 12:51

 


Re: L'effondrement par Lilly54 le Mardi 27/05/2014 à 13:14

 Bonjour, Vous dites en parlant du PCF "son soutien de 2e tour au PS" alors qu'il s'agit de la participation sur des listes PS dès le PREMIER tour notamment à Paris, constituant ainsi le point de dissensions sérieuses. Vous dites encore que le PCF "réaffirme son attachement indélébile à l'UE". Au FDG, nous sommes tous attachés à l'Europe mais pas à celle des libéraux et vous le savez.  Si vous nous suivez depuis longtemps, vous savez quelle Europe nous revendiquons tous ! Vous affirmez, toujours en parlant du PCF, qu'ils sont "d'ores et déjà à sur orbite pour s'aligner les socialistes en 2017". Mais cette affirmation n'a aucun sens dans le contexte actuel. Vous prétendez que Monsieur "Melenchon puise dans le répertoire souverainiste". Lequel s'il vous plait ? Nous puisons dans notre propre programme : la souveraineté budgétaire, démocratique. Nous préconisons une coopération active à l'internationnal et un protectionnisme européen. Puis vous revenez sur l'affaire des bonnets rouges. Permettez que nous ayons une réflexion politique à ce sujet et que nous ne soyons pas enfumés par les diktats médiatiques. Nous avons soutenu ceux qui défendaient l'emploi et non le grand patronat qui a manipulé ses salariés et qui se moquent comme d'une guigne des conséquences de la mondialisation sur l'économie bretonne mais qui comptent bien en profiter un max. Enfin, vous finissez par vos prévisions qui se seraient avérées exactes quant à l'impasse de notre stratégie. Mais l'histoire n'est pas finie, Monsieur. Et si à votre sens, l'éco-socialisme et le rassemblement des forces de gauche ne constituent pas un programme et une stratégie viables, que proposez-vous donc pour sortir de ce néant vers lequel nous conduisent les libéraux de tous poils ?


Re: L'effondrement par la-sociale le Mardi 27/05/2014 à 21:26

Les liens ci-dessus sur le Parti de gauche et le Front de gauche rappellent nos analyses développées au cours des dernières années. Résumons:
- l'alliance avec le PC et refus de construire un rassemblement large ne peuvent pas marcher parce que
1° le PCF ne veut pas de rupture claire avec le PS, pour sauver les meubles. Les municipales ont été claires de ce point de vue. L'appareil a imposé, contre les militants, bien souvent et au risque de briser les liens tissés dans la campagne électorale, des ralliements sans principes aux listes PS (Evreux, par exemple).
2° Lutter pour une "bonne" UE, c'est de la foutaise. L'UE est construite depuis 1957 pour être ce qu'elle est: une machine "néolibérale" pour imposer la libre concurrence comme  dogme. Si on veut être sérieux, il faut abroger le pacte de stabilité, le traité de Lisbonne (entériné par les socialistes sous Sarkozy) et le traité de Maastricht qui institue la clause des 3% et prépare la monnaie unique. SI la France s'engage dans cette voie, il n'y a tout simplement plus d'UE.
3° L'écosocialisme est une invention "d'ingénieurs sociaux" qui produisent dans leur bureau des beaux projets. Il faut, au contraire, partir des véritables revendications et ne pas aveuglément juger des mouvements sociaux avec des lunettes de l'orthodoxie marxiste à la Jules Guesde (voir l'histoire des bonnets rouges et les articles que nous avons publiés à ce sujet sur la Sociale). Si on veut changer quelque chose et lutter sérieusement contre le FN, il faut un bloc des travailleurs dépendants et des travailleurs indépendants, des ouvriers menacés par les licenciements et des petits patrons qui tirent le diable par la queue. Le PG courtise les classes moyennes du type bobo mais méprise les classes moyennes laborieuses. Erreur stratégique totale.
DC


Re: L'effondrement par regis le Jeudi 29/05/2014 à 03:19

« Au FDG, nous sommes tous attachés à l'Europe mais pas à celle des libéraux et vous le savez. Si vous nous suivez depuis longtemps, vous savez quelle Europe nous revendiquons tous ! »
Permettez, c’est quoi l’ « Europe » ? Je ne pense pas que vous faites référence à l’ensemble du continent mais bien à celle qui s’est constituée en UE. Pouvez-vous penser sérieusement à changer sa nature « de l’intérieur » ? Lisez attentivement le traité de Rome fondateur, sans parler des autres.
« l'éco-socialisme et le rassemblement des forces de gauche » désolé c’est du baratin creux.
La gauche, ça fait des années et des années qu’on veut nous faire croire que c’est le talisman. Résultats : privatisations, recul que l’on aurait pu imaginer du salariat : chômage, délocalisations, statuts (y compris recul du CDI). Vous connaissez les vraies fins de mois difficiles ? La galère de l’emploi ? Le RSA (RMI-CMU célébrés y compris par « l’autre gôche » comme un « acquis ouvrier ») pour horizon (en attendant le travail obligatoire lié qui pourrait être programmé).
Vous vous rattachez à la gauche et à ses « valeurs » : combat écologique, combat pour les LGTB, les sans-papiers, la lutte « anti-fa », Notre-Dame-des-Landes etc…
Permettez que tout en récusant les accusations en « phobie » et autres dont vos amis ne sont pas avares, je consacre mes forces à la cause du salariat pour un monde que je souhaite meilleur.
J’ai voté Mélenchon à la présidentielle, puis j’ai arrêté. Lui aussi a contribué à faire de la pub à la fille de papa à Hénin-Beaumont…
Reste les « bonnets rouges ». Alarmé par l’attaque patronale physique envers mon syndicat, je ne partage pas l’analyse de DC. Reste qu’il faut, bien entendu trouver l’alliance des « petits » contre le patronat et leur ouvrir une vraie perspective mais je reconnais que loin des faits, j’en reste à une généralité.


Re: L'effondrement par jcotta le Jeudi 29/05/2014 à 09:42

 L'escroquerie largement partagée depuis des décennies continue: assimiler l'UE et l'Europe pour brouiller les pistes et entraver toute réaction. L'UE est une construction politique qui n'a rien à voir avec l'Europe, faite de Nations et de peuples qui ont leur histoire. L'UE est issue d'une volonté impériale au lendemain de la seconde guerre avec un double objectif: s'opposer à l'Est et ouvrir un grand marché pour permettre l'écoulement des marchandises US. Le traité TAFTA que soutiennent tous les chefs d'état -dont Hollande donc- est un aboutissement. Le front de gauche trouve sa cohérence dans la position du PCF: pour un euro social et une UE réformée. En un mot, permettre à l'UE au service du capital de continuer à liquider le travail. 
Quant aux bonnets rouges, on touvera des éléments sur notre site dans plusieurs papiers, notamment "1788-2013" de René Merle.



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