« Le capital détruit les deux sources de la richesse : la terre, et le travail. » K. Marx.
La première des choses à dire, peut-être, c’est que si les défenseurs de sa Majesté le Capital ne se sont préoccupés que bien tardivement de la question écologique, on ne peut pas dire qu’en face, les marxistes ou se prétendant tels aient été animés par un réel souci de ces problèmes. Il suffit de lire par exemple « Le feu vert » de Bernard Charbonneau pour se rendre compte que c’est du côté de la critique marxisante de la société que l’interdit le plus fort concernant ces questions était posé. S’occuper de la nature, de l’environnement, des écosystèmes, de la biodiversité etc. ne pouvait être le fait que de petits-bourgeois réactionnaires.
On dira peut-être que ces questions n’ont désormais qu’un intérêt historique, le destin du « marxisme » étant scellé. Avec la chute de l’union soviétique et la fin de l’expérience du « socialisme réel » ; avec l’entrée de la Chine (et de Cuba demain…) dans un capitalisme mondialisé ; avec l’extinction progressive des partis communistes en Europe (décès dans le cas italien ; coma dépassé dans le cas français) ; et, enfin, avec le recul de l’hégémonie (pour reprendre un terme au théoricien marxiste italien Gramsci) que le marxisme exerçait sur une bonne partie des productions culturelles et intellectuelles.
Le destin du marxisme est peut-être scellé, mais le projet d’émancipation qu’il portait et avec lequel il ne se confond pas, demeure.
Pour l’heure, le Capital, ses défenseurs, ses idéologues, ses acteurs restent seuls en scène. On nous a chanté un temps le grand air de « la fin de l’histoire », avec l’avènement d’une mondialisation heureuse ayant pour cadre une économie de marché (nouveau nom donné au capitalisme) qui s’épanouit dans une démocratie libérale dont le modèle anglo-étatsunien étend «pacifiquement» (!!!) les bienfaits au monde entier.
Trois obstacles cependant, au moins, empêchent que ce récit, ou plutôt ce mythe, ait une ombre de vraisemblance. D’abord, nous avons appris dans un événement fracassant (le 11 septembre 2001) que la civilisation américaine, ses valeurs, son fonctionnement, son « télos » pour parler comme les philosophes n’avaient rien d’universels. La modernité a trouvé dans l’Islam (une certaine forme de l’Islam diront certains) un « inassimilable », un noyau qui résiste et le fait savoir. Ensuite ce modèle est traversé par d’immenses contradictions, est agité par une profonde et récurrente instabilité. On a beau louer les capacités du capitalisme à surmonter les crises qu’il engendre, la dernière en date (2008) a bien failli tout emporter sur son passage et ses effets à court, moyen et long terme sont loin d’être surmontés. Enfin, notre modèle de société vient se briser sur des limites que jusqu’ici on avait refusé de considérer : l’environnement. La question de la crise écologique fait aujourd’hui consensus, que ce soit par le surgissement du problème du réchauffement climatique, de la gestion des déchets, de l’appauvrissement de la biodiversité, de l’épuisement des ressources, ou du danger nucléaire.
La question écologique, donc, si longtemps refoulée est désormais sur la place publique. Elle était inaudible, elle devient une forme de conformisme, un passage obligé ; elle était tue ou considérée comme négligeable, elle devient un incontournable des « éléments de langage » des politiques de droite ou de gauche, une pièce maîtresse de la doxa majoritaire. Qui refuserait de faire « un geste » pour « la planète » ? Même le Pape s’y met ! Cette insistance soudaine est aussi suspecte que le déni tenace qui l’a précédé. Suspecte, car n’interrogeant pas fondamentalement les causes dans lesquelles s’origine cette crise, elle s’apparente à une reprise en main de l’opinion pour lui faire accepter de futurs sacrifices dans deux domaines au moins : la satisfaction de nos besoins, et le respect de nos libertés fondamentales.
