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La crise politique au Brésil ou les rejets spontanés des partis politiques traditionnels

Par Jorge Novoa • Internationale • Samedi 22/06/2013 • 1 commentaire  • Lu 2706 fois • Version imprimable


La situation au Brésil - qui a explosé à partir de la tentative des mairies des grandes villes du pays (comme São Paulo, Rio de Janeiro, Salvador, Fortaleza, Porto Alegre, etc.) d'augmenter les prix des billets des autobus qui servent à la population en général, nous amène à réfléchir sur beaucoup de choses au Brésil et dans le monde. Elle nous amène à réfléchir sur toutes les révolutions (Arabe, Espagnol, etc.). Elle nous amène à réfléchir sur le rejet persistant des partis traditionnels - y compris au Brésil, où le parti des Travailleurs qui pratique une action politique similaire à celle du PSDB, le Parti Social-Démocrate (bourgeois) de F. H. CARDOSO et de José Serra.

Nous pouvons remarquer également un manque de préoccupation pour désigner le mouvement comme socialiste, communiste, etc. Mais il y a la prise de conscience généralisée des leaders que le capitalisme ne peut être réformé, au moins par ceux qui ont commencé le MPL (Mouvement Pour le Passe Libre). D’autre part il faut observer qu’il y a beaucoup des difficultés dans certains secteurs socialistes et révolutionnaires pour comprendre cela. Probablement lui-même, s'il était là, aurait eu du mal pour présenter ce qu’il appelle une la révolution socialiste. À son époque, il avait trouvé des difficultés à résoudre théoriquement l'équation que configurait le décalage entre le mouvement réel et les niveaux des consciences démocratiques radicales et socialistes. Aujourd’hui encore, le poids de décennies de «socialisme réel» semble plus lourd de conséquences que nous ne pourrons l'imaginer. Il est curieux de voir comment pensent certains secteurs et leurs difficultés à comprendre la dialectique que suppose le mouvement social réel et ses contradictions avec les structures actuelles du capitalisme par rapport au degré de conscience réelle existant dans ces révolutions. Ces compagnons restent dans un paradigme selon lequel un beau jour la révolution concrète rentrera entièrement dans leur modèle bien pensant et que les leaders de ces mouvements – ainsi que les réseaux médiateurs avec les mouvement réels, auront un discours «socialiste» pur. La contrepartie est de voir les manifestations, comme celle de jeudi 20 au soir (plus d'un million de personnes à Rio de Janeiro) comme l'expression d'un coup d'État puisqu'il n'y a pas de partis politiques traditionnels qui les structurent, ni de mots d'ordre centraux. Bien sûr, la possibilité d’un coup d’état n’est pas à être rejeté complètement tout particulièrement si les commissions d’organisation se montrent incapables d’encadrer les mouvements sociaux en cours, mais tout particulièrement si ce mouvement n’est pas capable de montrer une unité d’action et de perspectives. Ce que nous voyons nous signale un autre parcours réalisé par le processus réel.

La masse qu'expose  la photo de la nuit du 20 juin au Rio de Janeiro, nous montre autre chose. Il est important que nous puissions  constater: l'énorme mouvement du Brésil, par exemple, contre la hausse des prix des billets (tarif zéro), en se concentrant plus au moins sur la question du tarif, ne se développe pas de manière très homogène. Il y a des mots d’ordres quelques fois de principe comme par exemple, a bas les politiciens ou a bas la corruption, jusqu’au a bas le capitalisme. Dans l’exemple brésilien il y a eu des affrontements et la répression policière, mais la spontanéité du mouvement massif et la persistance de son cours nom violent a beaucoup de la situation mondiale. Les images des mouvements dans d'autres pays ont produit aussi leur effets.

Le PT, le PcdoB, mais aussi le PSDB et du PMDB, veulent caractériser ce mouvement de masse comme étant de la classe moyenne. Ils sont incapables de comprendre que dans le pays où le peuple est complètement fou de football, ce même peuple devienne indigné par les investissements gigantesques pour la Coupe des Confédérations, Coupe du Monde de la FIFA et les Jeux Olympiques qui se montent à un taux de 30 milliards de dollars. En même temps le niveau de vie - qui augmente toujours selon les statistiques officielles, est subi par la population comme une baisse réelle insupportable. Elle n’a pas une élévation des services de la santé, ni une réelle amélioration de l’éducation nationale. La population générale veut pouvoir travailler, alimenter leurs enfants, habiter humainement. De la part des gouverneurs que des promesses et des actions publicitaires ! Ou alors, comme dans le cas de la « bourse famille » un esclavage corrupteur de la conscience politique d’une partie, la plus vulnérable de la population.

Dans l’après-midi du 20 juin et dans sa nuit, beaucoup plus de 1 MILLION de personnes a occupé les rues de toutes les villes, petites, grandes ou moyennes du Brésil. Il y en a qui parlent en trois million le total. C’est-à-dire, même et compris celles de l’intérieur ont été le scénario d' importantes manifestations. Le pays du football explose. Des artistes et des footballeurs de la sélection commencent à se manifester en faveur des manifestants. Une enquête réalisée en direct dans un programme de télévision par un présentateur assez suivi à cause de son programme sur la violence dans la ville de São Paulo, a montré combien les gens qui restent chez eux refusent d' être manipulé – pendant que leurs enfants vont participer aux manifestations. A tel point que le présentateur – qui induisait le publique à condamner les MANIFESTATIONS, a été obligé, en direct, de finir l’enquête totalement démoralisé.

