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Faut-il regretter feu-le « socialisme réel » ?

Par Denis Collin • Débat • Mercredi 29/09/2010 • 22 commentaires  • Lu 4772 fois • Version imprimable


Il y a bientôt 21 ans que le mur de Berlin s’est effondré, 19 ans que l’Urss a disparu d’un trait de plume, à la suite d’un dîner entre quelques anciens dignitaires du régime. La Chine est mise sérieusement dans la voie du capitalisme – ce qui lui a bien profité globalement. Le Vietnam suit de manière zigzagante son voisin et ennemi intime. À Cuba on annonce pour cette année le licenciement de 500.000 fonctionnaires qui devraient trouver du travail dans l’industrie privée. En Corée du Nord, le tyran du coin prépare sa succession en nommant son fils. Le « socialisme réel » avait commencé par la momification de Lénine et il survit sous les traits ubuesques de Kim Jong Il.

Quiconque a lu et en a fait son miel devrait trouver là finalement matière à se réjouir. L’auteur du Capital détestait la bureaucratie sous toutes ses formes, se méfiait de l’État en général et haïssait plus que tout l’autocratie russe – son seul succès de librairie, un « best-seller » pour l’époque fut un pamphlet contre le premier ministre Palmerston accusé de capituler devant l’autocratie tsariste. La chute de régimes d’oppression, basés sur la toute-puissance de la bureaucratie et de la police politique pouvait donc être dignement fêtée – sans verser la moindre larme sur ce qui est mort entre 1989 et 1991.

On nous dira que cette fois il s’agissait de régimes se réclamant de . Mais, prévoyant les usages frauduleux que feraient les spécialistes des mots en « isme », s’était empressé de déclarer : « Moi je ne suis pas marxiste ! ». Et il ne cessa de répéter qu’on ne devait jamais juger une époque, ou une société, sur l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Qu’une armée de bureaucrates roulant en grosses voitures, protégés par une flicaille zélée, éliminant toute contestation par l’assassinat politique et imposant aux ouvriers le « samedi communiste » (le travail gratis obligatoire) et le salaire aux pièces, c’est-à-dire les pires formes de l’exploitation pour réaliser l’accumulation primitive du capital, qu’une telle caste d’oppresseurs et d’exploiteurs ait réussi à se faire passer pour l’incarnation du communisme voulu par , c’est évidemment une des plus grandes escroqueries de l’histoire. Une escroquerie qui s’est longtemps appuyée sur la servitude volontaire des intellectuels petit-bourgeois de tous les pays et sur le goût prononcé de ces gens-là pour la génuflexion devant les maîtres aptes à manier le knout dans toutes ses formes modernisées (chambres de torture du KGB dans les caves de la Loubianka, exécution des opposants avec une balle dans la nuque, camps de rééducation, hôpitaux psychiatriques pour dissidents, etc.).

On ne va pas reprendre ici toute cette histoire. Et pourtant il faudrait la reprendre, ne serait-ce que pour enseigner aux jeunes générations ce que cela fut, et pour que là aussi on dise « plus jamais ça ! » J’entends déjà les murmures : « oui, mais ce n’est pas pareil que le nazisme ». Exact, ce n’est pas la même chose que le nazisme ; il y manque la dimension raciste et la bureaucratie stalinienne, beaucoup prudente que les chefs hitlériens, n’a jamais cherché à établir une domination mondiale totale. Elle voulait agrandir tranquillement ses territoires sans provoquer de nouvelles guerres mondiales qui mettraient son pouvoir en danger. En outre, les supporters du « socialisme réel » n’étaient pas comparables moralement aux supporters du nazisme. Le nazisme avouait tranquillement ses buts meurtriers alors que les bureaucrates staliniens devaient les déguiser. Si les sommets, ceux du stalinisme et du naeisme, se ressemblaient, les bases étaient aux antipodes. Soit. Mais l’argument « ne pas être identique au nazisme » nous dit simplement ce que le « socialisme réel » n’était pas et non ce qu’il était. Après tout, le fascisme italien n’avait pas grand-chose à voir avec le nazisme et, bien que la deuxième guerre mondiale ait donné l’habitude de les confondre, la rigueur de l’historien ou de l’analyste politique exige de montrer leurs profondes différences. De même le franquisme ou le salazarisme furent de formes tyranniques non totalitaires sans rapport avec le nazisme dont pourtant ils étaient les alliés – jusqu’au début des hostilités où ils se retranchèrent dans une prudente neutralité anglophile. Que le « socialisme réel » ait été très différent des autres formes d’oppression et d’exploitation connues au siècle dernier n’implique cependant pas qu’il n’ait pas été un système d’oppression et d’exploitation particulièrement terrifiant – il faudrait d’ailleurs faire des distinguos : le système change largement de nature après la mort de Staline et le rapport Khrouchtchev et ce qui faisait la vitalité du terrorisme d’État va s’éteindre ne laissant bientôt plus les apparences, un décors derrière lequel le système va se désagréger après cette ultime tentative d’enrayer le déclin que fut la désastreuse invasion de l’Afghanistan.

Le chœur des nostalgiques intervient : l’Urss a tout de même sauvé l’Europe du nazisme ! C’est incontestable : les peuples de l’Urss ont payé le prix fort et les millions de civils et de militaires russes victimes du nazisme doivent être honorés. On fera cependant trois remarques :

1)       l’Urss n’a pas été la seule nation à combattre le nazisme et n’a pas même été le premier pays à résister. En 1940, il n’y a qu’une nation importante qui résiste encore à Hitler : c’est la Grande-Bretagne. Et si elle avait cédé, Hitler aurait eu les coudées franches à l’Est. Sans parler de l’effet psychologique. On ne devrait jamais oublier ce que la victoire contre le nazisme doit au peuple britannique et à la lucidité militaire de ses dirigeants.

2)      La première victoire d’Hitler, la prise du pouvoir en 1933, doit largement à la politique criminelle du stalinisme, c’est-à-dire de Staline et de la direction du PCUS et de ses laquais allemands. Rappelons tout de même qu’avant la catastrophe, les dirigeants communistes allemands considéraient que la victoire d’Hitler serait une bonne chose car elle les débarrasserait des sociaux-démocrates et préfigurerait la victoire de Thaelmann (le chef du KPD). Il faut aussi rappeler que l’opération « Barbarossa » n’a dû ses premiers succès qu’à l’incurie de Staline et à ses crimes. Après avoir décapité l’Armée Rouge par les grands procès de 1938, Staline a cru à la bonne foi d’Hitler, il a cru que le pacte germano-soviétique durerait et il a refusé d’écouter les renseignements très fiables que donnaient Richard Sorge depuis le Japon ou le réseau de Léopold Trepper depuis Bruxelles.

3)      Après la victoire, Staline a fait éliminer à peu près tous les généraux soviétiques et les dirigeants qui ont organisé la résistance et la contre-offensive victorieuse. La victoire devait revenir à Staline seul et tous les témoins gênants de l’impéritie du petit père des peuples devaient disparaître.