En caricaturant à peine, on voit bien comment se dessine les contours d’une certaine écologie qui préservera un monde acceptable et même agréable à ceux qui ont les moyens de payer, tout en laissant se dégrader, dans le même temps, d’immenses territoires devenus décharges industrielles, et tout en épuisant au travail une bonne partie de la population pour : 1) produire l’énergie dont ce monde a besoin, éventuellement en l’affamant (voir le cas des agros-carburants) ; 2) consommer, consommer encore, consommer à en crever pour soutenir la sacro-sainte croissance et maintenir la possibilité au Capital de poursuivre son processus d’accumulation illimité ; 3) traiter les déchets qu’elle produit.
Si l’écologisme est essentiellement un discours et une pratique politique nous préparant à payer chaque jour davantage « l’impôt vert », et à accepter le resserrement des mailles du filet bureaucratique qui nous étouffe de plus en plus, avec des outils de contrôle de plus en plus sophistiqués, sans remettre en cause le modèle de société qui produit ce monde invivable, cet écologisme-là, à l’évidence, n’est pas le nôtre.
Mais en même temps, il n’y a pas/plus de modèle alternatif. TINA : There is no alternative. On nous le dit, on nous le répète, et on finirait bientôt par le croire. S’il n’y a pas d’alternative, sauf à courir gaiement vers l’abîme, il faut donc bien que la solution soit à l’intérieur du problème. On rêve d’une martingale, d’une croissance qui redonnerait enfin du travail à tous et qui en même temps travaillerait pour la préservation de « la planète ». Le mode de production capitaliste, d’incendiaire, deviendrait pompier. Voilà en gros la proposition de l’idéologie dominante, qu’elle émane « à droite » des néo-libéraux ou « à gauche » des partisans d’un néo-keynesianisme rafistolé et retapé pour l’occasion (style Attac ou Front de gauche).
***
Pour démonter un peu ce beau roman, pour déconstruire cette belle histoire, je partirai de quelques remarques d’André Gorz. Gorz dit, et il a raison il me semble, qu’il y a une bonne et une mauvaise manière de poser le problème des rapports entre capitalisme et écologie. La mauvaise manière d’abord : si l’on part de l’impératif écologique, on peut certes arriver à un anti-capitalisme radical, mais on peut tout aussi bien déboucher sur un pétainisme vert, ou sur un communautarisme naturaliste. Pour poser correctement le problème, il faut partir d’une critique du capitalisme, qui ne pourra manquer de déboucher sur l’écologie politique, qui « par son indispensable théorie critique des besoins, conduit en retour à approfondir et à radicaliser encore la critique du capitalisme. »
Donc, et pour dire les choses autrement, l’écologisme n’est pas en soi un projet émancipateur. En revanche, une pensée de l’émancipation doit rencontrer à un moment ou à un autre la problématique écologique.
André Gorz dans le même texte fait une seconde remarque qui vient éclairer la précédente. « Que nous sommes dominés dans notre travail, c’est une évidence depuis cent-soixante-dix ans. Mais non que nous sommes dominés dans nos besoins et nos désirs, nos pensées et l’image que nous avons de nous-mêmes. »
On comprend donc bien comment s’articule l’écologie politique comme « théorie critique des besoins » et critique du capitalisme, si en effet dans le capitalisme nous ne sommes pas aliénés seulement comme travailleurs, mais aussi comme consommateurs.
C’est à ce niveau que les analyses de Marx, encore que nécessaires, ne sont pas suffisantes.