Enfin, il est tout simplement ridicule de voir les spasmes de certains « interprètes diplômés » qui insistent de dire que l'Internet n’a pas eu une influence sur la mobilisation de partout dans le monde. Qui a pu voir Dilma Rousseff - qui a déclaré que si les manifestations se poursuivent, elle mettra fin à l'utilisation d'Internet au Brésil, qui voit ses taux d’acceptations de plus de 90% chuter à 50%, aura une autre idée de l’influence de l’Internet comme outil de diffusion d’idées, de mobilisations, de discussions. La blague qui circule actuellement sur Internet, y compris sur facebook est la suivante :

« Combien des femmes sont nécessaire pour en finir avec les brésiliens? Réponse : DI UMA». Voilà pourquoi elle a été houée lors de l’ouverture de la Coupe Mondiale des Fédérations. Il faut bien si rappeler qu’ il reste encore dans la mémoire des millions des brésiliens que l’impeachment de Fernando Collor de Mello a commencé ainsi et que les fils de cette même génération sont dans la rue parce que ils ne trouvent du véritable travail ou sont dans le précariat! Il faut voir ce vidéo capturé au Jornal do Brasil (on line, bien sûr):

https://www.facebook.com/photo.php?v=536149766449645

Il faut voir cette vidéo. Il ne faut pas croire qu'ils ont été manipulés par l’extrême droite brésilienne ou par les fascistes tout court, ainsi que les plus 1 million de personnes qui ont manifesté à Rio de Janeiro, le jeudi 21. Bien sûr les fascistes peuvent agir et faire des provocation, promouvoir la confusion, mais ils ne sont pas capables de manipuler des millions de brésilien qui ont vécu les DIRECTES (1983-84), les campagnes pour élire les PT et Lula (1989 e les autres fois), qui ont vécu le FORA COLLOR. Ce n'est pas vrais qu'il n'y a pas des mots d'ordres centraux. Il faut les traduites a travers les exigences quotidiennes de la vie du peuple simple. Il faut des ASSEMBLÉES par catégories et par quartier pour ne pas laisser la place aux provocateurs de n'importe quelle institutions.

Il faut SAVOIR ce que pouvons reproduire au FACEBOOK ET a l’Internet. Nous ne sommes pas d'accord sur l'attaque de militants PT ou autre, etc. Ils ne sont pas responsables total pour les décisions de leurs dirigeants, ni les gouvernants du pays. Dans le fond ils savent que des millions de brésiliens ne sont pas stupides et ne se laissent pas manipuler. Ça vient le temps d’un changement majeur dans le pays dans lequel la technologie ne peut pas se substituer à la politique. Quand des millions de personnes prennent la bonne décision au bon moment, il n'y a aucun appareil politique ou de technologies qui peuvent manipuler, ni contenir la marche de ce même peuple.

Les partis politiques – y compris ceux qui organisent des provocations comme celle menée sur la façade de la Mairie de São Paulo pour justifier la répression contre les manifestants – parlent d’un coup d’état. Parmi ces partis, le PT et le PcdoB montent en première ligne. Ils veulent organiser une contre-manifestation d’appui à Dilma Rousseff et au gouvernement. En même temps ont voit des manifestations de solidarité et de fraternisation entre les policiers et les manifestants dans certains endroits. Même les policiers commencent à rompre avec l’ordre de la hiérarchie militaire. Il y a eu un Général qui a écrit un manifeste à la nation. Les réponses ont été très dures. Il a été ridiculisé. Le chantage d’un coup d’État sera toujours présent. L’incroyable c’est que certains secteurs, parlent en même temps de n’avoir pas peur de disputer ce qu’ils appellent l’hégémonie des masses et se servent de ce genre d' arguments.

Une chose est certaine: même si les mouvements sociaux ne posent pas le besoin d'en finir avec le capitalisme immédiatement (ils ne voient pas comment...), même si ses leaders ne posent pas des appels en direction du socialisme, ils sont plus au moins conscients que nous atteignons des points de non retour. Pour cela il est plus que temps que l'on essaye d' en finir avec les fragmentations et que l'on trouve les moyens de pouvoir aider les masses à économiser leurs énergies, à lever leurs obstacles et les pièges que tous les défenseurs de l’ordre du capital, de droite et de gauche, sont en train de construire pour les empêcher d’atteindre leurs besoins concrets immédiats et médiats. Les développements inégaux des révolutions dans le monde ont besoin des échanges d'expériences et pour cela nous tous nous avons des choses à apporter. La crise profonde est encore devant nous et a voir les développements en cours (la Bulgarie est aussi dans un mouvement social de protestation ouvert contre son gouvernement) dans diverses nations, il faut prendre le devant des fascistes internationaux. Eux, ils sauront recoudre leurs brèches. Le mouvement des égaux, des communs, des enragés, des démocrates radicaux, des socialistes « inconscients » et de ceux conscients - qui mettent en jeu ce qu'ils ont - leur vie et celle de leur famille, ils ne savent pas ce qu'est la modestie. Nous qui le savons, nous n'avons pas besoin des ultimatums. Il y aura toujours des camarades plus intelligents et plus brillants que nous dans plusieurs domaines. L’enjeu c' est de ne pas  nous comporter comme des concurrents, mais comme des coopérants solidaires et fraternels. Ensemble, chacun de nous ainsi que nous tous, nous serons plus forts. Nous n'avons pas le droit de nous tromper parce que nous n' aurions pas essayé.


 

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Commentaires

Lien croisé par Anonyme le Lundi 25/05/2015 à 23:08

Le journal de BORIS VICTOR : "La crise politique au Brésil ou les rejets spontanés des partis politiques traditionnels - 22/06/13"



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