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La question militaireActualité et retour sur un vieux débatLe service national est de retour. Une promesse de campagne nous dit-on.Trois ou six mois et ce sera le travail de l'Armée. Alors que la nation est de facto mise hors jeu par l'intégration européenne, alors que nous ne pouvons plus librement décider de notre budget, voilà que les gesticulations tentent de remplacer une véritable politique d'indépendance nationale. → plus En hommage à Günther GrassLettre bernoise 69Ade Günther! Adieu Günther !
Hollande : la double inconstanceLettre bernoise 68A Paul Krugman Mon cher Paul,
Trop inspirées, à mon goût, par David Ricardo, tes vues sur la mondialisation, me dépitent. Tu restes pourtant l’un des moins imbuvables des « Nobel » d’économie des dernières décennies, un left-wing liberal. Dans ton pays, « liberal » signifie « de gauche » et non, comme chez nous souvent « libériste », libre-échangiste, favorable à la liberté des marchandises et des capitaux surtout. Pour le coup, sans conteste, tu vises juste. Ton nouveau texte : « Scandal in France » vaut d’être lu par maints citoyens français, surtout de ceux qui se croient, se veulent, se pensaient de gauche. Mieux vaut te citer.
L'Europe des HabsbourgLettre bernoise 67Ma chère Ingrid, Charles « de » Habsbourg-Lorraine nous instruit sur l’Europe, l’empire, la nation. Le Monde (16 janvier 2014) le cite respectueusement pour faire entendre les thèses chères à l’oligarchie européenne. Le neveu de l’archiduc François-Ferdinand, petit-fils du dernier empereur d’Autriche, Charles Ier, et fils d’Otto de Habsbourg, nous édifie par ses déclarations, congrues ou controuvées. Le sieur fut député européen. Au chapitre des aveux lumineux figure l’assertion : « Je suis heureux que l’évolution européenne ait suivi la direction où allait sa pensée (celle de son père Otto). Il est vrai que l’Union européenne était, avec d’autres moyens, le prolongement de la vieille idée d’empire supranational. » Indéniablement, le capital financier mondialisé, l’Europe marchande, saccommodent excellemment des vieux habits impériaux, qui tiennent les peuples à distance, et avec eux cette encombrante démocratie. → plusOradour, Hiroshima…Lettre bernoise 66Mon cher Reinhard,
Un vieil Allemand de 88 ans est inculpé de meurtre et de complicité de meurtre dans le massacre du village français d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. Cinq co-accusés sont passibles de poursuites. Ce jour, la division SS « Das Reich » massacra la population en divers lieux, dont femmes et enfants rassemblés dans une église. Le massacre avait fait 624 victimes. Gageons qu’ils seront punis, comme l’ont été tardivement, clémentement, les responsables du massacre de 355 civils italiens dans les fosses ardéatines, le 25 mars 1944. Ukraine : vive la Guerre Froide ?Lettre bernoise 65Cher William, Sans conteste, John McCain met les points sur les i. Le sénateur, ancien candidat républicain à la Présidence des Etats-Unis contre le démocrate Obama, soutient les pro-européens de Kiev contre le gouvernement ukrainien russophile. N’importait-il pas qu’un dirigeant des Etats-Unis vienne d’Amérique expliquer aux Ukrainiens comment devenir de bons Européens ? Le propos même n’indique-t-il pas un autre enjeu, savoir une énième croisade occidentaliste ? → plus Feu Général GiapLettre bernois 63Chère Fleur de cerisier, Je t’adresse mes profondes condoléances. Avec la disparition, à l’âge de 102 ans, du Général vietnamien Vo Nguyen Giap, un pan d’histoire se noie dans tes larmes.