Que dit Marx, au fond ? D’abord, il fait un éloge vibrant du mode de production capitaliste, du point de vue de ses conséquences sur le monde qu’il a contribué à façonner : il faut lire et relire ces pages fougueuses du Manifeste du Parti Communiste :
« La bourgeoisie, au cours de sa domination de classe à peine séculaire, a créé des forces productives plus nombreuses et plus colossales que l'avaient fait toutes les générations passées prises ensemble. La domestication des forces de la nature, les machines, l'application de la chimie à l'industrie et à l'agriculture, la navigation à vapeur, les chemins de fer, les télégraphes électriques, le défrichement de continents entiers, la régularisation des fleuves, des populations entières jaillies du sol - quel siècle antérieur aurait soupçonné que de pareilles forces productives dorment au sein du travail social ? »
De là, il se déduit 1) d’abord que la bourgeoisie est une classe révolutionnaire, et pas du tout conservatrice. Son entente avec les forces conservatrices est historique, passager et circonstanciel ; 2) qu’il y a certes à s’indigner de la situation morale et matérielle dans laquelle se trouve la classe laborieuse, mais que ce n’est pas cela qui, fondamentalement, menace la bourgeoisie dans son existence. L’ennemi est à l’intérieur, le ver est dans le fruit, c’est le mode de production capitaliste qui creuse sa tombe par le fait des contradictions qui le minent. Et la première de ces contradictions, c’est que sous le fouet de la concurrence et pour faire des « gains de productivité », en mobilisant le progrès technique, le MPC détruit le travail vivant, seul source de richesse, et dans le même temps exige de plus en plus de travail des travailleurs ; 3) Que donc les forces productives en s’accroissant peuvent devenir des forces destructives : « Sous le règne de la propriété privée, ces forces productives ne connaissent qu’un développement partiel : elles deviennent pour la plupart des forces destructives. » La solution ? Le passage au communisme, c’est à dire à « une société dirigée par les producteurs associés qui « règlent de manière rationnelle leurs échanges avec la nature et les soumettent à leur contrôle commun au lieu d’être dominés par la puissance aveugle de ces échanges ; et ils les accomplissent en dépensant le moins d’énergie possible, dans les conditions les plus dignes et les plus conformes à la nature humaine. »
Bien. Ça, c’était le programme. Il ne s’est pas réalisé. Il ne s’est pas encore réalisé diront peut-être certains optimistes.
Ce qui est certain, ce que nous nous avons vu et que nous voyons encore, c’est que le capitalisme a réussi jusqu’à maintenant à surmonter ses crises. C’est étonnant, mais c’est comme ça. L’idée, qu’on trouve par exemple dans la wertkritik, que les fruits sont si pourris que l’arbre va tomber de lui-même sans même attendre les vents violents de l’histoire, n’est pas tellement nouvelle. On la trouve chez Rosa Luxembourg au début du XXème siècle. Mais on la trouve chez Gorz lui-même. On lira dans Ecologica un texte : « La sortie du capitalisme a déjà commencé » qui exprime à peu près la même idée. Malgré toute l’admiration et toute l’affection que j’ai pour André Gorz, je crois que là, il se trompe complètement. Du capitalisme, nous en sommes pas sortis. Et il est intéressant de voir rétrospectivement comment le capitalisme a surmonté les crises mortelles qui le menaçaient.
D’abord, comme dit Marx, en transformant les forces productives en forces destructives, en faisant place nette. Le capitalisme ne produit pas seulement du chômage. Accessoirement, il fomente la guerre. Il porte en lui la guerre comme la nuée l’orage, disait prophétiquement Jaurès.
Les « bénéfices » immédiats des deux apocalypses de la 1ère et de la 2nde guerres mondiales me semblent de deux ordres. L’un évident, l’autre moins.
Le premier, évident, c’est de permettre, nonobstant des dizaines de millions de victimes, d’ouvrir à nouveau des espaces au processus de valorisation. Comment les USA sont ils devenus une super puissance ? Ils ont mis à profit le suicide de l’Europe dans la boucherie de 14, ils ont relancé à fond le processus d’industrialisation en profitant de la combinaison de la manne pétrolière et de formidables progrès des sciences et des techniques.
Le second, moins évident, plus discret, c’est d’autoriser enfin un véritable remodelage anthropologique. Pas plus qu’il n’était facile de transformer un homme libre en travailleur assujetti à la discipline de l’usine et de la machine, le projet de transformer les désirs et les rêves, de limiter l’horizon d’attente de populations héritières de civilisations millénaires à l’american way of life, c’est à dire en gros Disney, Mac-Do, boulot, dodo était impossible sans une bonne dose de violence, bien que celle-ci soit moins visible puisque s’exerçant sur les esprits par des moyens de manipulation de masse, parmi lesquels sans doute, le cinéma d’Hollywood a joué et joue encore un rôle stratégique central.
