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Un appel et une initiative

Par la-sociale • Actualités • Mardi 26/01/2010 • 0 commentaires  • Lu 2989 fois • Version imprimable


C’est bien volontiers que nous publions l’ « appel pour le 20 février » que nous a fait parvenir Robert Duguet du Club « Socialisme maintenant ». Nous ne pouvons que constater la poursuite de la crise de la « gauche » : le PS, bien qu’il reste la première force politique et soit en position de remporter un nombre de suffrages important lors des prochaines régionales du mois de mars, est visiblement incapable d’offrir une alternative au gouvernement actuel. Alors que ce gouvernement annonce de nouvelles « réformes » des retraites fondées sur l’allongement du temps de travail, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, ne trouve rien de plus intelligent que de se rallier immédiatement à Fillon. Certes, déjà en 1981, Jacques Delors, le père de l’actuelle première secrétaire, était hostile à la retraite à 60 ans. Certes, les bureaucrates de la CFDT ont, depuis longtemps manifesté leur accord avec l’allongement du temps de travail, mais est-ce une raison pour voler ainsi au secours du gouvernement ? Incapable de sortir de cette ligne d’appui critique au gouvernement sur les choses essentielles – une ligne seulement contrebalancée par des numéros de guignol comme celui de Peillon sur le secondaire, l’accessoire et le futile – le PS est également sans stratégie. Chaque région y va de la sienne, tantôt alliance avec le PCF au premier tour, tantôt alliance avec le MODEM. Le PS n’est fort que du rejet massif de la droite dans tout le pays, mais personne ne peut croire sérieusement que ce parti offre ne serait-ce qu’une petite chance de donner un coup d’arrêt aux ravages de la politique des magnats de la finance et des ploutocrates quand on nous prépare pour 2012 (dans deux ans seulement !) un « ticket » Strauss-Kahn Aubry, c’est-à-dire du sarkozysme sans Sarkozy. 

Une situation si désastreuse appelait une réorientation radicale et une nouvelle ligne politique permettant le rassemblement de toutes les classes opprimées, maltraitées par la crise, contre le gouvernement, les hiérarques à la Proglio qui pillent les anciennes entreprises nationales et les banquiers qui font la loi à Bercy. Au lieu de cela, nous avons un « rassemblement » d’une « petite gauche », principalement du PCF et du PG, et, selon des régions un rassemblement PG-NPA sans le PCF ou parfois, aux dernières nouvelles PG-PCF-NPA.

L’appel du 20 février émane de militants suspendus, exclus ou mis sous tutelle par la direction du PG. Ils retrouvent dans ce parti les pratiques classiques de toutes les organisations dites « d’extrême gauche » (l’appellation elle-même est douteuse). Mais ces pratiques ne viennent pas la malignité des uns, de la passion bureaucratique des autres mais fondamentalement de la ligne politique suivie par les chefs du PG, du PCF ou du NPA, une politique qui n’est pas fondée sur les aspirations et les besoins de notre peuple, mais sur les calculs d’appareils. Prenons un seul exemple : les élections régionales auraient dû être l’occasion à ne pas manquer de faire campagne contre la réforme territoriale que Sarkozy va faire passer : fin des départements, mise sous tutelle des régions, transformées en organismes corporatistes voués à la mise en œuvre de la politique décidée « en haut », poursuite de l’offensive contre les communes. Tout le monde devrait savoir que c’est la dernière fois qu’existe un semblant de proportionnelle à ces élections. La prochaine fois ne resteront en lice que l’UMP et le PS. Faire de ces élections un référendum contre la réforme des collectivités locales, c’était l’occasion de nouer une vaste alliance « anti-système ». Dans cette alliance, le problème du MODEM ne se serait pas posé car une partie de ce parti est favorable à la réforme Sarkozy. Même chose pour les Verts – qui, dès le début ont salué chaleureusement la commission Balladur. Inversement, on aurait pu mesurer la véritable cassure existant au PS entre les « élites mondialisées » des grandes métropoles, favorables à la réforme et les dizaines de milliers d’élus de communes rurales, de cantons ruraux, de villes petites et moyennes dont la réforme Sarkozy signe l’arrêt de mort.