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Lampedusa, île d’infortuneLettre bernoise 62Chère Chiara, Pour « globalisé » qu’il soit, notre monde est hétérogène. La technique et l’économie ne font pas tout ; l’histoire, la géographie, la politique (dont la crédulité et le cynisme) ont leur part dans son modelage. Le naufrage d’une nef de migrants désespérés au large de l’île italienne de Lampedusa, causant 300 morts, en atteste douloureusement. → plusLe coq, l’ours et le pygargueLettre bernoise 61Cher John, Il s’en passe de bien bonnes dans la ménagerie internationale ! Pour charmer un autre volatile, le pygargue américain, le coq français attaqua l’ours russe. La raison de basse-cour a des raisons que la raison ne connaît pas. La raison d’Etat même s’en trouve malmenée si, cessant d’être sur Seine, Paris se trouve lové dans une boucle du Potomac. L’affaire de l’aéronef du président bolivien avait déjà laissé planer un doute sur l’acuité de nos amis gaulois. Récidiviste, la gent parisienne franchit un faux pas de plus, croyant indûment effrayer l’ours et plaire au pygargue. Le plantigrade et l’oiseau à tête blanche ont considération l’un pour l’autre et pitié du gallinacé. Une seule explication s’impose : le coq est myope. Le serpent à lunettes existe déjà, non ? Heureusement pour notre coq, la vie internationale est moins impitoyable que les abords de la ferme, le ridicule n’y tue pas vraiment. Cher John, l’affaire syrienne est une tragédie, la basse-cour en fait une comédie. Ton Guillaume tel que tu le vois : atterré. Berne, le 1er octobre 2013, jour de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus L’impératrice défait le reîtreLettre bernoise 60Cher Klaus, Les augures le savaient : l’Impératrice Merkel déferait le reître Steinbrück. L’incertitude portait sur l’ampleur de la victoire ; elle est écrasante, atténuée par le mode de scrutin et les particularités régionales d’un Etat fédéral. La CDU-CSU obtient 41,5% et 311 sièges au Bundestag, le SPD 25,7% et 192 sièges, Die Linke (réunissant des dissidents de gauche du SPD et d’anciens communistes de la RDA) 8,6% et 64 sièges, les verts 8,4% et 63 sièges. Les deux grands partis progressent et les petits partis régressent, à l’exception de la nouvelle formation des milieux d’affaires hostile à l’euro, « Alternative pour l’Allemagne », qui, avec 4,7%, frôle la barre des 5% qui lui aurait permis d’entrer au Bundestag. Angela Merkel et Peer Steinbrück ont en commun d’être nés à Hambourg. De surcroît, de 2005 à 2009, il a été le conciliant ministre des finances de la chancelière dans le gouvernement de grande coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates. La force tranquille de l’impératrice terrasse les foucades du « pont de pierre », le patronyme écorché de Steinbrück en français. L’étonnant, cher Klaus, est que la social-démocratie allemande se soit choisi un si mauvais chef de cavalerie, qui, en amateur de westerns, se flatta de mettre en déroute ces indiens de Suisses dans le différend fiscal entre nos deux nations. Dans un pays riche où les pauvres ne manquent pas, où la flexibilité du travail est la règle, les sociaux-démocrates n’ont pas craint de choisir pour héraut un millionnaire, ancien administrateur de Thyssenkrupp, prêchant à prix d’or (1,25 millions d’€) la bonne parole de l’orthodoxie financière devant des cénacles choisis. Le truculent Steinbruck n’hésita pas à traiter de clowns deux dirigeants politiques italiens, ni à imputer le manque de ferveur européenne de Merkel à son passé est-allemand, ni, pour couronner le tout, à se faire photographier faisant un doigt d’honneur (Stinkefinger, ou « doigt puant » en allemand). De tels dérapages lui ont aliéné des voix populaires, féminines, est-allemandes, d’autres encore.
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Marc Rich : héros ou escroc ?Lettre bernoise 58Cher John, Le négociant de matières premières Marc Rich (né Marcell David Reich à Anvers, en 1934) est bel et bien mort chez nous, à Lucerne, le 26 juin 2013. Il sera inhumé en Israël. Héros ou escroc ?→ plus
L’empereur du milieu honore la SuisseLettre bernoise n°54Chère Jade, Me voici plaisamment forcé de penser à toi : Berne vit à l’heure chinoise. Depuis le 18 mars, Qin, l’empereur éternel - plus de deux siècles avant notre Christ - et sa garde de guerriers en terre cuite, sollicitent la ferveur des visiteurs, suisses ou étrangers, du Musée d’Histoire. Une vraie fascination pour le vénérable unificateur des royaumes combattants, qui ne manquait ni de talents ni de cruauté. Notre banque UBS est étroitement associée à cette exposition grandiose. L’empereur Qin, nous l’ignorions, était, en avant-garde, l’Ambassadeur de votre Premier ministre Li Kegiang, qui vient de poser le pied sur notre sol. Nous sommes comblés de cet honneur : le pays le plus peuplé vient chercher l’inspiration d’une nation de 8 millions d’âmes. L’Empereur rouge Li Kegiang ne fut avare ni de compliments ni de promesses à notre endroit. Selon lui, la Suisse deviendrait le laboratoire des réformes économiques de l’Empire. Les filins lancés vers Hong-Kong ou Shanghai tisseraient entre nous un réseau financier aussi dense que singulier. → plusRechercheArchives par mois
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