Enfin et surtout, si on veut faire un bilan global, on peut affirmer catégoriquement que le « socialisme réel » a été le grand fossoyeur de l’espérance révolutionnaire. Il n’est d’ailleurs pas un régime au monde qui ait assassiné autant de communistes que le régime stalinien. Les fusilleurs de la Commune de Paris ont tué des dizaines de milliers de communards, mais le drapeau de la Commune est resté le drapeau de la révolte contre l’oppression. En Espagne, les agents staliniens, alors les franquistes progressaient dangereusement, consacrèrent une partie de leurs forces à liquider les groupements qui ne voulaient pas suivre la chaotique politique dictée à Moscou et c’est ainsi que furent assassinés anarchistes (les amis de Durruti) et poumistes-trotskistes dont leur dirigeant Andreu Nin. Le régime stalinien ne s’est pas contenté de tuer les communistes et les militants ouvriers par centaines de milliers, de provoquer la mort de millions de paysans pendant la collectivisation (ce qui s’est répété en Chine avec le « grand bond en avant » ou la « révolution culturelle »), il a durablement fait du communisme un objet de haine et de dégoût.

Pourquoi revenir là-dessus ? Tout simplement parce que la gauche (principalement la gauche hostile au social-libéralisme) n’a pas véritablement fait son deuil du « socialisme réel ». Les uns regrettent le bon vieux temps où la « menace soviétique » obligeait les capitalistes à ménager leur propre classe ouvrière et à s’accommoder des conquêtes sociales arrachées par les luttes ouvrières ou tout simplement par la prévoyance de dirigeants qui, même à droite, avaient fini par se dire « sociaux-démocrates » (Pompidou citant la Suède en exemple) ou « travaillistes » (Chirac, premier ministre de Giscard en 1974-1976). Les autres lorgnent vers une nouvelle « patrie du socialisme » apte à jouer le rôle identificatoire de l’ex-Urss. Ainsi le stalinisme tropical de Cuba présenta-t-il longtemps tous les traits nécessaires pour en faire un paradis révolutionnaire : un petit pays résistant aux USA (David contre Goliath), un peuple qui danse la samba, un égalitarisme de façade, les palmiers, le soleil et le bleu de la mer. Le « club Med » et l’aspiration révolutionnaire en une seule image, voilà de quoi fixer le désir. On y ajoute une pincée de romantisme : la lutte armée, le destin tragique du « Che » et on a un « ersatz » du mythe d’Octobre fort convenable. La réalité n’a évidemment aucun rapport avec cette image séduisante. Après un demi-siècle de castrisme, Cuba est exsangue – et le blocus américain n’en est pas la seule, ni même la principale cause. Le délabrement général du pays le pousse dans une impasse. Depuis déjà pas mal d’années, le tourisme et notamment le tourisme sexuel, est (re)devenu une des sources de devises et permet à une partie de la population pauvre (« mais dignes » disent les thuriféraires du régime) d’améliorer l’ordinaire. Le patriarche met du temps à mourir : Castro, presque mourant il y a peu, est rentré dans le jeu et prophétise. Les lecteurs du « castrophile » Garcia Marquez ne peuvent que penser à ce grand roman qu’est L’automne du patriarche. Mais l’après Castro est engagé et sous la direction géniale du parti communiste de Cuba, le retour au capitalisme standard se fait, sans que les guérilleros parisiens ne s’en émeuvent outre mesure.

L’histoire se répète toujours deux fois, la première comme tragédie, la seconde comme farce, disait . Après les tragédies russe ou chinoise, le « socialisme réel » passe de farce en farce. Au moins jusqu’à présent, c’est-à-dire jusqu’à Cuba inclus, ce « socialisme réel », bien que pas socialiste du tout, procédait à un changement des classes dominantes. En Urss ou en Chine, la vieille classe dominante vermoulue a dû céder la place à une classe ou caste bureaucratique apte à industrialiser le pays (à grands frais) et à réaliser ce que avait appelé « accumulation primitive ». La comparaison d’ailleurs s’impose incontestablement : expropriation de la paysannerie (les « enclosures » en Grande-Bretagne, la collectivisation des années 30 en Urss) et travail forcé (« workhouses » en Grande-Bretagne et camps en Urss) sont les deux mamelles de cette accumulation primitive. Ce ne furent pas des révolutions communistes ni socialistes, mais ce furent des révolutions. Aujourd’hui l’arrivée au pouvoir de n’importe quel bonaparte de gauche qui ne touche en rien aux structures fondamentales, se contente de proclamations anti-américaines et anti-israéliennes est saluée à l’égal des plus grandes révolutionnaires du passé. Que le peuple soit réduit à la passivité, encadré par des « syndicats » succursales du parti du chef suprême, que la corruption règne en maître, que le mouvement ouvrier comme tel n’ait aucune existence indépendante, tout cela ne gêne pas le moindrement du monde la cohorte des nouveaux croyants de ce « socialisme » d’un genre si particulier.

Il ne s’agit pas nier l’importance de ce qui s’est passé, par exemple, en Amérique Latine. Le Brésil de Lula est devenu une grande puissance économique qui joue maintenant dans « la cour des grands ». La vieille théorie trotskiste prédisait l’impossibilité pour les bourgeoisies nationales des pays coloniaux et semi-coloniaux de s’émanciper de la tutelle impérialiste et d’accéder pour leur propre compte au marché mondial, et de cela on tirait que seule la révolution socialiste pourrait réaliser l’indépendance nationale (c’était un des aspects de la « théorie de la révolution permanente »). L’histoire des trente dernières années a ruiné ce pilier du dogme trotskiste sans que les trotskistes lui prêtent la moindre attention… Le Brésil, comme la Chine, comme l’Inde aussi, après bien des convulsions est maintenant un des acteurs majeurs du système capitaliste mondial. Un exemple : la société Petrobras, spécialisée dans la recherche, l’extraction, et le raffinage du pétrole a réalisé cette année la plus gigantesque levée de capitaux de l’année (70 milliards de dollars) pour financer ses investissements dans la recherche du pétrole dans les fonds marins (jusqu’à 7000 mètres de profondeur). Petrobras a ainsi battu le précédent record de levée de capitaux détenu … par la banque agricole de Chine. Ceux qui ne comprennent pas quels bouleversement s’accomplissent dans l’ordre mondial feraient mieux de ne plus parler de politique plutôt que de continuer à répéter comme des perroquets les slogans des années 50 et 60. C’est à l’aune de ces changements qu’il faut mesurer ce qu’est le « chavisme » au Venezuela : non pas le socialisme du XXIe siècle, ni la « révolution bolivarienne », slogan baroque totalement creux, mais bien, sur la base de la reconquête de la rente pétrolière, la tentative d’affirmation d’une nouvelle classe capitaliste nationale, qui à côté des autres pays émergents veut sa place dans un monde où l’impérialisme dominant est très affaibli. Il est d’ailleurs significatif que Chavez, un militaire, ait consacré une part considérable des revenus du pétrole, à l’achat de matériel militaire, notamment auprès de la Russie. Les USA ne voient pas tout cela d’un bon œil, non qu’ils aient peur du « communisme » de Chavez mais parce que le Venezuela s’allie à des rivaux (la Russie) ou des États incertains (la Syrie ou la Lybie) sans parler de l’Iran, dans le jeu des rapports de forces entre les grandes puissances capitalistes.