Le PG n’est pas « démocratique » parce qu’il n’a aucune ligne politique indépendante. Sa survie est accrochée à l’alliance avec le PCF et son seul objectif est de regrouper les mécontents du PS pour former un groupe de pression assez fort pour infléchir la ligne de ce parti. Voilà notre avis la question centrale qui devrait être débattue le 20 février et voilà en tout cas dans quel esprit nous y participerons : assez de querelles de boutiques, assez de batailles de chiffonniers ! Allons au fond des questions d’analyse de la situation et d’orientation politique à court, moyen et long terme. Nous invitons tous ces camarades à participer à l’initiative que nous organisons le 27 mars 2010, à 14h30, en commun avec d’autres associations dont la liste sera bientôt publiée.

Pour : Denis Collin et Jacques Cotta.


Appel pour le 20 février

La situation économique du pays s’aggrave de jour en jour : il n’y a plus de progrès, mieux l’ensemble des acquis démocratiques et sociaux concédés en 1936, 1945, 1968 sont mis en charpie. Le gouvernement Sarkozy, fort d’une absence de réponse anticapitaliste à gauche et appuyé sur des appareils syndicaux inscrivant leur action dans le cadre du « dialogue social », a considérablement aggravé l’offensive contre les salariés et la démocratie. La montée en puissance du mouvement social des premiers mois de 2009, qui visait une confrontation politique frontale avec le gouvernement, n’a pas permis d’inverser ce cours.

Si deux partis nouveaux, NPA et PG, sont nés dans l’année qui vient de s’écouler, et s’ils ont regroupé un nombre significatif de militants, c’est bien parce qu’ils prenaient appui sur l’aspiration à changer les règles sociales et économiques, à ouvrir une issue vers le socialisme.

Militants politiques depuis de longues années, nous avons fait les uns et les autres des expériences diverses : gauche du PS, MDC de Jean Pierre Chevènement, PCF ou pour certains, dans un passé plus ancien, au sein des organisations d’extrême gauche. Lorsque le PG s’est constitué il y a un an, nombre de militants parmi lesquels nous étions, y ont vu une ouverture possible. Ce parti est aujourd’hui en crise. Il ne faut donc pas s’étonner, de façon générale, qu’une grande majorité de citoyens ne fassent plus confiance aux partis politiques.

La déception est immense. Ce que nous avons combattu dans les vieux partis du mouvement ouvrier, peut être aussi pour certains dans les organisations d’extrême gauche, se retrouve intégralement dans la vie interne du PG : exclusions, mise sous tutelle d’unités locales, parachutages, mise à l’écart de militants qui contestent les consignes de la direction…

Nous sommes des militants : nous avons en commun d’être libres et de vouloir le rester, dans l’action politique comme dans la pensée. La première exigence que nous posons d’emblée, c’est la rupture avec ce modèle.

Aujourd’hui il nous semble urgent de nous rassembler pour construire sur des bases radicalement nouvelles. Au travers des discussions que nous pouvons avoir avec ceux qui sont restés des militants, des hommes libres, nous posons trois questions :

- Comment construire un outil démocratique ?

- Comment construire l’unité dans les luttes sociales et démocratiques ?

- Quelle liaison entre les luttes sociales et les luttes sur le terrain électoral ?

Travaillant sur plusieurs départements, nous nous sommes regroupés au sein d’un comité de liaison. Nous savons que la crise politique du PG prend diverses formes dans les départements de province. Nous savons aussi que la crise n’est bien sûr pas propre à ce seul parti. Nous proposons aux militants qui partagent avec nous les mêmes préoccupations une rencontre nationale à Paris. Nous pouvons avoir des appréciations politiques différentes sur tel ou tel sujet, mais sur les trois points essentiels précités (la démocratie – l’unité dans un front de gauche démocratique et anticapitaliste – l’unité dans les luttes et dans les urnes), il est de notre devoir de nous regrouper, d’élaborer ensemble et de poser la question d’une issue politique. Pour le socialisme !

Nous demandons à tous les camarades d’accord avec le contenu de cet appel de le cosigner avec nous et d’accepter d’en rendre la signature publique.

- Être de gauche 95

- Gauche en Mouvement

- Club Socialisme Maintenant

- Rassembler à Gauche

Rencontre Nationale samedi 20 Février 2010 de 10h à 18h

A l’AGECA 177 rue de Charonne 75011 Paris (Métro Alexandre Dumas)

Pour entrer en contact :

appel.20.fevrier@gmail.com

Blog :

http://appel-20-fevrier.overblog.com

Note technique :

Afin que le déplacement de camarades de province à Paris soit le moins possible pénalisant financièrement pour eux, nous proposons une participation financière de 10 euros par personne. Ceci permettra, outre le prix de location de la salle de l’AGECA, de rembourser, ou totalement, ou partiellement les prix de voyage SNCF, en fonction de notre budget global.

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