S'identifier - S'inscrire - Contact

Que sont devenues les confédérations ouvrières et la classe ouvrière? (2)

Réponse à quelques commentaires

Par Jean-Louis Ernis • Débat • Mercredi 07/10/2009 • 2 commentaires  • Lu 2728 fois • Version imprimable


Le risque d’écrire un article de fond avec le souci d’être concis peut conduire à faire des oublis.
Je ne suis ni journaliste ni sociologue, je ne suis qu’un modeste militant ouvrier qui, du fait de mon expérience, livre sa pensée grâce au site de , que je remercie.

Mes écrits sont certes perfectibles, mais je revendique une conscience de classe intègre.
J’aurais dû donner quelques exemples de salariés victimes de la globalisation financière et les 7 millions de travailleurs pauvres font bien évidemment partie de ceux-là. Ce sont des victimes et non des coupables du système. J’ai simplement voulu mettre le doigt sur quelques raisons de la situation d’aujourd’hui.
Je pense ne pas avoir d’autres preuves à apporter, ce que j’ai écrit au cours de ces dernières années sur ce site doivent suffire.

Si nous croyons à la nécessaire lutte de classes, non seulement nous ne devons rien attendre de notre adversaire, mais nous devons avoir le courage de faire un bilan complet et sans concession des causes, de toutes les causes, de la situation actuelle, non pas pour culpabiliser les salariés, mais pour construire une orientation politique de gauche, fiable et pérenne et en responsabiliser les acteurs.

N’est-ce pas ce que l’on appelle émanciper la classe ouvrière ?

Pourquoi faudrait-il taire sur un site aussi fréquenté que celui de « » ce qui fait l’objet de discussions passionnées en famille, entre amis, à l’atelier, au bureau, au bistro, à savoir l’individualisme et l’égoïsme de la société dont le monde ouvrier n’est pas exempt.

Je suis, par ailleurs, inquiet de l’image que donne l’ensemble de la gauche aujourd’hui.

La droite est facile à identifier. Elle a, certes, quelques points de divergence interne comme, entre autres, son rapport au religieux mais son point de ralliement est parfaitement ancré.
Les principes d’une économie totalement libre, qui s’autorégule, est la ligne de mire. Les plus forts dominent, parfois outrageusement, et les faibles disparaissent.
De plus, toute activité humaine doit être livrée au marché !!!

Pour la gauche, la ligne politique est très difficile à situer. Il y a celle qui lorgne de plus en plus vers le centre…droit. Puis il y a l’autre, qualifiée aujourd’hui de « l’autre gauche » dont les contours restent encore à définir entre la ligne qui se veut anti-capitaliste, celle qui se revendique de l’anti-néolibéralisme, celle qui se réclame du communisme etc…etc…

Tout ceci rappelle étrangement la période post mai 2005 où, après la victoire du peuple sur le T.C.E., les forces du « non » ont été incapables de se fédérer.
Hier comme aujourd’hui, chacun campe sur ses positions et refuse de faire un pas vers l’autre.
Et tout ceci bien évidemment au nom de l’intérêt de la classe ouvrière qui continue à en prendre plein la « g….. » par le néolibéralisme et la globalisation financière.

Sur ce point précis, cette période est quasiment identique à celle des années 30 lorsque le P.C.F. et la C.G.T.U. refusaient la mise en place des assurances sociales au prétexte que le patronat escroquait les salariés par le prélèvement de cotisations ouvrières. Cela n’a pas empêché ces opposants, 15 ans après, à revendiquer la paternité des ordonnances de Sécurité Sociale ; système qui fut envié dans le monde entier pendant plusieurs décennies, jusqu’à la volonté des libéraux de le détruire. Certes cet acquis n’émanait pas d’une révolution mais révolutionna tout de même la situation des salariés sur le plan de la maladie.

Je n’ai parlé ni du décès de la classe ouvrière, ni de celui de la lutte de classes, j’ai simplement écrit que l’attitude des confédérations françaises n’était plus représentative du syndicalisme de classes et j’ai précisé qu’il y avait encore quelques croyants mais plus aucun pratiquant. La conversion au partenariat social l’atteste.

C’est un constat, vérifiable dans les diverses organisations.

Quant à l’appellation « classe ouvrière » je n’ai pas étudié la science de ces références historiques, mais pour moi peu importe – classe ouvrière, monde ouvrier, classe laborieuse, prolétariat – toutes ces appellations désignent l’ensemble des individus victimes d’un système qui a pour objectif de tirer le maximum des forces du travail qu’elles soient physiques ou intellectuelles.

Jean-Louis Ernis
6 10 09

Articles portant sur des thèmes similaires :


Partager cet article


Commentaires

oui, mais! dits et non-dits par c_berthier le Samedi 10/10/2009 à 15:02

En ce qui me concerne, je ne reproche à Ernis aucun flou dans son texte concernant "la classe ouvriere". Le Mieux est parfois l'ennemi du Bien. Ses idées sont largement partagées, qui le lui reprocherait? J'ai apporté mes précisions et interrogations. Maintenant il aborde un concept qui merite vraiment d'etre précisé. C'est celui de "gauche", non dans celui de "gauche" opposé "à adroit" - quoique - que dans ce que sons sens politique me parait totalement dévalué et frelaté, tant il a couvert tout et son contraire, au point que je propose de l'abandonner.
Si les mouvements nonistes en mai 2005 n'ont pu trouver un terrain d'entente politique apres, c'est tout simplement qu'ils n'étaient pas d'accord ou d'accord pour ne pas paraitre d'accord.
Et c'est un vrai silence sur la raison de ces désaccords. Soyons basiques: certains n'étaient au fond pas d'accord sur le NON et surtout pas avec les conséquences de sa victoire: contester la légitimité des gouvermenents Chirac et exiger la suspension de l'application des directives européennes anti-sociales.
Si ce n'était pas le cas, on peut etre d'accord sur l'action sans l'etre sur l'ideologie...sauf a faire de celle-ci un pretxte à la division...
à suivre



par c_berthier le Mardi 08/12/2009 à 13:43

Citation: "Je n’ai parlé ni du décès de la classe ouvrière, ni de celui de la lutte de classes, j’ai simplement écrit que l’attitude des confédérations françaises n’était plus représentative du syndicalisme de classes et j’ai précisé qu’il y avait encore quelques croyants mais plus aucun pratiquant. La conversion au partenariat social l’atteste."

C'est assez vrai et nécessite un développement pour que les militants puissent se servir de cette appréciation au bénéfice de la classe ouvrière. Invoquer "les appareils" est trop général et ne peut être fait de la même façon en 1938, 1968 et 2009. Notamment parce que entre 20 et 30 millions de militants ont fait l'expérience de ces organisations, de leurs directions et en sont partis.
Ainsi, la conversion de Thibault, entre autres,  au "partenariat social" ne parait pas entrainer la CGT en général.
Ceci sera l'objet d'un autre développement au terme d'une année 2009 riche en évènnements reliés à ces problèmes.



Archives par mois


La Sociale

Il Quarto Stato