Il n’y a pas non plus une once de socialisme dans la Bolivie de Morales ou dans l’Uruguay de Mujica. Bref, l’Amérique Latine n’est pas la « nouvelle patrie du socialisme ». Si les tenants de la « gauche radicale » ici sont tout prêts à tirer à boulets rouges sur Lula, un « social-libéral » qu’ils avaient pourtant encensé aux beaux temps de l’altermondialisme, ils devraient regarder la réalité des rapports de classe en face et ils verraient que Lula, Chavez, Morales ou Mujica représentent diverses variantes du même processus. Sans doute ce processus est-il par certains aspects très positif puisqu’il contribue à faire entrer dans le jeu de la politique des peuples qui en étaient exclus auparavant. Mais le plus important est peut-être ailleurs : il deviendra chaque jour plus évident que le problème n’est pas le méchant impérialisme américain manipulé par les sionistes (selon une thèse absurdissime colportée dans les milieux « anti-impérialistes » décérébrés) mais bien le capital lui-même comme rapport social, que ce capital soit russe, américain, chinois, brésilien ou vénézuélien.

Revenons au « socialisme réel ». Après avoir accepté de baptiser « communiste » l’odieux régime stalinien, en Urss d’abord, en Chine ensuite, on est prêt accepter n’importe quoi sous cette étiquette. C’est-à-dire n’importe quelle forme de la poursuite de la domination par d’autres moyens. Comme le dit très bien Louis Janover, « le cycle des révolutions inaugurées par Octobre est passé par toutes les formes de domination compatibles, à un moment donné, avec le mode de rapport immédiat entre les ”maîtres des conditions de production et les producteurs directs”, compte-tenu du ”niveau déterminé de développement du genre et du mode de travail et par suite de sa productivité sociale”. Le totalitarisme, que d’aucuns considéraient comme un système échappant au déterminisme économique du capital, réapparaît désormais dans cette histoire comme un mode de domination correspondant à un ”moment donné” de son développement. » (L. Janover, préface à la nouvelle édition de , critique du marxisme, Payot, 2000) Si le « socialisme réel » comme formation sociale appartient maintenant au passé, l’analyse de ce qu’il a été, la « psychanalyse », pourrait-on dire, pour en faire remonter à la surface tous les éléments inconscients qui continuent d’obnubiler les cerveaux de ceux qui se disent révolutionnaires, communistes, anti-impérialistes, et autres appellations de la même farine. Tant que tous les ressorts de la « théologie de la domination » (Janover) que fut le « communisme du XXe siècle » ne seront pas mis à nu, il sera toujours aussi difficile de penser l’avenir.

 
 

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Commentaires

"pourquoi tant de haine?" par Pascale le Jeudi 30/09/2010 à 16:46

 Il est bien entendu impossible de commenter toute votre intervention, ce serait d'une part beaucoup trop long et d'autre part probablement inutile. Et puis, je n'ai pas réponse à tout, loin de là. Enfin, je n'ai pas trop le temps non plus, étant donné que je tâche de tenir ma place autant que faire se peut dans la lutte pour le retrait du projet de réforme contre les retraites et contre le démantèlement du service public d'enseignement, combat défensif que j'aimerais plus offensif: où l'on voit que le passage au socialisme n'est pas à l'ordre du jour.

Juste deux ou trois remarques:

- je constate que l'histoire est vue par le bout de la lorgnette que vous jugez bon de tordre à votre guise: ainsi, pour reprendre l'expression de Marx: "Ce que je sais, c'est que je ne suis pas marxiste", (re) lisez les lettres d'Engels à C. Schmidt (5 août 1890) et E. Bernstein (2-3 novembre1882) qui expliquent dans quel contexte Marx a dit cette phrase en parlant des "marxistes" français de la fin des années 70 (les guillemets sont d'Engels). De même, si vous parlez de la guerre d'Espagne et de ses terribles contradictions, (re) lisez la lettre de Simone Weil (la philosophe) à Bernanos à propos de Durutti et des anarchistes qui ne faisaient pas non plus dans la dentelle. Enfin, si on veut parler de l'Allemagne des années 30, (re) voyez la lutte des Spartakistes et le massacre de Karl Liebnecht et Rosa Luxemburg sous l'oeil complaisant des sociaux-démocrates. La compréhension des drames humains et des contradictions liées à ces drames ne peut être occultée sous peine de sombrer dans le schématisme que vous reprochez à certains.

- à ma connaissance, les pays que vous citez en Amérique latine (hormis Cuba - je ne commenterai pas ce que je juge être des déformations politiques de votre part sur ce pays) n'ont jamais dit qu'ils étaient "socialistes". Mais on peut supposer qu'ils représentent un certain danger d'exacerbation de la lutte des classes puisque les Etats Unis (pour faire court et schématique moi aussi) se permettent de souffler le feu au Honduras et très probablement aujourd'hui en Equateur.

- Enfin, je pense que la psychanalyse, qui tente de mettre à nu les ressorts inconscients, concerne tout le monde, dont vous. Le "retour du refoulé", et plus précisément le formatage que nous avons tous reçu devraient poser question autant à vous qu'à moi.

En bonne vieille "stalinienne" née après la mort de Staline, je reprends la vieille antienne "Il 'y a que deux côtés à une barricade". En ce qui me concerne, je sais où est mon camp, même si ce camp n'est pas parfait. Et c'est dans mon pays que j'essaye de me battre et j'en ai marre des donneurs de leçons.

Ceci est un mouvement de (mauvaise) humeur. Mais après tout, puisque vous laissez la place au commentaire, j'en profite...


Re: "pourquoi tant de haine?" par jcotta le Samedi 02/10/2010 à 11:47

 

Je suis surpris par le titre de votre message. Vous situez donc le papier de Denis comme l'expression d'une "haine" sur laquelle vous vous interrogez. Si cela n'a pas grand chose à voir avec le contenu de ce qu'il explique, ça a au moins le mérite de vous situer. Si je comprends bien vous êtes heurtée dans l'amour que vous portez au "socialisme réel", visiblement du passé comme du présent.

C'est là que la discussion devrait se mener. Les faits, rien que les faits. C'est peut-être une déformation professionnelle que vous partagerez, mais le point de départ est bien le monde tel qu'il est et non celui qu'on voudrait soit rêver, soit cauchemarder.
Et que dire sur les faits? Quels reproches pourriez-vous formuler à l'encontre du papier que vous incriminez? Quelles critiques sérieuses?

Vous conviendrez de la tendance qui depuis des décennies au nom du moindre mal veut nous faire accepter l'inacceptable qui se trouve, soit dit en passant, pas seulement dans des pays qui expérimentent aujourd'hui le "socialisme réel", mais également dans la situation dans laquelle nous sommes et tentons de nous débattre. « Choisis ton camp camarade ! ». On connait la chanson. Et bien justement, comme le seul camp praticable dans ce dédale fait de trahisons, d’échecs, de soumissions est celui des peuples, quelques questions se posent.