Mais d’autre part, le capitalisme n’a pu surmonter ses contradictions qu’en se changeant lui-même. 1) En changeant son « esprit » : le capitaliste du XVIIIème siècle est un puritain ascète et économe (cf. les descriptions de Max Weber). Celui de la fin du XXème siècle, en faisant miroiter les joies de la société d’abondance, libère les forces du désir pour faire tourner la machine folle qu’il a mis en branle. Avec toujours le même objectif : poursuivre l’illimitation de l’accumulation. 2) En affectant sa structure. Chez Marx, il y a deux classes antagonistes : bourgeois et travailleurs. Dans le nouveau capitalisme, le travailleur des « trente glorieuses », en accédant aux miettes du gâteau, se rêve bourgeois et le devient un peu en quelque sorte, même si il est toujours dominé par une classe toujours plus puissante, plus riche, et infiniment moins nombreuse.
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Je voudrais pour finir prendre un exemple – celui de la bagnole - toujours emprunté à André Gorz qui nous a mis sur la piste si féconde de cette aliénation qui nous vient de cela que nous croyons le plus à nous, que nous supposons le plus intime et donc le plus inaliénable : nos désirs, nos pensées, notre représentation de nous-mêmes.
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On trouve dans Ecologica un texte important de Gorz : L’idéologie sociale de la bagnole.
Pour Gorz, le vice profond de l’automobile, c’est d’être à l’origine un objet de luxe, destiné à quelques privilégiés. L’automobile, pour qu’elle remplisse ses promesses : aller où je veux, quand je veux, à la vitesse que je veux, doit être réservée à quelques uns seulement. Dès que tous accèdent à ce privilège, il n’y a tout simplement plus de privilège ! Il faut bien insister ici sur ceci que c’est la logique qui condamne l’automobile : pour qu’il y ait privilège, il faut des privilégiés (une minorité) et une masse de gens qui ne bénéficient pas de ces privilèges. Le luxe, par définition, ne peut être démocratique.
Or la démagogie, de gauche comme de droite, a laissé croire que, contre la logique, on pouvait concevoir un «luxe pour tous», et que la bagnole continuerait de remplir ses promesses, nonobstant le fait qu’à partir du moment où tout le monde la possède, sa valeur d’usage disparait. Gorz insiste bien là-dessus : il y a des objets techniques que l’on peut multiplier sans changer leur valeur d’usage : accroitre le nombre de postes de radio ne m’empêche pas d’écouter la radio. En revanche, si chaque famille, et bientôt chaque membre de la famille possède une automobile, la circulation en ville, et sur les grands axes aux heures de pointe, devient impossible, se garer, ranger sa voiture, la mettre à l’abri etc. devient très difficile ...
Si la bagnole est par essence un objet de luxe, et si sa diffusion en masse produit sa dévalorisation, on devrait assister non seulement à sa dévalorisation pratique (en d’autres termes : à un moment donné on devrait quand même constater que ça ne vaut pas le coup de s’enquiquiner avec ça, voir les analyses d’Ivan Illich) mais aussi à sa dévalorisation idéologique. Or, et c’est là que cela devient particulièrement intéressant, la dévalorisation idéologique ne suit pas. Cette persistance d’une valorisation idéologique pour une chose qui, en réalité, dans la pratique n’a pas/plus de valeur d’usage s’explique par une forme de résistance qui est le propre des idéologies. Au fond, qu’est ce que c’est une idéologie ? C’est une erreur de jugement qui a sa nécessité propre. Elle a la même structure mentale qu’une illusion. On doit cette distinction très importante entre erreur et illusion à Freud, dans un texte critique des religions «L’avenir d’une illusion». Une illusion survit à sa réfutation explique Freud, parce que derrière une illusion, il y a un désir. L’idéologie de la bagnole résiste parce qu’elle est le siège d’un désir. Quel désir ? Le désir, la croyance illusoire que chacun, chaque individu, peut prévaloir au dépend de tous. L’automobilisme de masse «matérialise le triomphe absolu de l’idéologie bourgeoise».