Comment ne pas mettre en relation la marche à la barbarie dans laquelle nous sommes engagés et l'histoire des organisations ouvrières qui portent une responsabilité de premier plan dans cette situation? Sans aucun doute le tournant des années 33 en Allemagne permet de comprendre la division des rangs ouvriers et l'ascension d'Hitler au pouvoir, comme d'ailleurs l'activité des staliniens dans la guerre d'Espagne contre le Poum permet d'expliquer en partie l'affaiblissement de la résistance à la montée de Franco, mais le pouvoir dans les mains de Sarkozy en France n'est en rien compréhensible si on ne revient pas sur la politique menée durant plus de 30 ans par le parti stalinien français aux côtés de son copain social démocrate. Ce sont là des faits qui dépassent l'invective, et qui méritent d'être mentionnés et analysés comme Denis commence à le faire....

Vous mettez Cuba de côté... Moi aussi, parce que c'est sans doute là que le bilan est le plus dramatique. Je ne cherche vous l'avez compris en rien à jeter l'anathème sur le peuple cubain ou sur les peuples d'Amérique latine, et c'est justement la raison pour laquelle je crois que l'analyse et la condamnation de leurs directions sur quelques questions essentielles -dont celle de la démocratie- est de toute première importance dans le soutien dont les peuples ont eux-mêmes besoin.

En réalité, c'est toujours la même histoire: il faudrait s'interdire tout retour en arrière au prétexte que cela pourrait mettre en cause de vieilles icones et donc nous ranger dans un camp plutôt qu'un autre. Vous évoquez dans votre message votre engagement sur la question des retraites. Nous nous retrouvons là dans le quotidien, mais regardez bien où mène votre logique. Faudrait-il si on vous suit par exemple sur ce terrain refuser toute critique des directions syndicales sous prétexte qu’elles sont d’un côté et le gouvernement de l’autre ? Alors qu’on voit bien là que si la réforme passe, ce sera grâce et seulement grâce à des directions dont le syndicalisme de proposition a défini qu’elle devait passer, peut-être amandée, mais passer ! Ce qui est vrai sur notre  « petit » terrain l’est plus généralement au niveau du socialisme réel et des directions sociales démocrates et staliniennes…


Re: "pourquoi tant de haine?" par d_collin le Samedi 02/10/2010 à 12:04

Un petit complément sur le dernier paragraphe de la réponse de Jacques. La CGT dockers a engagé un mouvement de blocage le week-end pour obtenir la prise en compte de leur pénibilité dans les retraites... On ne peut pas mieux dire qu'on est d'accord avec le cadre fixé par Sarkozy.


je n'ai pas de Kalachnikov par Anonyme le Samedi 02/10/2010 à 17:41

Le titre "Pourquoi tant de haine" était une tentative d'humour... qui tombe à plat visiblement: je reprenais celui (le titre) de Roudinesco - auteur qui n'est cependant pas toujours ma tasse de thé - à propos de la psychanalyse. Je trouvais qu'il résumait un des paragraphes de mon premier message. Ne voyez donc pas dans ce titre un sentimentalisme outrancier de ma part.

Dans le même esprit, et pour vous retourner le compliment, cette manière d'écrire "on me somme" et "il faudrait interdire" est une façon, selon moi, de se poser en victime, ce que vous n'êtes pas et ce que vous ne désirez, tout comme moi, pas être. Je n'ai pas de Kalachnikov à pointer sur votre dos. Enfin, pas encore (je plaisante, je plaisante). Je ne somme personne et n'interdis rien dans mon message. Je réponds juste - avec agacement certes, je ne suis pas parfaite - à un article que je trouve en déphasage avec la situation actuelle.

J'ai critiqué le papier de Denis Collin sur certains points et il ne me semble pas que mon message n'était qu'invectives. Discuter à l'infini sur le reste serait long long long et ce sont de bien vieilles querelles auxquelles je suis habituée depuis bientôt trente ans. Je pense que vous comme moi avons mieux à faire.

Je ne défends pas l'indéfendable et ne suis d'ailleurs pas la seule: si vous lisez le dernier article en date sur le blog de Pierre Assante, intitulé "Stalinisme et luttes d'aujourd'hui", vous verrez que certains réfléchissent et ne se privent pas de questionner l'Histoire. Je pense que, bien mieux que je ne saurais le faire, cet article répond en partie à Denis Collin.

Nous nous retrouvons donc dans le quotidien, je le souhaite vraiment, et je crois qu'actuellement, c'est une priorité (je n'évacue pas pour autant, s'ils sont constructifs, les nécessaires retours au passé). Tracter, manifester, réunionner, tenter de convaincre qu'il ne faut pas se résigner, faire grève, appeler les intersyndicales à aller plus loin, et, nous mêmes, essayer d'aller plus loin, tel est sans doute notre lot en ce moment. Les dockers sont en grève: tant mieux.

J'ai le nez sur le guidon? Je ne dis pas le contraire.

C'est dans notre pays que tout ça se passe. On est ici dans le même "camp"? ;-)

Alors, c'est bien.


Re: je n'ai pas de Kalachnikov par pascale le Samedi 02/10/2010 à 17:43

Désolée, j'ai oublié de signer "Pascale". L'article précédent, c'est bien de moi, pas de problème.


par Serge_Gomond le Vendredi 01/10/2010 à 06:17

Quid des pendants tels le néolibéralisme, l’islamophobie, le (les guerres) néocolonianisme,  etc., etc., où sont passées toutes ces joyeusetés ? Sinon, à mettre en parallèle, le n° spécial du Monde Diplomatique, L’Atlas Histoire-Histoire critique du XXe siècle, et un article attenant dans « Le Monde Diplo. » du mois d’octobre 2010, « Innover pour tuer plus », de J.P. Hébert et Ph. Rekacewicz


Re: par d_collin le Vendredi 01/10/2010 à 08:53

Cher Serge,
Je ne peux tout traiter de l'histoire à chaque fois. Je sais bien que tout est dans tout et réciproquement. Mais tu m'accorderas le droit de spécifier une question dans ce grand tout. Ce n'est pas toi qui referas le vieux coup des compagnons de route du stalinisme qui éludaient toutes questions sur les procès de Moscou et les purges en parlant des Rosenberg!
Au demeurant quand tu parles des "pendants tels le néolibéralisme, l’islamophobie, le (les guerres) néocolonianisme," tu mets donc sur le même pied le "socialisme réel' et l'impérialisme et comme je n'ai pas dit autre chose, nous sommes donc pleinement d'accord.

Je suis tout de même étonné de la légéreté avec laquelle une bonne partie de la gauche traite les crimes du "socialisme réel" comme s'il ne s'agissait que d'un détail de l'histoire (selon un "bon mot" du borgne à propos d'autres crimes). La collectivisation en Urss a ruiné les campagnes, entrainé la famine, des millions de pauvres gens ont été déportés. Bilan: 3 à 4 millions de morts. Ce n'est qu'un exemple. Je ne veux pas me lancer dans une comptabilité macabre, mais il est clair que le "socialisme" soviétique a mis les bouchées doubles pour "rattraper et dépasser" le capitalisme (c'était on s'en souvient le mot d'ordre de Krouchtchev)! Les purges de 37-38 : près 700.000 personnes exécutées (sans parler des déportations, des morts en déportations etc.) A coté de Staline, M.Thiers est un plaisantin, un petit voyou de quartier comparé au grand parrain de Cosa Nostra... En veux-tu encore? Si on parle de la Chine, les estimations sont bien pires encore, à la dimension du pays et de la folie d'un Mao qui semble surpasser le petit père des peuples.