Je ne vais pas reprendre le texte dans tous ses détails, mais je voudrais souligner quelques points importants :
1. Il n’est pas sans signification que l’automobilisme de masse soit l’enfant du fordisme. Il est une réponse à la première grande crise du capitalisme, la crise de 1929. Au passage, on constate que «la libération des forces du désir» est en marche, bien avant mai 68 !
2. Gorz rappelle que les promesses de l’automobile correspondent à un double désir -- désir de liberté et de vitesse -- qui ont une apparition historique. L’idée d’aller plus vite que tout le monde tout seul n’est pas un invariant anthropologique. C’est un désir construit, et qui correspond à un type de société, les société ou règne le mode de production capitaliste.
3. L’automobile suppose une société capitaliste, et donc une division du travail, et donc la séparation du travailleur et du consommateur, chez le même individu. Le paradoxe de l’automobile, c’est que cet engin infernal, dans le moment même où il me promet la liberté, m’aliène à tout un système qui le produit et le fait fonctionner. C’est au moment où je me crois le plus libre que je suis le plus enchainé. On peut à partir de ces simples remarques produire toute une critique de la société technicienne, toute une critique de la technique comme simple moyen. La technique ou plutôt la technologie, c’est à dire l’ensemble des techniques organisé en système qui n’est pas au service d’un projet d’autonomie, est l’auxiliaire du capitalisme dans notre aliénation.
4. Il ne suffit pas de dire que l’automobile est 1)historique 2)fruit d’un désir et 3)aliénante pour s’en débarrasser ! On peut bien essayer de changer son désir pour tenter de sortir de son aliénation : le fait est que notre univers étant social, un objet technique qui était à l’origine un simple désir devient un réel besoin quand la société toute entière s’organise autour. Vous ne pouvez plus renoncer à l’automobile à partir du moment où la totalité de votre univers est conçu pour la bagnole : besoin de bagnole pour aller bosser, pour aller faire les courses, pour emmener les enfants à l’école. Vous vous direz peut-être qu’il suffit d’habiter en ville. Oui mais les villes sont devenues invivables à cause des bagnoles. Et puis imaginez Carrefour place Cujas. Où mettrait-on le parking ? Donc, et c’est là-dessus qu’il faut insister, il y a une parfaite circularité des problèmes et des solutions. L’automobile est la solution au problème dont l’automobile est elle-même l’origine ! Et on peut dire ça de beaucoup d’objets techniques, par exemple de l’ordinateur ou du téléphone portable.
En conclusion, 1) je dirais que si le problème est global, la solution doit être globale elle aussi. En clair, si le capitalisme forme une totalité qui engloutit nos vies, reprendre nos vies, cela signifie travailler à une sortie de ce système. La critique doit donc être radicale (au sens «aller à la racine») et ne pas se limiter à un seul aspect des problèmes. Le problème ce n’est pas seulement le réchauffement climatique, mais le système/monde qui réchauffe la planète. Et même si on trouvait des solutions pour limiter le dérèglement climatique, ce monde ne deviendrait pas plus vivable pour autant. Au fond, l’écologie officielle, qui parle de développement durable et d’aménagement du capitalisme, est peut-être notre pire ennemi, en ce qu’elle masque les causes réelles du problème. 2) Si le capitalisme appelle une critique radicale, cela ne signifie pas qu’il faille attendre un grand soir où cette société tombera. On peut aussi mener des luttes locales. Par exemple celle qu’on a initié contre les TGV. Le TGV c’est l’introduction d’une lutte des classes dans le transport collectif (son modèle et son concurrent c’est l’avion de ligne) ; c’est la destruction et le mépris de l’environnement ; et c’est l’abandon du train classique pour tous. Le capitalisme est en révolution permanente, et nous aussi, nous devons être en lutte permanente.
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