Le système stalinien ne peut se comparer qu'au nazisme! Voilà la vérité indicible. Trotski écrivait: "On pourrait croire que Staline à copié ses méthodes sur Hitler, si ce n'était le contraire". Il définit Hitler et Staline comme des "étoiles jumelles". Mais il se refuse à aller jusqu'au bout et à comprendre le système social qui trouve son expression politique dans le stalinisme. Il disait "la question de la nature de l'URSS n'a pas encore été tranchée par l'histoire". Soit. Mais il pensait que la guerre trancherait la question. Et je crois que la guerre a définitivement tranché la question dans le sens de ce que disaient avant guerre les communistes conseillistes et de ce que diront après guerre les gens de "Socialisme ou Barbarie" (Castoriadis ou Lefort) mais aussi Nathalia Sedova, l'épouse de Trotski.

On trouve encore des gens pour vous sommer de choisir votre camp. Lequel?  Mauthausen ou Vorkouta? Je sais bien qu'il y a des différences entre les deux, que les camps soviétiques étaient moins mortels que les camps nazis, "seulement" 1 million de morts en départation entre 1934 et1947 (chiffre obtenu après ouverture des archives soviétiques). Mais franchement, faut-il vraiment choisir?

La logique des camps se retrouve aujourd'hui. Au nom des crimes (incontestables) de l'impérialisme US, il faudrait défendre Ahmadinejad? le "campiste" de base va d'ailleurs être vite très ennuyé. Il défend Ahmadinejad qui est pourtant d'accord avec les USA sur l'invasion de l'Irak - laquelle a abouti à la mise en place d'un régime à la fois pro-américain et pro-iranien. Le "campiste" est perdu. Je ne parle pas de Kadafi, ami de la Syrie et du Venezuela mais aussi ami de Sarkozy et Berlusconi. Certains néostaliniens italiens sont d'ailleurs si bêtes qu'ils en viennent à préférer Berlusconi (ami de Poutine et de Khadafi) au PD trop pro-américain. Si la politique c'est cette bouillie vraiment dégoûtante, on comprendre que les jeunes la fuient.

Bien à toi.
DC


Re: par Serge_Gomond le Vendredi 01/10/2010 à 20:47

Denis Collin écrit : Au demeurant quand tu parles des "pendants tels le néolibéralisme, l’islamophobie, le (les guerres) néocolonianisme," tu mets donc sur le même pied le "socialisme réel' et l'impérialisme et comme je n'ai pas dit autre chose, nous sommes donc pleinement d'accord.
serge gomond : oui, oui tout à fait d'accord, sur le même plan.
amitiés


par Michel Gandilhon le Samedi 02/10/2010 à 11:54

Excellent article de Denis Collin. Et piteuses réactions de la stalinienne de service et de SG. D'autant plus que Denis Collin a eu la délicatesse de ne pas citer le cas du camarade Pol Pot et son passif,  qui vient encore plus rehausser le bilan (comme le chantait le regretté Jean Ferrtat) du "socialisme réel". Pol Pot d'ailleurs dont Badiou, l'idole de la gauche radicale, et certaines fractions de la Quatrième Internationale (Pierre Rousset et son inénarrable théorie de l'Etat ouvrier mort-né (!!!)) saluaient l'entrée en 1975 dans PhnomPenh à la tête des troupes anti-impérialistes khmères.  Aujourd'hui, les leçons de l'histoire n'ont pas été tirées. On voit des délégations enamourées du NPA ou du SWP britannique courir à Beyrouth se prosterner devant Nasrallah et le parti de Dieu au nom de la solidarité internationale contre l'impérialisme(qui n'est jamis bien sûr iranien, chinois ou turc). Au nom aussi de la lutte contre l'islamophobie bien sûr alors que ces idiots (utiles) ont oublié que la désastreuse situation actuelle au Moyen-Orient et en Europe bientôt, est le fruit de l'alliance contractée entre l'Amérique et l'islam dans ce qu'il a de plus réactionnaire (le wahabbisme) pour lutter contre le nationalisme arabe.


samba et salsa par pm le Samedi 02/10/2010 à 12:58

Il y a une seule erreur factuelle dans l'article de Denis Collin. Cuba danse la salsa. La samba se danse au Brésil.
 Plus sérieusement, l'analyse du passé est indispensable. Je ne saisis pas bien le sens des critiques formulées dans le commentaire intitulé "pourquoi tant de haine?". Elisabeth Rouninesko a récemment employé la formule pour contrer "Le crépuscule d'une idole" de Onfray. Démonter Freud n'a rien d'anodin. Le libéralisme qui nous vend quotidiennement une psychologie frelatée qui sert de justification au démantèlement des statuts de la fonction publique et à ses règles de fonctionnement de base ne peut s'accommoder des dinosaures freudiens qui analysent. Ils pourraient comprendre. Et comprendre est le début de la subversion.
En revanche l'étude du passé du mouvement ouvrier, de ses échecs, de ses errements, de ses erreurs est incontournable pour bâtir autre chose. Le "socialisme réel" a trompé plusieurs générations de militants à l'ouest pendant qu'il assassinait et affamait à l'est. Le stalinisme est resté dans la mémoire collective et constitue un vrai handicap pour le mouvement ouvrier d'aujourd'hui. 
Une autre erreur commise serait de croire que des régimes politiques tout aussi étrangers aux intérêts ouvriers et populaires mais en contradiction avec l'Occident puissent être des points d'appui du seul fait qu'il s'opposent aux Etats-Unis ou qu'ils se proclament "socialistes" ou "révolutionnaires". Chavez est un sorte de Peron des années 2000. Peron n'était pas socialiste ni révolutionnaire. Chavez non plus. Et encore moins l'anti-sémite révisionniste Ahmanninedjad!
Il n'y aura jamais d'alternative politique sérieuse si on ne la place pas d'emblée sur de bons rails théoriques. 



Re: Rimes en â-me sans Niña-s ni seita ni actual guerre y a… o futura nueva guerra y aura ? Rwanda et cœtera ? par quent1 le Samedi 02/10/2010 à 14:54

Mémoire de l’h-Eure toujours à la même heure : 20h40 des 15 premiers jours d’octobre, pour avis tva-rte si à leur sortie « on » a raté ces films et docus là et qu’ « on » aime ou s’intéresse au cinéma partant des faits, rien que des faits…

Matin fait lever le soleil de la 1ère semaine d’octobre mais là ce sera sans Orfeu Negro : lundi 4 octobre 20h40 Fraise et chocolat, mercredi 6 octobre 20h40 la perversité guerrière pilule des jours terribles, jeudi 7 octobre 20h40 Sophie Scholl, Les Derniers jours, jeudi 14 octobre 20h40 Etre et avoir…

Et vive la musique qu'elle soit classique ou pas, musique et chants qui parfois donnent envie de danser, chanter et même de fumer des cigares qui aideraient à vivre centenaires ? Compay Secundo,  Buena vista social club et vive Wim Wenders mais là aucune annonce encore de Passager de la pluie télévisuel pour ces artistes, à suivre entre lectures du Programme de transition manquant ...

Un petit plus né le 21 septembre de la pensée d’ N.C soit Noam Chomsky : dans ses 10 commandements stratégiques de manipulation je n’en pose qu’un qui pourrait s’adresser à certain-s chefs syndicaux et autres représentants de commerce se réclamant de la classe ouvrière, du socialisme, du communisme, etc. :  « 4/ La stratégie du différé Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. » (-*/ ---)  des 10 en restent 9 ici ou là http://www.pressenza.com/npermalink/les-dix-strategies-de-manipulation-de-masses


par Serge_Gomond le Samedi 02/10/2010 à 20:32

« la gauche radicale » quésaco ? Jamais entendu parler…

 

La gauche, c’est quoi au fait ?

 

Curieusement l’effondrement de l’ancienne URSS et de ses satellites (malgré les gesticulations désespérées de Gorbatchev (Gorbi pour les intimes) et sa fameuse perestroïka, a très vite été compensé (fissa) par la reprise en main des anciens dirigeants et apparatchiks de feu l’URSS et nouveaux "convertis" à l’économie de marché (idem-ibidem pour la Chine) ; dans mon esprit ainsi que dans celui de nombreux libertaires (mes Frères et Sœurs), nous avons assisté à un effondrement qui n’en était pas un, et à une conversion qui n’en était pas une, puisque que l’URSS était le strict pendant des Etats-Unis (premier utilisateur de l’arme nucléaire contre des humains faut-il le rappeler) et de leurs alliés.

Les uns consommaient goulûment et "démocratiquement" (sauf les noir(e)s américain(e)s et les émigré(e)s bien entendu) grâce au sacrifice du reste du monde, les autres subissaient le joug de la nomenklatura des dirigeants de feu l’URSS.

Ces deux systèmes politico-économiques avaient en commun le sacrifice d’une grande majorité de la population mondiale (les peuples du monde), pour une minorité de profiteurs.

 

Au fait, pendant que vous lisez tranquillement ce message, une bonne centaine de mort(e)s de faim ou de soif, ou les deux (ou encore, tout simplement faute de soins) grâce au néolibéralisme (mondialisé, puisqu’il n’y a pas d’autre alternative) ; Ziegler parle d’un système économique criminel (le néolibéralisme) et vous, qu’en dites-vous ?

 

Pour le reste, je ne répond jamais aux affabulations infondées, pas grand intérêt !  


Re: par d_collin le Dimanche 03/10/2010 à 09:18

Cher Serge,
"Gauche radicale": pour moi c'est simplement une étiquette commode pour désigner ceux qui se disent "100% à gauche" (NPA), "gauche de gauche" (les amis de Bourdieu qu'on retrouve dans la "fédération", petit groupe de rescapés du PSU et de de l'AREV, autour de Clémentine Autin) ou "vraie gauche" (comme le "Front de gauche"). ON peut y ajouter toutes sortes de groupes plus radicaux les uns que les autres qui considèrent les susnommés comme des traîtres tout juste bons pour le peloton d'exécution. Ils se veulent tous les porteurs d'un morceau de la vraie croix de la vraie gauche. Voilà pour la "gauche radicale": une simple expression qui m'évite une énumération fastidieuse. Ce n'est pas un concept scientifique, je le confesse humblement...

Tu dis "Ziegler parle d’un système économique criminel (le néolibéralisme) et vous, qu’en dites-vous ?". Puisque tu veux de la précision sémantique, je vais te répondre que j'en ai marre de cet emploi du mot "libéralisme" ou "néolibéralisme" - c'est le point commun de toutes les gauches susmentionnées,y compris chez les théoriciens comme Dardot et Laval, par exemple. Mais ça ne veut rien dire du tout de réel! Il n'y a pas plus de néolibéralisme que de beurre en branche. Il y a le mode de production capitaliste qui produit toutes sortes de justifications idéologiques pour occuper ses propres intellectuels et les intellectuels opposants. Pendant qu'on bavarde sur le "néolibéralisme", on ne parle pas du monde réel. Et le monde réel ce n'est pas l'idéologie du marché, c'est l'exploitation et la toute puissance de la marchandise qu'elle soit libérale, néolibérale ou ce que tu veux.

Bon dimanche. DC


par regis le Dimanche 03/10/2010 à 02:11

Qu’on me permette de retenir cette phrase de pm : « Le stalinisme est resté dans la mémoire collective et constitue un vrai handicap pour le mouvement ouvrier d'aujourd'hui ». A juste titre. Communisme que de crimes n’a-t-on commis en ton nom !

Impossible d’incarner l’émancipation du travail en ayant des faiblesses à l’égard de régimes contre lesquels nous serions en révolte ici même. Là encore, on peut mesurer la nocivité des notions de « droite » et « gauche » (sans compter l’escroquerie intellectuelle qui fait du régime iranien, dictature moyenâgeuse et sanguinaire, un opposant « anti-impérialiste »).

Force est de constater que la majorité du salariat est bien plus saine que les discoureurs « de gôche » là ne se trouvent pas les énamourés de l’Iran, la Chine, Corée, Cuba… Pas question non plus de tomber en pâmoison devant un Chavez ou un autre…

D’ailleurs Annette Wieworka dans son dernier livre sur Thorez souligne que si celui-ci était l’objet d’adulation délirante dans le PCF, il l’était de manière inverse, avec son parti dans la société française (tous des réacs ?).

Pour peu que l’on soit net sur ces sujets, la vieille idée du communisme, même sans le mot, pourrait reparaître en ces temps où le capitalisme montre sa crue réalité.


par Serge_Gomond le Dimanche 03/10/2010 à 11:25

Cher Denis,

 

Si il y a une chose qui me peine vraiment c’est de te contredire (tu sais combien j’apprécie tes articles et certains de tes livres) ; dans ce cas il s’agit d’amalgames et de raccourcis éhontés, par exemple : « …Et piteuses réactions de la stalinienne de service et de SG. … » Je n’appartiens à aucun groupe ou groupuscule de « gauche radicale » (ou pas d’ailleurs), et en ce qui concerne le néolibéralisme, tu serais l’un des rares à refuser (et pourquoi pas après tout) ce terme qui désigne, une transformation économique radicale récente, que Marx n’a pu prévoir (et pour cause…)  dans aucun de ses textes, à savoir, la financiarisation de l’économie, (l’usure pour faire court, ou faire du pognon avec du fric), ou les titrisations et autres opérations mathématiques foireuses, via les paradis fiscaux, etc., etc.

Marx n’a rien à voir avec le néolibéralisme, c’est une réalité !

J’aimerai (si possible) qu’on ne se méprenne pas sur les réponses apparemment lapidaires (on fait trop de pub pour certains auteurs et pas assez pour d’autres, et je refuse d’entrer dans ce bal de faux culs), d’autre part si je ne cite pas les écrits de grands anciens (machin ou truc), c’est que le présent m’importe plus que tout, et les exemples ou citations actuelles sont (du moins me semble-t-il ?) on ne peu mieux adaptées aux problèmes contemporains (et ce ne sont pas les cerveaux qui manquent).

Même si on émettait un avis contraire cela ne changerait pas grand chose au fond ; je n’aime pas les exégètes quels qu’ils soient.

Comme le rappelait le comédien, Michel Bouquet (qui adore jouer la comédie et les auteurs anciens ou contemporains) : « … Au fond l’Homme n’est que peu de chose (tout particulièrement quand il occupe de haute fonction), et au regard de cela il devrait demeurer humble…

 

Amitiés

 

serge gomond


Re: par d_collin le Dimanche 03/10/2010 à 18:14

Cher Serge,

Encore désolé de te contredire. Mais comme voilà une quinzaine d'années que j'ai commencé d'écrire sur ce sujet (voir mon livre sur "La fin de travail et la mondialisation", l'Harmattan, 1997)) et que j'ai poursuivi sur le même thème tant sur ce site que dans mes livres, je ne vais pas répéter mes arguments qui figurent dans "Revive la République" (Armand Colin, 2005, notamment les premiers chapitres), "Comprendre Marx" (Armand Colin, 2006-2009) et "Le cauchemar de Marx" (Max Milo, 2009). Il faut n'avoir jamais lu Marx ou ne rien comprendre à la réalité actuelle pour affirmer que le "néolibéralisme" est un truc que Marx ne pouvait pas prévoir. Le capitalisme, même au temps de Marx, n'était encore vraiment "chez lui".Il était étroitement enchevêtré de formes sociales antérieures, dépendait des vieilles classes dominantes et et il restait ancré sur une propriété patrimoniale et patriarcale qui représentait un boulet que le capital devait traîner. Nous sommes aujourd'hui non pas au stade du capitalisme que voyait Marx, mais au stade du capitalisme pur qu'il avait analysé sans encore le voir réellement sous ses yeux. Badiale et Bontempelli appellent ça "capitalisme absolu": je trouve la formule assez bonne. En tout cas, il suffit de lire Le Capital (bon "il suffit", c'est vite dit: c'est le boulot de plusieurs années) pour voir le génie, c'est-à-dire celui qui voit ce que personne d'autre ne voit, parce lui ne fait de l'économie mais comprend les fondements dans l'activité humaine de l'économie - chose à laquelle ne comprennent rien du tout tous les docteurs en "économie marxiste".

En vérité quand on remplace le mot capitalisme par le mot néolibéralisme, c'est tout simplement parce qu'on veut bien d'un capitalisme pas "néolibéral", un capitalisme à la grand-papa, le capitalisme "néokeynésien" de l'époque de la guerre froide - et le fond des programmes de la gauche de gauche, c'est ça: retour à 1950-1960! Tu vois bien que ce n'est pas une question d'exégèse., mais bien une question politique essentielle, celle du programme, pas de l'analyse des textes sacrés. Evidemment en disant cela, je mets quelques pieds dans la fourmillère des pédants prétentieux du "Monde Diplo", ce journal officiel de la bien-pensance "antilibérale". Mais j'attends qu'on réponde à mes arguments, qu'on montre en quoi j'ai tort, qu'on me propose une analyse de ce mode de production inédit, le "mode de production néolibéral". Je voudrais qu'on me montre où le "néolibéralisme", quand les Etats sauvent les banques par l'endettement public. Pour moi, c'est plutôt du keynésianisme. Où le néolibéralisme quand les dépenses d'armement grimpent partout?  Où le libéralisme tout court quand l'État et la police fourrent leur nez partout? Quand la surveillance de la vie des citoyens mobilise de plus en plus de moyens. Où est le néolibéralisme en Chine, alors qu'on y voit un capitalisme privé enveloppé dans les plis du capitalisme d'État qui a le dernier mot? Où est le néolibéralisme quand la première firme brésilienne, Petrobas, est détenue par l'État? Il suffit de s'intéresser à la réalité, pas aux jacasseries des colloques (même et surtout "marxistes") pour comprendre que ce mot n'a aucun sens. C'est simplement le fond de commerce d'une petite boutique d'intellectuels. En tout cas, je vois mal comment un libertaire comme toi peut avaler les soupes idéologiques des étatistes les plus enragés!

Quelques références

Néolibéralisme ou ke)ynésianisme rénové : la fausse alternative (Paru en 1999 dans L'homme et la société)
: Article paru en 1999 dans " L'homme et la société"

Les médecins de Molière au chevet du capitalisme malade (1998)

Altermondialisme ou internationalisme (2003)

Etatisme, libéralisme et république sociale (2006)


par Pierre Montoya le Jeudi 07/10/2010 à 16:50

                                    Je trouve que Denis Collin force le trait sans toutefois préciser que ce type de débat est au moins  aussi vieux que la prise du pouvoir par Staline . Il baptise socialisme réel ce qui a toujours été défini comme le stalinisme. Il en est de même pour les nouveaux pays, qui hier étaient qualifiés par l'URSS plus particulièrement comme "les pays non alignés" inféodés à l'appareil soviètique. Il n'y a rien d'extraordinairement nouveau. Tout ou presque est contenu dans le débat qui anima les trotskystes de l'après guerre, sur" la défense inconditionnelle de l'URSS" et "l'Etat ouvrier dégénéré". La social démocratie n'est d'ailleurs pas en reste depuis la scission de la III ieème internationale et plus récement en France, à l'aube du programme commun de gouvernement et à la fin de la SFIO, c'est Guy Mollet qui met un préalable aux discussions avec le PCF, par la mise à plat idéologique, avec notamment la définition de la nature de l'URRS.
                                   Dans le milieu auquel j'appartiens, jamais je n'ai entendu qualifier un stalinien de communiste. Dans les fameuses "tertullas"auxquelles participaient des poumistes, des anarchistes, des trotskystes et des socialistes de Largo Caballero, le terme de référence était "stalinien" pour qualifier les inconditionnels de Moscou.
                                   Mais en quoi, par opposition et puisque Denis Collin en fait référence, le social libéralisme aurait des vertus que le stalinisme n'a pas. Ils sont le pendant d'un même echec et des mêmes trahisons et pourquoi n'y aurait il que ces deux versions et pourquoi limiter le choix entre ces deux maux dont on sait qu'ils sont les fossoyeurs du mouvement ouvrier et de toute aspiration révolutionnaire.
                                   Il y eut aussi à gauche des admirateurs de Péron. Elle a eu cette gauche, des gustave Hérvé, des Doriot, des Déat et autre Marquet et Montagnon. Ceux qui aujourd'hui lorgnent encore vers "le socialisme réel" sont bien moins nombreux que ne le laisse croire Denis Collin. Il y a peut être cette troisième gauche, presque issue de nulle part, sans fondement politique ni idéologique, très réactive mais compassionnelle à la démarche plus caritative que politique. Ils pensent que" les ennemis de mes ennemis sont mes amis", ce n'est pas nouveau non plus. Avant elle il a eu la deuxième gauche.
                                  Nombreux sont ceux qui ont expliqué, mis en garde, y compris sur des positions différentes, tels que Martov, Rosa Luxembourg, Andreu Nin et malgré sa fin , Karl Kausky. Qu'on les oppose au "socialisme réel" oui, pas le social libéralisme.


Re: par d_collin le Jeudi 07/10/2010 à 18:26

Je ne vois pas en quoi j'ai pu prendre la défense du "social libéralisme". Est-ce parce que j'ai dit que l'antilibéralisme est une calembredaine? Mais après tout, on peut dire que la social-démocratie, depuis 1914 est social-libérale: elle accepte la propriété capitaliste, le marché et les principes du libéralisme politique mais veut y injecter une politique sociale favorable aux salariés. La social-démocratie défend le salariat: elle défend certes (autant qu'elle pense le pouvoir) les salariés mais elle défend aussi le système qui produit des salariés, le salariat, autre pseudonyme du mode de production capitaliste. Note bien que le "socialisme réel" est un aussi un régime de salariat, mais sans les principes de la liberté libérale, ce qui fait que les prolétaires y ont souvent beaucoup moins de droit quand dans les pays qui se disent franchement capitalistes...

J'ai montré dans mon Cauchemar de Marx qu'il y avait une grande continuité et beaucoup d'éléments communs entre la social-démocratie et le stalinisme. Je ne peux qu'y renvoyer.

Certes, les gens qui regrettent l'ex-URSS et le camarade Staline sont peu nombreux (ouf!) et les nostalgiques de la "revo cul dans la chine pop", bien que fort bruyants médiatiquement, auraient du mal remplir deux ou trois cabines téléphoniques s'ils décidaient de tenir congrès. Mais il y a un sentiment diffus qui fait regretter ces régimes comme si, malgré tout, c'était mieux que ce que nous avons aujourd'hui, comme s'ils nous avaient protégés et que nous maintenant nous n'avons plus de puissant protecteur pour affronter le capital. Le sentiment pro-Cubain ou pro-Chavez s'inscrit parfaitement dans cette ambiance et lui est beaucoup plus répandu que tu ne le dis. On a aussi vu un dirigeant éminent du Front de Gauche prendre bruyamment la défense des "camarades chinois" à propos du Tibet, et c'était il y a tout juste deux ans. Je mets tout cela bout à bout et je me dis que les comptes sont loin d'être réglés et que la tentation d'un autoritarisme de gauche est toujours présente. Quand, en plus, on sait comment sont dirigés les syndicats et les partis de gauche, on a un bon aperçu de leur rapport réel aux idéaux démocratiques...


Re: par Pierre Montoya le Jeudi 07/10/2010 à 20:00

                                    Oui tout à fait, il y a aussi le socialisme "incantatoire" qui se raccroche à tout et se fabrique des mythes, sans se poser la question fondamentale sur la condition vecue par les peuples et les salariés. Quelle fut la condition ouvrière en URSS, rien de paradisiaque. Or, il y a une confusion entretenue entre socialisme et capitalisme d'Etat, également entre une bourgeoisie locale dont les intérêts ne sont pas forcément ceux de l'impérialisme et le mouvement de libération prolétarien ou populaire. Lénine avait d'ailleurs annoncé la couleur, lors d'une intervention à la Douma, il fallait produire vite et en quantité et le capitalisme était selon lui le meilleur système pour y répondre. Staline , lui et ses successeurs n'ont pas été regardants en s'alliant à tout ce qui était contre le camp occidental. A tel point que le KGB aidait certains pays à l'élimination de militants communistes, en Egypte de Nasser par exemple. Le conflit éthiopien est encore une illustration du double langage et de la politique criminelle du stalinisme.. La digestion du passé est difficile et lente mais elle se fait. Il n'y a pas de génération spontanée.
                                 Tu fais référence à Andreu Nin, c'est lui et même Durruti qui entre autre doivent être opposés à ce que tu nommes "le socialisme réel" et tant d'autres qui en ont été des opposants historiques. C'est leur combat, leur vie.
                                  La question du Vénézuela et de la Bolivie est davantage vecue comme étant une révolte des indiens, c'est ce qui les rend sympathique, au premier abord et puis l'anti Impérialisme ensuite, certains en déduisent. C'était pas mal et viennent les amitiés qui sous couvert de pétrole et d'anti impérialisme, qui ne sont que celles du "fascisme vert". Les deux blocs avaient réciproquement des dictatures sanguinaires  amies et inter changeables. Il existe d'autres voies aussi vieilles que le mouvement ouvrier, c'est aussi un moyen de positiver


Re: par d_collin le Jeudi 07/10/2010 à 20:29

Si je comprends bien, nous sommes en gros d'accord. Y compris sur l'appréciation des mouvements en Amérique Latine. Évidemment, les mouvements pour l'indépendance nationale contre l'impérialisme sont plutôt sympathiques et de même qu'il faut soutenir Cuba quand les USA l'agressent ou Chavez si d'aventure il prenait l'envie au gouvernement de Washington d'essayer de reprendre la main à Caracas. Mais rien de tout cela n'est du socialisme! On nous parlera des programmes sociaux de Chavez (sur lesquels il y aurait beaucoup à dire, parce l'éducation n'a pas l'air d'aller très bien), mais un gouvernement bourgeois peut faire de grandes réalisations sociales (nous avons ici une assez longue expérience de tout cela). Et pour le social, les fascistes même peuvent être assez performants: la situation des ouvriers allemands, à condition qu'ils ne fussent pas juifs, s'était notablement améliorée à la veille de la seconde guerre mondiale. Mussolini a aussi quelques "réussites" à mettre à son actif... Si le problème de l'émancipation se résume à la quantité d'avoine que le maître donne à ses chevaux de traits, c'est qu'on est tombé bien bas.

Je n'ai pas cité Nin et Durruti par hasard: la guerre et la révolution en Espagne sont le point de concentration de toutes les contradictions du siècle passé. On peut ajouter que le mérite du trotskisme a été de résister au stalinisme et d'avoir publié, bien avant que l'antitotalitarisme ne soit à la mode, des documents essentiels pour comprendre le régime installé à Moscou. Mais, paralysé par la théorie de "l'État ouvrier dégénéré", le mouvement trotskiste a été incapable de construire une alternative cohérente parce qu'il a été incapable de faire un bilan sérieux de décennies de luttes soumises au contrôle des partis "marxistes", sociaux-démocrates, puis staliniens, principalement.


par regis le Samedi 09/10/2010 à 17:08

Comme pour illustrer les propos de Denis Collin, Jean-Luc Mélenchon fait de la publicité sur son blog pour un texte récent de la présidente de Die Linke relatif à l’unification allemande où il est écrit « Die Linke a tiré les leçons des erreurs de la RDA »

C’est toujours émouvant la nostalgie…


Re: par d_collin le Samedi 09/10/2010 à 17:16

"Die Linke" est voué à rester une épine dans le pied de la SPD et mais ne pourra jamais prétendre diriger l'Allemagne à cause de l'héritage SED. Le problème de "Die Linke", c'est justement que ce parti est le plus fort là où il se situe dans la continuité du SED - c'est aussi là qu'il developpe les positions les plus droitières.
DC



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